Semaine 48

  • Toledot
Editorial
Plus qu’un congrès

Cela revient régulièrement chaque année, rassemble un grand nombre de personnes sur un thème annoncé, nécessite des préparations intenses et est parfois attendu comme un indispensable rendez-vous. Il a ses rituels, ses déclarations et ses cérémonies. Cela s’appelle un congrès et il est généralement loisible de s’interroger sur l’utilité de ce type d’événements quand, les mois passant, on constate que rien n’a changé du fait de sa tenue. Et pourtant, il existe un congrès qui ne correspond pas à cette description. Même s’il a lieu tous les ans – avant que commence le mois de Kislev – il est tout sauf la répétition de ce qui s’est déjà passé l’année précédente, tout sauf une occasion sans conséquence. C’est du congrès international des Chlou’him qu’il s’agit : la rencontre des délégués du Rabbi aux quatre coins du monde et sans doute est-ce cela qui modifie profondément la donne. Il a lieu cette semaine à New York et c’est lui dont il faut percevoir ici la force et la portée.
Car les Chlou’him, au-delà de leur histoire personnelle, de leur combat de tous les jours – pour la vie, pour la connaissance, pour la fidélité et pour la victoire – représentent quelque chose qui les dépasse. Dans tous leurs lieux de résidence, là où la mission qu’ils assument les a conduits, ils sont la lumière dans l’obscurité, l’âme d’une communauté, le souffle de vie dans ce qui est, bien souvent, un désert spirituel. Lorsqu’ils se retrouvent dans ce congrès, ce n’est pas de célébration qu’il est question, même pas d’une simple – et si importante – rencontre amicale. C’est une puissance immense qui apparaît ici, faite d’expériences partagées, de décisions résolues, de projets nouveaux. D’une certaine façon, les participants à ce congrès ne sont pas uniquement des êtres humains, ils sont une idée, une inspiration en mouvement.
Les Chlou’him sont tous ces hommes qui, accompagnés de leur femme, avec leur famille, choisissent de partir là où ils sont les plus nécessaires, du sud au nord et de l’est à l’ouest, pour y agir, y réaliser le changement. Ils ne prennent pas leur propre agrément ou la facilité en compte. Ils savent ce qu’il importe de faire, ils connaissent le moyen, ils ont la volonté. Le Rabbi les guide jour après jour et ils sont conscients du but à atteindre : la venue du Machia’h. Alors que, ce Chabbat, le congrès se déroule, il faut en avoir la pleine conscience : par eux, l’aboutissement se rapproche. A chacun d’y prendre part.
Etincelles de Machiah
Un rire profond

Les Psaumes (126 :2) annoncent que, lorsque le Machia’h sera venu, «notre bouche se remplira de rire». Certes, ce nouveau temps sera celui d’une joie sans limite, cependant que signifie précisément le rire dans un tel contexte?
En hébreu, la valeur numérique du mot «rire» est 414. C’est également celle de l’expression «Or Eïn Sof» qui signifie «lumière infinie» de D.ieu. Cette correspondance nous indique justement le sens profond de ce rire : la révélation de D.ieu. Infinie, elle nous conduira au plus haut et au plus essentiel du «plaisir» divin.
(d’après Likouteï Torah, Bamidbar p. 191) H.N.
Vivre avec la Paracha
Toledot : Dites et montrez

Il existe deux manières d’éduquer ses enfants ou d’enseigner, d’influencer ou de motiver : par des mots et des arguments convaincants ou par l’exemple et un comportement silencieux.
Cette dernière attitude est souvent beaucoup plus pertinente. Bien qu’aucune parole n’ait été prononcée entre celui qui veut influencer et celui qu’il veut influencer, bien plus a été communiqué : une vérité qui mérite d’être vécue.
Dans la première méthode pour toucher, il s’agit du maître qui aborde l’élève ; dans la seconde, c’est l’élève qui est attiré vers le maître. Dans la première approche, c’est le parent qui veut quelque chose pour l’enfant ; dans la seconde c’est l’enfant qui veut quelque chose pour lui-même.

Des modes différents
Bien qu’identique à son père par son apparence physique, Its’hak était différent d’Avraham par son approche spirituelle et sa personnalité. Tous deux servaient D.ieu de tout leur cœur et de toute leur âme mais ils possédaient des cœurs et des âmes différents. Selon la Cabbale, Avraham représentait l’amour illimité et la bonté et Its’hak personnifiait la crainte et la retenue.
Leurs rôles et leurs destinées n’auraient pu non plus être plus distincts. Nous le savons par les réponses dissemblables que leur donna D.ieu dans des circonstances similaires :
«Une famine s’abattit sur le pays, outre la première famine qui avait eu lieu à l’époque d’Avram…» Its’hak, comme son père, fit face à la famine. Mais, contrairement à son père qui, pour fuir la faim avait quitté Israël pour l’Egypte, Its’hak fut freiné quand il désira suivre les pas de son père : «D.ieu apparut à its’hak et dit : «Ne descends pas en Egypte ; réside ici, dans cette terre…» «… Car tu es une offrande sans défaut et le territoire extérieur à Israël ne te mérite pas.» Et qu’en était-il d’Avraham ? N’était-il pas lui-aussi une «offrande sans défaut» ?
Its’hak, possédant une sensibilité spirituelle unique, fut le seul de nos Patriarches à ne jamais quitter les frontières de la Terre Sainte. Doté d’un esprit délicat, il ne supportait pas bien l’impureté, état qui prévalait alors en dehors de Canaan.
Avraham, par contre, restait insensible à l’impureté. Ainsi Avraham fut-il déraciné pour porter assistance. Il apprit à entretenir des relations avec un monde sacrilège. Il partagea la compagnie de «ceux qui s’inclinaient devant la poussière de leurs pieds» et les transforma en monothéistes.
Inversement, Its’hak était trop spirituel pour établir un lien avec le profane. Il n’avait pas en lui l’aptitude à s’abaisser. Il ne pouvait comprendre ni tolérer une culture qui accordait de la valeur, et à plus forte raison adorait, autre chose que D.ieu.
Il paraîtrait donc évident qu’Its’hak ne pouvait avoir d’influence sur son environnement. Un homme incapable ou non désireux de communiquer avec ses voisins païens pouvait-il les changer ? Mais peut-être que leurs moyens de communication n’étaient pas faits de mots.

Une leçon modèle
Avraham était un homme de dialogue et de débat. Ses discours éloquents et ses arguments convaincants poussèrent de nombreux hommes à le rejoindre dans sa foi. C’est la raison pour laquelle le verset appelle Avraham «le faiseur » d’âmes». «Car il les prenait sous les ailes de la Présence Divine et les convertissait.»
Its’hak, durant la majeure partie de sa vie, s’occupa de lui-même. L’on pourrait penser qu’il se préoccupait plus de son élévation que de la «descente» (obligée) qu’avait faite son père. Immergé dans l’étude et la prière, il avait entrepris un voyage vers le Ciel. Il cherchait à élargir et à approfondir sa relation avec D.ieu. Ainsi, alors qu’Avraham ne s’arrêtait pas d’enseigner, Its’hak cessait rarement d’étudier.
Mais ce qu’il n’exprimait pas par des mots, il l’articulait par des actes. Les actions sont universellement comprises et Its’hak faisait une démonstration de vérité. Il était un exemple vivant d’un serviteur de D.ieu. Tous ceux qui le voyaient ne pouvaient s’empêcher d’être impressionnés et leur vie en changeait.

La comparaison et le contraste
Comment peut-on comparer l’influence d’Its’hak à celle de son père ?
Alors qu’Avraham descendait au niveau de ses élèves, Its’hak les hissait au sien. En d’autres termes, Its’hak faisait un travail, impossible à Avraham.
Et précisément parce qu’on n’entendait pas Its’hak, qu’on ne faisait que le voir, qu’il laissait ses élèves mener leurs propres réflexions, ils étaient attirés par eux-mêmes. En somme, la portée des enseignements d’Avraham s’étendait plus loin alors que celle d’Its’hak était plus profonde.
L’effet que produisait Avraham était de courte durée parce que c’était lui qui touchait ses disciples. Après sa mort, ils disparurent doucement. Puisque ce fut sa présence électrisante et son argumentation convaincante qui les avaient impressionnés et stimulés, ils ne se sentaient plus obligés de suivre sa voie, une fois qu’il n’était plus là.
L’influence d’Its’hak perdura parce qu’il avait obligé les gens à changer par eux-mêmes.

Qu’en est-il de chacun d’entre nous ?
A la maison ou au travail, et partout entre les deux, nous nous retrouvons souvent dans une position d’influence. Nous nous demandons quelle est la meilleure manière d’éduquer et d’inspirer. Nous réfléchissons sur la meilleure manière d’opérer des changements chez ceux qui nous entourent. Les paroles sont bonnes mais des actions sincères, fidèles à notre message sont encore meilleures. Des arguments peuvent enclencher un changement mais les actions le concrétisent.
L’effet d’un discours sérieux sur la gravité de la faute est aussi durable que le regard d’horreur de celui à qui il s’adresse. La meilleure exhortation sur les règles de morale et l’adhésion aux paroles de D.ieu semble bien pâle par rapport à l’enthousiasme visible devant l’opportunité de pratiquer ces valeurs.
Le Coin de la Halacha
L’obligation de respecter ses parents interdit-elle de contester leurs points de vue ?

La Torah demande à un Juif de «craindre» ses parents, ce qui implique le respect. La Torah interdit également de traiter ses parents avec légèreté ou pire, avec mépris par la pensée, la parole ou l’action.
Le Rambam écrit : «L’obligation de respecter les parents est une grande Mitsva, ainsi que l’obligation de les craindre : de même que D.ieu a ordonné de Le craindre et de craindre Son grand Nom, de même Il a ordonné de craindre et respecter les parents. La preuve en est que le non-respect de ces deux Mitsvot serait «puni» de la même manière» (si toutes les conditions exigées par la Torah devaient être réunies).
En ce qui concerne l’honneur, la Torah fait précéder le père ; en ce qui concerne la crainte, la Torah fait précéder la mère : pour nous enseigner que l’un et l’autre ont la même importance.
Celui qui «craint» ses parents :
- ne se tient pas à leur place convenue
- ne s’assied pas à leur place
- ne les contredit pas de façon grossière et n’exprime même pas des compliments pour leurs opinions
- ne les appelle pas par leur prénom, même en leur absence, même après leur décès mais évoque toujours : «Mon père, mon maître», «ma mère, celle qui m’a tout enseigné».
Jusqu’où va le respect des parents ? Même si le parent jetait à la mer tout l’argent de l’enfant, celui-ci ne devrait ni réclamer, ni se mettre en colère mais devrait accepter le décret divin et se taire.
Jusqu’où va la crainte ? Même s’il était vêtu d’habits précieux et siégeait avec tous les honneurs devant une grande assemblée et qu’un de ses parents venait lui déchirer les vêtements en public, le frapper à la tête ou cracher sur lui (!), l’enfant ne devrait pas lui faire honte mais devrait se taire et craindre le Roi des rois qui lui a ordonné de craindre ses parents.
De là, nous comprenons que même s’il existe une différence de points de vue entre l’enfant et le parent et même si l’enfant est persuadé de son bon droit, il doit veiller avec le plus grand soin à sa façon de parler : en général, il vaut même mieux éviter la discussion et préférer accomplir la Mitsva du mieux possible.

F. L. (d’après Rav Yossef Ginsburgh – Sichat Hachavoua n°1216)
De Recit de la Semaine
Ni dans l’eau, ni dans le feu

Sim’hat Torah 5730 – 1969
Un jeune garçon de quatorze ans regarde avec fascination un homme qui danse comme s’il n’avait aucun souci. Ses pieds se soulèvent à un rythme que seule son âme peut produire. Il ressemble à une flamme qui s’élève et se tord, comme pour arriver à un endroit situé au-delà de tout ce qu’il pourrait connaître. «Incroyable, se dit le jeune garçon, comment cet homme peut-il être aussi heureux ?»
- Quel homme ?
Stupéfait, le garçon se retourne : il n’avait même pas réalisé qu’il avait posé la question tout haut.
- Quel homme ? redemande son père.
- Celui-là ! répond l’adolescent en désignant le ‘Hassid. Il est certainement l’homme le plus heureux du monde !
Le père regarde dans la direction indiquée et, quand il voit de qui il s’agit – un ‘Hassid à la barbe noire, entouré de cinq enfants en bas âge – ses yeux s’embuent de larmes : «Cet homme vient de perdre sa jeune femme il y a six jours !»
- Mais comment peut-il alors être aussi joyeux ? Comment lui est-il possible de danser avec une telle fougue ?
- Parce que ce soir, c’est Sim’hat Torah et que c’est une Mitsva de danser et d’être joyeux. Voilà ce que ressent un Juif ! Voilà comment un vrai ‘Hassid se comporte !
Bien que cette histoire se soit produite bien avant ma naissance, je l’ai entendue de nombreuses fois.
On était en 1969 et, le second jour de Souccot, un homme âgé de 42 ans venait de perdre sa femme atteinte d’une grave maladie.
Selon la coutume instituée par le Rabbi de Loubavitch, chaque Sim’hat Torah, des centaines de ‘Hassidim se rendaient à pied, parfois très loin, pour célébrer la fête avec les Juifs disséminés dans toutes les synagogues de New York. Cet homme était l’un de ces ‘Hassidim. Chaque année, à Sim’hat Torah, il emmenait ses jeunes enfants dans une petite synagogue de East Flatbush pour aller danser avec la Torah et réjouir les Juifs. Et cette année, l’homme agit selon son habitude. La grand-mère des enfants (la mère de leur mère) les avait habillés de leurs plus beaux vêtements et ils suivirent leur père vers East Flatbush.
C’est là, dans cette petite synagogue qu’avait eu lieu ce dialogue entre un père et son fils.
Après les danses, le ‘Hassid et ses enfants retournèrent à Crown Heights ; il laissa les enfants chez leur grand-mère et se dépêcha vers le 770 Eastern Parkway pour assister au Farbrenguen (réunion ‘hassidique) du Rabbi. Chaque année, à Sim’hat Torah, le Rabbi parlait pendant des heures, sans notes, expliquant de profonds concepts de la Torah ; ses discours étaient ponctués de chants repris en chœur par les milliers de ‘Hassidim présents. Le ‘Hassid dont nous avons parlé était celui qui, à l’époque, lançait les Nigounim, les mélodies parfois poignantes mais toujours enthousiastes.
La synagogue était remplie du sol au plafond, les gens s’agrippaient où ils pouvaient pour ne pas perdre un mot. Quand le Rabbi s’arrêta à un moment, la foule se tourna vers le veuf pour qu’il lance un chant. Ce qui arriva alors constitua un des moments les plus dramatiques de la vie de ceux qui participaient à ce Farbrenguen. Un moment de vérité rare…
Bravant les murmures de ces milliers de ‘Hassidim, l’homme se mit à chanter : «Mi Vadiom Nyé Patonyèm EE Vagniom Nyé Sgorim…», une mélodie ‘hassidique en russe signifiant : «Nous, dans l’eau, nous ne nous noierons pas et dans le feu, nous ne nous brûlerons pas !». Le Rabbi leva les yeux et fixa l’homme d’un regard pénétrant, un regard impossible à décrire. Soudain le Rabbi bondit de sa chaise, la repoussa avec une telle force qu’elle faillit tomber par terre. Le Rabbi se mit à danser sur place, d’avant en arrière, de droite à gauche, avec une intensité et une passion indescriptibles. Des témoins racontèrent par la suite que jamais le Rabbi n’avait dansé ainsi et que jamais il ne dansa ainsi ensuite.
Plus le Rabbi bougeait les bras en chantant, plus la foule devenait électrique et chantait à l’unisson : «Nous, dans l’eau nous ne nous noierons pas et dans le feu, nous ne nous brûlerons pas !». Ils chantaient et dansaient de plus en plus vite, comme en transe. Le spectacle de cet homme frêle qui venait de subir une perte aussi terrible mais que se balançait d’avant en arrière avec une telle force de conviction, au milieu de ces vagues de gens suivant les mouvements du Rabbi lui-même en chantant : «Nous, dans l’eau nous ne nous noierons pas et dans le feu, nous ne nous brûlerons pas !», «rien ne pourra vaincre notre esprit» - comme si D.ieu ne venait pas de lui prendre sa femme, comme s’il était l’homme le plus heureux du monde.
Chacun se fondit dans la danse et le chant. La joie et les larmes se dissolvaient en une danse qui symbolisait la joie et la peine, l’extase et le chagrin, la vie elle-même. A cet instant, plus rien n’avait de sens. «Mi Vadiom Nyé Patonyèm EE Vagniom Nyé Sgorim…», «Nous, dans l’eau nous ne nous noierons pas et dans le feu, nous ne nous brûlerons pas ! »
De tels moments restent figés dans la mémoire.
Vingt ans plus tard, en 1989 :
Un coup de téléphone à Crown Heights, dans le bureau de Tsivot Hachem, la plus grande organisation d’enfants juifs du monde : «Hello ! Je voudrais sponsoriser vos activités de Sim’hat Torah !»
- Bien sûr ! Mais, dites-moi, pourquoi cet intérêt pour les projets des enfants pour Sim’hat Torah ?
- Voyez-vous, quand j’étais enfant, chaque année à Sim’hat Torah je voyais les ‘Hassidim danser dans notre petite synagogue de East Flatbush. Quand j’avais quatorze ans, j’ai remarqué un ‘Hassid qui dansait avec une telle fougue, comme si tout dans le monde était parfait, mais mon père m’informa que ce ‘Hassid venait de perdre sa femme mais, parce que c’était Simhat Torah et que c’est une Mitsva de se réjouir, il dansait comme si rien d’autre n’existait que la Torah. J’ai donc décidé que moi aussi, je voudrais réjouir les enfants à Sim’hat Torah !
Dix-sept ans plus tard en 2006 :
Le 23 ‘Hechvan 2006, ce ‘Hassid Reb Tsvi Hirsh Gansburg rejoignit son épouse au Gan Eden. Mais ses enfants et petits-enfants – leur vie – perpétuent leur tradition. Ils ont constitué des familles et ont pris en charge des communautés, ils ont changé la vie de centaines de gens et continuent de faire de ce monde un endroit meilleur.
L’histoire de ce jeune homme m’a tellement appris ! Même dans les moments les plus tristes, même quand tout semble perdu, avec un peu de joie, un peu de danse, tout peut changer.
Tant il est vrai que : «nous, dans l’eau nous ne nous noierons pas et dans le feu, nous ne nous brûlerons pas !»
Comment est-ce que je le sais ? Parce que moi-même j’en suis une preuve vivante. Voyez-vous, mon épouse était l’un de ces cinq enfants qui marchaient avec leur père vers une petite synagogue de East Flatbush, il y a plus de quarante ans…

Mendel Jacobson
traduit par Feiga Lubecki