Rambam 1 Chapitre

Notons que bon nombre de ces lois ne sont pas la halakha, c'est-à-dire la pratique observée dans les communautés juives. Elles ne sauraient donc en aucun cas être prises comme référence. Veuillez noter également que cette version est un premier essai qui fera l'objet de corrections ultérieures.

7 Tamouz 5785 / 07.03.2025

Lois relatives à la vente : Chapitre Dix-sept

1. Il y a quatre différentes lois [qui régissent les quatre différents types de ventes contractées avec] les vendeurs : s’il [le vendeur] vend du blé [prétendu être] de bonne qualité, et qu’il [le blé] se trouve être de mauvaise qualité, l’acheteur peut faire résilier la vente, non le vendeur. [S’il vend du blé dit] de mauvaise qualité [c'est-à-dire que l’acheteur trompe le vendeur et le convainc que son blé est de mauvaise qualité], le vendeur peut faire résilier [la vente] et non l’acheteur. [S’il vend du blé dit] de mauvaise qualité, et qu’il se trouve de mauvaise qualité, [ou s’il vend du blé dit] de bonne qualité et qu’il se trouve être de bonne qualité, bien qu’il [le blé de bonne qualité] ne soit pas de la meilleure qualité qui existe, et qu’il [le blé] de mauvaise qualité ne soit pas de la plus mauvaise qualité qui existe, et qu’il y a [de ce fait] une lésion correspondant d’un sixième, aucun d’eux ne peut faire résilier [la vente], mais il [l’acheteur] acquiert [la marchandise] et [la valeur de] la lésion est restituée.

2. Par contre, s’il [le vendeur] vend du blé rouge et qu’il se trouve être blanc [ou du blé] blanc et il se trouve être rouge, [ou s’il vend] du bois d’olivier et qu’il se trouve être [du bois] de sycomore, [ou s’il vend du bois] de sycomore et qu’il se trouve être [du bois] d’olivier, [ou s’il vend] du vin et qu’il se trouve être du vinaigre, [ou s’il vend] du vinaigre et qu’il se trouve être du vin, chacun d’eux [le vendeur et l’acheteur] peut faire résilier [la vente], car cela n’est pas l’espèce qu’il [le vendeur] a prétendu lui vendre. Et de même pour tout cas semblable.

3. Celui qui vend du vin à son collègue, et l’acheteur le verse dans des cruches, et il [le vin] devient immédiatement du vinaigre, il [le vendeur] n’en est pas tenu responsable, même s’il [l’acheteur] lui a dit [au vendeur] : « j’en ai besoin [du vin] pour la cuisine » [lit. pour un met, c'est-à-dire non pour le boire en une fois mais pour le garder et l’utiliser pour des mets, car le vendeur peut imputer cela aux cruches de l’acheteur]. Et s’il [le vendeur] savait que son vin tournait au vinaigre, cela est une vente faite sur des bases erronées. S’il lui a vendu du vin, et qu’il tourne au vinaigre alors qu’il est dans les cruches du vendeur, s’il [l’acheteur] lui a dit [au vendeur] : « j’en ai pour besoin pour la cuisine », et qu’il [le vin] a tourné au vinaigre, il [l’acheteur] le retourne [au vendeur] et lui dit : « voici ton vin et ta cruche, car je ne l’ai pas acheté pour le boire, mais pour cuire petit à petit ». Et s’il [l’acheteur] ne lui a pas dit : « [j’en ai besoin] pour la cuisine », il ne peut pas le lui retourner [au vendeur], car il [le vendeur] peut lui dire : « pourquoi ne l’as-tu pas bu [immédiatement] ? Tu n’aurais pas dû attendre jusqu’à ce qu’il tourne au vinaigre ! » .

4. Quand quelqu’un vend à son collègue une jarre de bière, la jarre appartenant au vendeur, et qu’elle [la bière] tourne au vinaigre dans les trois premiers jours, elle [la bière] est [considérée comme] dans le domaine du vendeur, et il [le vendeur] doit rendre l’argent. Après [trois jours], elle [la bière] est [considérée comme] dans le domaine de l’acheteur.

5. Quand quelqu’un vend une jarre de vin à son collègue afin qu’il [ce dernier] le vende [le vin] petit à petit, et la moitié ou le tiers [restant] tourne au vinaigre, elle [la jarre de vin] peut être retournée au vendeur [qui restitue l’argent]. Et s’il [l’acheteur] a changé le trou [de la jarre, c'est-à-dire qu’il a fait un autre trou pour faire sortir le vin, on impute la dégradation du vin à ce changement] ou si, le jour du marché arrivé, il [l’acheteur] attend et ne vend pas [le vin], il [le vin] est [considéré comme] dans le domaine de l’acheteur. Et de même, celui qui reçoit une jarre de vin de son collègue afin de l’emmener dans un lieu défini pour le vendre, et avant qu’il n’arrive à cet endroit, le prix du vin baisse, ou il [le vin] tourne au vinaigre, il [le vin] est [considéré comme] dans le domaine du vendeur, parce que la jarre et le vin lui appartiennent. Et de même pour tout cas semblable.

6. Celui qui dit à son collègue : « je te vends du vin parfumé » a l’obligation de lui fournir [un vin parfumé qui garde son parfum] jusqu’à Chavouot. S’il lui dit : « je te vends du vieux vin », il lui donne [du vin] de l’année passée. [S’il lui dit :] « [je te vends du vin] très vieux », [il lui vend du vin vieux] de trois ans, et il faut qu’il [ce vin très vieux] tienne et ne devienne pas du vinaigre jusqu’à Souccot. Et dans un lieu où il y a un usage connu, on suit l’usage local.

7. Quand quelqu’un dit à son collègue : « je te vends cette cave de vin pour la cuisine », ou lui vend une cave de vin sans précision, [on considère que] l’acheteur accepte que dix cruches sur cent soient du vin qui n’est pas de bonne qualité et a déjà commencé à tourner, mais il n’accepte pas plus que cela.

8. S’il lui dit : « je te vends une cave de vin pour la cuisine » ou lui dit : « je te vends une jarre de vin », il doit lui ne lui donner que du bon vin apte à être utilisé dans un met. S’il lui dit : « [je te vends] cette cave de vin », il lui donne du vin vendu au magasin, de qualité moyenne, ni mauvais, ni bon. S’il lui dit : « je te vends cette cave » sans mentionner qu’il s’agit de vin, même s’il n’y a que du vinaigre, il [l’acheteur] doit accepter [et ne peut faire aucune réclamation]. Et de même pour tout cas semblable.

9. Celui qui dit à son collègue : « je te vends un pétrin en bois » ou « je te vends une poutre de pressoir », il ne doit pas lui donner un morceau de bois où peut être creusé un pétrin, ou une poutre susceptible de servir de poutre pour un pressoir, plutôt, [il doit lui donner] un pétrin dans sa forme ou une poutre de pressoir dans sa forme, [de sorte que] quiconque voit [la poutre ou le pétrin en question] peut dire : « cela est un pétrin » ou « cela est la poutre d’un pressoir ». Et de même pour tout cas semblable.