Rambam 3 Chapitres

Notons que bon nombre de ces lois ne sont pas la halakha, c'est-à-dire la pratique observée dans les communautés juives. Elles ne sauraient donc en aucun cas être prises comme référence. Veuillez noter également que cette version est un premier essai qui fera l'objet de corrections ultérieures.

28 Kislev 5784 / 12.11.2023

Lois relatives aux ustensiles : Chapitre Douze

1. Les ustensiles en bois, en peau, et en os qui sont brisés sont purifiés de leur état d’impureté. Si l’on répare l’ustensile au moyen des morceaux brisés ou si l’on recueille les morceaux et que l’on en fait d’autres ustensiles, ils sont comme les autres ustensiles purs qui ne sont jamais devenus impurs, qui sont susceptibles de contracter l’impureté par la suite. Et de même, les ustensiles en métal qui ont été brisés après être devenus impurs deviennent purs. Si on les fait fondre et qu’on en fait d’autres ustensiles, ils reprennent leur état d’impureté antérieur ; les ustensiles en métal ne peuvent être parfaitement purifiés que s’ils sont immergés dans le bain rituel quand ils sont entiers [et non cassés] ou s’ils restent brisés.

2. Le retour des ustensiles en métal à leur statut d’impureté antérieur est d’ordre rabbinique. Et pourquoi [les sages] ont-ils décrété que les ustensiles en métal reprennent leur statut d’impureté antérieur ? Ceci est un décret, de crainte qu’un ustensile devienne impur, qu’on le fasse fondre et qu’on en fasse un autre ustensile dans la même journée ; si on le considère pur, conformément à la loi de la Thora, on en viendra à dire : « la cassure purifie et l’immersion purifie ; de même que s’il [l’ustensile] est brisé, qu’on le fait fondre et qu’on le répare, il est pur dans la même journée [avant le coucher du soleil], ainsi, si on l’immerge, bien qu’il soit comme auparavant, il est pur dans la même journée », et on en viendra à dire que les ustensiles n’ont pas besoin de passer le coucher du soleil [pour que leur processus de purification soit achevé] ; du fait de cette considération, ils [les sages] ont appliqué un décret d’impureté sur ceux-ci.

3. Qu’il s’agisse d’un ustensile devenu impur par un cadavre ou par d’autres impuretés, si on le fait fondre, il reprend son précédent état d’impureté jusqu’à ce qu’il soit immergé [dans le bain rituel]. S’il devient impur par un cadavre et reçoit l’aspersion le troisième [jour], puis, qu’on le fait fondre et qu’on en fait un autre ustensile, qui reçoit l’aspersion le septième [jour], et qui est immergé [dans le bain rituel], il est impur, et l’aspersion qui a eu lieu avant la fonte n’est pas associée à l’aspersion qui a eu lieu après la fonte, et il ne peut être purifié que s’il reçoit l’aspersion le troisième et le septième [jour] et est immergé avant d’être brisé ou reçoit l’aspersion le troisième et le septième [jour] et est immergé après la fonte.

4. [Si on façonne un ustensile avec] du fer impur [d’un ustensile impur] fondu avec du fer pur, si la majorité est du [fer] impur, il [l’ustensiles ainsi façonné] est impur. Et si la majorité est du [fer] pur, il est pur. S’il y a une moitié de chacun, il est impur. Et de même, si on façonne un ustensile [en poterie] avec de l’argile mélangée avec des excréments, chauffés ensemble dans un fourneau, s’il y a une majorité d’argile, il est susceptible de contracter l’impureté, parce que c’est un ustensile en poterie. Et s’il y a une majorité d’excréments, il n’est pas susceptible de contracter l’impureté.

5. Les ustensiles en métal recouverts d’un enduit [en métal] impur sont impurs. Par contre, les ustensiles façonnés à partir de l’enduit impur sont purs.

6. Une hache faite de fer pur dont la partie qui coupe [le bois] a été faite de [fer] impur est impure. Si la partie qui coupe a été faite de [fer] pur et la hache [la partie qui fend, cf. ch. 11 § 21 ou tout simplement l’autre partie rattachée au bois, comme dans nos haches] de [fer] impur, elle est pure, car son [statut] est déterminé par la partie qui effectue la fonction [de l’ustensile].

7. Une hache pure qui [dont la partie qui coupe] a été recouverte d’acier impur est pure.

8. Une cruche qui a été façonnée de [métal] impur et dont le fond a été façonné de [métal] pur est pure. Si elle est faite de [métal] pur et son fond de [métal] impur, elle est impure, car son statut est déterminé par le réceptacle, qui effectue la fonction [de l’ustensile].

9. Un ustensile en métal devenu impur par ordre rabbinique, par exemple, rendu impur par une idole ou quelque chose de semblable, qui a été brisé, fondu, et dont on a fait un autre ustensile, fait l’objet d’un doute s’il reprend son état d’impureté antérieur ou non.

10. Les ustensiles en verre qui sont devenus impur et qui ont été brisés deviennent purs comme tous les ustensiles. Et même si on les fait fondre et qu’on en façonne d’autres ustensiles, ils ne reprennent pas leur statut d’impureté antérieur parce que l’impureté [d’un ustensile en verre] est d’ordre rabbinique. Et de même, les ustensiles en verre qui ont été brisés, bien que les morceaux constituent des ustensiles [à part entière] et peuvent faire l’objet d’une utilisation, étant donné que ce sont des cassures d’ustensiles, ils ne sont pas susceptibles de contracter l’impureté, parce qu’ils ne ressemblent pas aux ustensiles en poterie [un ustensile en verre brisé n’est généralement pas utilisé du fait du danger]. Comment cela s'applique-t-il ? Un bol en verre qui a été brisé et dont on a adapté le fond pour une utilisation, le fond n’est pas susceptible de contracter l’impureté, bien qu’il soit comme un bol. Et si on rogne la partie de la partie brisée et qu’on la polit avec une lime, il est susceptible de contracter l’impureté.

11. Une petite fiole, saisissable dans une main, qui a perdu son col, est susceptible de contracter l’impureté, parce que l’on n’introduit pas la main à l’intérieur, mais on la verse. Par contre, une grande [fiole], qui [ne peut] être saisie [qu’]avec les deux mains, qui a perdu son col, est pure [non susceptible de contracter l’impureté], parce qu’elle [risque de] blesse[r] la main quand on introduit celle-ci à l’intérieur. Et de même, une [petite] fiole d’huile de musc, bien qu’elle soit petite, si elle perd son col, elle est pure [non susceptible de contracter l’impureté], parce qu’elle cause une blessure au doigt lorsqu’on retire le parfum qui est à l’intérieur.

12. Les grandes cruches [en verre] qui ont perdu leur col ont toujours le statut d’ustensiles, parce qu’on peut les adapter pour les conserves [y mettre du vin et du vinaigre qui servent à conserver et ne sont pas souvent nécessaires].

13. Un verre qui a été détérioré sur la majeure partie [de sa circonférence] est pur [non susceptible de contracter l’impureté]. S’il le tiers de sa circonférence est cassé sur la majeure partie de sa hauteur, il est pur. S’il est troué et qu’on le bouche avec de l’étain ou avec de la poix, il est pur. Le verre et la fiole qui sont troués dans leur partie supérieure ou inférieure sont purs [non susceptibles de contracter l’impureté].

14. Un grand bol et un bol qui ont été troués dans leur partie supérieure sont susceptibles de contracter l’impureté. [S’ils ont été troués] dans leur partie inférieure, ils sont purs [non susceptibles de contracter l’impureté]. S’ils sont fendus, [la règle suivante est alors appliquée :] s’ils peuvent contenir de l’eau chaude comme de l’eau froide [sans que la fente s’élargisse, ou se brise], ils sont susceptibles de contracter l’impureté. Et sinon, ils sont purs [non susceptibles de contracter l’impureté].

15. Les verres qui sont ébréchés, bien que leur bord érafle la bouche, ils sont susceptibles de contracter l’impureté.

16. Un trémie en verre [en forme de V pour déverser le blé ensuite moulu] est pur [non susceptible de contracter l’impureté], parce qu’il est comme une grande jarre qui ne peut rien contenir.

17. Le verre dont on fait un miroir est pur [non susceptible de contracter l’impureté], bien qu’il puisse contenir [quelque chose], parce qu’il n’est pas fait pour contenir. Une louche en verre qui peut contenir, bien qu’elle se renverse sur le côté quand elle est posée sur la table et ne peut pas contenir [quelque chose], est susceptible de contracter l’impureté.

18. Un grand bol en verre qui est utilisé comme miroir est susceptible de contracter l’impureté. Et s’il a a priori été fait pour servir de miroir, afin que les éléments posés dessus soient visibles de dos [réfléchis par le récipient] , il est pur. Et tous les ustensiles en verre ne sont pas susceptibles de contracter l’impureté avant que leur confection soit achevée, comme tous les ustensiles.

Lois relatives aux ustensiles : Chapitre Treize

1. Nous avons déjà expliqué à plusieurs endroits qu’un ustensile en poterie ne contracte l’impureté que par son espace intérieur ou en étant mu par un zav. Et tous les autres ustensiles deviennent impurs par contact avec une impureté, et si une impureté est introduite dans leur espace intérieur sans qu’ils soient en contact avec celle-ci, ils sont purs. Il s’ensuit qu’un cas d’impureté concernant un ustensile en poterie est pur pour les [autres] ustensiles. Et un cas d’impureté concernant tous les ustensiles est pur pour les ustensiles en poterie. Et d’où savons-nous que les ustensiles en poterie ne peuvent contracter l’impureté que par leur espace intérieur ? Parce qu’il est dit : « tout récipient en argile dans lequel en tomberait à l’intérieur » ; il contracte l’impureté par son espace intérieur, non par sa paroi extérieure.

2. Et de même qu’il contracte l’impureté par son espace intérieur, ainsi, il transmet l’impureté aux aliments et aux boissons par son espace intérieur. Comment cela s'applique-t-il ? Un récipient en poterie devenu impur, si des aliments et boissons sont introduits dans son espace intérieur, bien qu’ils ne soient pas en contact avec lui, ils sont impurs, ainsi qu’il est dit : « tout ce qui est à l’intérieur de lui sera impur ». Par contre, les autres ustensiles impurs ne contaminent les aliments et boissons que par contact avec ceux-ci.

3. Un récipient en poterie ne contamine pas les ustensiles par son espace intérieur, qu’il s’agisse d’ustensiles en poterie ou d’autres ustensiles. Quel est le cas ? Soit un grand récipient en poterie dans lequel se trouvent des ustensiles ; une impureté est introduite dans son espace intérieur, il est lui-même impur, et tous les ustensiles qui sont à l’intérieur de lui sont purs. S’il y a des liquides dans les ustensiles qui sont à l’intérieur de lui, les liquides deviennent impurs par son espace intérieur, et contaminent à leur tour les récipients [dans lesquels ils sont contenus], et il [l’ustensile ainsi devenu impur] dit [au liquide qui l’a rendu impur] : « ceux qui t’ont rendu impur ne m’ont pas rendu impur et tu m’as rendu impur ».

4. Les ustensiles en poterie qui sont en contact avec des boissons impures par leur paroi extérieure seulement, leur paroi extérieure devient impure comme tous les autres ustensiles. Dans quel cas cela s’applique-t-il ? S’il [l’ustensile en poterie] a un réceptacle. Mais s’il n’a pas de réceptacle, et qu’il est en contact avec un liquide impur, il est pur, car tout ustensile en poterie qui n’a pas de réceptacle, sa paroi extérieure ne contracte pas l’impureté par les liquides. Si des aliments ou des boissons sont en contact avec la paroi extérieure d’un récipient en poterie impur, ils sont impurs. Les ustensiles en poterie ont le même statut que tous les autres ustensiles de ce point de vue, car tous les ustensiles impurs, s’ils sont en contact avec des aliments ou avec des boissons par leur paroi intérieure ou par leur paroi extérieure, ils [les aliments ou boissons] deviennent impurs.

5. Il n’y a pas de différence qu’une impureté soit introduite dans l’espace intérieur d’un récipient en poterie ou qu’il [le récipient] soit renversé sur l’impureté posée sur le sol et forme une tente sur celle-ci, parce que l’impureté est à l’intérieur de lui. Par tradition orale, ils [les sages] ont appris que ce qui est dit : « à l’intérieur » inclus les [cas de] tentes [comme celui-ci].

6. Si un rampant mort se trouve dans un trou, et qu’un récipient en poterie est renversé sur le trou, il ne devient pas impur, ainsi qu’il est dit : « à l’intérieur » ; il faut que l’impureté même pénètre à l’intérieur [du récipient]. C’est pourquoi, si un rampant mort se trouve en dessous du sol d’un four [en poterie, ces fours n’avaient pas de fond et étaient posés sur le sol], il [le four] est pur, car on présume qu’il [le rampant] est tombé alors qu’il était vivant, et est ensuite mort dans ce trou. Et de même, si une aiguille ou un anneau est trouvé en dessous du sol [du four], bien que [nous ayons pour principe que] tous les ustensiles trouvés sont impurs, comme nous l’avons expliqué, le four est pur, car on considère qu’ils s’y trouvaient avant que le four soit posé, et le four a été construit dessus, et ils ne sont pas tombés à l’intérieur de lui [du four]. S’ils sont trouvés dans la cendre [posée sur le sol], le four est impur, car il n’y a rien auquel attribuer [la présence de ces ustensiles impurs si ce n’est de dire qu’il est tombé dans le four]. S’ils sont trouvés dans le sol du four, de manière visible, mais sans être [toutefois] dans l’espace [du four], si de la pâte est cuite [au four sur le sol même], et qu’elle est en contact [avec eux], le four devient impur, comme s’ils se trouvaient dans son espace intérieur. Et sinon, son espace intérieur est pur, comme s’ils étaient en dessous du sol. A quelle pâte [les sages] ont-ils fait référence ? A une pâte moyenne, qui n’est pas trop tendre, ni dure.

7. Si un rampant mort se trouve dans « l’œil » d’un four [trou par lequel s’échappe la fumée et qui est fermé lors de la cuisson pour préserver la chaleur], dans l’œil d’une kira, ou dans l’œil d’un koupa’h : s’il se trouve dans la partie extérieure de la bordure intérieure [du trou, c'est-à-dire dans la partie extérieure à la fermeture], il [le four] est pur. Et de même, s’il se trouve dans l’espace de l’œil, il [le four] est pur, parce qu’il n’a pas pénétré dans l’espace du four, de la kira ou du koupa’h, mais il est suspendu en dessous de l’épaisseur de sa paroi. Et même s’il y a à cet endroit le volume d’une olive, ils [le four, la kira et le koupa’h] sont purs, à moins qu’il y ait un espace d’un téfa’h [cube] dans l’épaisseur de l’œil du four, de manière à ce qu’il communique l’impureté à l’espace intérieur du four, comme nous l’avons expliqué dans le contexte de l’impureté du cadavre.

8. Si le rampant mort se trouve à l’endroit où l’on met le bois [au bas de la paroi], dans la partie extérieure de la bordure intérieure, il [le four] est pur. S’il se trouve à l’endroit où est assis où l’intendant au bain, où est assis le teinturier, où sont assis ceux qui font bouillir les olives , tout est pur.

9. Le four, la kira, et les autres foyers ne contractent l’impureté que si l’impureté se trouve l’impureté depuis la fermeture [du four] et à l’intérieur [mais non si elle se trouve dans la bordure extérieure à la fermeture, comme dans les cas évoqués précédemment].

10. Le récipient en poterie dans lequel les particuliers boivent de l’eau, au milieu duquel [c'est-à-dire au niveau de la surface duquel] se trouve une sorte de réseau en poterie, et son bord, au-dessus du réseau, ressemble à un peigne, qui est appelé tsartsour, si une impureté pénètre dans l’espace intérieur du peigne, au-dessus du réseau, il devient entièrement impur, car cela est « l’intérieur » de cet ustensile

11. Un ustensile en poterie qui a trois parois, l’une à l’intérieur de l’autre, si la [paroi] intérieure dépasse [les autres], et qu’une impureté pénètre dans l’espace intérieur de la [paroi] intérieure, tous les aliments et boissons qui se trouvent dans l’espace entre la paroi intérieure et la [paroi] du milieu et la [paroi] extérieure sont purs. Si la [paroi] du milieu dépasse [les autres] et que son espace intérieur devient impur, tout ce qui est intérieur par rapport à elle est impur [même dans le récipient intérieur], et ce qui est extérieur à elle est pur. Si la [paroi] extérieure dépasse [les autres] et que son espace intérieur devient impur, tout est impur. Si elles sont au même niveau, celle dont l’espace intérieur devient impur est impure, et le reste est pur.

12. Des terrines l’une à l’intérieur de l’autre, dont les bords sont au même niveau, et un rampant mort se trouve dans la [terrine] supérieure [c'est-à-dire intérieure] ou dans la [terrine] inférieure [c'est-à-dire extérieure], celle qui contient le rampant mort est impure, et les autres terrines sont pures, ainsi que les aliments qu’elles contiennent. Si chaque terrine a un trou suffisant pour laisser pénétrer un liquide, et que le rampant mort se trouve dans [la terrine] supérieure, tous les aliments et boissons qui sont dans toutes les terrines sont impurs, car l’impureté est dans l’espace de toutes [les terrines], comme cela sera expliqué. Si le rampant mort se trouve dans la [terrine] inférieure [extérieure], celui-ci est impur et tous [les autres] sont purs, car le rampant n’a pas pénétré dans l’espace intérieur de la [terrine] supérieure, et la paroi de la [terrine] inférieure ne dépasse pas [celle du terrine supérieure] pour contaminer tous les aliments et boissons qu’elle contient. [Dans le cas où les terrines n’ont pas de trou,] si le rampant mort se trouve dans la [terrine] supérieure, et que la paroi de la [terrine] inférieure dépasse [celle de la terrine supérieure], la [terrine] supérieure est impure, car le rampant mort se trouve à l’intérieur d’elle, et de même, la [terrine] inférieure [est impure], étant donné que sa paroi dépasse [celle de la terrine supérieure], le rampant mort se trouve dans son espace intérieur. Et les autres terrines dans la [terrine] inférieure sont pures, car un récipient en poterie ne contamine pas les ustensiles qu’il contient. Et s’il y a entre elles de l’humidité [suffisante pour humidifier la main en contact avec celle-ci], toute [terrine] qui contient de l’humidité est impure, parce que le liquide contracte l’impureté par l’espace de la [terrine] inférieure qui dépasse [la terrine supérieure] et rend à son tour impur la terrine [dans laquelle elle se trouve].

13. Si une plaquette en poterie a des bols qui sont collés à elle et qu’ils ont été confectionnés ensemble [non rattachés par la suite], de sorte que le tout forme un seul ustensile, et que l’un d’eux [de ces bols] devient impur, tous ne sont pas impurs. Et si la plaquette a une paroi qui dépasse [celle des bols], de sorte que tous les bols sont à l’intérieur d’elle, et que l’un d’eux devient impur, tous sont impurs. Et identique est la loi concernant un plateau à épices [composés de plusieurs compartiments pour les différentes espèces] en poterie, et un double encrier [divisé en deux compartiments identiques].

14. Un plateau à épices en bois dont l’un des compartiments est devenu impur par un liquide, les autres compartiments ne sont pas impurs . Et s’il a une paroi qui dépasse [celle de tous les compartiments], de sorte que tous les compartiments se trouvent à l’intérieur de celui-ci, et que l’un des compartiments devient impur par un liquide, tous deviennent impurs, car tous sont considérés comme un seul ustensile, et un ustensile dont la paroi intérieure devient impur par un liquide est entièrement impur. Si ses compartiments sont fixés avec des clous, ils sont considérés comme attachés pour ce qui est de l’impureté et de l’aspersion [suite à l’impureté par un cadavre]. S’ils sont simplement fixés [sans clous], ils sont [considérés comme] attachés pour ce qui est de l’impureté mais non pour ce qui est de l’aspersion. Et si les compartiments peuvent être retirés et remis, ils ne sont pas [considérés comme] attachés pour ce qui est de l’impureté, ni pour ce qui est de l’aspersion.

Lois relatives aux ustensiles : Chapitre Quatorze

1. Tout ce qui préserve [son contenu de l’impureté] par une fermeture hermétique dans la tente d’un cadavre préserve [son contenu de l’impureté quand il se trouve] dans l’espace d’un récipient en poterie [impur] ; [ceci est un raisonnement a fortiori :] s’il préserve [de l’impureté] du cadavre qui est sévère, il est évident qu’il préserve [de l’impureté] du récipient en poterie qui est légère. Et tout ce qui ne préserve pas [son contenu de l’impureté] dans la tente d’un cadavre ne préserve pas [son contenu de l’impureté] dans l’espace d’un récipient en poterie.

2. Et de même que la fermeture hermétique [qui empêche l’impureté de pénétrer] n’empêche pas l’impureté [de sortir] dans la tente d’un cadavre, ainsi, la fermeture hermétique n’empêche pas l’impureté [de sortir] dans l’espace d’un récipient en poterie. Quel est le cas ? Si une marmite remplie d’aliments et de boissons fermée hermétiquement se trouve dans un four [en poterie] impur, la marmite et tout ce qu’elle contient sont purs. Si un rampant mort ou un liquide impur se trouve à l’intérieur d’elle, et qu’elle est fermée hermétiquement, et posée dans l’espace d’un four [pur], le four devient impur. (Et de même pour tout ce qui est semblable.)

3. Si un anneau impur enfoncé dans une brique ou une aiguille impure enfoncée dans une pièce de bois tombe dans l’espace d’un récipient en poterie, celui-ci devient impur ; bien que si un pain de térouma est en contact avec cette pièce en bois ou avec cette brique, il est pur, elles contaminent le récipient en poterie par son espace intérieur.

4. Si un coq avale un rampant mort ou de la chair d’un cadavre, et tombe dans l’espace d’un four [en poterie], il [le four] est pur. Et si le coq y meurt, le four devient impur, car ce qui est avalé dans un être vivant est préservé [de l’impureté] du récipient en poterie de la même manière qu’il est préservé [de l’impureté] dans la tente d’un cadavre.

5. Les éléments qui sont dans la bouche et dans les plis [du corps] ne sont pas considérés comme avalés. Comment cela s'applique-t-il ? Un homme qui a un liquide impur dans la bouche, ferme sa bouche, et met sa tête dans l’espace d’un récipient en poterie le rend impur. Et de même, si une personne pure a des aliments ou un liquide dans sa bouche, et introduit sa tête dans l’espace d’un four impur, les aliments qui sont dans sa bouche deviennent impurs. S’il a dans un pli [de son corps] le volume d’une lentille [de la chair] d’un rampant mort, et qu’il l’introduit dans l’espace d’un four, le four devient impur, bien que l’impureté se trouve dans le pli.

6. Une éponge qui a absorbé un liquide impur, bien qu’elle soit sèche de l’extérieur [c'est-à-dire que le liquide est entièrement absorbé], si elle tombe dans l’espace d’un récipient en poterie, elle le rend impur, car le liquide est destiné à sortir [de l’éponge]. Et il en est de même pour un morceau de navet et de jonc . Les tessons qui sont utilisés pour des liquides impurs, qui ont été essuyés, et qui sont tombés dans l’espace d’un récipient en poterie ne le rendent pas impur. S’ils tombent dans un four et qu’il est chauffé, il devient impur, parce que le liquide finit par s’échapper [sous l’action de la chaleur]. Dans quel cas cela s’applique-t-il [à savoir qu’ils ne contaminent pas le four s’il n’est pas chauffé] ? Pour un liquide [ayant une impureté] légère. Par contre, [un liquide sujet à] une [impureté] sévère, par exemple, le sang de la [femme] nidda, et son urine, s’il peut être extrait, et que l’on tient à ce qu’il soit extrait, il contamine le four, bien qu’il n’ait pas été chauffé. Et si l’on ne tient pas à ce qu’il soit extrait, il ne contamine [le four] que s’il est chauffé et que le liquide est exprimé. Et de même, si le four est chauffé avec un résidu [déchets] d’olives frais [qui n’est pas sec] issu d’un liquide [d’huile] impur[e], il devient impur, parce que le liquide [l’huile] est destiné[e] à être extrait. Mais [s’il est chauffé] avec un [résidu d’olive] vieux [sec], il [le four] est pur [parce que toute l’humidité de l’huile impure est déjà séchée]. Qu’appelle-t-on [résidu d’olive] vieux ? Après douze mois. Et si l’on sait que du liquide [de l’huile] sera exprimé[e] par la cuisson [c'est-à-dire que l’on évalue qu’il y a de l’humidité qui peut être exprimée par la cuisson], même après trois ans, le four est impur quand il est chauffé [avec ce résidu].

7. Un récipient en poterie divisé en deux par une séparation depuis le bord jusqu’au sol, si une impureté pénètre dans l’espace de l’une des deux parties, tout l’ustensile devient impur, parce qu’il n’est pas d’usage de partager [en deux] les ustensiles en poterie comme on partage les tentes. C’est pourquoi, si un four est séparé par des planches ou par des rideaux, et qu’un rampant mort est trouvé à un endroit, le tout est impur.

8. Si on introduit un récipient dans lequel se trouve une impureté dans l’espace d’un récipient en poterie, et que la bordure du récipient impur est à l’extérieur du [c'est-à-dire dépasse le] récipient en poterie, bien que l’impureté soit à l’intérieur [de l’espace] du récipient en poterie, il est pur, ainsi qu’il est dit : « à l’intérieur de lui », et non à l’intérieur de ce qui est à l’intérieur de lui.

9. Et de même, s’il y a un récipient en poterie impur et qu’il introduit dans son espace un autre récipient qui contient des aliments et des boissons, et le bord de ce dernier est à l’extérieur du récipient en poterie, bien que les aliments et boissons se trouvent à l’intérieur du récipient en poterie impur, ils sont purs, ainsi qu’il est dit : « tout ce qui est à l’intérieur de lui sera impur », et non ce qui est à l’intérieur de ce qui est à l’intérieur de lui. Comment cela s'applique-t-il ? Si un rampant mort se trouve dans une ruche, un panier [en bois], une marmite, une outre, ou quelque chose de semblable, et que l’on fait descendre le panier dans l’espace d’une jarre ou dans l’espace d’un four [en poterie], bien que le rampant mort se trouve à l’intérieur de l’espace de la jarre, étant donné que le bord du panier ou de l’outre [dans laquelle il se trouve] dépasse le bord de la jarre ou le bord du four, ils [la jarre et le four] sont purs. Et s’il y a à l’intérieur de l’outre, de la marmite ou de ce qui est semblable des aliments ou des boissons et qu’on les fait descendre dans l’espace d’un four ou d’une jarre qui sont impurs, ils sont purs. Si la ruche, le panier, l’outre ou ce qui est semblable sont troués, ils ne sont préservent pas [de l’impureté] ; plutôt, s’il y a un rampant mort à l’intérieur d’eux et qu’on les fait descendre dans l’espace d’un récipient en poterie pur, il devient impur. Et s’il y a des aliments ou des boissons à l’intérieur d’eux et qu’on les fait descendre dans l’espace d’un récipient en poterie impur, ils deviennent impurs. Et quelle doit être la taille du trou [pour que l’impureté pénètre par celui-ci] ? Pour les ustensiles immergeables, la taille pour laisser sortir des olives. Pour les ustensiles en poterie faits pour les aliments, la taille pour [laisser sortir] des olives. Pour [les ustensiles en poterie] faits pour les boissons, la taille pour laisser pénétrer un liquide, et pour [les ustensiles en poterie] faits pour l’un et pour l’autre, on applique [la mesure] la plus rigoureuse, et s’il y a un trou suffisant pour laisser pénétrer un liquide dans cet ustensile en poterie, il ne préserve pas [de l’impureté] du récipient en poterie.

10. Si on bouche un trou dans un ustensile en poterie avec de la poix, qu’un rampant mort se trouve à l’intérieur de celui-ci, et qu’il est laissé pendre dans l’espace d’un four pur, il [le four] devient impur, car la fermeture hermétique n’empêche pas l’impureté de se répandre, comme nous l’avons expliqué. Par contre, s’il y a dans cet ustensile des aliments ou des boissons et qu’on le fait pendre dans l’espace d’un four impur, ils sont purs, parce que le trou est bouché. Et tous les autres ustensiles qui sont bouchés avec de la poix ou quelque chose de semblable ne sont pas préservés [de l’impureté] du récipient en poterie.

11. Une ruche qui a été détériorée [une partie est tombée], bien que le trou ait été bouché avec de la paille, elle ne préserve pas [son contenu de l’impureté] du récipient en poterie, parce qu’elle n’est pas un ustensile.

12. Une outre et une kficha qui ont eu un trou de taille suffisante pour laisser sortir une grenade, bien qu’elles perdent le statut d’ustensile [pour ce qui est de contracter l’impureté], préservent [de l’impureté] d’un récipient en poterie, à condition que le trou soit au-dessus du bord du récipient en poterie, à l’extérieur, et que [seul] le réceptacle [la partie non endommagée] soit suspendue à l’intérieur du récipient en poterie.

13. Une peau plate ou quelque chose de semblable qui est plongée dans l’espace d’un ustensile en poterie ou dans l’espace d’un four [en poterie], avec un rampant mort à l’intérieur de la peau [enveloppé dans celle-ci et complètement recouvert], le four est impur. Et si le rampant est dans le four, les aliments et boissons qui sont [enveloppés] dans la peau sont impurs, car seuls les ustensiles qui sont des récipients, comme un panier, un panier ou une outre, préservent [de l’impureté] du récipient en poterie.

14. Un récipient en poterie à l’intérieur duquel se trouve une impureté, et un récipient en poterie pur est renversé sur le récipient impur, ou le récipient à l’intérieur duquel l’impureté est collée est renversé sur le récipient pur, bien que l’espace des deux soit mêlé, le [récipient] impur reste impur et le [récipient] pur reste pur, car aucune impureté n’a été introduite à l’intérieur de l’espace de l’ustensile en poterie pur. C’est pourquoi, si une jarre pleine de liquide pur est posée en dessous du sol d’un four [dans une fosse], et qu’un rampant mort tombe à l’intérieur du four, la jarre et le liquide sont purs, bien que l’espace du four soit mêlé à celui de la jarre. Et il en est de même si la jarre est renversée sur le four, et son ouverture donne sur l’espace du four, même le liquide qui se trouve au fond de la jarre reste pur.