La Parchat Bo relate les trois dernières plaies d'Egypte et la manière dont D.ieu libéra les enfants d'Israël de l'exil de ce pays. Dans ses premiers versets, D.ieu dit à Moché, : «Viens chez le Pharaon», afin de le mettre en garde, à propos de la plaie des sauterelles, qui était imminente.
A ce propos, on peut se poser la question suivante. D.ieu ordonne ici à Moché de se rendre chez le Pharaon et il aurait donc fallu dire : «Va chez le Pharaon», plutôt que : «Viens chez le Pharaon». Comment comprendre cette formulation ?
La réponse est la suivante. Le Zohar explique que le Pharaon représentait une puissante force du mal, émanant d'une source spirituelle particulièrement élevée. Moché en était effrayé et il ne voulait pas se rendre chez lui, seul. De ce fait, D.ieu l'accompagna Lui-même, si l'on peut s'exprimer ainsi, afin de lui demander encore une fois de libérer les enfants d'Israël de l'Egypte.
C'est précisément pour cette raison que D.ieu dit ici à Moché : «Viens chez le Pharaon», autrement dit : «Viens avec Moi» et non : «Va chez le Pharaon».
La Torah souligne, de cette façon, que, quand un homme est confronté à une difficulté, dans sa pratique d'une Injonction divine, quelle que soit la raison de sa gêne ou de sa peur, il doit savoir que D.ieu l'accompagne.
D.ieu accorde à chacun les forces nécessaires pour surmonter tous les obstacles et pour adopter un comportement conforme à Sa Volonté. Un Juif ne doit donc pas être effrayé. Il ne doit pas avoir peur des difficultés qui se dressent sur son chemin. Il lui suffit de savoir que D.ieu est avec lui, en exil.
La suite de la Parchat Bo délivre également le même enseignement, dans d'autres circonstances. D.ieu demande, en effet, aux enfants d'Israël de prélever un agneau, le 10 Nissan, de le conserver dans leur maison pendant les jours suivants, puis d'en faire le sacrifice de Pessa'h, le 14 Nissan.
Pourquoi cet agneau devait-il être prélevé quatre jours plus tôt ? Nos Sages expliquent que les Egyptiens, voyant cet agneau, interrogeaient les enfants d'Israël, à son propos. Sans s'affecter, ces derniers devaient leur répondre qu'ils s'apprêtaient à tuer l'animal, pour en faire un sacrifice.
Or, les enfants d'Israël savaient parfaitement que l'agneau était l'idolâtrie de l'Egypte. Malgré cela, s'armant de courage, ils mirent en pratique l'Injonction de D.ieu et c'est grâce à cela qu'ils furent libérés de l'exil d'Egypte.
Il découle de tout cela un enseignement, s'appliquant au service de D.ieu de chacun. Quand un homme a peur ou honte de mettre en pratique la Volonté de D.ieu, il doit se rappeler et avoir toujours à l'esprit que D.ieu est avec lui, qu'Il l'accompagne. Il doit donc rester déterminé et fier, sans être affecté par cette situation.
A l'époque, l'attitude des enfants d'Israël fut à l'origine de la délivrance de l'Egypte. Il en sera donc de même pour l'issue du présent exil. On obtiendra la délivrance véritable et complète en servant D.ieu avec détermination, fierté et abnégation.
(Discours du Rabbi, Chabbat Parchat Chemot 5716-1956 Séfer Ha Si'hot 5752-1992, tome 1, page 182)
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- Publication : 24 janvier 2017