Semaine 50

  • Vayéchev
Editorial
Illuminons le monde !

‘Hanouccah, et la lumière apparaît… De fait, on dit, et on écrit, souvent que nous vivons des temps obscurs, que des valeurs anciennes sont remises en cause, que les modes de vie de la civilisation tremblent sur leur base, que, finalement, nous observons, peut-être impuissants, la montée de l’ombre. Du reste, la grisaille de saison ne peut que renforcer un tel sentiment. Pourtant, voici venu ‘Hanouccah et tout change. La fête des lumières est là et sa clarté comme sa puissance changent tout ce qu’elles touchent.
Quelle grande histoire que celle de ‘Hanouccah ! C’est une histoire de bruit et de fureur, d’oppression et de combat, d’héroïsme et d’espoir. Mais surtout, c’est une histoire où apparaît la force irrésistible de la lumière. En effet, que s’y passe-t-il ? Les héritiers de l’empire d’Alexandre le Grand occupent Israël. Pétris de la culture grecque qu’ils incarnent, persuadés qu’ils sont les détenteurs d’une civilisation indépassable, ils veulent réduire les hommes sous leur domination, en particulier les Juifs, à l’image qu’ils se font de ce que doit être l’humanité. Pour eux, l’avenir du monde est grec ; ils n’imaginent pas d’autres voies. Pour parvenir à leurs fins, tous les moyens sont bons : les pressions morales et sociales jouent leur plein rôle. Mais, quand, tout échoue devant un peuple juif fidèle, qui refuse d’oublier, l’occupant grec choisit de recourir à la force. Sur sa propre terre, le judaïsme devient hors-la-loi.
Tout aurait pu s’arrêter là. Du reste, de nombreux peuples, soumis aux mêmes défis, ont préféré s’abandonner aux désirs de l’envahisseur. Le peuple juif possède, décidément, une longue mémoire. Il sait que, s’il plie, il n’y survivra pas. Il refuse de n’être qu’un lointain souvenir. Il veut être, toujours, une réalité vivante. Et il sait le pouvoir de la lumière. Alors, contre la nuit de l’oppression, il choisit la liberté. La souhaiter si ardemment est un véritable danger ? Elle ne pourra se conquérir qu’au terme de durs combats ? Chacun en est conscient mais rien ne pourra en détourner.
L’histoire est connue. Les Juifs chasseront les Grecs d’Israël, ils libèreront Jérusalem et le Temple et rallumeront la Ménora, le Chandelier à sept branches, dont la lumière ne peut cesser d’éclairer le monde. Tout ceci n’est pas qu’un récit d’une époque passée. Ces événements résonnent encore en notre temps : rien ne peut restreindre le pouvoir de la lumière. La liberté en est l’expression. Quant à ceux qui aspirent à la voir s’éteindre, persuadés de leur force, ils auront le sort de toutes les nuits : disparaître alors que le jour se lève.
Etincelles de Machiah
Le pouvoir de la joie

La ‘Hassidout pose comme un principe de base que «la joie brise les barrières». Il faut rajouter à cela que la joie brise aussi les barrières de l’exil et hâte la venue de Machia’h, à propos duquel il est écrit (Berechit Rabba 85 : 14 sur Michée 2 : 13) : «le briseur montera devant eux».
(d’après un commentaire du Rabbi de Loubavitch
Chabbat Parchat Toledot 5741) H.N.
Vivre avec la Paracha
Vayéchèv : le moment de solitude

Le drame de Yossef
La Paracha de cette semaine relate l'histoire dramatique de Yossef, un jeune homme extrêmement beau, qui enflamma l'imagination de la femme de son maître. Elle tenta désespérément de l'engager dans une relation qu'il ne cessa de refuser.
Et puis vint le jour fatidique où "il entra dans la maison pour accomplir sa tâche et personne parmi les serviteurs n'était présent. Elle l'attrapa par son manteau et le supplia : 'viens avec moi'. Il s'enfuit, laissant son manteau entre ses mains et se précipita dehors".
Humiliée et furieuse, elle utilisa le manteau comme preuve qu'il avait tenté d'abuser d'elle. Son mari, Poutiphar, fit emprisonner Yossef. Ce dernier passa douze années de sa vie en prison jusqu'à ce que, par un détour étonnant des circonstances, il fut nommé vice-roi d'Egypte.
Une question se pose : pourquoi cet épisode est-il si détaillé dans le récit qu'en donne la Torah ? L'objectif de ces chapitres est de montrer comment la première famille juive arriva en Egypte. C'est ainsi que nous lisons la vente de Yossef comme esclave en Egypte, sa sentence d'emprisonnement et sa rencontre en prison avec les ministres du Pharaon. Cela conduisit en fin de compte à sa libération et sa désignation comme vice-roi d'un pays accablé par la famine. En dernier ressort, c'est cela qui poussa son père et toute sa famille à se réinstaller en Egypte.
Pourquoi donc la Torah trouve-t-elle nécessaire de relater la confrontation entre Yossef et la femme de son maître ? En quoi est-il important pour nous de connaître les détails de l'épisode qui causa son emprisonnement ?

Le visage de Yaakov
Le Midrach explique le sens de la phrase : "[Yossef] entra dans la maison pour accomplir sa tâche et personne parmi les serviteurs n'était présent". Quel travail Yossef était-il venu faire ?
Le Midrach dit que ce "travail" consistait à céder aux avances de la femme égyptienne. Après toutes ses suppliques incessantes, Yossef avait finalement succombé. Néanmoins, au moment où l'union entre eux allait se matérialiser, le visage de son père Yaakov lui apparut soudainement et il s'enfuit à l'extérieur.
A nouveau, l'on peut se demander qu'est-ce qui, dans le visage de Yaakov, incita Yossef à rejeter une tentation si forte ?

L'esclave solitaire
Observons plus attentivement la condition sociale et psychologique de Yossef le jour où la femme de son maître obtint presque ce qu'elle attendait de lui.
Yossef était un esclave de dix-huit ans dans un pays étranger. Il ne possédait pas même son propre corps, son maître exerçant un contrôle absolu sur sa vie. Il n'avait pas non plus au monde un seul ami ou un seul membre de sa famille. Sa mère, Ra'hel, était morte lorsqu'il n'avait que neuf ans et son père le croyait mort. Ses frères le haïssaient : certains l'avaient vendu comme esclave et lui avaient cruellement volé sa jeunesse. On peut aisément imaginer le sentiment profond de solitude qui dut submerger le cœur de ce jeune homme.
C'est là le contexte dans lequel nous devons comprendre le combat intérieur de Yossef. Un individu dans un tel isolement est non seulement sensible à des tentations extrêmement puissantes mais peut également ressentir qu'une action unique fera peu de différences dans le déroulement ultimes des faits.
Après tout, que pouvait-il arriver si Yossef succombait aux demandes de cette femme ? Il était fort probable que personne ne découvrirait ce qui s'était passé. Yossef n'allait pas revenir le soir auprès d'une épouse dévouée ou d'un père spirituel, pas plus qu'à une famille ou une communauté garante de valeurs morales. Il resterait seul, après l'événement, comme il l'avait été avant. Ainsi, quel était le problème s'il s'engageait dans une relation furtive ?
De plus, nous devons prendre en considération la force que possédait cette femme de la noblesse égyptienne qui poursuivait Yossef. Elle était dans une position telle qu'elle pouvait transformer la vie de Yossef en paradis ou en enfer sur terre. En fait, c'est ce qu'elle fit par la suite quand elle le fit incarcérer pendant douze ans, sous une fausse accusation.
Quel est donc le secret derrière la droiture morale de Yossef ? Qu'est-ce qui donna la force à un pauvre esclave, fragile et seul pour rejeter une tentation si grande ? "Le visage de Yaakov" ! C'est ce qui donna à Yossef le courage extraordinaire de rejeter son impulsion à la face de cette femme et d'ostensiblement rejeter ses demandes.
Mais pourquoi ? Yaakov vivait à des milliers de kilomètres, inconscient même du fait que son fils était en vie. Quelle magie résidait sous cette apparition du visage de Yaakov ?

Le moment unique d'Adam
Le Talmud présente une tradition orale selon laquelle "la beauté de Yaakov reflétait la beauté d'Adam", le premier homme formé par le Tout Puissant en personne. C'est pourquoi lorsque Yossef vit le visage de Yaakov, il vit également celui d'Adam.
Adam, nous le savons, reçut de D.ieu l'instruction de s'abstenir de manger le fruit de "l'arbre de la connaissance". Sa désobéissance à cette directive altéra le cours de l'histoire de l'homme et de l'histoire du monde, pour toujours. Bien qu'il eût fait quelque chose d'apparemment insignifiant, simplement manger un fruit unique d'un arbre singulier, cet acte minime vibre jusqu'à ce jour dans la conscience de l'humanité.
Pourquoi ? Parce que chaque être humain fait partie du nœud qui entrelace le ciel et la terre. L'intention de D.ieu n'est pas d'être Seul mais de prendre l'humanité pour partenaire dans la tâche continuelle de guérir le monde. Avec chaque action que nous accomplissons, soit nous réduisons, soit nous intensifions le processus de la Rédemption ; soit nous réduisons, soit nous intensifions la force du mal. Quelque chose d'éternel et de Divin fait partie de chaque décision, de chaque mot, de chaque action qu'entreprend chaque homme, femme ou enfant.
Quand Yossef vit le visage d'Adam, cela révéla en lui une dignité intérieure inébranlable comme une bougie de D.ieu allumée à l'échelle cosmique. Cette vision lui rappela combien chaque acte, accompli à chaque instant par un homme unique, change à tout jamais le cours de l'histoire.
C'est la raison pour laquelle la Torah relate cet épisode. Durant nos moments de solitude et de détresse, quand nous aussi pouvons ressentir que personne ne se soucie de nous et que nous sommes seuls dans un univers gigantesque et indifférent, nous ne devrions jamais être la proie de l'issue facile d'une gratification immorale. Nous devons nous rappeler que quelque chose de très réel et d'absolu est en jeu à chaque moment de notre existence et dans chaque acte que nous accomplissons.
Si seulement vous ouvrez vos yeux, vous pourrez voir le visage de votre père et l'entendre chuchoter à travers les vents silencieux de l'histoire que vous n'êtes pas une créature isolée dans un monde titanesque et que votre comportement n'a que peu d'importance. En ce moment même, D.ieu a besoin de nous tous pour apporter la Rédemption dans Son monde.
Le Coin de la Halacha
Comment allume-t-on les lumières de 'Hanouccah le vendredi après-midi 15 décembre et vendredi 22 décembre 2006 ?

Il convient, avant l'allumage, de faire d'abord la prière de Min'ha.
Le maître de maison, et éventuellement tous les garçons de la maison, prononceront d'abord les deux bénédictions (1) «Barou'h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè'h Haolam Achère Kidéchanou Bemitsvotav Vetsivanou Lehadlik Ner Hanouccah».
Béni sois-Tu, notre D.ieu, Roi de l’Univers qui nous a sanctifiés par Ses commandements et nous a ordonné d’allumer les lumières de ‘Hanouccah.
Et : (2) «Barou'h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè'h Haolam Chéassa Nissim Laavoténou Bayamime Hahème, Bizmane Hazé».
Béni sois-Tu, notre D.ieu, Roi de l’Univers qui a fait des miracles pour nos pères en ces jours-là, en ce temps-ci.
Le vendredi 15 décembre, on ajoutera la bénédiction : «Barou'h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè'h Haolam Chéhé’heyanou Vekiyemanou Vehigianou Lizmane Hazé». Béni sois-Tu, Eternel notre D.ieu qui nous a faits vivre, exister et parvenir jusqu’à ce moment.
On allumera d'abord la mèche ou la bougie située le plus à gauche puis celle qui la précède, etc… à l'aide de la bougie appelée «Chamach».
On aura pris soin de mettre assez d'huile dans les godets (ou d'avoir prévu des bougies assez grandes) pour durer jusqu'à une demi-heure après la nuit, c’est-à-dire jusqu’à environ 18h 00 (heure de Paris). Après l'allumage, on récite «Hanérot Halalou».
Ensuite, les jeunes filles et les petites filles allumeront leurs bougies de Chabbat (après avoir mis quelques pièces dans la boîte de Tsédaka (charité); les femmes mariées allumeront au moins deux bougies. Elles diront la bénédiction habituelle («Barou'h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè'h Haolam Achère Kidéchanou Bemitsvotav Vetsivanou Lehadlik Ner Chel Chabbat Kodèche»).
Béni sois-Tu, Eternel notre D.ieu qui nous a sanctifiés par Ses commandements et nous a ordonné d’allumer la lumière du saint Chabbat.
Tout ceci devra être terminé avant 16h 34 (heure de Paris) le vendredi 15 décembre et 16h 37 le vendredi 22 décembre.
Une jeune fille (ou une femme) qui habite seule devra elle aussi procéder d'abord à l'allumage des lumières de 'Hanouccah puis des bougies de Chabbat, avec les bénédictions appropriées.

F. L.
De Recit de la Semaine
Le ‘Hanouccah de Natan Sharansky

Jeté en prison en 1977 pour avoir osé demandé à émigrer en Israël, Natan (Anatoly) Sharansky passa huit ans au Goulag en Sibérie. Ce génie en mathématiques fut finalement libéré lors d’un échange de prisonniers entre l’Union Soviétique et les Etats-Unis en 1986. Après avoir longtemps joué un rôle important en Israël, il vient d’abandonner toute activité politique.

‘Hanouccah approchait. J’étais le seul Juif dans ma prison, mais quand j’expliquai à mes codétenus que ‘Hanouccah symbolisait la liberté d’une nation, la renaissance d’une culture face à des envahisseurs puissants et cruels, mes camarades décidèrent de célébrer la fête avec moi. Ils confectionnèrent même une Menorah en bois, la décorèrent et trouvèrent quelques bougies.
Le soir, je pus allumer la première bougie et récitai une courte prière que j’avais inventée pour l’occasion. On servit du thé et je décrivis le combat héroïque des Maccabim pour sauver leur peuple. Chaque Zek (prisonnier du Goulag) qui m’écoutait avec attention ressentait personnellement l’importance de cet épisode. A un moment, l’officier de garde apparut, procéda à l’appel de tous les détenus présents mais ne fit aucun commentaire.
Chaque soir, je pus ainsi allumer une bougie supplémentaire avec ma prière si personnelle. Puis j’éteignais les bougies pour les réserver pour le soir suivant car je n’en disposais pas d’autres. Gavriliuk, le gardien dont la paillasse se trouvait face à la mienne, regardait et grommelait : «N’importe quoi ! Il se croit à la synagogue ! Et si jamais un incendie se déclarait ?»
La sixième nuit de ‘Hanouccah, les autorités confisquèrent mon matériel sous prétexte que le chandelier avait été confectionné avec du bois volé à l’état. De plus, les autres prisonniers prétendaient que les risques d’incendie étaient énormes.
J’insistai : il n’y en avait plus que pour deux jours et je promettais de «rendre à la glorieuse Mère Russie» ce morceau de bois qui menaçait sans doute de l’acculer à la ruine… L’officier de garde hésita, téléphona à son supérieur – bref mit en branle toute la bureaucratie soviétique – et reçut la réponse suivante : «Un camp n’est pas une synagogue et nous n’autorisons aucun Zek à prier ici !»
Outré par la sécheresse de cette remarque, je déclarai une grève de la faim. J’ignorai qu’une commission devait venir de Moscou pour inspecter le camp, ce qui explique sans doute pourquoi je fus convoqué, le dernier jour de ‘Hanouccah, dans le bureau d’Osin, le commandant.
Cet Osin était un homme énorme, gonflé, avec des yeux minuscules perdus dans une masse de graisse. Tout ce qui l’intéressait semblait être la nourriture mais aussi les intrigues et le pouvoir. Il aimait voir souffrir les Zeks mais ne perdait pas de vue que ceux-ci étaient la clé de l’avancement de sa carrière.
Osin me toisa d’un regard qui se voulait bienveillant pour me persuader de cesser ma grève de la faim, sans doute pour ne pas avoir de problème avec sa hiérarchie. Il me promit de veiller dorénavant à ce que personne ne m’empêche de prier.
- Alors quel est le problème ? rétorquai-je. Rendez-moi ma Menorah et laissez-moi allumer les dernières bougies de la fête !
- Qu’est-ce qu’une Menorah ?
- Mon chandelier.
Le problème était que les documents concernant ce terrible vol de la propriété publique avaient déjà été signés et Osin ne pouvait se ridiculiser devant tout le camp. Tandis que je regardais ce prédateur, assis de l’autre côté d’une élégante table vernie, j’eus une idée amusante : «Pour moi, cette dernière nuit de ‘Hanouccah est très importante. Je pourrais allumer les bougies ici, maintenant, je réciterai les prières et je cesserai ma grève de la faim !»
Osin réfléchit un instant puis… la Menorah confisquée apparut comme par hasard sur la table. Il ordonna à Graviliuk d’apporter une grande bougie.
«J’ai besoin de huit bougies !» affirmais-je sans sourciller (de fait il m’en fallait neuf avec le Chamach – mais j’ignorai à l’époque tous les détails du rituel). Gavriliuk prit un couteau et tenta de couper la bougie en huit. Mais son couteau n’était pas très efficace ; alors Osin sortit de sa poche un magnifique canif et coupa prestement huit morceaux de bougie.
«Partez !» ordonna-t-il à Gavriliuk. Celui-ci ne pouvait qu’obéir, mais il me jeta un regard furieux.
Je disposai les bougies, pris mon chapeau sur la patère à manteau tout en expliquant à Osin que : «Durant la prière, vous devez avoir la tête couverte et, à la fin, vous répondrez Amen !»
Docilement, il mit sa casquette d’officier et se leva. J’allumai les bougies en récitant une prière que j’avais moi-même rédigée en hébreu : «Béni sois-Tu, Eternel notre D.ieu pour m’avoir permis de fêter notre libération, la fête où nous retrouvons les traditions de nos pères. Béni sois-Tu D.ieu qui me permet d’allumer ces bougies. Puisses-Tu me laisser allumer ces bougies de ‘Hanouccah dans ta ville sainte Jérusalem, avec mon épouse Avital !»
Inspiré par le spectacle réjouissant d’un Osin au garde à vous devant mes bougies, je rajoutai en hébreu : «Que vienne le jour où tous nos ennemis – tous ceux qui aspirent à notre destruction – se tiendront respectueusement devant nous, écouteront nos prières et répondront : Amen !»
- Amen ! répondit Osin en écho. Soulagé, il reprit son souffle, s’assit et ôta son couvre-chef. Ensemble nous avons longuement contemplé en silence les bougies qui brûlaient. Puis leurs bouts fondirent et la cire se répandit joyeusement sur la surface vernie de la table. Osin se reprit comme s’il se réveillait brusquement et appela Graviliuk pour qu’il nettoie.
Je retournai à la baraque dans un état d’extase impossible à décrire. Mes camarades me servirent du thé et ensemble nous avons célébré la «presque» conversion d’Osin : à ce moment-là, je sus avec certitude qu’un jour je serais libéré !

Natan Sharansky
Chabad of Miami
traduit par Feiga Lubecki
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