Qui allume les bougies de Chabbat ?
Les bougies de Chabbat apportent la paix dans la maison. Il est donc naturel que ce soit la femme, “ le pilier de la maison ”, qui les allume chaque vendredi, 18 minutes avant le coucher du soleil. Depuis 1974, le Rabbi de Loubavitch a demandé que les jeunes filles et même les petites filles allument leur propre bougie de Chabbat, avant leur mère (afin que celle-ci puisse les guider et les aider) avec la bénédiction :
“ Barou’h Ata Ado-nay Elo-hénou Mélè’h Haolam Achère Kidéchanou Bémitsvotav Vetsivanou Lehadlik Ner Chel Chabbat Kodech ”.
Béni sois-Tu, Eternel notre D.ieu, qui nous as sanctifiés par Ses commandements et nous as ordonné d’allumer les bougies du saint Chabbat.
Quelques lois et coutumes
- Il est très important d’allumer les bougies avant l’heure indiquée dans le calendrier.
- On a l’usage de glisser des pièces dans la boîte de Tsedaka avant d’allumer les bougies.
- La petite fille allume sa bougie avant sa maman afin que celle-ci puisse surveiller qu’elle ne se brûle pas avec les allumettes.
- Les bougies doivent durer au moins une heure et demi (une demi-heure dans la nuit).
- Une femme mariée (ou qui a été mariée) allume deux bougies.
- Certaines femmes ont la coutume d’allumer des bougies supplémentaires selon le nombre de leurs enfants.
- Après avoir allumé (sa ou) ses bougies, elle tourne les mains trois fois autour des bougies puis couvre son visage de ses mains et prononce la bénédiction
- Il est recommandé de profiter de cet instant si spécial pour prier pour tous ses besoins – matériels et spirituels – ainsi que ceux de tout le peuple juif et surtout pour la venue rapide de Machia’h.
Combien de bougies allume-t-on en l'honneur du Chabbat ?
Même si, selon la loi stricte, on est quitte de la Mitsva en n'allumant qu'une seule bougie, la coutume est que, dès son mariage, une femme allume au moins deux bougies car il est écrit à propos du Chabbat : " Souviens-toi " (Exode 20. 8) et 2) " Garde le jour du Chabbat " (Deutéronome 5. 12).
L'expression " Souviens-toi " inclue toutes les Mitsvot positives du Chabbat comme le Kiddouch, les repas et le repos de tout travail tandis que l'expression " Garde le Chabbat " inclue toutes les interdictions du Chabbat (ne pas écrire, fumer, travailler, conduire, cuire, trier etc…).
Nos Sages font remarquer que tout ce qui concerne Chabbat est " double " car dans le désert, les enfants d'Israël recevaient une double portion de manne le vendredi pour n'avoir pas besoin de sortir récolter la manne le samedi. C'est pourquoi on pose deux 'Hallots (pains) sur la table de Chabbat. Le sacrifice offert le Chabbat consistait en deux génisses. Et le cantique du Chabbat est introduit par les deux mots : " Mizmor Chir (Leyom Hachabbat) ".
Les deux bougies représentent aussi la femme et son mari : l'homme possède 248 organes et la femme 252, soit en tout : 500 qui représente la valeur numérique du mot " Ner " (bougie). C'est pourquoi, après la naissance d'un enfant, les femmes ont l'habitude dans de nombreuses communautés d'allumer une bougie supplémentaire ; surtout parce qu'il est dit par ailleurs que la femme qui est attentive à la Mitsva des bougies de Chabbat mérite d'avoir des fils et des gendres qui seront des érudits dans la Torah. La mère continue d'allumer des bougies pour ses enfants même après leur mariage.
Une petite fille dès l'âge de trois ans et une jeune fille n'allument qu'une seule bougie. Par le mérite de l'allumage de la bougie de Chabbat, une petite fille et une jeune fille éclairent leur " Mazal " et se marieront comme les dignes filles de nos Matriarches Sara, Rivka, Ra'hel et Léa.
Une campagne mondiale
Cette campagne mondiale reçut le nom de “ Mivtsa Néchek ” (“ Nérot Chabbat Kodech ”) car elle constitue l’arme (“ Néchek ”) spirituelle des femmes et filles juives. (Après son mariage, la jeune femme allumera deux bougies).
Voici ce que dit le Rabbi le 10 Chevat 1984 au sujet de l’allumage par la fillette et la jeune fille : “ Même si son père est un Juste parfait et sa mère une Juste parfaite, si la petite fille se demande : “ Que puis-je ajouter aux bonnes actions de mes parents ? ”, on lui expliquera que chaque bonne action que la petite fille effectuera dans le domaine de la Torah et des bonnes actions rajoute de la lumière dans le monde entier et peut (selon la loi tranchée par Maïmonide) : “ Faire pencher la balance pour le monde entier du côté du mérite et amener la délivrance ! ”
Source sur l’importance de la Mitsva
Rabbi Chnéour Zalman (Choul’hane Arou’h Harav – Ora’h Haïm 263 – 1) écrit : “ Plus il y aura, Chabbat, de lumière dans la maison, plus la paix et la joie régneront dans tous les coins ” et donc dans le monde entier.
Le regretté Rav Moché Feinstein (Igrot Moché – 1976) écrivait : “ Cette loi (selon laquelle chaque fillette doit allumer sa bougie de Chabbat) était déjà largement répandue dans de nombreuses communautés. Si le Rabbi de Loubavitch insiste pour la répandre dans tout le peuple juif, c’est certainement un moyen de ramener davantage de personnes à la pratique du Chabbat et de tous les commandements de la Torah… ”
Rav Yéhouda Segal (de Tel-Aviv) ajoute : “ Grâce à cela, on ajoute lumière et plaisir dans le Chabbat et la petite fille s’habitue à ce qui sera sa mission quand, le moment venu, elle se mariera et conduira sa propre maison. Elle sera bénie par des bénédictions spéciales et elle contribuera à l’honneur du Chabbat… Que chaque petite fille ressente qu’elle doit se préparer pour le Chabbat durant la journée de vendredi et que, par l’allumage de sa bougie, elle accepte la sainteté de ce jour selon toutes ses lois ”.
Le regretté Rabbi Israël Abouhassira (affectueusement appelé “ Baba Salé ”) s’attacha également avec enthousiasme à propager cette “ ancienne ” tradition remise à l’ordre du jour : “ Je supplie chacun d’éduquer ses filles, dès leur plus jeune âge, à allumer leur bougie chaque veille de Chabbat. Cette Mitsva “ protégera le peuple saint et la terre sainte ”.
Le Rabbi de Pittsburgh, dès qu’il entendit parler de cette proposition du Rabbi, s’exclama : “ Il est écrit que la bougie (éclaire) mon pied ” : grâce aux bougies de Chabbat des petites filles, nous mériterons d’éclairer le chemin pour les pieds du Machia’h ! ”
F. L. (d’après Rav Morde’haï Menaché Laufer et le Kitsour Choul’hane Arou’h)