L'année s'achève. Voici le temps du bilan, le temps d'examiner le passé, d'abandonner les mauvaises routines et de construire un meilleur présent.
Dans l'océan du temps, les jours du mois d'Elloul sont un havre, un refuge dans lequel toutes les réparations nécessaires sont plus aisées. Pour préparer une bonne et douce nouvelle année.

 Elloul dans l'histoire sainte Le contenu du mois de Elloul
Quelles sont les coutumes du mois d'Elloul ?

Le Roi est dans les champs

Qu’est-ce que les Seli’hot ?  Vidéo: Discours du Rabbi sur le mois d'Elloul

Elloul dans l'histoire sainte

Elloul, mois de repentir et de miséricorde. Ce caractère si particulier du mois d'Eloul a une très ancienne origine historique.
Descendant du Mont Sinaï et constatant la faute du veau d'or, Moîse brise les Tables de la Loi. Il passe ensuite quarante jours hors du camp, au pied du Mont Sinaî, à implorer le pardon divin (Deut.9, 25-29).
C'est le premier du mois d'Elloul qu'il entreprend de nouveau l'ascension du Mont Sinaï, portant les tables brisées.
Auparavant, afin d'éviter que le peuple s'imaginant de nouveau abandonné commette la même tragique erreur, il fait sonner du chofar à tous les carrefours du camp. Il s'agit de clairement annoncer qu'il monte au sommet du Sinaî et qu'il y demeurera encore quarante jours.
Quarante jours plus tard : c'est le 10 Tichri, Yom Kippour ! Moîse revient avec les nouvelles Tables et l'heureuse nouvelle : D.ieu a pardonné. Ainsi, cet évènement inaugural confère-t-il à la période son caractère essentiel : un temps de Retour à D.ieu, un temps de pardon pendant lequel brillent avec une intensité particulière les Treize attributs de la Miséricorde divine que Rachi définit dans son commentaire sur Exode 34, 6-7 où ils sont énoncés.

David-Méir Krief

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Quelles sont les coutumes du mois d’Elloul ?

A partir du 1er jour de Roch ‘Hodech Elloul (cette année mardi 3 septembre 2024) on ajoute après la prière du matin et de l’après-midi le Psaume 27, et ce jusqu’à Hochana Rabba inclus.

Le Baal Chem Tov a instauré la coutume de dire chaque jour du mois d’Elloul - cette année, à partir du mercredi 4 septembre 2024 - 3 Tehilim (Psaumes), et ce jusqu’à la veille de Kippour. Puis le jour de Kippour (samedi 12 octobre 2024), on en dit 9 avant la prière de Kol Nidré, 9 avant de dormir, 9 après la prière de Moussaf et 9 à la fin de Kippour, de façon à terminer les 150 Psaumes.

A partir du second jour de Roch ‘Hodech Elloul (cette année mercredi 4 septembre 2024), on sonne chaque jour du Choffar, excepté Chabbat et la veille de Roch Hachana.

Dans un discours ‘hassidique, Rabbi Chnéour Zalman de Lyadi explique que, durant tout le mois d’Elloul, « le Roi est dans les champs », c’est-à-dire que D.ieu est encore plus proche de chacun d’entre nous, accueille chacun avec un visage bienveillant et nous pouvons tout Lui demander. C’est pourquoi il est plus facile d’opérer un retour sincère à D.ieu en augmentant les dons à la Tsedaka (charité) et la ferveur dans la prière.

On a l’habitude de faire vérifier par un Sofer (scribe) expérimenté les Mezouzot et les Téfilines.

On écrit à ses amis et connaissances pour leur souhaiter d’être inscrits et scellés pour une bonne et douce année.

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Le contenu du mois de Elloul

Extrait d'un discours du Rabbi prononcé le 23 Elloul 5715 (1955)

Le nom même du mois d'Elloul fait allusion aux trois domaines du service de D.ieu : la Torah, la prière et les bonnes actions. Elloul est ainsi formé par les initiales des mots qui, en hébreu, composent le verset : « D.ieu le fit survenir par sa main et Je te fixerai un lieu où il pourra se réfugier ». Il est fait ici allusion à la Torah laquelle, comme le disent nos Sages, permet de se protéger des attaques du mauvais penchant.
On retrouve aussi Elloul dans le verset : « Je suis à mon Bien Aimé et mon Bien Aimé est à moi » qui correspond au service de D.ieu par la prière.
Elloul est encore formé par les mots du verset : « Des envois de mets, chacun à son ami et des dons aux pauvres » qui décrit les bonnes actions.
A la base et au commencement de ces différents domaines du service de D.ieu se trouve la Techouva, à l'image du Mode Ani récité chaque matin au réveil permettant de se lier à D.ieu dès le début du jour en affirmant d'emblée : « Je rends grâce devant Toi » c'est-à-dire devant l'Essence même de D.ieu qu'aucun mot, aucun signe ne saurait décrire. Ainsi peut-on entrer dans les trois domaines précédemment évoqués.
Tel est l'effort du mois d'Elloul qui conduit à la délivrance à laquelle fait allusion le verset : « Un Cantique pour D.ieu et ils dirent ainsi : je chanterai » dont les initiales forment encore Elloul.
C'est ainsi que l'on peut définir le contenu du mois d'Elloul qui prépare au mois de Tichri.
D.ieu fasse que nous commencions la nouvelle année de manière joyeuse, que nous ayons une bonne et douce année avec la satisfaction de tous les besoins.

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Le Roi est dans les champs

L'année s'achève. Dernier mois de l'année, Elloul annonce les « Jours redoutables » de Roch Hachanah et de Yom Kippour. Temps d'introspection donc et, plus encore, temps de préparation. Temps par excellence de prière, d'étude et de bonnes actions. Temps d'une sainteté particulière et, pourtant, temps profane.
Au cours de notre traversée du temps, nous rencontrons des jours qui nous placent en retrait du quotidien. Ainsi, chaque Chabbat, cessons-nous tout travail. Mais les semaines d'Elloul ressemblent à cet égard à toutes les semaines de l'année : nous sommes dans le monde et nous y travaillons. N'y a-t-il pas là un paradoxe ? Ne devrions-nous pas nous retirer du monde pour nous préparer aux jours solennels dont Elloul est le prélude ?
Rabbi Schnéour Zalman de Liady nous a enseigné une belle métaphore issue du Zohar. Le roi, nous dit-il, se tient habituellement dans son palais. L'approcher n'est pas alors chose aisée. On doit formuler sa demande auprès d'une bureaucratie sourcilleuse, se rendre au palais et y parcourir d'interminables corridors, franchir de nombreuses portes, patienter dans des antichambres, obéir à un strict protocole.
Mais il arrive aussi que le roi, ayant quitté son palais, traverse les champs. Le plus humble paysan peut alors l'approcher et le roi, en cette circonstance exceptionnelle, l'accueille et lui réserve son plus bienveillant sourire. En Elloul, nous dit Rabbi Schnéour Zalman, « le roi est dans les champs ».
Le champ figure ici le pain que nous devons gagner, ces travaux que la sainteté du Chabbat nous interdit d'accomplir. Pendant onze mois le temps du calendrier juif distingue ainsi des temps réservés, comme celui du Chabbat, du temps profane, le temps du labeur. Evidemment, ce temps profane est infiniment précieux. Notre travail quotidien s'inscrit toujours dans cette perspective : faire de ce monde une demeure pour D.ieu. Et le Chabbat ou les fêtes sont des moments d'élévation, les temps réservés qui nous offrent le recul et le ressourcement par lesquels la perspective peut être maintenue ou rétablie. En quelque sorte, nous séjournons le Chabbat au palais après avoir, la semaine durant, œuvré aux champs.
Cette dualité connait une considérable exception : Elloul. Parce que, dans le temps si élevé du mois d'Elloul, ce qui fait l'essence de notre vie et lui donne son horizon devient bien plus sensible, le voile perd de son opacité : le Roi, Père de la miséricorde, vient alors à notre rencontre où que nous nous trouvions. Puissions-nous L'accueillir comme il convient.

Barou'h Ziegelman

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Qu’est-ce que les Seli’hot ?

Les Seli’hot sont des prières de supplications qui rappellent les besoins de l’homme mais aussi sa petitesse et ses faiblesses. En récitant les Seli’hot, le Juif procède à une introspection approfondie qui lui permet d’aborder la nouvelle année avec la crainte, l’humilité mais aussi l’assurance et la joie requises.

Dans les communautés ashkénazes et ‘hassidiques, on commence à réciter les Seli’hot à partir du samedi soir précédant (d’au moins quatre jours) la fête de Roch Hachana : cette année samedi soir 28 septembre 2024 vers 1 heure 30. Puis on dit les Seli’hot, à partir du lundi 30 septembre jusqu’au mercredi matin 2 octobre, avant la prière du matin. On aura au préalable récité les « bénédictions du matin » ainsi que les bénédictions de la Torah.

On s’efforcera de lire les Seli’hot en présence de dix hommes adultes (plus de treize ans) afin de pouvoir prononcer le Kaddich.

Si possible, on reste debout pendant les Seli’hot, au moins lorsqu’on prononce les « Treize Attributs de Miséricorde » et le « Vidouï » (confession des fautes). Celui qui ne prie pas avec un Minyane (dix hommes) ne prononce ni les « Treize Attributs » ni les prières en araméen.

L’officiant s’enveloppe d’un « Talit » (châle de prière). S’il fait encore nuit, il ne prononcera pas la bénédiction : il serait alors préférable qu’il emprunte un Talit à un ami ou à la synagogue.

L’endeuillé (durant les sept premiers jours) ne sort pas de chez lui et ne peut donc aller à la synagogue pour les Seli’hot, excepté la veille de Roch Hachana (vendredi 18 septembre) où les Seli’hot sont particulièrement longues.

 

Allumages 5774