Jusqu’à la plus grande lumière
Nous sommes, à présent, à proximité immédiate de cette date majeure qu’est le 19 Kislev… Commencer ainsi un éditorial est toujours une aventure: comment dire et donner à ressentir ce qui paraît d’une clarté lumineuse? C’est que le 19 Kislev renferme un secret prodigieux et qu’il nous appartient, à l’approche de ce jour, d’en découvrir la clé. Certes, c’est là une commémoration ancienne : Rabbi Chnéor Zalman emprisonné par le tsar dans la vieille Russie et finalement libéré. Pourtant, quelque chose de profondément actuel y résonne et c’est cela qui, aujourd’hui, nous importe plus que toute autre chose.
De fait, il ne saurait être question ici d’un simple souvenir historique même si, s’agissant de Rabbi Chnéor Zalman, auteur du Tanya et fondateur de la ‘Hassidout ‘Habad, cela seul serait déjà suffisant pour motiver une célébration. Mais tout ici porte plus loin. C’est bien d’un Roch Hachana qu’il s’agit, celui de la ‘Hassidout, et il ne cède en rien aux autres Roch Hachana de l’année. En effet, qu’est-ce que Roch Hachana sinon, littéralement, la «tête de l’année» ? Qu’est-ce que cette appellation dénote sinon le fait que le jour ainsi désigné contient en lui la force et la vie de l’année comme la tête recèle celle de l’ensemble du corps ? Qu’évoque-t-elle sinon des images de lien renouvelé avec D.ieu, d’enthousiasme redécouvert et de vie retrouvée, plus riche et plus pleine ?
Le 19 Kislev est bien tout cela. Il porte une force nouvelle pour l’étude de la ‘Hassidout et une lumière accrue pour les voies du ‘Hassidisme et tout cela nous est bien précieux. Nous le savons : nous vivons en un temps où, plus souvent qu’il ne faudrait, l’obscurité paraît grandir, presque écrasante. Nous vivons en un monde où le spirituel paraît parfois étranger, où seule la vaine poursuite du matériel semble le sort assigné à chacun. C’est au cœur de cette obscurité-là que jaillit la lumière du 19 Kislev. C’est une lumière puissante, elle sait dissiper toutes les forces de la nuit et fait jaillir, autour d’elle, la conscience du bonheur d’être Juif. Lorsque la célébration revient, comme par nature, elle éclaire donc le cœur et l’âme de chacun. Il ne reste plus qu’à se saisir de ce nouveau pouvoir pour réorienter le sens des choses et toute notre existence par l’étude de la ‘Hassidout et par la vie du ‘hassidisme. Aujourd’hui, le monde change. Nous sommes les acteurs du changement. Pour le bien et pour de bon.
Un avant-goût
L’occupation principale au temps de Machaia’h sera la connaissnace du Créateur comme l’écrit Maïmonide (Michné Torah, Lois des rois chap. 12) : «Et toute l’occupation du monde ne sera que de connaître D.ieu.»
A la fin de l’exil, en préparation au temps de Machia’h, on nous donne un avant-goût de la révélation des secrets de la Torah qui interviendra alors.
D’après Likoutei Si’hot vol. 15 p. 282
Vayichla’h: Deux noms, deux approches dans le service divin
Nos Sages comparent le verset (rencontré dans notre Sidra) : «Ton nom ne sera plus Yaakov. A la place, ton nom sera Israël» avec le verset: «ton nom ne sera plus Avram» et statuent que celui qui se réfère à Avraham par le nom «Avram» commet une transgression. Par contre, celui qui se réfère à Yaakov par ce nom plutôt que par «Israël» ne commet aucune transgression.
Quelle est la différence ? Nos Sages expliquent qu’à partir du moment où D.ieu a attribué à Avraham son nouveau nom, la Torah ne l’appelle que par ce nom. Alors qu’en ce qui concerne Yaakov, même après son changement de patronyme, la Torah le nomme encore «Yaakov».
Pourquoi et quelle est la raison de cette différence ?
La ‘Hassidout explique que les noms «Yaakov» et «Israël» reflètent deux approches différentes dans le service divin. Chaque Juif possède en lui les deux caractéristiques car, à certaines occasions, il lui faut emprunter la démarche d’Israël et parfois celle de Yaakov, bien qu’elle soit moins élevée.
La supercherie de Yaakov, la maîtrise d’Israël
La différence entre ces deux approches peut être décrite de la façon suivante. Le nom «Yaakov» indique que les bénédictions d’Its’hak sont acquises par de la malice et une supercherie. C’est par son intelligence que Yaakov put arracher à Essav les bénédictions qu’Its’hak lui destinait. Israël, au contraire, évoque un plus haut degré. Pour Israël, nul n’est besoin d’obtenir les bénédictions par une ruse. Elle lui sont assurées «comme convenant au maître, d’une manière révélée».
«Les actes des Patriarches sont un signe pour leurs descendants», nous apportant des enseignements pour notre service divin personnel. «(Le sens d’) un verset ne se départit jamais de son interprétation littérale». C’est ainsi que les bénédictions données par Its’hak «la rosée des cieux et le gras de la terre» se réfèrent à la plénitude matérielle. Pour recevoir ces bénédictions, Yaakov et Rivkah étaient prêts à utiliser des ruses. Ainsi, Yaakov devait-il, par exemple, revêtir les habits possédés par Essav, qui avaient appartenu à Nimrod, celui dont on dit : «avec son règne, il poussa le monde entier à se révolter contre D.ieu». Quel était donc le dessein de ces subterfuges ? Elever les parcelles de Divinité contenues dans des entités matérielles.
Cela nous sert de leçon. Un Juif doit traiter le fait de manger, de boire et toutes ses autres activités concrètes avec une certaine mesure d’habileté et de ruse. Comment agit-il dans ce sens ? Il ne révèle pas ses véritables intentions. Il commence par paraître suivre le chemin des désirs de son adversaire mais à un moment précis, il change le cours des choses et fait ce que lui désire, bien que cela aille à l’encontre des vœux de son adversaire.
C’est ainsi qu’un Juif doit se comporter à l’égard des activités matérielles. En surface, il y est, comme quiconque, impliqué : il mange, il boit et il fait des affaires. Mais il s’engage dans ces domaines «pour l’amour du Ciel». Il porte les «vêtements d’Essav», mais il accomplit toutes ses activités matérielles avec une intention profonde, celle d’élever les parcelles de Divinité qu’elles renferment.
Le service divin d’Israël est d’un autre ordre. Les bénédictions de prospérité que lui a attribuées Its’hak sont «comme convenant au maître, d’une manière révélée». Il ne lui est pas nécessaire de cacher le but divin de son implication dans la matérialité. Car elle ne crée pas de conflit en lui, leur source divine n’étant pas cachée à ses yeux. Pour donner un exemple simple, le fait de consommer un repas de Chabbat permet au Juif d’accomplir une mitsva. C’est différent de la tâche de raffinement qu’il accomplit durant la semaine lorsqu’il mange «pour l’amour du Ciel», c’est-à-dire avec une certaine «ruse». Car chaque fois qu’un Juif accomplit une activité physique dans un but spirituel, il «ruse». Chabbat, l’activité concrète de manger elle-même est imprégnée de spiritualité.
Ce concept apparaît également dans le nom «Israël» qui fut accordé à Yaakov parce que, comme il lui fut dit : «tu as combattu avec les anges et avec les hommes et tu as vaincu». Les termes «anges» et «hommes» se réfèrent à différents défis que nous devons affronter dans notre service divin, car tous deux impliquent la dissimulation de l’influence de D.ieu. Les «anges» se réfèrent aux 70 archanges qui servent à canaliser l’influence de D.ieu permettant à l’existence matérielle de subsister. Et cette présence voile la Divinité.
Une dissimulation encore bien plus importante est opérée par les «hommes», frustes individus qui ridiculisent les Juifs cherchant à observer la Torah et ses mitsvot. Comme cela est malheureusement vrai, il est plus difficile de surmonter les obstacles humains que ceux qui surgissent des êtres spirituels, c’est-à-dire les voilements inhérents de D.ieu dans l’existence matérielle. C’est pour cette raison que le Choul’han Arou’h (Code de Lois Juives) tout entier commence en établissant : «Ne sois pas gêné par ceux qui mangent goulûment». Il s’agit ici du fondement de notre service divin : avancer malgré les forces qui cachent la Divinité.
Cette qualité apparaissant dans le nom «Israël», l’aptitude à «se battre avec les anges et avec les hommes», consiste dans le fait qu’Israël est capable de voir à travers la dissimulation perpétuée à la fois par les anges et par les hommes. Non seulement ces forces ne se battent pas avec lui mais elles acceptent les bénédictions qu’il reçoit. Israël défait l’archange d’Essav et reçoit même sa bénédiction, en accord avec la parole : «ses ennemis feront la paix avec lui». Cela inclut également le plus grand des ennemis, «le serpent primitif», la source de tout péché et de tout conflit. Non seulement cette force ne manifeste aucune opposition mais elle «établit la paix» et propose son aide.
Deux niveaux de lumière spirituelle
Les deux niveaux de Yaakov et Israël et les cheminements dans le service de D.ieu associés à chacun reflètent deux niveaux dans l’âme divine.
Les lettres hébraïques du nom Yaakov peuvent se lire : youd, ayin, kouf, veit, formant le mot ékèv, «le talon». Seul le talon, la partie inférieure du youd, de l’âme, brille à l’intérieur de la personne. Il est donc possible que le corps et l’âme animale cachent la lumière de l’âme divine. Naît alors un conflit.
Par contre, le nom Israël peut se lire en li roch, «la tête pour moi». La «tête» de l’âme brille en lui. De la même façon, nul n’est besoin de guerre ; «tu (as) combattu avec les anges et les hommes et tu l’as emporté».
En général, le nom Israël décrit le Juste alors que le nom Yaakov évoque le Beïnoni, l’homme intermédiaire, «attribut de tous les hommes». Mais tout particulièrement dans notre service divin, «Yaakov» évoque les efforts que nous accomplissons durant la semaine alors que «Israël» se réfère à notre dévotion, au cours du Chabbat.
L’assurance de la victoire
Le niveau de Yaakov implique un combat avec le yétser hara (inclination au mal) qui exige de nous des efforts considérables et présente un danger certain. Cependant, Yaakov possède la force intérieure pour réussir dans ce combat et rester libre de fautes. Car chaque Juif est «la branche de Ma plantation et le travail de Mes mains dans lequel Je m’enorgueillis». Il est une «véritable partie de D.ieu». En tant que tel, tout comme il est impossible à quiconque de dominer D.ieu, est-il impossible d’exercer une autorité quelconque sur une âme juive, si elle résiste. Car le Juif possède tout le temps la force intérieure d’être victorieux. En fait, il a été assuré de finir toujours par l’emporter comme il est écrit : «Nul ne restera étranger à Toi» et «Il nous a été promis : ‘tout Israël a une portion dans le monde futur’».
Cette promesse (comme tous les concepts de la Torah) affecte au présent notre service de D.ieu. L’assurance de notre victoire dans cette confrontation doit nous imprégner de force et de bonheur. Cette force et ce bonheur hâteront à leur tour la victoire. Comme mon beau père le Rabbi (Rabbi Yossef Its’hak) l’affirmait : «un soldat… avance avec un chant de joie, bien qu’il sache qu’il se rend dans un lieu dangereux… C’est son approche dans la joie qui lui permet d’être victorieux».
Adapté d’une si’ha du Rabbi, Youd Chvat, 5718
Comment réagir quand on est en colère ?
«Celui qui se met en colère est considéré comme s’il adorait des idoles» (Rambam – Hil’hot Déot 2 : 3). La colère peut faire perdre au Sage ses connaissances ; une personne destinée à la grandeur peut la perdre. Toute parole prononcée ou tout acte accompli sous le coup de la colère est presque toujours destructeur et devient la cause de regrets par la suite.
Certaines personnes sont plus enclines que d’autres à la colère et leur vie comme celle de ceux qui les entourent devient difficile. Chacun doit tenter de maîtriser ses accès de colère et verra ainsi ses relations avec les autres s’améliorer considérablement.
Le Rabbi donnait des conseils pratiques ainsi que des suggestions d’étude permettant de méditer sérieusement sur ce sujet :
- Attendre et ne pas réagir trop vite : dès qu’on sent la colère monter, respirer profondément et tempérer sa réaction.
- Se souvenir que D.ieu observe : dans le chapitre 41 du Tanya, Rabbi Chnéour Zalman écrit : «Il faut se souvenir constamment que le Créateur du monde observe tout ce qui se passe ; D.ieu se tient au-dessus de lui et le monde entier est empli de Sa gloire ; Il l’observe et sonde les reins (sa conscience) et le cœur (pour déterminer) s’il le sert comme il convient».
- Réfléchir aux conséquences : si vous blessez quelqu’un par des paroles prononcées sous le coup de la colère, vous devrez vous en excuser, ainsi qu’il est écrit dans le Choul’hane Arou’h (Code de lois juives). Envisager cette obligation refroidit normalement la tendance à la colère.
- Le mieux serait d’éradiquer la colère à sa source grâce au raisonnement exposé dans la lettre numéro 25 de Iguéret Hakodèch du Tanya : «Au moment de la colère, la foi en D.ieu le quitte ! En effet, s’il réalisait que ce qui lui arrive a été voulu par D.ieu, il ne se mettrait pas du tout en colère. Bien que la personne qui l’a vexé, maudit, frappé ou qui lui a causé des dommages financiers soit coupable au regard de la loi comme de la Hala’ha – le dommage causé avait été décrété par le Créateur qui dispose de nombreux messagers…»
Il conviendrait donc – plutôt que de se mettre en colère contre un « messager » – de se demander : «Quel message D.ieu désire-t-Il me faire comprendre ?»
F.L. (d’après Rav Mendy Kaminker – www.chabad.org)
La réponse tardait…
A une heure tardive, le téléphone sonna au domicile de Rav Mordechai Dubinsky à New York : à l’autre bout du fil, son ami Rav Dov Fried l’appelait depuis Israël pour lui demander un grand service : l’épouse d’un de ses amis souffrait d’un problème cardiaque rare et devait être opérée à Houston, au Texas. Lui était-il possible d’accorder l’hospitalité à ce couple en attendant qu’une place se libère à l’hôpital de Houston ? C’était une question de jours, deux semaines maximum. Bien entendu, Rav Dubinsky et son épouse acceptèrent avec empressement d’héberger M. Amos Heguiv et sa femme Madeleine : ils leur procurèrent d’ailleurs tout ce dont ils avaient besoin, sans se mêler de leur vie privée.
L’attente pour l’opération se prolongea, les jours devinrent des semaines, les semaines devinrent deux mois !
Un jour, Rav Dubinsky remarqua que son hôte avait l’air soucieux : il semblait très inquiet. Rav Dubinsky n’osa pas lui en demander la raison. Mais les jours passaient et M. Amos semblait de plus en plus angoissé ; il demanda à parler en tête à tête à Rav Dubinsky. A l’abri des regards, M. Amos expliqua : «Mon épouse vient de se rendre compte qu’elle est enceinte. C’est un événement que nous attendons depuis longtemps ! Le problème, c’est qu’elle doit subir une très grave opération cardiaque : les médecins à New York nous conseillent de recourir à un avortement thérapeutique ! Nous n’avons pas encore d’enfants et nous sommes placés devant une situation dramatique : que faire ? Devons-nous obéir aux médecins ou devons-nous tenter l’opération et mettre en danger la mère et l’enfant ? »
M. Amos décida de demander l’opinion du plus grand décisionnaire à cette époque, le regretté Rav Moché Feinstein. Celui-ci répondit, au vu des éléments qu’on lui présenta, qu’il fallait obéir aux recommandations des médecins. Cependant, même après avoir entendu cette décision, M. Amos hésitait à la mettre en pratique, pour une raison évidente : cela faisait si longtemps qu’ils attendaient cette naissance !
Rav Dubinsky déclara : «Nous sommes des ‘Hassidim du Rabbi de Loubavitch et, dès qu’il y a une décision importante à prendre, nous lui écrivons. Faites de même et, quoi qu’il vous conseille, écoutez-le !». Au début M. Amos refusa en arguant qu’on ne demandait pas au Rabbi de trancher des points de Hala’ha (loi juive) et, en l’occurrence, il avait déjà reçu une réponse de Rav Moché Feinstein. Mais Rav Dubinsky insista que cela n’avait rien à voir, il fallait décrire la situation dans tous ses détails devant le Rabbi en mentionnant la décision de Rav Moché Feinstein.
Effectivement, M. Amos écrivit une lettre au Rabbi et la transmit à son secrétaire, Rav Binyamin Klein. Un jour passa, il n’y avait toujours pas de réponse. Un autre jour, une semaine… Chaque jour, Rav Dubinsky faisait les cent pas devant le secrétariat du Rabbi, insistait auprès des secrétaires qui l’assuraient qu’ils avaient bien déposé la lettre sur le bureau du Rabbi… Trois semaines se passèrent ainsi dans une tension à peine supportable pour le couple en détresse…
Puis le coup de téléphone tant attendu de l’hôpital texan arriva : ils devaient se rendre d’urgence à Houston ! Rav Dubinsky encouragea le couple à se rendre à Houston.
Le lendemain de leur départ… surprise ! La réponse tant attendue arriva enfin ! Rav Binyamin Klein téléphona à Rav Dubinsky : le Rabbi avait répondu : «En ce qui concerne l’avortement – (qu’ils agissent) selon le conseil des médecins au Texas. Je le mentionnerai auprès du tombeau du Rabbi (précédent)». Rav Dubinsky téléphona immédiatement au Chalia’h (émissaire) du Rabbi au Texas, Rav Chimon Lazaroff afin qu’il localise le couple d’Israéliens qui n’avait pas laissé d’adresse ou de numéro de téléphone. Après bien des efforts, Rav Lazaroff les localisa et leur transmit la réponse du Rabbi. Leur stupéfaction était double : d’une part, recevoir une réponse du Rabbi après une si longue attente et justement le jour où ils avaient été convoqués par l’hôpital ; d’autre part, contrairement à tous les autres médecins, le chef du département de chirurgie de l’hôpital avait conclu : «Si vous tenez tellement à l’enfant, on peut prendre le risque de retarder l’opération jusqu’à la naissance et de l’effectuer après l’accouchement !».
Bien entendu, l’enfant leur était particulièrement précieux – leur premier enfant après une si longue attente – et la réponse du Rabbi leur était parvenue juste au bon moment !
Le couple revint à New York pour la période d’attente. M. Amos se confia alors à Rav Dubinsky : «Le fait est que nous n’avons pas obéi à Rav Moché Feinstein dont nous avions demandé l’avis…». M. Amos était un Juif pratiquant, soucieux de se conformer à l’opinion d’un si grand décisionnaire. Rav Dubinsky le rassura : «J’ai un très bon contact avec des gens proches de Rav Feinstein, nous allons tous les deux lui demander ce qu’il en pense !». Effectivement, tous deux furent admis chez Rav Moché Feinstein qui les écouta attentivement puis expliqua : «Ma décision avait été prise avant que le fœtus n’ait quarante jours et il était donc possible de permettre l’avortement dans un cas pareil. Mais après quarante jours, la Hala’ha est différente, beaucoup plus stricte !».
Maintenant M. Amos comprenait pourquoi la réponse du Rabbi avait tellement tardé : ces trois semaines avaient été critiques pour l’existence et la survie de l’embryon et le Rabbi attendait que quarante jours se passent depuis la conception de l’enfant.
Le couple loua un appartement à Flatbush, M. Amos travailla temporairement à El Al, le temps de son séjour à New York afin de subvenir aux besoins de sa famille ; le couple manifesta une très grande reconnaissance à Rav Dubinsky pour son hospitalité et ses efforts en leur faveur.
Les cardiologues et les gynécologues refusèrent de s’occuper d’un cas si compliqué. Rav Dubinsky les força à entrer en contact avec le spécialiste du Texas et, finalement, tous coopérèrent, sans même exiger d’honoraires ! D.ieu merci, l’enfant naquit en bonne santé, la Brit Mila fut célébrée avec faste et l’enfant fut nommé Nissim Netanaël car il était né miraculeusement, comme un cadeau de D.ieu. Deux mois plus tard, la jeune maman fut opérée avec succès au Texas et la famille put enfin commencer une vie normale…
Rav Yossef Hartman – Kfar Chabad N° 1529
Traduit par Feiga Lubecki