La fête de ‘Hanouccah s’étend sur huit jours et comporte donc obligatoirement un Chabbat. Le Chabbat de ‘Hanouccah indique la synthèse de deux concepts celui de Chabbat et celui de ‘Hanouccah.

Quel est le sens simple du Chabbat ‘Hanouccah ?

Chabbat et ‘Hanouccah supposent tous deux l’idée de repos. Nos Sages disent que quand « Chabbat arrive, vient le repos, » et ‘Hanouccah dérive des mots ‘hanou ‘haf hé, « ils se sont reposés le vingt-cinquième. » Cela signifie que les Asmonéens se sont reposés le 25 Kislev, après leur combat contre les Grecs. ‘Hanouccah exprime donc l’idée de repos après la guerre.

La différence entre le repos du Chabbat et celui de ‘Hanouccah est que le premier consiste à se reposer de tout travail : « tout ton travail est accompli ». Cependant, à ‘Hanouccah, le travail est permis, le repos ne concernant que la guerre. Ces deux types de repos possèdent une différence inhérente. Le repos de tout travail, le Chabbat, ne consiste pas seulement à s’abstenir de tout travail mais également de s’imprégner de l’idée que « tout ton travail est accompli ». Non seulement ne doit-on pas s’inquiéter, le Chabbat, de ce qu’il y a encore à faire mais vraiment considérer que tout est fait. De plus, comme le statue Rachi, « que manquait-il au monde (après les six jours de la création) ? Le repos. Quand Chabbat arriva, vint le repos. »

En d’autres termes, le repos du Chabbat est la touche finale qui rend parfaite la création du monde. Ainsi, la particularité de Chabbat est qu’il renferme un repos qui transcende le travail et les préoccupations hebdomadaires, l’idée de sainteté.

A ‘Hanouccah, il est vrai que le travail est permis. Mais en revanche, il possède l’avantage de transformer l’obscurité en lumière puisque le repos de ‘Hanouccah fit suite à l’obscurité et l’exil imposés par le régime grec. Bien que le Beth Hamikdach existât même avant la victoire de ‘Hanouccah, et donc qu’il ne semblait pas apparemment y avoir d’exil, par certains aspects, l’exil était encore plus grave qu’après la destruction du Beth Hamikdach. Les Grecs y avaient pénétré, avaient souillé l’huile. Ils envisageaient de corrompre le concept-même du Beth Hamikdach. C’était encore pire que la destruction réelle. C’est ainsi que le repos qui suivit la victoire contre les Grecs permit de transformer l’obscurité en clarté, ce qui constitue un service divin extrêmement élevé.

L’on peut également établir un lien entre ‘Hanouccah et la Rédemption future (qui ne sera plus jamais suivie d’un autre exil, qui sera éternelle). Transformer l’obscurité en lumière permet, même en exil, de faire surgir l’élément d’éternité (« Les lumières de ‘Hanouccah ne seront jamais éteintes »).

Et c’est pour cette raison que le travail est permis à ‘Hanouccah. Le travail, les occupations profanes, sont considérés comme un « exil » par rapport au réel statut du Juif. C’est ainsi qu’à l’avènement de l’ère future, le Juif n’aura pas besoin de travailler. Mais puisqu’à ‘Hanouccah, cela est permis, il s’ensuit que la révélation de la fête affecte même les éléments profanes de la semaine. ‘Hanouccah c’est l’idée de la transformation des sujets mondains en sainteté.

Le concept de ce type de repos qu’est celui de ‘Hanouccah est évoqué dans la Paracha de cette semaine, qui évoque la grandeur de Yossef. Le commencement de Mikets parle du séjour de Yossef en prison, l’idée d’exil. Juste après, la Torah relate comment Yossef fut libéré de prison et devint vice-roi d’Égypte, second personnage du royaume après le roi. Le passage se fit immédiatement de l’emprisonnement à la royauté. C’est similaire à l’idée du repos de ‘Hanouccah : la victoire suivant l’obscurité et l’exil, la transformation de l’obscurité en lumière.

Revenons à ce qui différencie Chabbat et ‘Hanouccah. Chabbat est le repos du travail. C’est alors que le Juif se consacre aux sujets saints et s’élève. ‘Hanouccah permet d’élever le monde du concret, d’illuminer le monde. Ainsi, la différence entre Chabbat et ‘Hanouccah est-elle semblable à la différence entre « chez soi » et « l’extérieur ». Le service de ‘Hanouccah consiste à affecter le monde, « l’extérieur ». Chabbat, il s’agit de s’élever soi-même, « le chez soi ».

La particularité de Chabbat ‘Hanouccah est donc la synthèse de ces deux concepts : le service personnel et le travail pour élever le monde. Aussi, bien que Chabbat et ‘Hanouccah proposent deux concepts opposés, il n’en reste pas moins que le fait que chaque année, ‘Hanouccah doit contenir un Chabbat nous enseigne qu’il y a là une synthèse. Non seulement ne se minimisent-ils pas réciproquement mais au contraire, ils s’optimisent et s’élèvent mutuellement.

Il se peut qu’un Juif pense que le Chabbat (la sainteté), il peut se reposer de tout travail. Et puisqu’il s’est déjà engagé dans la campagne de ‘Hanouccah ou dans toute autre campagne de propagation des Mitsvot (l’amour du prochain et l’unité, l’éducation, l’étude de la Torah, les Tefilines, la Mezouza, la Tsédaka, une maison remplie de livres juifs, les lumières du Chabbat, la Cacherout, la Pureté familiale et l’union de tous les Juifs dans l’écriture de rouleaux de la Torah), il proclame qu’il a atteint le niveau de Chabbat et n’a pas besoin de continuer à progresser dans son travail. Les jours de la semaine, affirme-t-il, il comprend qu’il doit prier et s’unir avec D.ieu pour conserver cette relation même quand il est engagé dans les activités du monde. Mais Chabbat, quand l’on reconnaît que D.ieu a créé le monde et qu’en tout état de cause l’on est uni à Lui, à quoi sert de prier ?

A un tel Juif, l’on répond que le principal service du Chabbat est la prière. Cela se déduit de ‘Hanouccah : même un service accompli dans des domaines saints (s’élever soi-même) doit se faire, le Chabbat, sous forme de travail (l’idée de ‘Hanouccah). Le repos du Chabbat n’est relatif qu’aux sujets mondains. Mais en ce qui concerne les sujets saints, il faut se travailler encore plus le Chabbat.

Chabbat donne également une dimension supplémentaire à ‘Hanouccah. Il enseigne qu’un Juif peut apporter la sainteté du Chabbat dans le travail qui consiste à élever les sujets mondains.

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