Mes parents étaient des réfugiés de Pologne. Ils se marièrent dans un camp de « Personnes Déplacées », à Foehrenwald en Allemagne, à côté de Munich. Malheureusement, mon père ne vécut pas longtemps : il mourut alors que ma mère était enceinte de son premier enfant, moi. Donc je naquis dans un camp de DP, alors que ma mère était veuve. Elle ne se remaria jamais.

Par la suite, nous sommes arrivés à New York où nous avons habité avec ma grand-mère et l’une de mes tantes.

Quand j’eus huit ans, ma mère rechercha une école juive pour moi mais ne pouvait se permettre de payer que dix dollars par mois alors qu’à l’époque, l’écolage moyen s’élevait à vingt-cinq dollars. Elle essaya toutes les écoles possibles mais ne trouva aucun arrangement. Jusqu’à ce qu’elle contacte une école Loubavitch. Là, quand on entendit sa triste histoire, on lui proposa de me prendre gratuitement. Mais elle ne voulut pas accepter cela et l’école proposa un compromis : cinq dollars par mois.

Et c’est ainsi que je suis devenu Loubavitch. Je me suis beaucoup épanoui là-bas, les professeurs étaient très gentils avec moi : c’était des ‘Hassidim de l’ancienne génération et leur façon d’enseigner faisait honneur au Rabbi.

A l’âge de 14 ans, je souffrais d’une maladie chronique, un ulcère qui me causait des douleurs intestinales très fortes ; le directeur de l’école me conseilla d’en parler au Rabbi. Je fus très intimidé en entrant dans le bureau du Rabbi mais son sourire brisait toutes les barrières et son visage reflétait son amour pour tous les Juifs. Quand je lui exposai mon problème, il répondit : « Demandez à un médecin si ce ne serait pas une bonne idée que vous mangiez du riz. Dites-lui qu’un ami vous a conseillé de manger du riz ».

Il parlait de lui-même comme de mon « ami » ! J’étais sur un nuage ! Un garçon de 14 ans, qui n’avait pas de père mais qui avait soudain un « ami », rien moins que le Rabbi de Loubavitch ! C’était incroyable !

Quand j’en parlai à ma mère, elle se mit immédiatement à me mettre au régime riz. Elle croyait dans la sagesse du Rabbi et s’il avait dit que le riz était bon dans ma situation, elle allait m’en cuisiner autant qu’il le fallait. Donc je me mis au riz et, durant au moins sept ans, je n’expérimentais plus de crise : auparavant, j’avais consulté de nombreux médecins, leurs médicaments m’avaient parfois un peu aidé mais ils m’avaient averti qu’il n’existait aucun remède à ma maladie. Et le Rabbi m’avait aidé avec juste une simple suggestion alimentaire.

Ce ne fut pas la seule fois qu’il m’aida. En 1990, après que j’ai réussi dans la restauration cachère, je pris mes premières vacances après douze ans de travail acharné. C’est là qu’on découvrit que j’avais de sérieux problèmes cardiaques au point que je dus être opéré d’urgence un jour de Chabbat. Ma femme décida de demander une bénédiction pour moi au Rabbi le dimanche matin, alors qu’il distribuait des billets d’un dollar à remettre à la Tsedaka (charité). Le Rabbi lui souhaita que je guérisse rapidement mais ajouta qu’il fallait immédiatement faire vérifier mes Téfilines. Bien sûr, elle les apporta de suite à un Sofer (scribe spécialisé). Entretemps, des caillots se formaient et les médecins ne parvenaient pas à enrayer leur progression.

Ce lundi soir – à minuit ! – ma femme reçut un appel de Rav Leibel Groner, un des secrétaires du Rabbi : « Le Rabbi veut savoir ce qui était problématique avec les Téfilines de votre mari ! ».

Malheureusement, ma femme n’avait pas encore de réponse car le Sofer ne l’avait pas encore contactée. Rav Groner en était très contrarié. Il ajouta : « Le Rabbi attend la réponse ! ».

Le lendemain, le Sofer expliqua qu’il avait trouvé un problème avec la lettre Lamed dans le mot Levave’ha (ton cœur) ! Il l’avait immédiatement rectifié et maintenant les Téfilines étaient 100 % cachères.

Juste quand on m’apprit la nouvelle, on vint me faire d’autres prises de sang mais le résultat était plus que surprenant : tout était redevenu normal ! Lentement, je me remis complètement.

Vous imaginez la situation ? Ce dimanche, quand ma femme avait supplié le Rabbi pour moi, il avait reçu des centaines sinon des milliers de personnes (1500 ? 2000 ?) qui étaient passées devant lui, chacune avec son ou ses problèmes ; et pourtant le Rabbi s’était souvenu de mon cas spécifique, de mon nom… Et il s’inquiétait tant qu’il avait demandé à son secrétaire de retrouver notre numéro de téléphone (qui ne figurait sur aucune liste à l’époque) pour appeler – à minuit en plus !

Comment le Rabbi s’occupe de chacun et avec une bonté inimaginable, comment il se préoccupe de chacun… J’en suis témoin parce que cela m’est arrivé à moi !

Naftali Feldman - JEM

Traduit par Feiga Lubecki

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