Samedi, 14 octobre 2023

  • Beréchit
Editorial

 En avant !

Tous les débuts sont fondateurs. Cette idée est, sans doute, encore plus vraie quand il s’agit du début de ce qui forme le tissu même de la vie : une nouvelle année, comme un nouveau temps. De fait, nous avons vécu ces dernières semaines dans un état voisin de l’apesanteur. Passant de Roch Hachana en Yom Kippour puis de Yom Kippour en Souccot, en Chemini Atsérèt et en Sim’hat Torah, nous avons, pour ainsi dire, vu la vie comme une recherche spirituelle constante. Nous avons amassé les expériences du lien avec D.ieu sous des formes toujours diverses : de la plus solennelle austérité à l’allégresse la plus enthousiaste. Dans un tel contexte, il n’est guère étonnant que le monde, son vain tumulte et sa course sans but n’aient occupé qu’une place secondaire, dans l’esprit et dans l’âme de chacun.

Mais l’heure du retour a sonné. Les fêtes s’éloignent de jour en jour sur les pages de nos éphémérides et le monde réclame l’attention qui lui est due, avec toute l’insistance de la matérialité triomphante. Pourtant tout n’est pas encore dit. Il nous reste une œuvre importante à mener à bien. Tout frais sortis des grands rendez-vous du mois de Tichri, tout frais revenus du grand voyage spirituel qu’il a permis et de ses aventures, il nous faut à présent examiner les acquis du mois. Comme le commerçant du temps jadis qui se rendait à la foire pour y faire provision de tout ce qui lui serait nécessaire pendant le reste de l’année et qui, après s’être procuré tout ce qu’il pouvait, s’en retournait chez lui pour défaire ses paquets et prendre la mesure de ses réserves nouvelles, ainsi nous nous tenons aujourd’hui. Les fêtes nous ont permis d’accumuler les forces les plus grandes et d’en saisir les expressions multiples. Qui n’a pas ressenti l’effacement de son pauvre ego à Roch Hachana ou la crainte de D.ieu à Yom Kippour ? Qui n’a pas éprouvé la confiance en D.ieu à Souccot ou la joie qui brise les barrières à Sim’hat Torah ?

Le temps est venu de prendre pleine conscience que nous détenons tout cela en nous. Si le monde est bien présent, il doit, grâce à ces capacités renouvelées, devenir le lieu quotidien du service divin et non celui de l’oubli. Lorsque nous en sentirons le besoin, sachons que ces forces seront encore en nous et qu’il suffira d’y faire appel pour continuer d’agir, de construire et donner ainsi un sens à l’existence. Tout début est fondateur a-t-on dit… Décidément, l’année commence, tout reste à faire.

Etincelles de Machiah

 La matérialité de l’homme

A l’époque du Beth Hamikdach, les Juifs, par nature, éprouvaient le désir profond et sincère de servir D.ieu. Pour eux, les affaires de ce monde n’étaient que nécessité, ils ne les recherchaient que de manière superficielle, sans ardeur particulière.

En temps d’exil, c’est l’inverse qui est vrai. L’homme, par nature, ressent une attirance pour l’aspect matériel du monde tandis que le service divin et l’amour de D.ieu n’aboutissent qu’au terme d’un effort intense.

C’est la situation antérieure que le Machia’h rétablira.

(d’après Likoutei Torah, Ki Tétsé, p.40a)

Vivre avec la Paracha

 Béréchit

Le nom de la Paracha Béréchit signifie « au commencement » et se trouve dans le premier verset de la Genèse.

D.ieu créa le monde en six jours. Le premier jour, Il créa l’obscurité et la lumière. Le deuxième jour, Il forma les cieux, séparant les « eaux d’en-haut » des « eaux d’en bas ». Le troisième jour, Il plaça des frontières entre la terre et la mer et fit surgir les arbres et la végétation sur la terre. Le quatrième jour, Il fixa la position du soleil, de la lune et des étoiles comme gardiens du temps et luminaires pour la terre. Les poissons, les oiseaux et les reptiles sont créés le cinquième jour ; les animaux terrestres et enfin l’homme, le sixième jour. D.ieu interrompt Son œuvre le septième jour et Il le sanctifie comme jour de repos.

D.ieu forme le corps humain à partir de la poussière de la terre et souffle dans ses narines une « âme vivante ». A l’origine, l’homme est seul mais décidant que « il n’est pas bon pour l’homme d’être seul », D.ieu prend un « côté » de l’homme et le forme en une femme. Puis Il les marie l’un à l’autre.

Adam et ‘Hava sont placés dans le Jardin d’Éden et reçoivent le commandement de ne pas consommer du « fruit de la connaissance du bien et du mal ». Le serpent persuade ‘Hava de violer ce commandement et elle partage le fruit interdit avec son mari. A cause de ce péché, il est décrété que l’homme connaîtra la mort, retournant à la terre avec laquelle il a été formé et qu’il ne gagnera sa subsistance qu’en exerçant un dur labeur. L’homme est renvoyé du Jardin d’Éden.

‘Hava donne naissance à deux fils : Caïn et Abel. Caïn se querelle avec Abel et le tue. Il devient alors un errant déraciné. Un troisième fils, Chèt, naît chez Adam. Le descendant de la huitième génération de Chèt, Noa’h, est le seul homme juste dans un monde corrompu.

La lumière ou l’obscurité, que préférer ?

Quand la Torah évoque la création de la lumière, dans la Paracha de cette semaine, Béréchit, qui entame la Torah, elle statue :

« D.ieu appela la lumière ‘jour’ et l’obscurité, Il l’appela ‘nuit’, et D.ieu vit que la lumière était bonne. »

Le Midrach rapporte une interprétation de ce verset plutôt énigmatique.

« Et D.ieu appela la lumière ‘jour’ », cela se réfère aux actes des justes.

« Et l’obscurité Il l’appela ‘nuit’ », cela se réfère aux actes des impies.

Lesquels D.ieu préfère-t-Il ?

C’est la raison pour laquelle la Torah ajoute « et D.ieu vit que la lumière était bonne ».

Apparemment, il semblerait (du fait même de la question) que le Midrach ait entretenu la possibilité que D.ieu ait pu préférer l’obscurité, les actes des impies, aux actes des justes. Et bien que le Midrach conclut que D.ieu préfère bien la lumière à l’obscurité, il semble impensable qu’il ait pu en être autrement.

Peut-on même envisager qu’il y ait un concours entre la lumière et l’obscurité, entre le bien et le mal ?

Les actes des impies

De nombreux commentaires s’intéressent à ce curieux Midrach mais nous allons nous pencher sur celui que propose le célèbre Maître ‘hassidique : Rabbi Lévi Its’hak de Berditchev, connu pour son amour illimité, sa passion pour la triade : D.ieu, la Torah et Israël.

Dans son œuvre Kedouchat Lévi, il explique qu’il est évident que le Midrach ne suggère pas que D.ieu puisse préférer le mal. Mais l’accent doit plutôt porter sur le mot « actes » des impies.

Il explique que les actes des impies sont une référence aux tactiques employées par les mécréants qui peuvent être utilisées par les justes pour lutter contre le mal lui-même. Pour donner un exemple : les mauvaises personnes sont consumées par la haine de l’autre et explosent souvent dans des colères violentes contre ceux qui entravent leur chemin.

Les justes peuvent également tenter de combattre le mal et forcer ceux qui le commettent à changer leur attitude, en utilisant de dures paroles de condamnation de leur comportement. Les justes peuvent montrer aux impies à quel point ils désavouent leurs manières malveillantes et exprimer de la colère contre eux.

L’autre approche pour tenter d’influencer autrui emploie la stratégie radicalement contraire. Les justes peuvent inonder d’amour ceux qui manifestent de la haine et se rapprocher de ceux qui sont loin de D.ieu. Cette approche est celle de la lumière, en contradiction absolue avec la première, quand bien même elle fonctionnerait, celle de l’approche de l’obscurité.

Et ici le Midrach pose une question rhétorique : laquelle de ces deux approches est-elle préférable ?

Il tire sa réponse du texte biblique : « D.ieu vit que la lumière était bonne. ». La conclusion indique donc que l’approche de la lumière est préférable. Quand bien même nous pourrions briser le mal en utilisant la tactique du mal lui-même, celle de la haine et de la colère, il est préférable de tenter de transformer le mal en utilisant la lumière et l’amour.

Le cœur du Tanya

Rabbi Chnéor Zalman de Lyadi (le fondateur du mouvement ‘hassidique ‘Habad et un disciple proche de Rabbi Lévi Its’hak de Berditchev) jette un éclairage supplémentaire sur ce sujet, dans son œuvre célèbre, le Tanya. Sans se référer explicitement au Midrach, il écrit, dans le trente-deuxième chapitre du Tanya, que lorsqu’une personne utilise l’approche de l’amour dans la tentative de rapprocher un pécheur, même si elle échoue, elle a quand même accompli la Mitsva de l’amour du prochain.

La déduction évidente de ce qui précède est que si, par contre, l’on tente l’autre alternative, en accablant les fauteurs et en exprimant à leur égard de la haine et de la colère devant le mal qu’ils commettent, et que l’on échoue dans notre tentative de les corriger, nous n’avons rien accompli.

L’image de marque du mouvement ‘hassidique

Ce message porté par Rabbi Lévi Its’hak et par le Tanya constitue l’image de marque du mouvement ‘hassidique fondé par le Baal Chem Tov et éminemment représenté par Rabbi Lévi Its’hak lui-même. Dans tous ses agissements, même face aux Juifs les plus rebelles, il employait toujours une approche de lumière et d’amour. Il voyait toujours le bien chez tout le monde.

L’histoire classique que l’on rapporte pour décrire l’attitude de Rabbi Lévi Its’hak est celle où il voit un Juif fumer devant une synagogue, le jour de Yom Kippour.

Rabbi Lévi Its’hak s’approcha de lui, rempli d’amour, et suggèra que peut-être a-t-il oublié que c’est Yom Kippour.

Quand le Juif répond que non, il sait que c’est Yom Kippour, Rabbi Lévi Its’hak insiste :

« Peut-être ne sais-tu pas qu’il est interdit de fumer le jour le plus saint de l’année ? »

A nouveau, l’homme répond qu’il est tout à fait conscient de la gravité de l’interdiction.

« Alors peut-être que le médecin t’a-t-il prescrit de fumer parce que tu souffres d’une grave maladie ? »

L’homme rejette cette possibilité et déclare qu’il va parfaitement bien.

Devant l’arrogance de cet homme dans son rejet du Judaïsme, Rabbi Lévi Its’hak dirige ses yeux vers le Ciel et s’adresse à D.ieu :

« Regarde combien extraordinaires sont Tes enfants ! Même quand ils fautent, ils ne peuvent dire de mensonges… »

L’attitude de Rabbi Lévi Ist’hak peut paraître extrême et irréaliste. En fait, il personnifie le niveau ultime de l’amour pour son prochain. Notre rôle consiste à le prendre pour modèle et tenter d’incorporer dans notre propre vie, même dans une faible mesure, cette approche positive et pleine d’amour.

Une approche de lumière :

la préparation à la venue du Machia’h

Le verset cité par le Midrach et qui servit de tremplin au commentaire de Rabbi Lévi Its’hak, et peut-être la racine de son obsession pour la lumière et l’amour, est le verset qui évoque la création de la lumière qui eut lieu le premier jour de la Création, avant même que D.ieu ne crée le soleil. Nos Sages nous enseignent que cette lumière sera entièrement révélée à l’Ère Messianique. Cette lumière, contrairement à celle du soleil, nous permettra de voir au-delà de l’apparence et de découvrir le bien inhérent à autrui.

Puisque nous nous rapprochons de la venue du Machia’h, il est encore plus impératif que nous collions encore davantage à notre modèle. En fait, l’une des caractéristiques du Machia’h est qu’il recherche constamment le bien dans chacun.

Comment hâter sa venue ?

En révélant l’étincelle du Machia’h en chacun d’entre nous. Et pour ce faire, il faut aussi imiter cette approche positive pleine d’amour et de chaleur.

Le Coin de la Halacha

 Qu’est-ce que Roch ‘Hodech ?

Roch ‘Hodech est la tête, le début du mois hébraïque, calculé d’après le renouveau de la lune. Des calculs très précis, basés sur l’observation des phénomènes célestes mais aussi sur leurs incidences au niveau pratique, président à la fixation du calendrier juif (qui a été fixé définitivement par Hillel l’Ancien, au 4ème siècle de l’ère commune).

Roch ‘Hodech peut compter un ou deux jours : dans ce dernier cas, le premier jour de Roch ‘Hodech est, de fait, le dernier et trentième jour du mois précédent.

Cette année 5784, Roch ‘Hodech Mar’hechvan commence samedi soir 14 octobre 2023 et se termine lundi soir 16 octobre 2023.

Il est permis de travailler Roch ‘Hodech ; cependant, dans certaines communautés, les femmes s’abstiennent dans la mesure du possible de tous travaux de couture, repassage, lessive… et c’est une bonne coutume. En effet, les femmes n’ont pas participé au péché du Veau d’Or et ont refusé de donner leurs bijoux pour la confection de l’idole. D.ieu les récompense donc en leur donnant une sorte de demi-fête chaque Roch ‘Hodech. Cependant, si ces travaux constituent la source de leur Parnassa (le seul moyen de gagner leur vie), elles peuvent les effectuer Roch ‘Hodech.

On évite de se couper les cheveux et les ongles Roch ‘Hodech.

Il est interdit de jeûner ce jour et il est d’usage d’augmenter la quantité et la qualité des repas de Roch ‘Hodech.

(d’après Pinat Hahala’ha – Rav Yossef Ginsburgh)

Le Recit de la Semaine

 Une chaîne de Téfilines

Je voyage beaucoup pour mes affaires. Pour renforcer ma protection, ma femme ne me laisse jamais partir sans me confier un peu d’argent à remettre à la Tsedaka là où j’arrive – conformément au principe talmudique : ceux qui sont envoyés pour une bonne cause ne subissent aucun mal.

En février 2023, je devais prendre l’avion de Floride vers la Californie pour assister à une conférence, le dimanche du Super Bowl (le super match le plus regardé de l’année). Alors que je bouclai ma valise, ma femme remarqua qu’elle n’avait pas d’argent liquide à me remettre et décida sur le champ de me confier une autre mission. Curieux, je me demandai ce qui allait sortir de sa bouche et le défi qu’elle présenta m’étonna :

- Pendant ton voyage, trouve quelqu’un à qui mettre les Téfilines !

- Je vais dans un hôtel où seront réunis 3000 professionnels de la finance, protestai-je. Je ne suis ni rabbin ni Loubavitch ! Je ne me sens pas préparé pour une telle mission. D’ailleurs je crois n’avoir jamais aidé une personne à mettre les Téfilines dans ma vie !

- Essaie, insista mon épouse pour qui « non » n’est pas une réponse. Si tu t’engages vraiment, D.ieu te donnera l’occasion de t’acquitter de cette belle action.

Moins de vingt minutes plus tard, alors que je faisais la queue pour entrer dans l’avion, j’entendis quelqu’un derrière moi se parler tout seul. Je me tournai vers lui : apparemment il se rendait à la même conférence que moi ; je lui demandai si je pouvais l’aider. « J’admire votre sac de Téfilines ! En cuir, solide et porté en bandoulière ! Si je possédais un tel sac, j’emporterais mes Téfilines dans chaque voyage ! ». Personne ne m’avait encore adressé de tels compliments pour mon sac et encore moins en attendant un avion. Je réalisai alors que toute cette conversation était une perche tendue d’en Haut pour que je réalise la volonté de ma femme :

- Avez-vous mis les Téfilines aujourd’hui ?

- Non, je ne les mets pas tous les jours…

- Alors venez, mettez-les maintenant !

Nous sommes tous les deux sortis de la queue et j’ai aidé Eduardo à les mettre. A cet instant, je me suis senti comme un super héros, déjà au septième ciel pour ainsi dire. Je pris une photo de lui en train de réciter le Chema puis, souriant tous les deux, nous avons repris nos places dans la queue.

Au bout de cinq minutes, je remarquai qu’Eduardo était assis juste derrière moi. Première coïncidence. Une demi-heure plus tard, j’envoyai la photo d’Eduardo avec les Téfilines sur le groupe WhatsApp de ma famille : je voulais que ma femme se réjouisse que sa demande ait été accomplie et que cela inspire les autres membres de la famille. Effectivement, mon frère Ezra entama une conversation :

- De qui s’agit-il ?

- Un inconnu. Ma femme m’a demandé de mettre les Téfilines à quelqu’un, en guise de messager pour une bonne action et voilà !

- Alors tu deviens Loubavitch ?

- Prêter ses Téfilines, ce n’est pas réservé qu’aux Loubavitch ! Je suis heureux de constater que c’est à la portée de chacun. De toi aussi par exemple !

- Donc tu le fais pour la Mitsva et non pour Loubavitch !

- Absolument ; mets-les toi aussi si le soleil ne s’est pas encore couché là où tu te trouves. Et envoie une photo sur le groupe !

Effectivement, à ma grande surprise, Ezra envoya un selfie : lui et un de ses amis mettant les Téfilines durant le match du Super Bowl !

Puis ma femme intervint dans la conversation :

- Peut-être trouveras-tu encore quelqu’un à qui mettre les Téfilines dans l’avion ?

Je montrai toute cette conversation à Eduardo et il se prit au jeu : après tout, nous voyagions dans le sens est-ouest et le soleil brillait encore. Mais les hôtesses de l’air distribuaient les repas et ce n’était pas le moment de déambuler dans les couloirs. Eduardo eut alors une super idée : il se tourna vers son voisin derrière lui et… bingo ! Quelques minutes plus tard, nous avons envoyé sur le groupe famille une photo de Jay mettant les Téfilines (sans déranger les hôtesses !).

Grâce à ma formidable épouse (qui a dit que les femmes ne sont pas impliquées dans le commandement des Téfilines ?), ce sont finalement au moins quatre hommes qui ont mis les Téfilines ce jour du Super Bowl alors qu’ils n’en avaient pas spécialement l’intention. Même sans être Loubavitch, on peut influencer l’un puis l’autre qui, eux-mêmes influenceront d’autres et nul ne peut prédire jusqu’où se propageront ces ondes bénéfiques.

Grâce à ce voyage passé ensemble dans des conditions aussi sympathiques, Eduardo et moi-même sommes restés en contact amical jusqu’à ce jour - après tout, nous avons participé à la même conférence… et au même défi lancé par ma femme.

Qui sait ce que nous réserve l’avenir ?

Yudi Hercenberg

Directeur de Walker & Dunlop – Parkland – Floride - COLlive

Traduit par Feiga Lubecki

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