Le verset Le'h Le'ha 12, 1 dit que : «l'Eternel déclara à Avram : Va-t'en pour toi de ton pays, de ta patrie et de la maison de ton père, vers la terre que Je te montrerai». Puis, le verset Le'h Le'ha 12, 10 indique que : «il y eut une famine dans le pays et Avram descendit en Egypte, afin d'y résider(1), car la famine était lourde, dans le pays».

Cette Paracha décrit l'élévation que connut notre père Avraham. Tout d'abord, il quitta le pays de sa naissance, la maison de son père idolâtre, puis, au final, il parvint en Terre sainte, dans l'endroit du Temple.

Et, cette constatation conduit à se poser la question suivante : pourquoi cette Paracha s'appelle-t-elle Le'h Le'ha, «va-t'en pour toi»(2) ? Comment la descente dans un pays aussi vil et corrompu que l'Egypte peut-elle être considérée comme un avancement, d'une étape vers l'autre ? La descente d'Avram dans l'Egypte obscure et impure ne symbolise-t-elle pas très exactement le contraire de l'idée suggérée par Le'h Le'ha(3) ?

Pour bien comprendre tout cela, il convient de mettre en évidence un aspect plus profond du voyage de notre père Avraham, sa dimension spirituelle(4). Celui-ci descendit, sur l'ordre de D.ieu, en Egypte, «abomination de la terre», afin de racheter et de libérer les parcelles de sainteté, les Lumières divines tombées et enfermées dans les domaines de l'impureté, de sorte qu'à nouveau, celles-ci deviennent brillantes(5).

C'est précisément pour cette raison que la descente est considérée comme partie intégrante de l'élévation(6), comme un passage inévitable pour aller de l'avant, Le'h Le'ha, «va-t'en pour toi», car c'est uniquement grâce à cette descente qu'il fut en mesure de provoquer le retour des parcelles de sainteté vers leur source et la grande élévation morale qui en résulte(7).

Il en est de même également pour l'existence de chacun(8). Même en un moment de crise spirituelle, de faute et de découragement moral, il n'y a pas lieu de se décourager. Car, la descente n'est qu'un prélude à l'élévation vers un stade plus haut, après le retour vers notre Père Qui se trouve dans les cieux et la Techouva complète).

La descente est donc bien, par elle-même, une forme d'avancement, un moyen de gravir les marches de la Torah et du service de D.ieu. Les grandes forces que l'âme possède apparaissent alors à l'évidence, afin que l'homme parvienne à la réparation et à la Techouva. Un Juif s'élève, de cette façon, vers des hauteurs qu'il ne mesure pas lui-même(9)

(Discours du Rabbi, Likouteï Si’hot, tome 5, page 57)

Notes :
(1) Et, d'y trouver sa subsistance.
(2) C'est-à-dire : «quitte ton pays, connais la chute», alors que les voyages d'Avram lui apportèrent, bien au contraire, l'élévation.
(3) Pourtant, on sait que le nom donné à une Paracha doit être le reflet exact de son contenu.
(4) S'ajoutant au sens simple, selon lequel ce voyage avait une vocation alimentaire, puisque la famine régnait dans son pays.
(5) C'est pour obtenir cette transformation que la divine Providence le conduisit à descendre en Egypte, «abomination de la terre».
(6) En effet, l'élévation n'est pas possible tant que la descente ne s'est pas produite. Il faut en conclure que la descente est la phase préalable à l'élévation.
(7) Le renforcement du domaine de la sainteté.
(8) Dans laquelle chaque descente doit aussi être une introduction à l'élévation.
(9) Qui est elle-même suggérée par la chute. (10) Car, leur immense élévation le dépasse.

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