Le verset Reéh 14, 6 dit que : «tout animal ayant le sabot fendu, la patte divisée en deux sabots et ruminant parmi les animaux, celui-là vous le mangerez».
L'homme est créé à l'image du Saint béni soit-Il, l'Homme céleste(1). Il est l'émissaire de D.ieu, béni soit-Il, chargé d'apporter l'élévation à tout ce qui l'entoure, d'affiner la matière du monde, pour la hisser vers le domaine de la sainteté. Pour y parvenir, il est nécessaire de manger, à la fois au sens physique et moral(2).
Manger permet d'élever un aliment matériel, de le confondre à sa chair et à son sang, d'en faire une partie de son propre corps. De la sorte, l'aliment devient humain, l'animal trouve sa place au sein de l'homme(3).
Par nature, un animal est attiré vers le bas, vers la matérialité et la grossièreté(4). Pour transformer l'animal grossier en homme raffine(5), il est nécessaire de parcourir un chemin long et difficile, jalonné d'embûches et d'imprévus.
C'est la raison pour laquelle la Torah définit deux indices de pureté(6). En effet, si un homme mange pour le Nom de D.ieu, s'il entre en contact avec la matière du monde uniquement pour Le servir, il «mange» alors de la manière qui convient et il s'engage sur le droit chemin. Ces indices sont des critères de clarification de sa propre situation(7).
Tout d'abord, il est nécessaire de vérifier que le talon est fendu sur toute sa longueur(8), du haut vers le bas(9). Quand un Juif sert D.ieu uniquement de la manière qui lui convient(10), c'est la preuve que l'animal n'est pas pur et qu'il n'y a pas lieu de le consommer(11).
A l'inverse, quand un Juif assume la mission divine de toutes les façons possibles, quand il parvient à s'élever au-dessus de ses habitudes et de sa nature, quand il est en mesure d'intervenir à la fois à droite et à gauche(12), c'est le signe qu'il est effectivement pur(13).
Mais, en outre, quand il s'agit du monde et de la matérialité, il est également nécessaire de : «ruminer», c'est-à-dire de vérifier et de transformer encore et encore, afin de s'assurer que tout est effectivement accompli pour le Nom de D.ieu(14).
(Discours du Rabbi, Torat Mena'hem, tome 12, page 173)
Notes :
(1) Les forces de son âme sont le pendant des Sefirot, les Attributs de D.ieu par l'intermédiaire desquels Il révèle Sa Lumière au monde.
(2) De nourrir son corps, par la matérialité de l'aliment et de nourrir son âme, en permettant l'élévation de la parcelle de sainteté qui anime cet aliment.
(3) Plus généralement, c'est le schéma de toute la création dans son ensemble, le minéral s'élève en le végétal, le végétal en l'animal, l'animal en l'humain et l'homme reçoit lui-même l'élévation en servant D.ieu.
(4) C'est pour cette raison qu'il marche à quatre pattes. Il ne voit jamais le ciel et sa seule perspective est la terre, ce qui est plus bas que lui.
(5) Lorsque cet homme consomme la chair de l'animal.
(6) Qui permettent de traverser ce chemin long et difficile en pouvant vérifier, à chaque instant, que l'on ne s'est pas écarté de la bonne direction.
(7) Qui lui permettent de déterminer où il se trouve.
(8) La «patte divisée en deux sabots», selon les termes du verset.
(9) Afin que la Lumière céleste puisse se révéler ici-bas
(10) En faisant une sélection, au sein de la Volonté de D.ieu, en fonction d'un critère qui lui est uniquement personnel.
(11) Car, le premier indice de pureté est absent.
(12) D'adopter des attitudes diamétralement opposées, en fonction de la Volonté de D.ieu.
(13) Que le premier indice est effectivement présent.
(14) C'est le second critère qui vient compléter le premier.
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- Publication : 25 juillet 2017