Dans la Paracha Vaét’hanane, Moché dit au peuple : « Sache aujourd’hui, et implante-le dans ton cœur, que D.ieu est le Seigneur dans les Cieux En haut et sur la terre en bas ; il n’existe rien d’autre. »

Nos Sages commentent :

« ‘Il n’y a rien d’autre’ : dans l’univers entier. »

Le verset implique qu’il existe un ordre dans la progression de la compréhension de l’Unité de D.ieu : il est plus facile pour l’être humain de comprendre l’Unité de D.ieu quand il se réfère aux « Cieux En Haut ». Par la suite, il arrive à réaliser que cette unité s’applique également sur « la terre en bas. » Et en dernier ressort, il saisit que l’unité de D.ieu s’étend à « l’univers entier. »

Qu’est-ce qui pourrait conduire l’homme à penser que, à D.ieu ne plaise, Son unité ne s’étend que dans les Cieux ? Pour quelle raison le verset doit-il mentionner spécifiquement qu’elle s’étend également sur la terre et dans tout l’univers ?

Rabbi Chnéor Zalman explique que, puisque la création a émergé d’un néant absolu, « Yéch Méayine », la force créatrice Divine doit constamment l’habiter pour que les créatures puissent continuer à exister. Si cet élan créateur venait à se retirer, ne serait-ce qu’un instant, la création retournerait à son état originel de néant absolu.

C’est dans ce contexte que Rabbi Chnéor Zalman cite le Baal ChemTov, à propos du verset : « Éternellement Ô D.ieu Ton œuvre se tient dans les Cieux », que la Parole Divine : « que soit le firmament » s’habille perpétuellement dans les Cieux pour les remplir de vie.

Il poursuit en affirmant que cela, bien sûr, s’applique au monde matériel et même aux choses qui ne sont pas spécifiquement mentionnées dans les Dix Paroles avec lesquelles D.ieu créa le monde.

L’implication novatrice du commentaire du Baal Chem Tov réside non seulement dans le fait que l’existence perpétuelle de toute la création est éternellement dépendante de la force créatrice de D.ieu mais également que cette force créatrice est présente à l’intérieur des entités créées elles-mêmes.

La logique suggérerait que cette présence intérieure ne s’applique qu’aux créatures célestes qui, étant des êtres spirituels, constituent des réceptacles appropriés pour la Divinité. Nous pourrions donc être amenés à penser qu’eux également doivent constamment dépendre de l’élan vital créateur et qu’il ne les habite pas.

C’est la raison pour laquelle le verset vient nous enseigner que cette Unité Divine s’applique également à « la terre en bas », à ces êtres mentionnés dans les Dix Paroles. Et cela est également vrai même pour les formes de vie inférieures, pour « tout l’univers », y compris pour les êtres qui sont tellement bas qu’ils ne sont pas mentionnés dans les Dix Paroles.

Cette progression, les Cieux, la terre, l’univers, existe également dans le service spirituel de l’homme.

Pour pouvoir s’assurer d’un service divin adéquat, l’on doit se préparer durant le sommeil de la nuit précédente. En effet, à ce moment, l’âme monte et reçoit sa nourriture spirituelle. A notre réveil, nous entamons un jour nouveau, revitalisés par une force céleste.

Par la prière, nous veillons à ce que notre âme, ainsi revigorée, soit ressentie dans notre corps et dans tout notre être. Car le corps du Juif, étant donné le rôle qu’il joue dans l’accomplissement de la Torah et des Mitsvot, est comparable aux espèces matérielles, nommées dans les Dix Paroles, les plus saintes.

Finalement, l’homme parvient au troisième niveau dans son service : celui qui consiste à imprégner « l’univers entier » de spiritualité, y compris ces choses trop basses pour avoir leur place dans les Dix Paroles. Cela révèle que l’unité de D.ieu est identique dans les Cieux, sur la terre et dans tout l’univers, qu’« il n’existe rien d’autre. »

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