Un monde en désordre ?
Sans doute vivons-nous un temps particulier. Lorsque nous regardons autour de nous, nous sommes bien souvent pris d’un sentiment de vertige, comme si les choses auxquelles nous sommes quotidiennement confrontés nous donnaient une impression nouvelle de déséquilibre. D’une certaine manière, tout se passe comme si le monde n’avait plus tout à fait la stabilité qu’il assurait jusqu’ici mais que nous étions entrés dans une phase de désordre généralisé, qui deviendrait alors le cadre de la vie de tous. Le débat entre l’ordre et le désordre est certainement l’un des plus complexes qui soit. Où est la valeur positive à rechercher, dans le premier ou dans le second ? Et, avant même de réfléchir à cela, qu’appelle-t-on ordre et que qualifie-t-on de désordre ? Y en a-t-il véritablement une définition objective ? Tout ordre en formation n’est-il pas lui-même désordre, et tout désordre en consolidation, une forme d’ordre ? Pourtant, force est de constater qu’une certaine harmonie coutumière semble s’être peu à peu effacée. Toute insatisfaisante ait-elle été, elle avait produit un monde plus serein, bouleversé à présent par une multiplication nouvelle de conflits meurtriers, et par une violence déchaînée au cœur même de nos sociétés qui pensaient l’avoir maîtrisée. La question en prend un nouvel accent. Que comprendre, que rechercher et que vivre ? Comme un lancinant triptyque, l’interrogation se soulève naturellement en chacun.
Il est bon alors de se souvenir de l’enseignement des Sages : D.ieu créa le monde « pour y établir de façon stable », c’est-à-dire pour que l’homme y trouve le lieu de son développement et de son progrès, individuellement et collectivement. Avec un tel objectif, la Torah a donné une vision des choses. Toute société humaine doit, bien sûr, tendre vers la paix et la justice. Mais également tout homme doit faire siens de tels buts et œuvrer concrètement, et d’abord en lui-même, pour leur réalisation. Reste à déterminer comment aller vers l’harmonie rêvée, comment écarter la tentation d’un désordre destructeur pour parvenir à un ordre garant de la liberté et du bonheur de chacun, et comme tel, accepté par tous.
Et si l’on se prenait à se soucier d’abord de l’autre. Le célèbre principe d’amour du prochain nous conduit à cette attitude. Se préoccuper de son prochain, autant de ses besoins que de ses désirs ou de son ressenti, c’est aussi s’oublier un peu soi-même. C’est finalement faire du monde, non un lieu de tensions opposées mais un espace de construction commune. Si l’autre passe avant soi dans l’esprit de chacun, l’harmonie remplace nécessairement la concurrence. Tout cela peut ne pas être qu’un beau rêve. Le Créateur a donné à l’homme un merveilleux pouvoir : celui de bâtir la réalité qu’il désir par son effort, sa conviction… et sa sagesse. C’est aujourd’hui que demain commence : à nous d’agir.
Corps et âme
Un verset prophétique enseigne (Osée 6:2) : « Il nous fera revivre après deux jours ; le troisième jour, Il nous redressera et nous vivrons devant Lui ».
Les Sages interprètent les « deux jours » comme faisant référence à ce monde-ci et au monde futur, au sens d’au-delà. En revanche, le « troisième jour » correspond au monde de la résurrection, le plus haut des degrés qui suivra la venue de Machia’h. Ce dernier niveau est radicalement différent des deux précédents car le corps et l’âme partagent alors le même enthousiasme pour le service de D.ieu. C’est là le but ultime de la création.
(d’après les Iguerot Kodech du Rabbi de Loubavitch, vol. IV, p.452)
Vaéra
D.ieu Se révèle à Moché et lui promet de sortir les Enfants d’Israël d’Égypte, de les délivrer de leur esclavage, de les sauver et d’en faire Son peuple élu au Mont Sinaï. Il les conduira ensuite vers la terre qu’Il a promise aux Patriarches en héritage éternel.
Moché et Aharon se présentent à de multiples reprises pour demander au Pharaon, au nom de D.ieu : « Laisse partir Mon peuple pour qu’ils Me servent dans le désert ». Pharaon refuse. Le bâton d’Aharon se transforme en serpent, redevient bâton et avale les bâtons magiques des sorciers égyptiens. D.ieu envoie alors une série de plaies contre les Égyptiens.
Les eaux du Nil se transforment en sang, des armées de grenouilles envahissent la terre, la vermine infecte tous les hommes et les animaux. Des hordes de bêtes sauvages déferlent sur les villes, la peste tue les animaux domestiques, des ulcères douloureux affectent les Égyptiens. Pour la septième plaie, D.ieu combine le feu et la glace qui descendent sur terre en une grêle dévastatrice. Et pourtant « le cœur de Pharaon s’endurcit et il ne libère pas les Enfants d’Israël.
La Paracha Vaéra décrit les sept premières des Dix Plaies, les cataclysmes que D.ieu produisit pour montrer aux Juifs, aux Egyptiens et au monde entier que Lui seul est le Maître de la création et de toutes ses forces. Dans ce contexte, le terme « Vaéra » (« et J’apparus ») s’applique également à tout le contenu de la Paracha : D.ieu « sort de Sa cachette », pour ainsi dire, et manifeste Sa force surnaturelle, miraculeuse, aux yeux de toute l’humanité.
Néanmoins, rappelons que les mots qui ouvrent cette Paracha font partie de la réponse à la question accusatrice que Moché avait posée à la fin de la Paracha précédente : « Ô D.ieu, pourquoi as-Tu maltraité ce peuple ? ». Bien que, dans une perspective plus large, Moché ne questionnât pas la justice de D.ieu par ses paroles, il n’en reste pas moins que dans le contexte littéral, il Lui pose cette question. Ainsi, les mots qui ouvrent la Paracha constituent-ils la réprimande qu’adresse D.ieu à Moché. D.ieu reproche à Moché de mettre en question Sa justice. C’est intéressant, mais cela doit également être pertinent sinon la Torah n’aurait pas relevé un incident qui semble constituer un certain dénigrement de l’attitude de Moché.
Nous pouvons tirer un enseignement de ces faits en observant le contexte de la question de Moché. Moché avait été élevé dans la maison d’Amram, le fils aîné du plus âgé des fils de Lévi, dont la tribu s’était dévouée avec abnégation à préserver les enseignements et les traditions des Patriarches. Aussi, Moché avait-il été très certainement bien guidé, dans sa jeunesse, inviter à imiter les Patriarches et leur foi inconditionnelle en D.ieu, foi qu’ils avaient maintenue même soumis à des épreuves terribles.
Mais il savait aussi que D.ieu est un D.ieu de Bonté et de Miséricorde, que les Juifs sont Son Peuple et que leur souffrance dépassait toute justification rationnelle. C’est la raison pour laquelle, en toute candeur, il pleura, cria et supplia : « Ô D.ieu, pourquoi as-Tu maltraité ce peuple ? »
Le fait que D.ieu immortalisa ce cri de désespoir, en l’inscrivant dans la Torah, implique que la plainte de Moché n’était pas une plainte contre D.ieu mais plutôt autre chose.
D.ieu dit à Moché qu’omettre cette « autre chose » est la raison pour laquelle Son reproche commence par les mots : « Je suis D.ieu et Je suis apparu » ou littéralement ! « Et J’ai été vu ». Bien sûr, il est impossible de voir D.ieu car D.ieu ne possède pas de forme matérielle qui puisse être captée par notre sens de la vision. Mais en énonçant Sa révélation en ces termes, D.ieu indiquait qu’il est possible d’être certain de Sa réalité comme nous le sommes de ce que nous voyons avec nos propres yeux.
Le fait de voir quelque chose suscite en nous une impression très profonde : nous croyons ce que nous voyons. C’est pour cela que quelqu’un qui assiste à un événement, qui sera porté devant une cour de justice, ne peut être le juge de ce cas. Sa mémoire de ce qu’il a vu le rend imperméable aux arguments des parties qui ne peuvent réussir à changer sa version des événements. (Par contre, quand l’on ne fait qu’entendre quelque chose de quelqu’un, un autre peut contester la véracité de ce que nous avons entendu, voire réussir à nous faire changer d’avis).
Ainsi, D.ieu dit-Il à Moché : « Bien sûr, tu crois en Moi. Tu as absorbé les enseignements de ta famille et tu ne doutes pas de Moi. Mais tu dois nourrir ta foi davantage encore, jusqu’à ce qu’elle soit si concrète que tu puisses virtuellement Me voir dans la création, jusqu’à ce que tu sois si sûr de Ma réalité que rien ne puisse ébranler ta conviction. Alors, tu ne seras plus troublé par les contradictions entre ta foi et ce qu’affirme ta raison ».
Oui, D.ieu désire que nous utilisions nos capacités intellectuelles pour établir une relation avec le monde et avec Lui. Et quand cet intellect affirme que quelque chose semble contraire à la voie dans laquelle D.ieu dirige le monde, nous ne devons pas occulter la vérité de ce que nous voyons. Nous devons nous exclamer vers D.ieu : « Pourquoi as-Tu maltraité ce peuple ? Pourquoi nous permets-Tu de souffrir ? Ne sommes-nous pas Ton Peuple Elu, Ton aîné ? Où est ta Compassion ? Où est ta Justice ? »
Mais en même temps, ces questions ne peuvent et ne doivent pas porter la moindre atteinte à notre foi absolue et inébranlable en la Vérité et la Bonté de D.ieu. Plus précisément, elles ne doivent pas interférer dans notre travail d’accomplissement de nos obligations dans les termes de la Volonté divine et de notre mission sur terre. Notre cri véhément et angoissé et les accusations que nous proférons à l’encontre de D.ieu doivent coexister avec notre empressement enthousiaste à accomplir Sa volonté et avec notre profonde gratitude pour l’occasion de l’accomplir.
Il est ainsi significatif que cette Paracha, tout au long de laquelle le Peuple juif est plongé dans les profondeurs de l’exil égyptien, soit appelée Vaéra, « J’ai été vu ». La leçon que nous devons en tirer est que nous devons refuser, avec entêtement, de nous réconcilier avec l’idée de rester, même une minute encore, en exil, et en même temps, nous devons refuser, avec entêtement, de laisser le fait que nous sommes en exil interférer avec ce que nous avons à y faire dans l’instant.
D’où devons-nous alors tirer la force de croire en D.ieu de façon si entière, comme si nous Le voyions réellement, alors que nous sommes dans les plus sombres moments de l’exil ? D.ieu répond à cette question dans Ses paroles qui suivent : « Je suis apparu à Avraham, Its’hak et Yaakov ». Les Patriarches possédaient cette foi que rien ne venait ébranler et étant leur progéniture, nous en avons hérité. Selon les lois d’héritage de la Torah, l’héritier n’a pas besoin de montrer quelque qualité particulière pour pouvoir hériter. Il hérite pleinement et entièrement par le simple fait qu’il est l’héritier.
Notre foi profonde et infinie en D.ieu est l’héritage que nous devons réclamer. Tout ce que nous avons à faire est de la nourrir et nous aussi verrons virtuellement D.ieu. Cette foi nous permettra de vivre les derniers moments de notre exil en implorant pour sa fin, tout en optimisant notre utilisation des moments restants. Par ce mérite, nous serons les témoins de l’accomplissement de la promesse divine selon laquelle : « La gloire de D.ieu sera révélée et toute chair la verra, ensemble » avec la Rédemption finale amenée par Machia’h.
Est-il recommandé de considérer ses parents comme de simples amis ?
Il est bon que des relations saines et amicales se développent entre les parents et les enfants. Cependant, les enfants ne doivent pas considérer leurs parents comme de simples amis : ils doivent trouver des amis parmi les enfants de leur âge mais les parents doivent rester des parents.
La Torah nous demande de les respecter et de les craindre. Ceci prouve qu’une certaine distance doit être instituée afin que les parents gardent leur rôle de conseiller sur lesquels les enfants peuvent s’appuyer.
Le rôle des parents est de montrer à l’enfant les limites à ne pas dépasser. Ils sont le point d’ancrage, l’exemple à suivre – ce qui n’empêche évidemment pas une certaine complicité et un lien très fort. Les parents montrent à l’enfant le droit chemin.
L’enfant peut évoquer devant un ami des points qu’il reproche à un professeur mais le parent rappelle à l’enfant qu’il doit respecter ce professeur. Le parent écoute les doléances de l’enfant mais, en même temps, lui indique qu’il doit respecter l’autorité.
De même, les parents éviteront d’impliquer l’enfant dans leurs problèmes : c’est eux qui doivent prendre leurs responsabilités et ce n’est pas à l’enfant de leur donner des conseils.
Cependant, les parents doivent aussi faciliter à leurs enfants le respect de la Mitsva de les honorer et ne pas leur rendre cette Mitsva trop difficile !
(d’après Rav Yossef Yits’hak Bistritzky – Sichat Hachavoua N° 1884)
Usine de judaïsme
Le Rabbi nous avait conseillé, après la guerre de Kippour en 1973, d’établir notre usine en Israël afin de fortifier le pays et de procurer du travail aux nombreux immigrants fraîchement arrivés de Russie. Cependant, nous savions que le Rabbi n’avait pas seulement l’intention de nous voir engranger des bénéfices matériels, il souhaitait aussi que nous représentions des exemples vivants de Juifs pratiquants pour devenir une source d’inspiration pour les autres.
Effectivement, dans le cadre de nos affaires, nous avions la possibilité de visiter des endroits et d’influencer des gens que d’autres ne pouvaient contacter. Des hommes politiques juifs aussi venaient visiter notre usine et j’en profitai pour leur proposer de mettre les Téfilines et ainsi renforcer leurs liens avec le judaïsme. Avant et après ces visites, j’envoyai des rapports au Rabbi qui, souvent, nous guidait dans la façon d’agir.
Un jour, Moché Katsav amena un visiteur de première importance : Lord Marcus Sieff d’Angleterre, directeur des magasins Marks & Spencer, président de l’Institut Weizman et chaud partisan de l’économie israélienne. Il était curieux de mieux connaître les produits textiles que nous avions inventés puisque lui-même vendait des tissus pour vêtements et pour mobilier. Certainement, cette visite pourrait permettre un développement considérable de nos activités. On nous avait avertis auparavant de rester très discrets sur sa visite en Israël afin de préserver sa sécurité. Il était accompagné par le professeur Sella de l’Institut Weizman. Après un petit déjeuner léger, nous avons procédé à un tour de notre usine.
Nous travaillions justement sur une sorte de velours, Flocktex, qui avait la capacité de bloquer la lumière du soleil. Cela l’impressionna beaucoup et il nous prédit un très grand succès, ce qui nous réconforta car, jusque-là, nous n’avions encore perçu aucun bénéfice de cette trouvaille.
- Que puis-je faire pour vous ? demanda-t-il, persuadé que nous demanderions son aide pour la publicité de notre produit et son marketing.
Le velours est très apprécié en Grande-Bretagne et notre produit était prometteur. Mais ce que je lui demandai le déconcerta :
- Lord Sieff, venez mettre les Téfilines !
Moché Katsav et le professeur Sella éclatèrent de rire. Lord Sieff ne cacha pas sa surprise :
- Téfilines ? Cela fait 54 ans que je ne les ai pas mis, c’est-à-dire depuis ma Bar Mitsva !
Après un moment d’hésitation, il accepta, mit les Téfilines, se rappelant vaguement des bénédictions. Le photographe prit quelques clichés et nous avons récité ensemble le Chema. Comme il était un parfait gentleman, très british et bien élevé, il nous remercia courtoisement pour cette occasion de renouer avec la tradition.
Le reste de la visite se passa sans incident mais, le lendemain, je fus choqué de découvrir une photo de moi mettant les Téfilines au Lord, en première page du journal ! J’étais très inquiet, on nous avait bien spécifié qu’aucune publicité ne devait filtrer sur la visite du Lord en Israël avant qu’il ait quitté le pays ! Je téléphonai au photographe mais il ne répondait pas. J’appelai le professeur Sella et je commençai à m’excuser en insistant que j’avais bien respecté les consignes de sécurité mais, à ma grande surprise, il répondit que je n’avais pas à m’excuser : la veille, le photographe lui avait demandé la permission de publier la photo et Lord Sieff qui avait entendu la question, avait répondu que cela ne le dérangeait pas du tout, bien au contraire !
* * *
Une autre fois, un membre de la Knesset nommé Ehoud Rassabi, représentant du parti Shinouï (« Changement », très laïc et opposé à toute pratique religieuse) visita notre usine. Il amenait un groupe pour donner un exemple de Juifs pratiquants travaillant honnêtement. Après la visite de l’usine, nous nous sommes assis pour manger ensemble et on me demanda comment j’étais venu m’installer en Israël. J’expliquai que j’étais passé devant le Rabbi de Loubavitch avant Yom Kippour, selon la tradition, pour recevoir un morceau de Léka’h (gâteau au miel) et que c’était lui qui nous avait suggéré de nous installer en Israël. A ce moment, une des dames présentes me corrigea : « Non, pas Léka’h mais Leïkeur ! ». Cette dame était connue pour ses prises de position très antireligieuses et je m’étonnai donc de son accent clairement polonais. Il s’avéra qu’elle était en famille avec un Sofer (scribe) très connu de Brooklyn, qu’elle était née à Méa Shéarim (le quartier religieux de Jérusalem) mais était devenue « la honte de la famille » avec ses déclarations et son style de vie provocateurs.
Avant de partir, elle me prit à part :
- J’habite à Ashkelon et je siège au Conseil Municipal ! Si jamais une école Loubavitch a besoin d’aide là-bas, signalez-le-moi et je m’en occuperai !
(On me confirma par la suite qu’elle avait effectivement, à la surprise générale, aidé à la construction d’une école Loubavitch dans sa ville).
A la fin de la visite, j’interpelai Ehoud qui, lui, venait d’une famille yéménite traditionnelle et lui proposai :
- Venez, on va leur montrer comment mettre les Téfilines !
Sans hésiter, il releva la manche de sa chemise, mit les Téfilines (qu’il savait très bien mettre tout seul) puis d’autres membres de la délégation en firent autant et nous avons pris une photo. Je leur offris à chacun un très joli livre de Tehilim (Psaumes) en cuir. Ils se proclamaient antireligieux mais avaient accepté avec empressement de mettre les Téfilines. Par la suite, j’envoyai à Ehoud la photo de lui couronné avec les Téfilines et il m’annonça qu’il l’avait fièrement posée sur son bureau à la Knesset : « Mes collaborateurs m’ont tous demandé de l’enlever mais j’ai insisté pour la garder ! ».
On peut adhérer au parti Shinouï mais changer - pour le bien !
Reb Mayer Zeiler - A Chassidisher Derher N° 137
Traduit par Feiga Lubecki