Une grande partie de la Paracha Metsora se concentre sur la maladie de Tsaraat. En général, ce terme est rendu par «lèpre» mais il s’agit là d’une traduction erronée. Puisque, comme le relate la Torah cette semaine, tsaraat n’affecte pas uniquement la peau d’une personne mais peut également toucher ses habits et les murs de sa maison, ce n’est pas la lèpre ni aucune autre maladie connue. Comme l’écrit Maïmonide, «ce n’est pas un événement fortuit ; c’est un signe et un miracle fréquents chez le Peuple juif pour mettre en garde contre le Lachone Hara-paroles indésirables.» En effet, l’aptitude à la parole est un potentiel exclusivement humain, reflétant nos tendances les plus profondes. Quand nous proférons des paroles de commérage ou de calomnie, nous ne faisons pas que blesser la personne dont nous parlons mais nous nous faisons également du mal à nous-mêmes et, dans un sens plus large, nous discréditons l’essence spirituelle du Peuple juif dans son ensemble.

La parole ne tire pas son origine du vide. Elle révèle au contraire ce qui est caché dans le cœur de l’homme. Quand un individu parle de façon inadéquate, cela révèle des traits de caractère inappropriés. Les afflictions de Tsaraat ont pour but d’attirer son attention sur ces défauts de son caractère et de le pousser à les corriger.

Pour aider la personne dans ce travail, la Torah ordonne que lorsqu’un homme trouvait une tache de tsaraat, il devait se présenter devant un Cohen pour qu’il l’examine et finalement le déclare pur.

Les Cohanim se caractérisent par un désir d’unité et d’amour pour leur prochain. C’est pour cette raison qu’ils ont été choisis pour bénir le peuple. En fait, la bénédiction qu’ils énoncent avant de prononcer la Birkat Cohanim, «Bénédiction des Prêtres», met l’accent sur cette qualité puisqu’elle affirme qu’ils ont été «enjoints de bénir Son peuple Israël, avec amour».

Quand une personne atteinte d’une tache de tsaraat se présentait devant le Cohen, une démarche à deux niveaux avait lieu. D’une part, le Cohen observait le processus interne de purification. Et à un niveau plus profond, il le suscitait. Chaque fois qu’il regardait la tache, il insufflait une énergie spirituelle, de l’amour et de l’attention, à la personne touchée. Et cette énergie lui permettait de guérir ses défauts de caractère et d’être finalement guérie de son affliction.

Perspectives

Nos Sages affirment que Machia’h lui-même sera marqué de blessures comparables au Tsaraat et pour illustrer ces propos, ils racontent l’histoire suivante :

Rabbi Yehochoua ben Lévi rencontra le prophète Elie… et lui demanda :

-          Quand Machia’h viendra-t-il ?

Le prophète répondit :

-          Va lui demander…

-          Et comment le reconnaîtrai-je ?

-          Il est assis parmi les pauvres marqués par des blessures. Les autres découvrent toutes leurs blessures d’un coup et les recouvrent à nouveau. Mais lui, il découvre une blessure à la fois et immédiatement la recouvre. Car il dit : «Peut-être vais-je être appelé (pour apparaître en tant que Machia’h) et je ne devrai pas être retardé !».

Ainsi (Rabbi Yehochoua ben Lévi) se rendit auprès de lui et dit :

-          Paix sur toi, mon Seigneur et mon Maître !

Il lui répondit :

-          Paix sur toi, fils de Lévi ! 

Puis il lui demanda :

-          Maître, quand viendras-tu ?

Il répondit :

-          Aujourd’hui !

Rabbi Yehochoua revint chez Elie… et lui dit :

-          Il m’a trompé ! Il m’a dit qu’il viendrait aujourd’hui et il n’est pas venu !

Elie dit :

-          Ce qu’avait en tête Machia’h est ce (verset) : «Aujourd’hui… Si seulement vous écoutiez Sa voix !»

Que faut-il pour faire venir Machia’h ? Un changement de direction chez l’homme. Tout ce que les hommes ont à faire est de se tourner vers D.ieu et d’écouter Sa voix. Par le bienfait de cette initiative elle-même, la face de D.ieu ne sera plus cachée.

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