La Paracha Nitsavim – dont le sens est : «se tenir debout» – est toujours lue avant Roch Hachana. Moché s’y adresse au peuple se tenant tout entier debout, qu’il s’agisse des chefs, des érudits âgés ou des porteurs d’eau. Tous sont rassemblés pour écouter ce que Moché a à dire.
Vers la fin de son discours, Moché s’exprime ainsi : «Regardez, je mets devant vous, aujourd’hui, la vie et le bien et la mort et le mal… Vous choisirez la vie pour que vous et vos enfants vivent». Moché signifie par là que la voie de la Torah apporte la vie et le bien-être.
Cette idée comporte deux niveaux. Le premier implique que l’individu peut entrevoir une variété de manières de vivre. Lorsqu’il songe aux diverses possibilités et probabilités, il lui apparaît qu’une vie guidée par les enseignements de la Torah est susceptible de lui apporter un plus grand bonheur et un accomplissement personnel plus riche. Ainsi choisit-il la voie de la Torah, la voie de la vie. Il s’agit ici du premier choix. Il est guidé par la compréhension et le sentiment que le Judaïsme apportent, l’harmonie et des valeurs positives dans la vie.
Le second niveau s’exprime lorsque l’harmonie n’est pas évidente, lorsque l’on se trouve dans une situation de crise, d’antagonisme et de lutte et que l’observance d’une vie juive authentique ou simplement le fait d’être juif semblent ajouter encore des problèmes.
Dans cette situation de challenge, chaque Juif possède encore la force de choisir la voie de «la vie» et du «bien». Cependant, cela peut apparaître comme un choix qui défie le raisonnement et la compréhension conventionnels. La personne choisit ce qui lui apparaît comme la vraie vie et le bien mais certains risquent de ne pas comprendre cette attitude. Des gens, apparemment bien intentionnés et raisonnables, peuvent conseiller : «Pourquoi vous encombrer de tout cela ? Facilitez-vous la vie!»
Mais Moché nous enjoint de choisir la vie, un Judaïsme authentique. Ses recommandations s’appuient sur une perspective plus large de ce que nous sommes et de notre destination.
La ‘Hassidout explique que ce choix est l’expression de l’essence de l’âme, unie de façon absolue avec D.ieu. Elle doit choisir la voie de la Torah, quelles que soient les circonstances adverses du moment. Parce que du point de vue de notre essence profonde, aucune autre voie n’est possible. Et pourquoi pas ? Parce que notre essence se soucie de la réalité et non de ce qui apparaît bien, ponctuellement, mais qui ne l’est pas véritablement.
Les paroles de Moché, nous recommandant de «choisir la vie», incluent ces deux niveaux de choix. Et il s’agit là d’une introduction importante à Roch Hachana. En effet, lors de cette célébration, nous exprimons notre dévouement à D.ieu, notre Roi, et Lui, à Son tour, nous «choisit» à nouveau comme Son peuple.
Le choix du Peuple Juif par D.ieu n’est pas basé sur nos bonnes actions, le premier niveau de choix. Il s’agit plutôt du choix de l’essence du Juif, à l’intérieur de nous-mêmes, le point où nous sommes tous unis avec D.ieu, quelles que soient nos actions du moment : le second niveau.
Etant donné ce lien intérieur profond avec D.ieu, c’est à nous qu’il revient d’apporter de la consistance dans notre vie, de faire de notre comportement extérieur un reflet de l’amour qui se cache dans l’essence de notre cœur. C’est alors que les réalités intérieures et extérieures se soudent, pour l’individu et également pour l’univers en général, et que les deux niveaux de choix deviennent un. Choisir la voie de la vie juive signifie choisir la vie, le bien et le bonheur.

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