Le beau temps de la liberté
Toutes les fêtes résonnent dans notre conscience et chacune y produit sa sonorité particulière. Pourrait-il, du reste, en être autrement alors qu’elles sont intimement liées non seulement à notre histoire mais aussi à notre âme ? Pourtant la fête de Pessa’h est peut-être différente. Est-ce parce que, comme l’affirme le prophète Ezéchiel, elle est le moment de « la naissance du peuple juif », en tant que peuple ? Nous le savons, notre destin collectif est singulier.
Particulièrement à présent, l’enjeu est de toute première importance. Certes, c’est la sortie d’Egypte dont nous allons, une fois de plus, nous souvenir et que nous allons célébrer. Mais se contenter d’y voir un événement historique – même fondateur – serait, sans doute, commettre une grave erreur. Le texte de la Haggada, que nous disons le soir de la fête, s’empresse de nous mettre en garde : « Chacun est tenu de se considérer comme s’il était sorti ce jour-même d’Egypte » ! Pourtant, tout cela paraît si ancien…
Mais il existe plusieurs sortes d’Egypte. Celle du pharaon a irrévocablement disparu, engloutie par son orgueil. Il en subsiste une autre : notre Egypte intérieure qui nous retient en servitude spirituelle aussi sûrement que la première nous avait asservis matériellement. C’est de cet oppresseur intérieur qu’il faut, à présent, nous délivrer. La bataille est primordiale car c’est notre liberté qui est en jeu : liberté de s’attacher à D.ieu, d’accomplir Sa volonté, liberté aussi de décider pour soi malgré les faux-semblants que, parfois, le monde nous propose et en dépit de toutes les menaces. C’est une liberté chèrement acquise et d’autant plus précieuse.
Pour la découvrir, tous se retrouvent à la table de la fête, celle du Séder où monte le chant de la liberté. Ils sont, dit la Haggada, « sages ou impies, naïfs ou ne sachant pas poser de questions » mais ils sont tous présents. Quant à ceux qui ne voient pas encore leur place dans cette liberté nouvelle, ils savent que la porte leur est ouverte, aussi grande que les plus beaux des arcs de triomphe. Car, nous le savons, la fête s’écoule et, avec elle, la liberté avance. Elle se répand telle une belle et puissante marée jusqu’à culminer au moment où se conclut la semaine de fête, selon la tradition ‘hassidique, par le repas de Machia’h. Comme le matin d’une liberté nouvelle.
Le temps de la préparation
Le Talmud enseigne que le Machia’h viendra au moment où « on n’y pensera pas ». Pourtant, nous observons qu’attendre sa venue fait partie des principes essentiels du judaïsme définis par Maïmonide. Aussi, diverses explications ont été données sur le sens de l’expression. Voici l’une d’entre elles :
La préparation à la venue de Machia’h doit être accomplie pendant le temps de l’exil qui est, justement, une sorte de « on n’y pensera pas » par rapport à la Délivrance. Lorsque l’on éclaire l’endroit le plus sombre, où l’idée même de Délivrance est absente des esprits, qui constitue l’opposé même de la lumière de Machia’h, alors celui-ci arrive.
(d’après un commentaire du Rabbi de Loubavitch,
Chabbat Parchat Ekev 5713)
Pessa’h
Le pain du pauvre
Maggid, la partie de la Haggada dans laquelle est véritablement relaté le récit de la sortie d’Égypte, s’ouvre ainsi : « Voici [la Matsa] le pain du pauvre que nos ancêtres mangèrent en terre d’Égypte. Que tous ceux qui ont faim viennent et mangent avec nous… »
Ces mots soulèvent un certain nombre de questions. Pourquoi utilisons-nous le terme « voici » le pain que nos ancêtres mangèrent, alors qu’il ne s’agit pas réellement de celui-là mais d’un pain similaire. De plus, ce passage semble ne servir que d’invitation à celui qui a faim de venir partager le Séder. Quel lien cela a-t-il avec le récit de l’Exode ?
Et survient encore une question : En tant que premier passage du Maggid, il est sûr que ces mots contiennent un message crucial par rapport à tout le récit de la sortie d’Égypte. Quel est ce message et où le découvre-t-on dans ce passage ?
Nos Sages nous informent que dans chaque génération et, en réalité, chaque jour, nous devons nous considérer comme nous-mêmes quittant l’Égypte. C’est en relation avec ce concept que la Matsa que nous consommons, cuite comme elle l’est avant Pessa’h, est véritablement emblématique des Matsot « qui étaient mangées en terre d’Égypte. »
Cela explique pourquoi ce passage précis amorce le récit du Maggid car il nous informe, de la façon la plus insistante possible, que non seulement devons-nous mener le récit de la sortie d’Égypte mais réellement le revivre. Nous sommes ceux qui quittons l’Égypte, nous sommes ceux qui mangeons la Matsa cuite avant notre départ d’Égypte, à Pessa’h.
Mais comment ce message est-il lié au « pain du pauvre » ? Et comment cela se coordonne-t-il à la phrase qui suit : « Que tous ceux qui ont faim viennent et mangent avec nous » ?
Tant qu’une personne conserve la conscience de son égo, elle doit encore quitter l’Égypte, ou Mitsrayim, qui en hébreu signifie aussi « contraintes » et « limites ». Il lui est donc impossible de revivre l’Exode.
En effet, après des milliers d’années depuis l’événement originel, comment peut-on espérer revivre l’Exode dans un pays différent et sous des conditions tout à fait différentes ?
Pour pouvoir être capable de sortir d’Égypte, nous devons pouvoir transcender les limites du temps et de l’espace dans lesquelles nous nous trouvons. Ce n’est qu’alors que nous ressentons véritablement notre libération.
Comment y parvenir ? En réalisant notre réelle insignifiance, le fait que nous sommes pauvres et que la nourriture que nous consommons, garantissant notre survie, est le « pain du pauvre ». Manger ce pain-même nous donne la possibilité de nous sentir suffisamment humbles pour pouvoir revivre l’Exode.
C’est également la relation avec le passage où nous invitons de parfaits étrangers à prendre part à notre repas. Tant que nous ne pensons qu’à nous-mêmes et à satisfaire, en priorité, nos propres besoins, il est difficile de partager, dans la mesure où cela impliquerait que notre propre part sera moindre. En revanche, en parvenant à l’humilité nécessaire pour revivre l’Exode, nous pouvons également faire œuvre de partage.
Le passage qui commence par « Voici le pain… » se conclut par : « Cette année nous sommes là. Mais que, l’an prochain, nous soyons tous en Erets Israël. Cette année nous sommes encore esclaves. Que l’an prochain nous soyons tous libres. »
Quelle est la relation entre ces phrases ultimes et le début du passage ?
Nous pouvons désormais le comprendre.
Erets Israël est « une terre qui est constamment sous la surveillance de l’Éternel, ton D.ieu ; les yeux de l’Éternel ton D.ieu veillent sur lui de tout temps. » Ce n’est donc qu’en parvenant à l’humilité équivalente au fait de manger le « pain du pauvre » que nous sommes tous capables d’acquérir Erets Israël.
Car tant que l’homme se prend pour quelqu’un, D.ieu ne peut résider en lui, car « D.ieu ne réside que dans une entité qui est annulée devant Lui. » Ce n’est que lorsque nous touchons à l’abnégation absolue, « le pain du pauvre », que nous pouvons permettre à D.ieu de résider en nous, constamment, c’est à dire au niveau d’Erets Israël.
Il en va de même pour la déclaration : « l’an prochain nous serons tous libres ». Tant que nous restons confinés dans nos propres limites, il nous est impossible de nous libérer. Mais en s’effaçant complètement, en devenant « le pain du pauvre », nous nous élevons au-dessus de toutes les limites et nous nous libérons réellement.
D’après une si’ha du Rabbi, Likouté Si’hot : Vol. VII, p 259-263
Pessa’h qui tombe un Chabbat
Chaque fête possède ses particularités et Pessa’h ne fait pas exception à la règle. Il en va tout spécialement de la sorte quand le premier jour de Pessa’h tombe Chabbat, comme c’est le cas cette année.
La Guemara stipule (Roch Hachana 29b) que nous ne sonnons pas du Choffar lorsque Roch Hachana tombe Chabbat car « tout le monde est obligé de sonner le Choffar mais tous ne savent pas comment… Il a [donc] été interdit [de sonner du Choffar quand Roch Hachana tombe Chabbat] car il [celui qui ignore la manière de sonner le Choffar] risque de l’apporter [le Choffar] chez un expert pour apprendre [comment le faire sonner]. Et ce faisant, il le portera quatre coudées dans le domaine public, transgressant par là-même un interdit de la Torah. »
Les Sages s’interrogent : selon le raisonnement qui précède, il devrait également y avoir un décret interdisant de manger de la Matsa et du Maror, de boire les quatre coupes de vins et de réciter la Haggada, quand le premier jour de Pessa’h est Chabbat ! En effet, il y a bien plus de lois détaillées concernant les commandements de Pessa’h que ceux du Choffar, et il ne fait aucun doute que nous devrions craindre qu’une personne non versée dans ces lois apporte ces aliments de Pessa’h chez un expert, traversant le domaine public, le Chabbat.
Certains répondent que des hommes érudits dans ces lois se déplaçaient, à Pessa’h, et se rendaient chez ceux qui n’étaient pas familiers avec ces lois pour diriger leur Séder et réciter pour eux la Haggada. Ainsi, il n’y avait aucune inquiétude que des personnes ignorantes se rendent chez un expert et portent, par inadvertance, dans le domaine public, car c’est l’expert qui se rendait chez elles.
Mais cette réponse nous laisse perplexes. Il est évident que certains étaient gênés de reconnaître qu’ils ne connaissaient pas ces lois, auquel cas, aucun expert ne se rendait chez eux. Subsistait donc toujours le risque qu’ils se rendent subrepticement chez l’un de ces Sages pour apprendre les lois… et donc en arrivent à porter le Chabbat.
En outre, une autre question est soulevée dans de nombreux discours ‘hassidiques. Pourquoi, en fait, nos Sages mettent-ils de côté un commandement positif de la Torah : celui de sonner le Choffar, simplement à cause de la possibilité que quelqu’un en vienne à transgresser le Chabbat ?
La conclusion de ces discours est que lorsque Roch Hachana tombe Chabbat, il n’est pas nécessaire que l’on sonne du Choffar, car tout ce qui est accompli (depuis la destruction du Beth Hamikdach, le Saint Temple de Jérusalem) par la sonnerie du Choffar se fait tout seul, par le jour du Chabbat en lui-même.
Mais cela demande également à être éclairci. Dans la loi juive, il y a un principe absolu selon lequel, dans certaines situations, nos Sages peuvent effectivement mettre de côté quelque chose de la Torah. Pourquoi donc la question se pose-t-elle (Pourquoi ont-ils mis de côté…) ?
L’explication en est la suivante : dans Son infinie Bonté, D.ieu renouvelle constamment la création. Le but et l’intention de ce renouvellement perpétuel s’accomplissent grâce à l’interaction du Peuple juif et de la Torah, les Juifs observant les commandements dont la Torah les a missionnés.
Puisque tout le but de la création est de permettre au Peuple juif de pouvoir observer la Torah, il est donc inconcevable que quelque chose qui existe dans la création vienne empêcher un Juif d’accomplir le commandement requis par D.ieu.
Si, comme on le pensait à l’origine, il existe réellement une obligation de sonner du Choffar à Roch Hachana, le Chabbat, rien ne peut venir justifier une annulation de ce commandement sous prétexte que « peut-être il portera. » Si c’était le cas, cela reviendrait à dire que D.ieu a créé le monde de telle manière qu’il peut être impossible d’accomplir la Mitsva du Choffar lorsque Roch Hachana tombe Chabbat !
Mais étant donné que nos Sages acceptent malgré tout la possibilité qu’ « il le portera », comme justification pour statuer que lorsque Roch Hachana tombe Chabbat, on ne souffle pas du Choffar, force nous est donc de conclure, dit la ‘Hassidout, que lorsqu’une telle situation se présente, nous n’avons pas besoin de sonner le Choffar, car ce qui est accompli d’ordinaire par ce son l’est alors par le Chabbat lui-même.
Nous devons donc comprendre que la raison de ce type de décret ne s’applique pas à Pessa’h qui tombe Chabbat. Ce que l’on parvient à accomplir en mangeant la Matsa et le Maror, en buvant les quatre coupes de vin et en récitant la Haggada est unique et ne peut donc être accompli par le jour du Chabbat lui-même. Il faut ainsi observer ces commandements même lorsque Pessa’h tombe Chabbat.
Cela souligne, en outre, une autre caractéristique de Pessa’h : sa sainteté est telle que durant cette fête, nous ne devons pas nous soucier du risque que quelqu’un puisse, par inadvertance, pécher et « porter ». La sainteté de Pessa’h elle-même assure une juste observance du Chabbat.
Qu’est-ce que le compte du Omer ?
C’est une Mitsva de la Torah de compter les quarante-neuf jours de l’Omer à partir du second soir de Pessa’h (samedi soir 16 avril 2022) jusqu’à la veille de Chavouot (vendredi soir 3 juin 2022 inclus). Si on n’a pas compté de suite après la prière du soir (Arvit), on peut encore compter durant la nuit jusqu’à l’aube. Si on ne s’en souvient que pendant la journée, on peut compter, mais sans réciter la bénédiction. Et le soir suivant, on continue de compter avec la bénédiction. Si on a oublié toute une journée, on devra dorénavant compter chaque soir sans la bénédiction.
Quelles sont les lois de cette période du Omer ?
Hommes et femmes ont l’habitude de ne pas entreprendre de « travaux » (tels que ceux interdits à ‘Hol Hamoed) depuis le coucher du soleil jusqu’à ce qu’ils aient compté le Omer.
On ne célèbre pas de mariage et on ne se coupe pas les cheveux, en souvenir de l’épidémie qui décima les 24 000 élèves de Rabbi Akiba à cette époque du Omer. Les Séfaradimes respectent ces lois de deuil jusqu’au 19 Iyar (vendredi 20 mai 2022) ; les Achkénazim, depuis le 1er Iyar (lundi 2 mai 2022) jusqu’au 3 Sivan au matin (jeudi 2 juin 2022) à part la journée de Lag Baomer (jeudi 19 mai 2022).
La coutume du Ari Zal, suivie par la communauté ‘Habad, veut qu’on ne prononce pas la bénédiction de Chéhé’héyanou (sur un fruit nouveau par exemple) durant toute la période du Omer et qu’on ne se coupe pas les cheveux jusqu’à la veille de Chavouot (vendredi matin 3 juin 2022).
Un garçon qui aura trois ans après Pessa’h, fêtera sa première coupe de cheveux à Lag Baomer (jeudi 19 mai 2022) et celui qui aura trois ans après Lag Baomer la fêtera la veille de Chavouot (vendredi 3 juin 2022).
Il n’y aucune restriction sur les promenades ou les séances de piscine et baignade.
Qu’est-ce que le « Erouv Tavchiline » ?
On n’a pas le droit, un jour de fête juive, de préparer de la nourriture pour le soir suivant ou le lendemain. Cependant, lorsqu’un jour de fête tombe un vendredi, on prépare avant la fête un aliment cuit au four et un aliment cuit à l’eau, pour montrer qu’on a pensé, avant la fête, à préparer la nourriture pour Chabbat.
Cette année, jeudi 21 avril 2022, on procédera au « Erouv Tavchiline » : on prépare une Matsa ainsi qu’un mets cuit (viande, poisson ou œuf). On récitera la bénédiction :
Barou’h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè’h Haolam Achère Kidéchanou Bémitsvotav Vétsivanou Al Mitsvat Erouv. (« Béni sois-Tu, Eternel, notre D.ieu, Roi de l’univers, Qui nous as sanctifiés par Ses commandements et nous as ordonné le commandement du Erouv ») et l'on dira le texte en araméen suivant :
BÉDÈNE YÉHÉ CHARA LANA LAAFOUYÉ OULVACHOULÉ OULÉATMOUNÉ OULÉADLOUKÉ CHÉRAGUA OULTAKANA OULMÉÉVAD KOL TSOR’HANA MIYOMA TAVA LECHABATA LANA OULE’HOL ISRAËL HADARIM BAÏR HAZOT.
Puis on les mettra soigneusement de côté et on les consommera pendant un des repas de Chabbat.
Grâce à cet Erouv, tous les membres de la famille (et les invités) pourront cuire, porter, allumer les bougies et, en général, procéder vendredi à tous les préparatifs pour Chabbat.
« Avez-vous vu le Rabbi ? »
A l’approche du 120ème anniversaire du Rabbi mardi 12 avril 2022, l’équipe du site chabad.org a récemment posté une question sur sa page Facebook : « Avez-vous vu le Rabbi ? Décrivez vos impressions ». Les réponses sont venues de partout, d’une grande variété de lecteurs (juifs ou non), sincères et émouvantes. En voici quelques-unes :
Zlata Okonov : J’ai eu la chance d’entrer en Ye’hidout (entrevue privée) et le Rabbi m’a donné une magnifique bénédiction. Celle-ci m’a « nourrie » toute ma vie.
Eyvette Sarafian : Oui, j’ai vu le Rabbi. J’étais venue pour prier pour mon père qui, à l’époque, se trouvait en Iran. Il ne pouvait pas en sortir. Le Rabbi m’a donné un billet d’un dollar et m’a regardé droit dans les yeux quelques secondes. Un mois plus tard, mon père a réussi miraculeusement à quitter l’Iran. Jamais je n’oublierai le Rabbi ! Que D.ieu bénisse son âme ! Puisse-t-il toujours nous protéger !
Linda d’Angelo : Toute ma classe de l’école juive, dirigée par un de mes plus merveilleux professeurs (Woody Pollock), s’était rendue au 770 (Eastern Parkway, Brooklyn). Je me souviens comment ma mère, qui nous accompagnait, avait été impressionnée ; elle avait parlé en yiddish avec le Rabbi.
David Sperling : (Je ne l’ai pas vu personnellement mais) j’en ai beaucoup entendu parler par les gens qui portent ses idéaux en eux et qui partagent sa compassion avec les générations suivantes.
Levi Silman : Oui. Enfant, j’avais reçu sept billets d’un dollar et 3 dimes (pièces de dix centimes) que le Rabbi m’a chargé de donner à la Tsedaka. Bien sûr, j’ai gardé cet argent et j’ai remis l’équivalent à la charité en échange.
Eti Elbot : En août 1990, après avoir eu le privilège de rendre visite à Elie Wiesel (paix à son âme) à Boston, j’ai eu la chance de passer Chabbat à Brooklyn chez la sœur de mon rabbin. J’ai beaucoup apprécié de voir les milliers de membres du mouvement ‘Habad dans la synagogue de Crown Heights. Le dimanche j’ai vu le Rabbi, j’ai reçu de sa main un dollar à remettre à la charité et j’ai demandé au Rabbi de prier pour que mes filles se marient avec des Juifs. Effectivement, l’une de mes filles s’est mariée avec un ‘Hassid et est elle-même devenue une ‘Hassida. D.ieu soit loué !
Alan Linderman : Oui, je l’ai vu au 770, dans les années 70. Je l’ai vu à un Farbrenguen. J’étais très près de lui. Je crois qu’il y avait des milliers de gens tout autour et tous observaient ses moindres gestes. Je n’avais jamais rien vu de pareil. Il m’a regardé droit dans les yeux. Je suis sûr que chacun a ressenti la même chose. C’est alors que j’ai compris ce que signifie être un Juif. J’avais dans les vingt ans. Le Rabbi est tellement lié à D.ieu et ainsi en est-il de tous les Juifs. Ce que je regrette, c’est de ne l’avoir pas rencontré en tête à tête pour recevoir sa bénédiction.
Suzanne Farley Tatkow : Mon mari l’a vu. Il a dit que c’était incroyable : ses yeux étaient si perçants ! Mon mari conserve encore aujourd’hui le billet d’un dollar qu’il lui a remis. Que D.ieu bénisse le Rabbi au ciel !
Richard Prater-Collins : Je n’ai jamais vu le Rabbi mais j’aurais tellement souhaité le voir ! Je suis un Noa’hide et lui suis très reconnaissant pour son encouragement.
Karmela Perry : Oui, j’ai reçu une bénédiction et un dollar de lui. Quelle présence il avait, que sa mémoire soit bénie. J’ai décidé de retourner pour recevoir une autre bénédiction. Cela m’a pris 45 minutes pour refaire la queue. La seconde fois, dès qu’il m’aperçut, il me dit : « Vous êtes déjà passée tout à l’heure ! ». J’étais stupéfaite. Vous vous rendez compte, au moins 200 personnes étaient passées devant lui entre temps !
Susan Risman : Non mais, de fait, je suis en route actuellement pour le Ohel…
Noel Aronson : Oui. Enfant j’ai plusieurs fois reçu un dollar de sa main… Ma mère les a conservés. Je voudrais bien savoir où ils sont.
Peter Stoney Stonehill : Je suis non-juif mais je suis reconnaissant envers le Rabbi. J’étais hospitalisé à deux chambres de la sienne quand lui-même se trouvait au Beth Israel Hospital. Moi-même, j’avais un problème cardiaque. Il y avait des centaines de ses partisans là-bas. L’un d’entre eux m’a donné une carte avec la photo du Rabbi. J’ai survécu à cette épreuve et je porte encore sur moi cette carte pour ma protection. J’ai l’impression que même dans l’état où il était, il m’avait béni.
Margie Billian : Quand j’étais adolescente, ma communauté réformée est montée apprendre ce qu’est ‘Habad. Je n’ai pas rencontré personnellement le Rabbi mais je l’ai aperçu depuis la galerie des dames le Chabbat. Je n’oublierai jamais cet instant.
Erica Statman : Mon père a été reçu en Ye’hidout par le Rabbi. Malheureusement, mon père n’a pas reçu la bénédiction qu’il voulait (c’est-à-dire la guérison complète de ma mère atteinte de la maladie d’Alzheimer). Il est donc ressorti en colère et triste. Cependant, je l’attendais et j’ai aperçu le Rabbi de loin. Bien que je n’aie pas compris tout ce que j’ai vu, je ressentais une grande sainteté. Au fil des ans, je suis devenu pratiquante. Seize ans plus tard, un des Chlou’him du Rabbi m’a présenté celui qui est devenu mon mari.
Bella Ganz : J’ai dans mon salon la photo du Rabbi quand il remit à ma mère (qu’elle repose en paix) un dollar. Il l’a regardée droit dans les yeux et elle aussi l’a regardé ; il lui a dit : « Je sais ! ». C’est-à-dire qu’il savait qu’elle était une survivante de la Shoah qui avait énormément souffert. Leur rencontre fut essentiellement non-verbale. Il lui a donné un dollar et elle a survécu à une opération très dangereuse.
Blumie Samuels : Oui et quelle expérience puissante ! Je ne parvenais pas à regarder son visage qui irradiait d’une telle sainteté. J’ai été vraiment bénie et suis reconnaissante d’avoir vécu dans la génération du Rabbi. Nous avons eu la chance de voir ce qu’est un réel Tsadik !
COLlive
traduit par Feiga Lubecki