Samedi, 24 août 2019

  • Ekev

 

 

Vivre avec la Paracha

 Ekev

Moché poursuit son discours d’adieu en promettant aux Enfants d’Israël la prospérité en Terre d’Israël, s’ils suivent la voie de D.ieu.

Il leur fait également des reproches pour leurs erreurs passées. Mais il leur adresse des paroles soulignant le pardon de D.ieu.

Il leur rappelle la Manne qui leur enseigna que l’on vit exclusivement grâce à D.ieu.

Il décrit l’abondance de la Terre d’Israël et insiste sur la Providence Divine.

Il leur ordonne de détruire les idoles.

On lit également ici le second paragraphe du Chema. C’est également la source du commandement de la prière et on y trouve une référence à l’Ère messianique.

 

Ekev est l’une des « Sept (Parachiot) de Consolation ». Puisque la Haftara qui lui est associée évoque la Délivrance, nous devons en conclure que cette Paracha le fait également.

Nous nous trouvons actuellement dans une situation d’exil et l’on peut donc mieux comprendre le concept de Délivrance en commençant par réfléchir à l’exil et ses causes sous-jacentes. En en prenant conscience, nous serons mieux à même de les rectifier, ce qui nous conduira à la Délivrance.

Cela peut être illustré par l’analogie avec une personne malade qui peut décrire sa maladie. Elle consulte alors un médecin et sait quoi lui dire. Le médecin, à son tour, saura donc comment la soigner. Ainsi, la prise de conscience de la maladie et de ses symptômes est déjà en elle-même « la moitié de la guérison. »

Il en va de même pour l’exil. Connaître sa cause est le commencement de la Délivrance car savoir ce qui l’a suscité encourage le peuple à se soigner et donc à parvenir à la guérison.

Dans la Paracha Ekev, Moché fait un retour sur le séjour de quarante années du peuple dans le désert, lieu qu’il décrit comme « immense et effrayant, rempli de reptiles, de serpents brûlants et de scorpions. »

Tous ces termes ne désignent pas seulement le désert mais également notre exil présent, « le désert des nations. » Connaître ces détails constitue, en fait, une consolation car lorsque nous savons comment nous extirper du désert, et agissons pour cela, nous le faisons cesser.

La description du désert comme « immense » nous permet de comprendre la raison première du fait que l’exil est appelé « le désert des nations ». En effet, les Juifs s’y trouvent en minorité, tout comme un désert est un lieu très peu peuplé.

Cela risque, hélas, de conduire les Juifs à considérer le désert comme réellement « immense » et la déjudaïsation de l’environnement si vaste qu’ils se sentent incapables de résister à sa culture et à ses mœurs qui semblent les engloutir.

En réalité, absolument rien ne peut entraver un Juif dans son service spirituel de Torah et de Mitsvot. Quand il se comporte avec fierté et montre sans honte son Judaïsme, alors « toutes les nations du monde observent que le Nom de D.ieu est sur toi, et elles te craignent. »

En revanche, lorsqu’il pense que « le désert des nations » est « immense » et qu’il se considère lui-même comme « infime », cela en soi perpétue ce statut d’exilé.

Penser que le monde est « un désert immense » peut mener à une régression encore plus importante. Non seulement un tel individu se considère comme minuscule en comparaison de « l’immense désert » mais il ressent une peur abjecte, pensant que « l’autre » a le contrôle total sur sa personne. Il a alors peur d’agir comme un Juif même lorsqu’il ne se trouve pas en contact direct avec le monde, car craint-il, peut-être quelqu’un de « l’immense et redoutable désert » sera au courant de ses actes de Juif, bien qu’ils soient accomplis dans l’intimité de sa maison.

Cela aboutit à être mordu par le « serpent » que nos Sages décrivent comme possédant « un venin torride ». En termes spirituels, cela signifie que la personne s’absorbe tant dans la chaleur et les passions du monde qui l’entoure qu’elle en perd peu à peu sa passion pour le Judaïsme.

Cette absorption conduit à sa rencontre avec « le serpent brûlant », étant si mordu par la passion des choses du monde que le feu du Judaïsme s’éteint totalement. Alors « le froid venin » du scorpion peut agir, rendant ses victimes totalement « froides » devant les sujets spirituels.

Reconnaître que le manque de ténacité dans « le désert immense » mène à tous ces problèmes, rend possible pour le Juif de précipiter la fin de l’exil en affirmant fièrement son Judaïsme et en se dirigeant vers la Délivrance, avec l’arrivée immédiate de Machia’h.

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