Samedi, 21 septembre 2024

  • Ki Tavo
Editorial

 18 Elloul : quand le chemin s’ouvre

Il existe des dates qui sont comme des accents sur le calendrier, de ces dates qui semblent être là depuis toujours, naturelles, en attente de porter leur message éternel. Le 18 Elloul en fait manifestement partie. La date est connue : historiquement, elle est celle de la naissance du Baal Chem Tov puis de Rabbi Chnéor Zalman, l’Admour Hazakène, bien sûr à des années d’intervalle. Et ces deux événements conduisent à son sens profond, qui dépasse largement celui d’un rappel ou même d’une commémoration importante. 18 se dit, en hébreu, « ‘Haï – vivant », et cela seul suffit à nous indiquer un message que la période que nous vivons rend encore plus urgent qu’à l’accoutumée.

Chacun le ressent avec force : la notion de vie dans toutes nos actions, en particulier dans tout ce qui touche au service de D.ieu, est essentielle. Car on pourrait croire possible de s’attacher à la Torah et à la pratique de ses commandements sans éprouver cette vitalité qui leur donne une signification et ouvre la voie profondément au lien avec le Divin. Le 18 Elloul intervient alors et il donne à chacun la force de se saisir de cette vie, d’en faire réellement son quotidien personnel. Comment envisager une meilleure préparation aux grands rendez-vous spirituels qui nous attendent, à Roch Hachana et à Yom Kippour ? Avec le 18 – ‘Haï Elloul, la vie qui écarte toutes les barrières, bouscule tous les obstacles est à nous, en nous.

Il revient à chacun de l’installer en lui-même. On entend souvent dire, par les temps qui courent, que l’époque est difficile à bien des égards et que les dangers, matériels et spirituels, y sont nombreux. ‘Haï Elloul constitue aussi une réponse. Au-delà de tout, nous savons que notre lien avec D.ieu, toujours présent, se renforce de nos efforts. La vie est ici, à nous de l’exprimer. Par l’étude de la Torah, par l’enthousiasme sans cesse renouvelé dans la pratique de ses commandements, c’est le monde, et nous-mêmes, que nous transformons. Et ce changement va encore beaucoup plus loin que nous ne pouvons l’imaginer.

Le 18 Elloul arrive, ouvrons-lui notre cœur, accueillons-le de toute notre âme. Il ouvre vers des lieux de merveille, pour une année bonne et douce.

Etincelles de Machiah

 Le statut de Moïse

Le Ari Zal nous enseigne (Likoutei Torah) qu’au temps de Machia’h, les Léviim deviendront des Cohanim. Il en résulte que Moïse, lui-même un Lévi, connaîtra alors une élévation similaire et sera le Cohen Gadol.

(d’après Or Hatorah, Chemot, p. 1586)

Vivre avec la Paracha

 KI TAVO

Moché instruit les Enfants d’Israël d’apporter au Saint Temple, une fois qu’ils se seront installés en Israël, les Bikourim, prémisses des fruits, pour déclarer ainsi leur gratitude à l’égard de D.ieu.

On lit également les lois de la dîme donnée aux Lévites et aux pauvres.

Moché rappelle au peuple qu’il est « le Peuple Élu » de D.ieu et que lui a choisi D.ieu.

Après avoir énoncé les bénédictions que D.ieu enverra au peuple quand ils suivront les lois de la Torah, la dernière partie de la Paracha consiste en une Tokha’ha (« Réprimande »), le récit de ce qui arriverait si les Juifs en venaient à abandonner les Commandements.

En conclusion, Moché déclare que maintenant seulement, après quarante ans depuis leur naissance en tant que peuple, les Juifs ont atteint « un cœur pour savoir, des yeux pour voir et des oreilles pour entendre ».

Les premiers fruits : L’expression de la gratitude

La Paracha de cette semaine, Ki Tavo, aborde l'obligation qui incombe à chaque Juif d'apporter ses premiers fruits à Jérusalem. A son arrivée, dans une ambiance empreinte de grande joie et de célébrations, les premiers fruits étaient offerts au Cohen dans le Temple. Le Juif qui présentait ces premiers fruits, appelés Bikourim, devait ensuite exprimer sa gratitude envers D.ieu pour tous les bienfaits qu'il avait reçus de Sa part.

En effet, toute la Mitsva relative à l’apport de ces premiers fruits était conçue pour permettre au Juif d'exprimer sa reconnaissance envers D.ieu pour tout ce qu'Il lui avait donné. C'était un moment de véritable joie et de célébrations.

Lorsque la Torah évoque l'obligation d'apporter les premiers fruits à Jérusalem, elle précise que cette obligation ne commence qu'une fois que tous les Juifs sont entrés en Terre d'Israël. Selon l'interprétation rabbinique, rapportée par Rachi, cela signifie qu'aucun Juif ne doit présenter ses premiers fruits tant que tous n'ont pas conquis et établi une résidence sur cette terre.

À première vue, cela semble plutôt étrange. Pourquoi un Juif, ayant déjà reçu sa part de la terre et produit des fruits, ne devrait-il pas être tenu d'exprimer sa gratitude et sa joie envers D.ieu ? La Mitsva d'apporter les Bikourim a précisément pour but d’exprimer notre reconnaissance envers D.ieu pour le don de la terre et les bienfaits que nous en retirons ? Dès lors, pourquoi un individu devrait-il attendre que la nation juive ait pleinement pris possession de la terre avant de célébrer sa propre prospérité ?

L'unité du Peuple juif

La réponse à cette question nous permet d’appréhender en profondeur le sens de l'unité au sein du Peuple juif. Tous les Juifs sont intrinsèquement liés les uns aux autres. Tant qu'il subsiste ne serait-ce qu’un seul Juif, quel qu'il soit, qui n'a pas encore reçu sa part de la terre, cela entraîne une diminution du bonheur et la joie pour chacun des autres Juifs. Il est impossible pour un Juif d’éprouver pleinement le sentiment de sa propre joie si un autre, quelque part, demeure encore privé de ce bienfait.

Certes, un Juif est tenu de remercier D.ieu même pour une bénédiction partielle. Cependant, la spécificité de la Mitsva des Bikourim réside dans son intention d’exprimer une gratitude envers D.ieu pour le bonheur et la bonté dans leur plénitude. Ainsi, les Bikourim se composent uniquement des fruits emblématiques de la Terre d'Israël.

Par conséquent, un Juif ne peut exprimer une gratitude totale pour sa joie, sans réserve, lorsqu'il sait que d'autres Juifs n'ont pas encore obtenu leur part de la terre. La joie et le bonheur d'un Juif ne peuvent pleinement être réalisés que lorsque tous les autres partagent également cette joie.

L'obsession pour le Machia'h

Cette analyse met en lumière l'obsession des Juifs concernant la venue du Machia'h et la Rédemption ultime de l'exil. Plusieurs raisons sous-tendent notre désir de voir venir le Machia'h :

Premièrement, il instaurera la paix dans le monde.

Deuxièmement, il favorisera l'accomplissement de tous les commandements, qui ne peuvent pas être actuellement observés en l'absence du Beth Hamikdach (le Saint Temple de Jérusalem).
Troisièmement, il inaugurera une ère de pleine conscience divine.

Un quatrième avantage mérite également d’être mentionné. Tant que nous demeurons en exil, même dans ses manifestations les plus douces, caractérisées par la liberté et l'absence de persécution, notre joie ne peut être complète, car il existe toujours un Juif qui ne bénéficie pas les bénédictions dont jouissent les autres. Ainsi, nul n’éprouve une joie totale.

Ce n'est qu’à l'ère messianique que plénitude de la joie individuelle pourra et sera pleinement réalisée.

Comme l'a dit le psalmiste : « Alors notre bouche se remplira de rires ». Bien que nous puissions connaître la joie à présent, elle ne remplit pas entièrement notre bouche ; elle ne satisfait pas pleinement notre aspiration à l'intégrité.

Il n'est donc pas fortuit que le mot Machia'h en hébreu, lorsqu’il est réarrangé, forme le mot « Yisma'h » - « il se réjouira » ou « Yessama’h » - « il fera réjouir autrui ». L'une des caractéristiques du Machia'h est en effet sa capacité à apporter une joie totale et sans réserve.

Essayez et vous verrez !

Bien que nous ne puissions actuellement accéder à une joie totale, il nous faut nous préparer à cette époque de joie absolue en étant heureux sans autre fondement que l’aspiration à faire venir le Machia'h : « la joie dans sa forme la pure ».

Même lorsque notre état de bonheur découle des bonnes actions que nous accomplissons (et il est essentiel de continuer à ressentir ce type de joie), cela demeure insuffisant. Cette joie est liée à des éléments extérieurs.

En outre, il convient d’incorporer à notre répertoire une joie spécifiquement destinée à l'avènement du Machia'h, une ère de bonheur sans réserve. En d’autres termes, nous devrions être heureux pour permettre, tant à nous-mêmes qu’au monde entier, d'accéder à la joie véritable ! Ainsi, bien que l’arrivée du Machia'h nous promette une joie intégrale, notre effort pour vivre cette joie totale contribuera à son avènement et à l'ère de la Rédemption.

LA GRATITUDE

Dites « Merci » !

Nous rappelons constamment à nos enfants l’importance de dire « merci ». L’absence de remerciement après avoir rendu un service à autrui suscite souvent notre mécontentement. De même, nous nous attendons à un accusé de réception pour nos dons de charité, non seulement pour des motifs fiscaux, mais également parce que c’est la chose correcte à faire. Bien que cette attitude soit profondément enracinée dans notre culture, combien d’entre nous prennent réellement le temps de réfléchir à la signification de l’expression de notre gratitude et aux conséquences de l’ingratitude ?

Cette semaine, comme nous venons de le voir, Ki Tavo met en lumière la Mitsva des Bikourim. Il ne suffisait pas d’apporter les premiers fruits au Temple, mais il fallait également accompagner ce geste d’une déclaration qui, entre autres, affirmait que l’on n’était pas ingrat.

Nos Sages nous enseignent que le deuxième péché dans l’histoire humaine fut celui de l’ingratitude. Nous connaissons tous le premier péché : Adam et ‘Hava ont enfreint le commandement divin en consommant le fruit de l’arbre de la connaissance. Le second péché se manifeste lorsque Dieu confronte Adam et lui demande de s’expliquer. Adam attribue la faute à « la femme que Tu m’as donnée ». Nos Sages notent qu’au lieu d’exprimer sa reconnaissance envers D.ieu pour lui avoir donné une partenaire, Adam fait ici preuve d’ingratitude.

Reconnaissance

Quelle est l’origine de la gratitude ? Lorsqu’une personne prononce le mot « merci », elle ne se limite pas à reconnaître les efforts d’autrui, mais aussi sa valeur et son existence même. L’absence d’expression de reconnaissance revient à nier la présence de l’autre dans notre vie.

En hébreu, le mot pour « merci » est « Toda ». Le mot apparenté « Modé », que tout Juif prononce au commencement de sa journée dans la prière « Modé Ani », peut se traduire par « je reconnais » ou « je remercie ». En réalité, remercier quelqu’un est notre façon de reconnaître son existence.

Sans la gratitude, le monde risquerait de se transformer en un espace où chacun ne percevrait qu’une seule existence : la sienne propre. A un niveau plus profond, l’absence de gratitude envers autrui représente aussi un déni de la présence de D.ieu dans notre vie. Si l’on ne reconnaît pas les créations de D.ieu, on ne reconnaît pas non plus réellement le Créateur.

Une gratitude totale

La Mitsva d’apporter les premiers fruits à Jérusalem de les offrir au Cohen, avec joie, constitue une condition préalable essentielle à la réalisation de la Mitsva. Cette pratique représente une manière spectaculaire de reconnaître la présence de D.ieu dans la vie d’un Juif.

L’apport des premiers fruits exprimait une gratitude bien plus profonde que celle exprimée par les bénédictions que nous récitons. En effet, lorsqu’une bénédiction est prononcée, elle traduit une reconnaissance formulée en pensée et en parole. Cependant, le Juif qui apporte ses premiers fruits doit également manifester sa gratitude par une action, en les apportant au Beth Hamikdach et en les offrant à Dieu.

Une autre particularité des Bikourim réside dans le fait que cette expression de gratitude s’exprime par le don des meilleurs fruits. De plus, alors que la simple récitation d’une bénédiction n’implique pas de donner notre nourriture à D.ieu, la Mitsvah des Bikourim impose réellement une séparation physique de nos biens matériels.

Tous ces éléments soulignent la nature exhaustive de l’expression de gratitude associée à la Mitsva des Bikourim.

Gratitude à la fin de l’année

Le fait que nous nous penchions sur la gratitude pendant le mois d’Elloul n’est pas sans coïncidence. Alors que l’année touche à sa fin, notre examen de conscience doit inclure une reconnaissance des bienfaits que D.ieu nous a accordés au cours de l’année écoulée.

Nos Sages enseignent que l’expression suprême de la gratitude aura lieu à la fin des temps, à l’ère messianique. Ils affirment que la seule offrande qui sera présentée dans le Temple à cette époque sera celle de la reconnaissance, soulignant ainsi le rôle prépondérant de la gratitude dans l’ère messianique.

La meilleure façon de se préparer à cette expérience ultime d’expression de « remerciement » consiste à manifester dès maintenant, avec joie, notre gratitude envers Dieu et envers autrui !

Le Coin de la Halacha

 Comment pardonner ?

Dans de nombreuses familles, il existe malheureusement des situations où il est nécessaire de pardonner, de faire le premier pas afin de rétablir le « Chalom », la bonne entente entre deux personnes.

Le Rabbi expliqua un jour à une personne qui expérimentait un certain problème qu’il y avait peut-être quelqu’un qu’il avait offensé un jour et à qui il devait demander pardon : le manque de pardon bloque le « canal » qui achemine les bénédictions – aussi bien pour celui qui a mal agi que pour celui envers qui on a mal agi. Pour faciliter l’obtention du pardon, le Rabbi conseilla de faire appel à une troisième personne qui parvint effectivement à obtenir ce pardon. Peu de temps après, la situation se débloqua positivement aussi bien pour l’offenseur que pour l’offensé.

On peut suggérer de :

1) Prononcer sincèrement la prière avant de se coucher : « Maître du monde ! Je pardonne à quiconque m’a vexé, m’a mis en colère ou a fauté envers moi, matériellement ou financièrement… accidentellement ou intentionnellement, par la parole ou l’action… » (voir le texte complet dans le Sidour, livre de prières).

2) Prier pour le bien-être de l’autre, pour que D.ieu l’aide dans ses problèmes spécifiques : quand vous récitez vos prières, quand vous mettez la Tsedaka (charité), quand vous allumez les bougies, quand vous étudiez etc…

3) Visualiser la situation une fois que les relations seront rétablies positivement.

4) Faire le premier pas ou demander à une tierce personne d’expliquer le malentendu, d’annoncer que vous regrettez l’état actuel de la relation, d’informer que vous demandez ou que vous accordez le pardon et qu’ainsi « le canal » se débloquera pour les deux parties.

Aussi bien les médecins que les psychologues déclarent que le pardon peut améliorer la santé mentale et physique. La ‘Hassidout ajoute que Ahavat Israël, l’amour du prochain, amènera à la fin du Galout (l’exil) et à la venue du Machia’h maintenant !

Le Recit de la Semaine

 Le Roch Hachana des Cantonistes

« En ce jour de Roch Hachana, ils sont écrits et à Yom Kippour, ils sont scellés. Combien décéderont et combien seront créés, qui vivra et qui mourra, qui atteindra la fin et qui ne l’atteindra pas, qui par l’eau et qui par le feu, qui par le glaive et qui par la bête sauvage, qui par la faim et qui par la soif, qui par la tempête et qui par l’épidémie, qui sera pauvre et qui sera riche… ».

Cette prière que Rabbi Amnon rédigea il y a plus de mille ans a été cruellement ressentie en cette année 5784 ; les survivants du massacre du 7 octobre ont dû s’occuper des blessés et des enterrements. La charge émotionnelle des responsables spirituels qui devaient « gérer » dans l’urgence ces situations était et est encore insupportable.

« Lors de nombreux enterrements, on m’a demandé d’adresser quelques mots à la famille. J’ai dû procéder aux funérailles de jeunes que j’avais connus, qui fréquentaient notre synagogue ; j’ai dû enterrer le même jour un père et son fils… Une situation que je ne souhaite à personne, les mots ont du mal à sortir de la bouche, les larmes coulent à flot et l’émotion est si forte qu’on craint d’éclater sous la douleur.

J’ai alors décidé de changer un peu la direction de mon discours et j’ai raconté ce qui a été consigné dans le Séfer Hasi’hot de Rabbi Yossef Its’hak en 1945. Comme on le sait, les Juifs russes ont été soumis au 19ème siècle au terrible décret des Cantonistes : des jeunes gens, des enfants même étaient kidnappés et enrôlés de force dans l’armée russe pour une durée de 25 ans. Arrachés à leurs familles, ces recrues ne connaissaient presque rien du judaïsme, étaient traités durement et même torturés mais, souvent, ils tenaient néanmoins à conserver un lien avec les traditions de leurs familles.

Une année, la veille de Roch Hachana, quelques-uns de ces soldats se retrouvèrent stationnés près du village de Loubavitch. Ils demandèrent au Rabbi Tséma’h Tsédek de les rejoindre dans leur campement pour les inspirer et les encourager. Ils lui réservèrent un accueil respectueux et déclarèrent :

- Rabbi ! Nous avons travaillé dur en votre honneur : nous avons poli avec acharnement les boutons de nos uniformes. Maintenant, c’est à vous de travailler pour nous et c’est à vous de polir et de frotter nos âmes qui ont vécu tant d’horreurs, qui n’ont pas pu étudier et pratiquer, qui ont été si abîmées dans cet exil au sein de l’exil !

Les soldats éclatèrent en sanglots en pensant à tout ce qu’ils avaient enduré durant de si longues années, en pensant à leurs parents qu’ils ne reverraient plus et qui étaient morts de chagrin. Même leur avenir était compromis, eux qui avaient été blessés et estropiés…

Rabbi Yossef Its’hak souligne qu’effectivement, les soldats avaient frotté énergiquement leurs boutons tout en récitant par cœur les quelques chapitres de Psaumes dont ils se souvenaient de leur enfance.

Très ému lui aussi, le Rabbi Tséma’h Tsédek répondit :

- Pour faire briller les boutons, on les frotte avec du sable et de l’eau. Le sable, ce sont les lettres des Tehilim (Psaumes). L’eau, ce sont les larmes qui nettoient et purifient. Aujourd’hui, nous sommes la veille de Roch Hachana et chacun d’entre nous doit effacer ses fautes et faire briller sa véritable personnalité grâce aux versets des Tehilim et grâce aussi à nos larmes venues du plus profond de notre âme.

Les soldats répliquèrent :

- Rabbi ! On ne conquiert pas une ville avec des larmes et du chagrin mais avec un chant d’espoir et de victoire !

Quand j’eus fini de raconter cette histoire, je levai la tête vers la famille devant moi et j’ajoutai :

- Malgré toutes les difficultés, malgré la peine et l’horreur, il nous est demandé de sécher nos larmes et de chanter un chant de victoire. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons triompher de ce mal absolu. Souvenons-nous toujours de ce que déclarait le Rabbi : la question n’est pas de savoir ce qui va se passer mais comment et en quoi nous pouvons agir.

Après la sidération des premiers jours qui ont suivi le pogrome, nombreux sont ceux qui ont cherché à se procurer des livres de Torah, qui ont acheté une lettre dans un Séfer Torah, qui ont demandé le livre de ‘Hitat en microfilm en guise de protection. Le désespoir a fait place à la détermination de vaincre - par l’union et la joie car Am Israël ‘Hay, le peuple juif vit !

Rav Lior - Kfar Chabad N° 2033

Traduit par Feiga Lubecki