Samedi, 3 décembre 2016

  • Toledot
Editorial

 Voir la lumière naître

Parfois, un mot apparaît et tout est transformé. Il suffit ainsi de deux syllabes pour changer un monde, une vie... Cela vient de se produire et ce mot est Kislev. De fait, la fin des grandes fêtes de Tichri nous avait laissés quelque peu désemparés ; après tant de grandeur spirituelle, comment revenir sans peine au quotidien ? Puis le lent déroulement du mois de ‘Hechvan, si différent du tourbillon de Tichri, ne pouvait que nous maintenir dans un sentiment d’attente. Voici que tout a changé !

Kislev : mois de lumière. Il n’y a sans doute pas de qualificatif plus juste dans ce cas, aucun qui rende compte avec autant d’exactitude de cette nouvelle donne. Bien sûr, l’expression renvoie immanquablement à la fête de ‘Hanoucca – la si bien nommée, justement, « fête des lumières » – si proche à présent. Mais ce n’est pas que de ces lumières matérielles, aussi importantes soient-elles, qu’il s’agit. Le mois de Kislev incarne une clarté puissante, spirituelle celle-là, qu’exprime aussi bien ‘Hanoucca que le 19 Kislev, Roch Hachana de la ‘Hassidout. Certes, nous reparlerons de ces dates le moment venu. Qu’il suffise aujourd’hui de savoir nous y préparer afin d’être capables de les vivre de la meilleure manière, c’est-à-dire pleinement.

C’est que le monde peut paraître d’une grande obscurité. Il peut sembler lancer une sorte de défi à l’âme, une véritable provocation pour tous ceux que cette forme de nuit de l’esprit ne peut satisfaire. Kislev est, en soi, une réponse. Ce mois nous dit que l’esprit ne peut jamais être atteint et que les assauts de l’ombre ne peuvent rien contre son rayonnement. Il est juste nécessaire de le laisser s’imprégner de cette puissance, en prendre conscience. C’est aussi pourquoi ‘Hanoucca et le 19 Kislev nous racontent, à bien des siècles d’intervalle, la même histoire, celle de la liberté, du combat et de la victoire, finalement celle de la lumière.

Il n’est pas question simplement d’événements glorieux tirés d’un passé plus ou moins lointain. La lumière est également nôtre. A nous de trouver les ressources dans notre âme pour qu’elle projette son faisceau partout où les hommes l’attendent. Pour un monde de paix et d’harmonie, un monde de Bien.

Etincelles de Machiah

 Une âme de Délivrance

Le Talmud enseigne que, après la Délivrance, « on dira de Its’hak ‘car tu es notre père’. » Ce rapport particulier entre Its’hak et cette nouvelle période s’explique ainsi : ce qui caractérise ce patriarche est sa crainte de D.ieu, son sentiment de ne pas exister devant Lui. Or, quand le Machia’h viendra et que D.ieu Se révèlera dans le monde, ce même sentiment habitera toute la création.

De plus, dit le Zohar, lorsque Its’hak fut déposé sur l’autel pour y être sacrifié et, avant qu’il n’en soit retiré, une nouvelle d’âme descendit en lui, venue du monde futur. Cela le lia encore davantage au temps à venir.

D’après Likoutei Si’hot vol. 1 Parachat Toledot

Vivre avec la Paracha

 Toledot

Its’hak et Rivka restent vingt années sans enfants, jusqu’à ce que leurs prières soient agréées. Rivka souffre alors du fait que « les enfants se battent en elle ». D.ieu lui indique qu’ « il y a deux nations dans ton giron » et que le plus jeune prévaudra sur l’aîné.

Essav naît le premier. Yaakov le suit en s’accrochant au talon de son frère. Essav grandit et devient « un chasseur rusé », « un homme du champ ». Yaakov, quant à lui, est « un homme sain », qui réside dans les tentes de l’étude. Its’hak a une préférence pour Essav alors que Rivka préfère Yaakov. Un jour, alors qu’il revient épuisé et affamé de la chasse, Essav vend son droit d’aînesse (ses droits en tant qu’aîné) à Yaakov, en échange d’une potée de lentilles rouges.

A Grar, dans le pays des Philistins, Its’hak présente Rivka comme sa sœur, de peur d’être tué par quelqu’un qui convoiterait sa beauté. Il cultive la terre, réhabilite les puits creusés par son père Avraham et en creuse lui-même une série. Les premiers suscitent une querelle avec les Philistins mais les eaux du troisième puits sont appréciées dans la tranquillité.

Essav épouse deux femmes Hittites. Its’hak devient aveugle et exprime son désir de bénir Essav avant de mourir. Essav étant parti chasser le gibier favori de son père, Rivka habille Yaakov des habits de son frère, couvre ses bras et son cou de peau de bouc, pour qu’ils paraissent chevelus comme ceux d’Essav, prépare un repas identique (à celui d’Essav) et envoie Yaakov chez son père. Yaakov reçoit les bénédictions de son père pour « la rosée du ciel et le gras de la terre » ainsi que pour la domination sur son frère.

Quand Essav revient et que la tromperie est révélée, tout ce qu’Its’hak peut faire pour son fils en larmes est de prédire qu’il vivra par son glaive et que lorsque Yaakov faiblira, il perdra sa suprématie sur son frère.

Yaakov fuit ‘Haran pour échapper à la colère d’Essav et pour trouver une épouse dans la famille du frère de sa mère, Lavan. Essav épouse une troisième femme, Ma’halath, la fille d’Ichmaël.

La Paracha de cette semaine commence par les mots : « Voici les générations d’Its’hak », se référant à Yaakov et Essav, dont la naissance et l’histoire des premières années est relatée dans la suite du texte. Le récit aborde un problème auquel bon nombre d’entre nous doivent faire face.

Its’hak était un homme parfaitement pieux. Dans sa jeunesse, il avait été prêt à être offert en sacrifice à D.ieu, sur le Mont Moriah, et même par la suite, quand un bélier fut offert à sa place, il fut toujours considéré comme saint, comme un sacrifice. C’est pour cette raison que, contrairement aux autres Patriarches, D.ieu ne lui permit pas de quitter la Terre d’Israël. Il était saint et il devait ne pas quitter la Terre Sainte.

L’un de ses fils, Yaakov, émula sa sainteté. Il était « un résident des tentes », ayant fait le choix de fréquenter les maisons d’étude d’alors.

Mais son autre fils, Essav, était chasseur, un homme de violence et de passion. Et pourtant, Its’hak préférait Essav.

Certains avancent qu’Essav était capable de le tromper. En présence d’Its’hak, il se comportait en homme saint et c’est seulement, par derrière, qu’il faisait ce qu’il voulait. Mais cette interprétation semble présenter notre Patriarche comme un homme quelque peu superficiel.

Cela va même encore plus loin, cela va à l’encontre d’un des thèmes essentiels du travail de la vie d’Its’hak. Il creusait des puits. Quel est le secret de celui qui creuse des puits ? De ne pas accepter ce que l’on voit à la surface mais de creuser profondément, pour enlever les obstructions, jusqu’à trouver l’eau vive.

Its’hak ne procédait pas ainsi exclusivement avec les puits mais dans chaque expérience de sa vie. Il sondait les profondeurs pour apprécier l’essence profonde.

Et n’aurait-il pas agi de la sorte avec son propre fils ?

Ainsi, s’il n’ignorait pas la véritable nature d’Essav, pourquoi l’aimait-il ?

Précisément pour les raisons que l’on vient d’évoquer. Quand l’on creuse profondément, tout dépend de la profondeur que l’on atteint. Si l’on va plus loin que la surface, l’on peut voir les passions de la personne et ses tendances, qui ne sont pas toujours très agréables. Mais si on l’aime réellement, l’on ne s’arrêtera pas là. On creusera encore plus loin jusqu’à trouver l’essence profonde de Divinité qu’elle possède. Car l’âme de chacun d’entre nous est une réelle partie de D.ieu. Chez certains, elle brille ouvertement et chez d’autres, elle est très cachée. Puisque Its’hak aimait Essav, il ne s’arrêtait pas à ses traits négatifs mais il se concentrait sur le bien, enfoui profondément en lui.

Cela nous permet également de comprendre pourquoi c’est à lui qu’il voulait adresser ses bénédictions. Its’hak luttait constamment pour motiver Essav à développer son potentiel spirituel. Il sentait qu’en déversant en lui tellement d’énergie positive, il pourrait faire jaillir le bien qu’il possédait au fond de lui et lui permettre de dominer sa personnalité.

Mais en fait, les bénédictions furent données à Yaakov. Car le travail qui consistait à révéler le bien en Essav ne pouvait s’accomplir en une brève période de temps.

Cela constitue, en réalité, le but de nos efforts, tout au long de l’histoire spirituelle du monde, y compris de cet exil final qui est le nôtre et que l’on appelle « l’exil d’Edom », Edom étant un autre nom d’Essav.

Nous aspirons à révéler l’énergie spirituelle des « étincelles » enfouies dans l’expérience d’un monde associé à Essav.

L’achèvement total de ces efforts surviendra à l’Ere de la Rédemption quand « les sauveurs monteront le Mont Tsion pour juger la montagne d’Essav et que la souveraineté appartiendra à D.ieu ». Alors, les énergies spirituelles puissantes qu’Essav possède feront surface et pourront s’exprimer de façon appropriée.

Le Coin de la Halacha

 Quand dit-on Tal Oumatar ?

A partir de dimanche soir 4 décembre 2016, on ajoute « Tal Oumatar » dans la prière de la Amida.

Cette prière pour « la rosée et la pluie » précise que ceci doit être « Livra’ha », pour la bénédiction.

Celui qui a oublié « Tal Oumatar » et s’en souvient avant d’avoir commencé la bénédiction suivante (« Teka Bechofar ») le rajoute alors. S’il a commencé « Teka Bechofar », il rajoute dans la bénédiction « Choméa Tefila » : « Vetène Tal Oumatar Livra’ha Ki Ata Choméa Tefilat Kol Pé… »

S’il l’a encore oublié mais s’en souvient avant « Retsé », il le dit alors. S’il a commencé Retsé et s’en souvient avant d’avoir reculé de trois pas à la fin de la Amida, il reprend à partir de « Barè’h Alénou » et continue la suite de la Amida. S’il a oublié après avoir reculé de trois pas, il reprend toute la Amida.

Il convient de louer et remercier le Créateur « pour chaque goutte de pluie » bénéfique, en son temps, qui apporte la bénédiction pour les récoltes, en particulier en Erets Israël.

(d’après Séfer Hatodaah)

Le Recit de la Semaine

 Perdu en Alaska ! Perdu ?

Les deux jeunes étudiants de Yechiva Loubavitch échangèrent un regard interrogateur en lisant le nom affiché à la porte de cette maison : David O’Malley-Keyes. Ils hésitaient : que penser de ce nom ?

On était en été 2016, pendant les vacances, période que les étudiants Loubavitch mettent à profit pour aider des Chlou’him (émissaires du Rabbi) dispersés aux quatre coins du monde. Sur leurs conseils, ils rendent visite à des petites communautés isolées ou même à des Juifs qui vivent dans des villages loin de tout. C’est ainsi que Lévi Levertov et Israël Teirtel se rendirent loin de New York pour assister les Chlou’him en Alaska, un territoire immense mais faiblement peuplé du fait de la rigueur de son climat. Cependant, quand on cherche bien, avec opiniâtreté, on trouve !

Ce jour-là, ils s’étaient rendus dans la localité de Big Lake, non loin de la ville de Wasilla où réside la famille du jeune Rav Menahem Mendel Greenberg (le fils du Grand Rabbin d’Alaska, le Chalia’h Rav Yossef Its’hak Greenberg basé à Anchorage).

Dès son arrivée dans la ville, Rav Menachem Mendel avait entrepris toutes sortes de démarches pour localiser des Juifs qui ne figuraient pas sur les listes officielles de la communauté. Grâce à un véritable travail de fourmi, il avait ainsi réussi à trouver encore un Juif et encore un Juif : maintenant il bénéficiait de l’aide précieuse que lui apporteraient ces deux jeunes gens enthousiastes qui se mettraient eux aussi à contacter d’autres coreligionnaires.

Quand ils se décidèrent finalement à sonner à la porte, ils aperçurent un homme assis dans la cour tandis que, de l’intérieur de la maison, une voix s’exclamait : « Hé ! Regarde ! Des gens qui portent la Kippa ! ». En entendant ce mot, les deux jeunes gens se félicitèrent intérieurement de leur bonne intuition : ils avaient eu raison de sonner, ils ne s’étaient pas trompés d’adresse.

Une dame âgée leur ouvrit la porte ; ils demandèrent poliment la permission d’entrer pour faire connaissance mais elle leur suggéra plutôt de revenir une autre fois. Elle murmura :

- Mon frère souffre d’une maladie incurable ; il est en phase terminale et, en ce moment, il ne peut vraiment recevoir personne ! Laissez-moi vos coordonnées et je vous contacterai plus tard !

Gênés, les deux jeunes gens s’apprêtèrent à lui obéir mais l’un d’entre eux insista et s’adressa directement au vieux monsieur malade :

- Savez-vous ce que sont des Téfilines ?

- Non ! répondit l’homme du fond de la pièce.

- Avez-vous fêté votre Bar Mitsva à l’âge de treize ans ? continua le jeune étudiant.

- Non ! répondit l’homme dans un souffle.

- Alors nous pourrions la célébrer maintenant ! proposa-t-il. Cela ne prendra que quelques minutes !

- Après tout, pourquoi pas ? Entrez !

Le malade avait accepté la suggestion. Quand les deux jeunes gens entrèrent, ils ne purent que constater la gravité de son état. Le malade ne parvenait même plus à manger tout seul, sa sœur Julia devait le nourrir à la cuillère. Lévi et Israël s’approchèrent du lit pour mettre les Téfilines au malade. Quand ils enroulèrent la lanière autour de son bras, David ne cacha pas son émotion, son visage changea d’expression et, avec une grande concentration, il récita les mots du Chema Israël que lui soufflaient gentiment les deux jeunes gens, aussi émus que lui.

C’était la première fois de sa vie et David ressentait intensément l’importance du geste qu’on l’aidait à accomplir. Et, pour bien marquer la joie que représentait cette cérémonie, les deux jeunes gens se mirent à danser joyeusement autour du lit où gisait le « Bar Mitsva » qui ne pouvait s’empêcher de pleurer : de souffrance ou peut-être de joie…

- Tu te souviens, David, remarqua pensivement Julia, tu avais souhaité prendre quelque chose avec toi dans le Monde Futur ? Voilà ! Tu as reçu ce que tu demandais !

Durant de longues minutes, David ne parvint pas à calmer son émotion.

- C’est vrai, reconnut-il en éclatant en sanglots. Rien que pour cet instant, cela valait la peine que vous effectuiez ce long voyage depuis New York !

Quelques jours plus tard, David envoya une lettre de remerciements à ses deux visiteurs avec des photos qui avaient été prises lors de la « Bar Mitsva ».

Avec quelques mots en guise de légende : « Le plus beau jour de ma vie ! ».

Mais avant que les deux jeunes gens ne retournent à New York, Rav Greenberg organisa - pour les remercier - un « Chabbat plein » pour tous les Juifs de la région. Bien entendu, David et Julia furent invités eux aussi. Malgré ses difficultés dues à sa maladie, David insista pour participer à cette grande réunion communautaire. Durant le repas qui se déroula dans une très bonne ambiance puisque tous étaient heureux de se retrouver « en famille », Rav Greenberg demanda à David d’adresser quelques mots à l’assistance. Celui-ci raconta alors brièvement sa vie et évoqua sa terrible maladie. Tous étaient bouleversés.

- Quand j’ai compris qu’il n’existait aucun remède à ma souffrance, j’ai ressenti un besoin urgent de me procurer quelque chose du domaine de l’esprit avant de quitter ce monde. J’ai prié à ma façon, j’ai demandé à D.ieu qu’Il m’accorde un signe !

David sentait sa gorge se serrer et les participants sortaient leurs mouchoirs…

- C’est alors qu’un jour, on a frappé à ma porte. Ces deux jeunes gens extraordinaires étaient venus de loin, de New York afin de fêter ma Bar Mitsva ! Je n’ai aucun doute qu’ils m’ont été envoyés par D.ieu ! Je ressens que j’ai enfin retrouvé mes origines !

Inutile de préciser que personne ne resta insensible dans l’assistance ! Tous étaient bouleversés.

Les jours suivants, il était clair que David n’entendait pas en rester là. Il demanda qu’on vienne l’aider tous les jours à mettre les Téfilines et il éprouvait de la peine quand il fallait les enlever.

Mais sa situation ne faisait qu’empirer et Rav Greenberg décida qu’il serait judicieux d’aborder avec David la question délicate de son enterrement.

Curieux, David demanda à Rav Greenberg quelle était la position du judaïsme en ce qui concerne l’incinération :

- D.ieu préserve ! laissa échapper Rav Greenberg. Le corps d’un Juif est saint et il faut l’inhumer selon les lois et traditions, dans un cimetière juif !

- Si c’est ainsi, je vais faire amender mon testament et demander à être enterré selon ma religion ! promit David sans exiger davantage d’explications.

A l’approche des fêtes de la nouvelle année 5777, David se rendit à Tacoma dans l’état de Washington, là où habitait sa fille. Rav Greenberg l’avait mis en relation avec le Chalia’h local, Rav Zalman Heber. David put prendre part aux offices de Roch Hachana et Yom Kippour. Il eut même le privilège et le mérite de tenir dans ses bras le rouleau de la Torah pendant qu’on sonnait du Choffar.

- J’ai souffert pendant quatre ans, expliqua-t-il à Rav Heber. Je rêvais de pouvoir encore prendre part aux élections américaines mais maintenant je réalise quel était mon véritable souhait : me rapprocher de D.ieu !

Le vendredi 26 Tichri, Rav Heber revint lui rendre visite et conclure les préparatifs en vue de l’enterrement :

- David ! Quelle sorte de discours funèbre désirez-vous que je prononce ?

David réfléchit un instant puis déclara d’une voix étrangement ferme :

- Annoncez qu’il n’est jamais trop tard d’être fier d’être juif !

Il avait beaucoup de mal à s’exprimer mais, au prix d’un grand effort, il ajouta :

- Tant que mon âme sera en moi, je souhaite être le digne vecteur de la lumière divine ! Racontez mon histoire à quiconque veut l’entendre et cela procurera à mon âme une continuation même quand je ne serai plus là !

Le mardi 29 Tichri, David rendit son âme, purifiée et apaisée à son Créateur.

Puisse son souvenir être une bénédiction pour quiconque lira son histoire !

Lévi Shaikevitz – Si’hat Hachavoua N° 1558

Traduit par Feiga Lubecki