Samedi, 20 août 2016

  • Vaet’hanan

 

 

Vivre avec la Paracha

 Vaét’hanane

Résumé

Moché relate au peuple la façon dont D.ieu a refusé son entrée en Israël et lui a montré la Terre Promise du haut de la montagne.

Poursuivant sa répétition de la Torah, Moché décrit l’Exode, le Don de la Torah, soulignant le caractère unique de ces événements. «Ce que l’on vous a montré a pour but que vous sachiez que l’Eternel est D.ieu et que rien n’existe en dehors de Lui».

Moché prédit que dans les générations futures, les Juifs se détourneront, s’adonneront à l’idolâtrie, seront exilés de leur terre et disséminés parmi les nations. Mais ils y rechercheront D.ieu et reviendront à Ses commandements.

La  Paracha comporte également une répétition des Dix Commandements et des versets du Chema qui affirment les fondements de la foi juive : l’unité de D.ieu, les Mitsvot d’aimer D.ieu, d’étudier Sa Torah, d’attacher «ces mots» comme Téfilines sur notre bras et notre tête et de les inscrire dans les Mezouzot fixées aux linteaux des portes de nos foyers.

 

La Paracha, nous venons de le voir, regorge d’événements importants. Cependant, il est un petit passage sur lequel l’on ne s’attarde pas toujours : Moché désigna trois villes, en Transjordanie, pour servir de refuge à ceux qui auraient commis un meurtre, involontairement.

Une question se soulève : cet acte n’avait aucun but immédiat. La désignation de ces villes ne pouvait être effective avant que d’autres villes n’aient été fondées sur la Terre d’Israël, entre le Jourdain et la Méditerranée. Et cela n’aurait pas lieu avant plusieurs années. Pourquoi donc Moché y consacre-t-il du temps juste avant de mourir ?

Nos Sages nous apportent la réponse : quand une Mitsva se présente à vous, ne repoussez pas son accomplissement. En réalité, Moché connaissait toutes les lois et toute la signification qui se cache derrière le fait de désigner une ville de refuge. Mais tout cela restait à un niveau intellectuel, abstrait. Or là, il avait la possibilité de prendre une part réelle à l’accomplissement véritable de la Mitsva. Rien n’est plus élevé que cela.

Le terme hébreu pour Mitsva (commandement) est relié au mot Tsavta qui signifie «attachement» ou «lien». Chaque Mitsva représente un lien avec D.ieu, un pas au-dessus des limites de l’humanité et une opportunité de s’attacher à D.ieu dans Ses termes. Une personne peut tenter de se lier à D.ieu intellectuellement ou émotionnellement mais alors, elle ne peut dépasser le cadre de  ses pensées et ses sentiments, de son esprit et de son cœur. Et il est sûr que D.ieu transcende ces limites.

En fait, puisque D.ieu est infini et que l’homme est, quant à lui, fini, on peut penser qu’il n’existe aucun moyen d’établir une relation avec Lui, parce que la finitude et l’infinité sont des trajectoires qui ne se rencontreront jamais.

De la perspective humaine, tout cela est vrai. Mais les limites que l’on vient de mentionner ne confinent pas D.ieu. Car Son infinité dépasse également la finitude. Il peut pénétrer dans son domaine et donner à l’homme les moyens de se lier à Lui.

C’est ce que sont les Mitsvot. D.ieu prescrit un acte concret que l’homme doit accomplir. En fait, chacun de ces actes a de multiples significations, ce qui nous permet de nous raffiner, nous-mêmes et le monde en général. Mais au-delà de toute signification, l’avantage de la Mitsva est de nous permettre d’établir une relation avec D.ieu, dans toute Son infinité.

C’est pour cette raison que Moché avait hâte d’accomplir la Mitsva de désigner les villes de refuge, avant de mourir. Il n’était pas satisfait de sa connaissance intellectuelle du sens et de la signification de toutes les Mitsvot. Il voulait atteindre ce lien infini qui ne peut s’obtenir que par l’accomplissement effectif des Mitsvot. C’est pourquoi, à un niveau personnel, il pria avec tant d’ardeur pour avoir la permission d’entrer en Erets Israël, ce que relate le début de la Paracha. Il voulait avoir l’occasion d’accomplir les Mitsvot dont l’observance est liée à la Terre Sainte. Mais quand D.ieu n’acquiesça pas, il saisit l’opportunité d’accomplir toutes les Mitsvot à sa portée. C’est ainsi, que bien que son acte n’eût pas d’application immédiate, il indiqua ces trois villes de refuge.

Perspectives

Vaét’hanane signifie «et il pria» et se réfère à la prière de Moché pour avoir le droit de pénétrer en Terre d’Israël. Mais pourquoi y tenait-il tant ?

Nos Sages affirment qu’il désirait accomplir les Mitsvot dont on ne peut se rendre quitte qu’en Israël, pour les raisons que nous avons évoquées plus haut.

Mais il existe une réponse plus profonde et nécessaire, dans la mesure où nous savons bien que Moché ne se préoccupait pas de sa propre réalisation spirituelle. Il savait que s’il entrait en Israël avec le peuple, il pourrait faire venir Machia’h. Il n’y aurait aucun risque d’exil et c’est pour cela qu’il priait.

Pourquoi D.ieu  n’accepta pas sa requête ? Parce que D.ieu désire que la Rédemption ne soit pas le résultat du service Divin d’un ou de plusieurs hommes Justes mais du peuple entier, en tant qu’entité, que chaque homme, femme ou enfant accomplisse son rôle pour permettre l’arrivée de Machi’ah.

Machia’h introduira une ère où «le monde sera rempli de la connaissance de D.ieu comme les eaux couvrent le lit de l’océan». Pour précipiter et préparer cette période, le monde en général doit être rempli de Divinité. Vivre comme D.ieu le demande ne doit pas être l’apanage de quelques hommes particulièrement justes mais de tout le peuple.

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