Matot et Massé sont toujours lues durant la période de Beïn Hamétsarim, la période de trois semaines d’affliction pour la destruction du Beth Hamikdach, le Temple de Jérusalem. Cette année ces deux Parachiot sont combinées et lues le même Chabbat.

Le nom d’une Paracha apporte des renseignements sur son thème général.

Cela s’applique donc à nos deux Parachiot. Le sens littéral de Matot est « bâtons de bois ». Quant à Massé, cela signifie « voyages ».

En ce qui concerne leurs affiliations en tribus, l’on se réfère souvent au Peuple juif dans les termes de Chevatim et Matot, « branches » et « bâtons ». Une branche est un tronçon qui, même coupé, reste humide et souple. Par contre, un « bâton » est un morceau de bois tout à fait sec. Il est donc solide et ferme.

Il en va de même à propos de l’utilisation de ces termes pour décrire le Peuple juif. Chevatim et Matot signifient tous deux que les âmes juives sont enracinées dans « l’arbre » de la Divinité. Chevatim dénote une connexion révélée, comme celle qui se produit durant la prière ou toute activité semblable. Généralement, cela se réfère à l’âme dans son statut « En Haut » et plus spécifiquement, à la situation du Peuple juif à l’époque du Beth Hamikdach.

Matot, à l’opposé, décrit le Peuple juif tel qu’il se retrouve lorsqu’il est renvoyé du « Palais du Roi ». Dans un sens général, cela se réfère à la descente de l’âme dans le corps. Et plus particulièrement encore, cela décrit la descente en exil, là où la Divinité n’est pas révélée et donc où la personne est moins spirituellement raffinée.

Massé fait également allusion au voyage de l’âme qui descend dans ce monde, un voyage dont le but ultime est un progrès spirituel par le service de la Torah et des Mitsvot. Très spécifiquement, Massé fait allusion à la descente en exil, dans la mesure où les quarante-deux voyages (étapes) dans le désert symbolisent notre errance dans le « désert des nations », tout au long de la période d’exil.

En effet, pendant l’exil, les Juifs ne sont pas « à la maison », ils sont dans un voyage qui les emmène loin de leur demeure naturelle.

Le but de ce voyage dans l’exil est de faire surgir l’attitude positive de Matot, c’est-à-dire de renforcer le service de D.ieu. Les épreuves et les tribulations de l’exil obligent la personne à être ferme comme un bâton, à être forte dans son observance de la Torah et des Mitsvot, dans toutes les circonstances.

La même chose est vraie pour le « voyage » de Massé dans le « désert des nations ». Cela sert également le dessein de parvenir à une ascension spirituelle, une élévation qui n’aurait pas été possible sans les défis de l’exil.

Le fait que les deux Parachiot Matot et Massé soient combinées indique que la leçon de chacune d’entre elles porte en elle la leçon de l’autre.

Bien que le service spirituel en temps d’exil soit comme Matot, un bâton solide qui n’est pas endommagé par les difficultés de l’exil, l’homme ne peut s’en satisfaire et se reposer sur ses lauriers, en restant simplement au même niveau spirituel. Le service spirituel de Matot doit s’accompagner de Massé, un élan de force en force, dans tous les sujets de la Torah et des Mitsvot.

Aussi, doit-on veiller au fait qu’il ne suffit pas que nous étudiions la Torah mais nous devons encourager d’autres à le faire également. Non seulement accomplissons-nous les Mitsvot mais nous le faisons de la manière la plus rigoureuse et la plus belle.

En outre, partir de son lieu d’habitation courant peut causer une faiblesse dans notre service spirituel. Nous sommes « partis » d’un lieu où nous avions l’habitude de servir D.ieu, le mieux possible.

Massé est donc liée à Matot. Cela nous enseigne que notre service spirituel au cours de ce voyage doit être caractérisé par la ténacité d’un solide bâton. Même lorsque la personne se retrouve en exil, loin de son lieu d’habitation coutumier, elle doit rester aussi solide par rapport à la Torah et aux Mitsvot qu’elle l’était à la maison.

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