Rambam 3 Chapitres

Notons que bon nombre de ces lois ne sont pas la halakha, c'est-à-dire la pratique observée dans les communautés juives. Elles ne sauraient donc en aucun cas être prises comme référence. Veuillez noter également que cette version est un premier essai qui fera l'objet de corrections ultérieures.

27 Kislev 5784 / 12.10.2023

Lois relatives aux ustensiles : Chapitre Neuf

1. Tous les ustensiles en métal qui ont une désignation à part, sont susceptibles de contracter l’impureté, à l’exception de la porte, du verrou, de la serrure, la pièce en métal [insérée dans le sol] qui est en dessous du pivot [et reçoit celui-ci], le pivot, la poutre, et le conduit ; étant donné qu’ils sont faits pour le sol [c'est-à-dire qu’ils sont attachés au sol] ou pour servir à la partie en bois [le verrou et la serrure], ils ne sont pas susceptibles de contracter l’impureté, même avant qu’on les fixe. Et tout ustensile en métal qui a un nom auxiliaire n’est pas susceptible de contracter l’impureté séparément, parce qu’il est considéré comme une partie d’un ustensile. Quel est le cas ? Le mors d’une bride [mis dans la bouche de l’animal] est susceptible de contracter l’impureté [parce qu’il est nécessaire à l’homme pour diriger l’animal], et la partie [attachée au mors] qui recouvre la mâchoire de part et d’autre est pure, et n’est pas susceptible de contracter l’impureté séparément, parce qu’elle n’a pas de désignation à part. Et lorsqu’elle est attachée à la bride, le tout est susceptible de contracter l’impureté.

2. Les plaques de métal que l’homme porte sur ses joues lors d’une guerre [pour se protéger] ne sont pas susceptibles de contracter l’impureté, parce qu’elles n’ont pas de nom à part [mais font partie du casque]. Et si elles ont un réceptacle pour l’eau [pour qu’il puisse boire], elles sont susceptibles de contracter l’impureté, comme tous les récipients.

3. Une boucle [d’oreille ou de nez] faite comme une marmite [concave] dans sa partie inférieure et [ronde] comme une lentille dans sa partie supérieure, et est détachée [les deux parties se détachent], la [forme de] casserole est susceptible de contracter l’impureté séparément, parce qu’elle a un réceptacle, et la [partie qui est ronde comme une] lentille est susceptible de contracter l’impureté séparément, parce qu’elle a une désignation à part. Et le crochet qui pénètre dans l’oreille ou dans le nez n’est pas susceptible de contracter l’impureté séparément. Si la boucle est faite comme une grappe de raisins [de petites pierres de métal collées les unes aux autres comme une grappe] et qu’elle est détachée [les pierres se détachent l’une de l’autre], elle est pure [n’est pas susceptible de contracter l’impureté], parce qu’elle n’a pas de réceptacle, et aucune perle n’a de désignation indépendante, et elle ne peut pas servir de parure une fois qu’elle est détachée.

4. L’anneau que les filles mettent sur une jambe [pour tenir les bas] est appelé birit, et n’est pas susceptible de contracter l’impureté, parce qu’il n’a pas la forme d’une parure, mais est considéré comme l’anneau des ustensiles [puisque cet anneau sert à tenir les bas] ou l’anneau pour attacher [une brassière] entre les épaules. Par contre, les deux anneaux que les filles mettent sur leurs jambes, avec une chaîne qui pend entre eux, [cet ensemble] est susceptible de contracter l’impureté, parce que c’est une parure de filles, et ils sont appelés : kevalim.

5. Un collier dont les pierres sont en métal, enfilées sur un fil de laine ou de lin, et le fil est rompu, les pierres sont susceptibles de contracter l’impureté, parce que chacune d’entre elles est un ustensile séparé. Si le fil est en métal et les pierres sont des pierres précieuses ou des perles, ou sont en verre, et qu’elles sont brisées alors que le fil est intact, il [le fil] est susceptible de contracter l’impureté séparément [car un fil d’or ou d’argent peut parfois servir de parure]. Le reste d’un collier [rompu, est susceptible de contracter l’impureté s’ils peut être entouré] autour du cou d’une jeune fille [enfant en âge de se parer].

6. Tous les couvercles de métal sont purs et ne sont pas susceptibles de contracter l’impureté, parce qu’ils n’ont pas de désignation à part, à l’exception du couvercle d’une bouilloire, et du couvercle du panier des médecins ; étant donné qu’ils y étalent [dans le couvercle] les emplâtres, il devient un récipient.

7. Un couvercle de métal que l’on a frotté et poli et dont on a fait un miroir est susceptible de contracter l’impureté.

8. Tous les crochets en métal [des balances suspendus au fléau en bois, auxquels sont suspendus les objets posés] sont susceptibles de contracter l’impureté, et sont appelés ounkiot. Un fléau de balance en bois, auquel des crochets en fer sont suspendus, est susceptible de contracter l’impureté, du fait des crochets qui y sont suspendus. Dans quel cas cela s’applique-t-il ? Pour les balances des vendeurs de lin et des vendeurs de laine. Par contre, [une balance] de particuliers n’est susceptible de contracter l’impureté que si les crochets y sont fixés [parce qu’ils n’utilisent pas toujours les crochets pour peser, étant donné qu’ils n’ont pas besoin de précision ; par conséquent, le fléau en bois est considéré comme une partie des crochets que si les crochets y sont fixés].

9. Des poids qui se sont brisés, bien qu’on les ait réunis de nouveau [les morceaux] et qu’on les utilise pour peser, ils ne sont pas susceptibles de contracter l’impureté. Si l’on désigne parmi eux [les morceaux] des demi litra [c'est-à-dire que l’on décide qu’un morceau du poids d’un demi litra soit utilisé comme poids d’un demi litra], des tiers de litra, ou des quart de litra, ils sont susceptibles de contracter l’impureté [parce que ce sont de nouveaux poids non brisés].

10. Un séla devenu inutilisable [cette monnaie n’est plus de cours ou parce qu’il est défectueux] que l’on a arrangé pour l’utiliser comme poids, est susceptible de contracter l’impureté.

11. Les crochets des porteurs [au moyen desquels ils portent leur charge] sont purs [ne sont pas susceptibles de contracter l’impureté], et ceux des colporteurs [qui vendent des parfums] sont susceptibles de contracter l’impureté. Les crochets des poteaux de lits [qui soutiennent la barre sur laquelle est étendu le dais] sont purs, et ceux du [cadre] d’un lit en peau sont impurs [susceptibles de contracter l’impureté]. Les crochets des caisses des pêcheurs, qu’ils utilisent pour pêcher les poissons, sont purs. [Et les crochets] d’un coffre [qui n’a pas une capacité de quarante séa] sont susceptibles de contracter l’impureté. Les crochets des candélabres en bois sont purs, et ceux d’une table sont susceptibles de contracter l’impureté. Telle est la règle générale : tout ustensile qui est susceptible de contracter l’impureté séparément selon la Thora, son crochet et sa chaîne sont susceptibles de contracter l’impureté. Et un ustensile qui n’est pas susceptible de contracter l’impureté, par exemple, les ustensiles en bois qui ne sont pas des récipients, les ustensiles en bois qui ont la mesure [capacité de quarante séa], et ce qui est semblable, leur crochet en métal et leur chaîne ne sont pas susceptibles de contracter l’impureté ; et chacun [le crochet et la chaîne d’un ustensile susceptible de contracter l’impureté comme d’un ustensile qui n’est pas susceptible de contracter l’impureté] et pur [non susceptible de contracter l’impureté] séparément [quand il n’est pas attaché à l’ustensile], car le crochet ou la chaîne n’est pas un ustensile à part entière, mais est comme une partie de l’ustensile. Et même les crochets sur les murs où l’on suspend les ustensiles, les vêtements et ce qui est semblable, sont purs [non susceptibles de contracter l’impureté].

12. Une chaîne qui a un cadenas [les deux extrémités sont rattachées avec une sorte de loquet], et celle qui est faite pour attacher [un homme ou des objets, par exemple, des rondins de bois, sans loquet] est pure [n’est pas susceptible de contracter l’impureté].

13. La chaîne des vendeurs de pain et de farine [en gros] est susceptible de contracter l’impureté, parce qu’ils s’en servent pour fermer les magasins. Et celle [la chaîne] des particuliers est pure, parce qu’elle n’est faite [attachée à la porte] qu’en signe d’élégance.

14. La chaîne des arpenteurs et leurs pieux, qu’ils plantent dans le sol lorsqu’ils mesurent, sont susceptibles de contracter l’impureté. Et celle [la chaîne] des fendeurs de bois [pour faire un faisceau de bois] est pure [non susceptible de contracter l’impureté], parce qu’elle sert au bois.

15. La chaîne d’un grand seau, les quatre téfa’him qui sont proches du seau sont susceptibles de contacter l’impureté, avec le seau, parce que cela est nécessaire au seau, et le reste est pur, parce qu’elle n’a pas de désignation propre. Et la chaîne d’un petit seau, dix téfa’him [sont susceptibles de contracter l’impureté].

16. Une balle en métal et une enclume, la hache des ouvriers du bâtiment [utilisée pour détruire les vieux murs], le pieux d’un charpentier, l’âne d’un forgeron [structure en métal ayant la forme d’un âne sur lequel le forgeron s’assoit pour frapper la pièce ; de métal posée devant lui], un fil à plomb, les poids des ouvriers du bâtiment, l’instrument en fer utilisé pour écraser les olives, un trémie en métal [en forme de V pour déverser le blé ensuite moulu], le couteau que les scribes utilisent pour couper l’extrémité de leur plume en roseau, un stylet en métal, une règle [utilisée pour faire des lignes sur un parchemin], et une ardoise [placée en dessous du parchemin] utilisée par les scribes pour tracer des lignes, tous ceux-ci sont susceptibles de contracter l’impureté, car chacun d’entre eux a un nom à part.

Lois relatives aux ustensiles : Chapitre Dix

1. Les clous qui tiennent le [les poutres du] toit, qui sont faits pour être plantés dans le bois, ne sont pas susceptibles de contracter l’impureté. Et de même, les clous que l’on plante dans les murs pour suspendre [des clous dessus]. Et si on l’adapte pour que ce soit un ustensile séparé, il est susceptible de contracter l’impureté. Comment cela s'applique-t-il ? Un clou qui est adapté pour ouvrir et fermer [une porte], ou pour sortir une mèche, ou qui est mis dans une meule à main ou à [actionné par un] âne, est susceptible de contracter l’impureté. S’il est adapté pour ouvrir une jarre, il est pur, jusqu’à ce que l’on frappe dessus au marteau.

2. Un clou qui est fait comme signe pour surveiller la porte [pour vérifier si la porte a été ouverte pendant son absence] n’est pas susceptible de contracter l’impureté. Et de même, un clou de cambiste, auquel il suspend la balance et la bourse, est pur. Et de même, [les clous] auxquels sont attachés les strigiles, sont pur, bien que ces clous soient différents dans leur forme des autres clous fixés.

3. Le clou d’un faiseur de saignée, qui est l’instrument qui sert à faire une saignée, est susceptible de contracter l’impureté. Et le clou d’un cadran solaire [dont l’ombre indique l’heure] est pur [non susceptible de contracter l’impureté].

4. Le clou de tisserand, qui est un long clou ressemblant à une broche que le tisserand insère dans le tube en roseau ou en bois, et enroule autour les fils, est susceptible de contracter l’impureté.

5. Tels sont les ustensiles qui sont susceptibles de contracter l’impureté dans la charrette : l’axe de métal [qui connecte la charrette aux animaux], le joug [la barre de bois sur le cou des animaux], les ailes [pièces de métal trouées aux deux extrémités du joug] qui tiennent les lanières [les rênes], la pièce [plaquette] en fer en dessous du cou de l’animal [qui protège l’animal contre l’étranglement], ce qui tient [petit piquet à l’extrémité de la charrette], le petit piquet à l’extrémité de l’axe [qui maintient la charrette dans la bonne direction], la partie creuse [de la charrette où sont posées les charges], la clochette, le crochet [attaché à la charge pour ne pas qu’elle tombe], le clou qui attache [les différentes parties de la charrette]. Telles sont les parties qui sont pures [non susceptibles de contracter l’impureté] dans une charrette : un axe de bois recouvert [de métal], des ailes [boucles aux deux extrémités du joug] faites en signe d’élégance [et non pour tenir les rênes], les tubes qui font du bruit [lorsqu’ils se cognent l’un contre l’autre, qui sont là pour décorer], le plomb [pompon] qui est à côté du cou des animaux [suspendu en signe d’élégance], le cerceau des roues, les [fines] plaquettes [en métal suspendues en signe d’élégance], le revêtement [en métal de différentes parties de la charrette], et tous les autres clous sont purs.

6. Le « scorpion » d’un pressoir d’olives [pièce de métal sur la poutre utilisée pour écraser les olives] est susceptible de contracter l’impureté. Et la caisse des vendeurs de fèves écrasées, bien qu’elle soit pure [parce que trop pesante pour être transportée], s’il y a en dessous une remorque en métal, elle est susceptible de contracter l’impureté.

7. La meule de gingembre est susceptible de contracter l’impureté, pour trois [catégories d’]ustensiles [chacun de ses trois ustensiles contracte l’impureté séparément] : en tant qu’ustensile en métal [la partie supérieure, utilisée pour moudre contracte l’impureté en tant qu’ustensile en métal], en tant que récipient [la partie inférieure, qui reçoit le gingembre moulu], et en tant que crible [la partie du milieu].

8. La porte en métal de l’armoire des particuliers ne contracte pas l’impureté. Et celle [de l’armoire] des médecins est susceptible de contracter l’impureté, parce qu’ils y mettent [dans la porte] des emplâtres et y suspendent les ciseaux.

9. Les [fines] plaquettes de métal que l’on utilise pour secouer une marmite, sont susceptibles de contracter l’impureté. Et celles qui sont fixées à une kira [utilisée pour veiller à ce que le foyer ne brûle pas trop rapidement] sont pures.

10. Les pinces utilisées pour presser la mèche [pour retirer les cendres qui s’y amassent et ternissent sa lumière] sont susceptibles de contracter l’impureté. Et les crochets utilisés pour tenir la meule d’au-dessus ne sont pas susceptibles de contracter l’impureté, parce qu’ils ne sont faits que pour renforcer [la meule].

11. Une poutre [dont une extrémité est épaisse en forme de grenade] utilisée pour fermer les portes [quand une entrée comprend deux portes, on attache une boucle à chaque porte, et pour les fermer, on fait insère cette poutre dans les boucles], si elle est en métal, est susceptible de contracter l’impureté. Si elle est en bois et recouverte de métal, elle est pure.

12. Les embrayages [qui correspondent aux broches dans nos serrures] et le cadre de la serrure sont susceptibles de contracter l’impureté.

13. Un fusaïole en métal est pur [n’est pas susceptible de contracter l’impureté], parce qu’il sert à la partie en bois [le corps du fuseau qui est l’essentiel].

14. La fusaïole, la quenouille [baguette autour de laquelle on enroule les fils avec de les filer], le bâton [utilisé pour diriger un animal], et un symponia [type d’instrument à vent ressemblant à la cornemuse], et une flutte, en métal, sont susceptibles de contracter l’impureté. S’ils sont faits en bois et recouverts de métal, ils sont purs [non susceptibles de contracter l’impureté], à l’exception de la symponia qui, si elle a un réceptacle [trou] pour les ailes [petites pièces de métal qui servent à améliorer le son], bien qu’elle soit recouverte, elle est susceptible de contracter l’impureté [parce que ces trous ne sont pas recouverts].

15. La trompette qui est faite de plusieurs pièces, si seul un artisan est capable de la monter [d’assembler les pièces], est susceptible de contracter l’impureté quand [les pièces] sont assemblées. Et s’il est donné à tous de la démonter et de la remonter, elle n’est pas susceptible de contracter l’impureté.

16. L’extrémité où l’on pose la bouche pour souffler est susceptible de contracter l’impureté séparément, et l’autre extrémité qui est large [par laquelle sort le son] n’est pas susceptible de contracter l’impureté séparément, et lorsqu’elles sont attachées, toutes [les parties] sont susceptibles de contracter l’impureté. De même, les branches du candélabre ne sont pas susceptibles de contracter l’impureté séparément, parce qu’elles ont un nom auxiliaire. La « fleur » [partie creuse en haut du candélabre, où est introduit le récipient pour l’huile et la mèche] et le socle sont susceptibles de contracter l’impureté séparément, et lorsqu’elles [les différentes pièces du candélabre] sont attachées, tout est susceptible de contracter l’impureté.

17. La « poutre des flèches », qui est la cible faite de bandes de métal, est susceptible de contracter l’impureté. Et celle [la poutre] qui est posée sur les pieds des prisonniers [posés dans le creux d’un bloc de métal, refermé par celle-ci] est pure. Et la chaîne [qui attache le cou des prisonniers] est susceptible de contracter l’impureté. Une scie dont on a adapté les dents pour le creux d’une porte [c'est-à-dire qu’un creux a été fait dans le linteau, à l’intérieur duquel a été placé la scie, avec les dents qui font saillie], bien qu’on l’utilise [la scie], n’est pas susceptible de contracter l’impureté. Et si on l’a inséré dans la porte [le linteau] après qu’elle soit devenue impure, elle reste impure, à moins qu’on la fixe avec un clou. Si on la retourne [de manière à ce que les dents ne dont pas saillies], en haut, en bas, ou sur le côté, elle est pure [non susceptible de contracter l’impureté].

Lois relatives aux ustensiles : Chapitre Onze

1. Quelle doit être la cassure d’un ustensile en métal pour qu’il ne soit plus susceptible de contracter l’impureté, ou qu’il soit purifié de son impureté ? Tout dépend de sa nature.

2. Tant que l’ustensile peut être utilisé de manière similaire à sa propre fonction, il a toujours le statut d’un ustensile, et est considéré comme un ustensile entier. Comment cela s'applique-t-il ? Un récipient [seau] en fer qui s’est brisé, et qui peut être utilisé pour puiser [de l’eau] est [considéré comme] un ustensile comme auparavant. Une bouilloire [reste un ustensile] si on peut y chauffer de l’eau, une grande bouilloire [rempli d’eau qui y est chauffé dans lequel on rince et on nettoie les cruches reste un ustensile viable] si elle peut contenir des séla [larges pièces de monnaie]. [Le trou d’]un chaudron [doit être suffisamment petit] pour qu’il [le chaudron] puisse contenir des cruches en fer [qui y sont lavées]. [Le trou d’]une cruche [doit être suffisamment petit] pour qu’elle puisse contenir des péroutot [petites pièces de monnaie]. Les mesures de vin [sont susceptibles de contracter l’impureté] si elles peuvent servir à mesurer du vin [c'est-à-dire que le vin ne coule pas par le trou]. Et de même, les mesures d’huile doivent pouvoir servir à mesurer l’huile. La passoire pour la moutarde, où trois [petits] trous ont pénétré l’un dans l’autre [c'est-à-dire que les trois trous forment maintenant un gros trou], est pure [non susceptible de contracter l’impureté] parce qu’elle ne peut pas être utilisée de manière similaire à sa fonction. Une louche [pour remuer un mets] dont la partie creuse a été retirée, bien qu’elle soit [c'est-à-dire que son manche puise être utilisé] comme un marteau, car elle ne peut pas être utilisée pour la nature de sa propre fonction, mais pour la fonction d’un marteau, et elle n’a pas été faite pour frapper comme un marteau. Et de même pour tout ce qui est semblable.

3. Une carde à laine dont les pointes ont été retirées, s’il en reste trois [pointes] à un endroit, est susceptible de contracter l’impureté. Si l’une des trois est [la pointe] extérieure [qui est plus large et ne peut pas être utilisée pour le cardage], elle [la carde] est pure [non susceptible de contracter l’impureté]. Si deux [pointes] sont retirées de la carde et qu’on en fait [de ces deux pointes] une pince à épiler, elles sont susceptibles de contracter l’impureté. [Si] une [pointe est retirée] et qu’on l’adapte pour [l’utiliser] avec une lampe [pour retirer la mèche], ou pour enrouler autour un fil pour la broderie, elle est susceptible de contracter l’impureté. Et si la pointe est épaisse et grande, bien qu’elle n’ait pas été adaptée [pour un usage particulier], elle est susceptible de contracter l’impureté séparément.

4. Une carde à lin dont les dents ont été retirées, et il en reste deux, est susceptible de contracter l’impureté. S’il en reste une seule, elle est pure [non susceptible de contracter l’impureté].

5. Si des grappins [simples manches de bois avec un crochet à leur extrémité auquel est attaché une cruche pour puiser de l’eau] se sont cassés, et que leur crochet est intact, ils sont susceptibles de contracter l’impureté, parce qu’il est possible de les utiliser pour tirer un seau du puits comme auparavant.

6. Une scie dont une dent sur deux a été retirée est pure [non susceptible de contracter l’impureté]. S’il reste [dans la scie une partie correspondant à] la longueur d’un sit [quatre doigts] à un endroit, elle est susceptible de contracter l’impureté, parce qu’il est possible de scier avec la partie restante.

7. L’herminette, le couteau [tranchant à son extrémité], le rabot, et le foret qui ont été détériorés [fêlés dans la partie en fer], sont toujours susceptibles de contracter l’impureté. Si la partie en acier [qui sert à la fonction de l’outil, cette partie étant la principale de l’outil] est retirée, ils sont purs [non susceptibles de contracter l’impureté]. Et s’ils sont fendus en deux [sur la longueur], ils sont susceptibles de contracter l’impureté, à l’exception du foret, parce qu’il ne peut pas être utilisé pour trouer. Et le bloc [en bois] du rabot n’est pas susceptible de contracter l’impureté séparément, parce qu’il est une partie d’un ustensile.

8. L’épée, la couteau, le couteau tordu comme une faucille, la lance, la faucille à main [utilisée pour les besoins ménagers], la faucille [utilisée] pour la moisson, la paire de petits ciseaux des particuliers et la paire de grands ciseaux des coiffeurs qui se sont démontés [les différentes parties se sont détachées sans toutefois se casser], chacune des parties est susceptible de contracter l’impureté, parce qu’elle peut être utilisée pour la nature de sa fonction.

9. Un rasoir qui s’est brisé en deux est pur [non susceptible de contracter l’impureté], parce qu’il ne permet que difficilement d’enlever les poils.

10. Une cotte de mailles qui a été coupée dans sa longueur est pure [non susceptible de contracter l’impureté]. [Si elle a été coupée] dans le sens de la largeur [il reste donc une partie qui protège le corps sur toute sa largeur], [la règle suivante est appliquée :] si elle peut être utilisée pour une activité similaire à sa propre fonction [susceptible de contracter l’impureté]. A partir de quand devient-elle pure ? Dès qu’elle est usée [détériorée par la rouille] et ne peut pas être utilisée de manière similaire à sa fonction propre. Si elle devient usée mais qu’il reste la majeure partie, [la règle suivante est appliquée :] si [c’est la partie] d’en haut [qui recouvre le haut du corps, elle est susceptible de contracter l’impureté. Et si c’est [la partie d’]en bas, elle est pure [non susceptible de contracter l’impureté]. Si on la coupe et qu’on en faire une partie d’un ornement, elle [cette pièce] est susceptible de contracter l’impureté.

11. Le tube des orfèvres, des verriers [qui fabriquent des ouvrages en verre, c'est-à-dire la canne des souffleurs], des forgerons et des verriers [qui fabriquent le verre à partir du sable] qui est fendu sur sa longueur est pur [non susceptible de contracter l’impureté. [S’il est fendu] sur sa largeur, [la règle suivante est appliquée :] s’il peut servir de manière similaire à sa fonction initiale, il est susceptible de contracter l’impureté. Et sinon, il est pur [non susceptible de contracte l’impureté].

12. La tablette des coiffeurs, des médecins et des verriers qui est cassée en deux est pure [non susceptible de contracter l’impureté], et celle des forgerons [ustensile avec des clous à son extrémité au moyen desquels on sort le fer brûlant] est susceptible de contracter l’impureté parce qu’il [le forgeron] l’utilise a priori pour retirer les braises et il peut toujours les utiliser pour retirer les braises.

13. Un miroir en métal qui a été brisé ou qui a perdu son éclat, s’il ne reflète pas la majeure partie du visage, il est pur [non susceptible de contracter l’impureté]. S’il reflète la majeure partie du visage, il garde le statut d’ustensile comme auparavant.

14. Une aiguille dont le chas ou la pointe a été retiré est pure [non susceptible de contracter l’impureté]. Et si on l’adapte pour enrouler un fil autour de manière à ce qu’elle soit utilisable pour broder, elle est susceptible de contracter l’impureté. Par contre, l’aiguille pour les sacs [vêtements épais faits de poils de chèvre, qui sont plus épaisses que les aiguilles normales] dont le chas a été retiré est susceptible de contracter l’impureté, parce qu’il utilise sa seconde extrémité pour graver des marques.

15. Une aiguille autour de laquelle on enroule la laine écarlate, [la laine] dorée ou ce qui est semblable, à la manière des brodeurs, que le chas ou la pointe ait été retirée, elle est susceptible de contracter l’impureté, parce qu’elle n’est pas faite pour coudre.

16. Une aiguille qui est devenue rouillée, si cela empêche la couture, elle est pure [non susceptible de contracter l’impureté]. Et sinon, elle est susceptible de contracter l’impureté.

17. Une épée et un couteau qui sont devenus rouillés sont purs [non susceptibles de contracter l’impureté]. Si on frotte [l’épée] et qu’on aiguise [le couteau], ils reprennent leur statut antérieur d’impureté. Et de même, un crochet [d’un fuseau] qui est redressé, il est pur [non susceptible de contracter l’impureté]. S’il est [à nouveau] courbé, il reprend son statut antérieur d’impureté.

18. Une clé qui a une forme courbe comme un genou qui est brisée au niveau du genou [de la courbure], est pure [non susceptible de contracter l’impureté]. Et de même, une clé en forme de gamma [Г] qui est brisée au niveau du gamma, est pure [non susceptible de contracter l’impureté], parce qu’elle ne peut pas être utilisée pour ouvrir [la porte], et par conséquent, ne peut pas être utilisée de manière similaire à sa propre fonction. Si elle a des dents et des trous, elle est susceptible de contracter l’impureté, car elle a encore le statut de clé. Si les dents sont retirées, elle reste susceptible de contracter l’impureté du fait des trous [qui peuvent être utilisés pour leur fonction]. Si les trous sont bouchés, elle est susceptible de contracter l’impureté, du fait des dents. Si les dents sont retirées et les trous bouchés ou que les trous pénètrent l’un dans l’autre [et ne sont plus distincts], elle est pure [non susceptible de contracter l’impureté].

19. Un ustensile à l’extrémité duquel il y a un cuiller pour retirer les cendres et à l’autre extrémité une fourchette pour griller de la viande, si le cuiller est retiré, elle est susceptible de contracter l’impureté du fait des dents [de la fourchette]. Si les dents sont retirées, il est susceptible de contracter l’impureté du fait du cuiller. Et de même, un pinceau à mascara dont le cuiller [partie creuse] utilisé pour retirer le fard est susceptible de contracter l’impureté du fait du pinceau [l’autre extrémité, aigue] utilisée pour appliquer le mascara sur l’œil. Si cette dernière est retirée, il est susceptible de contracter l’impureté du fait du cuiller.

20. Un ustensile qui a à son extrémité un cuiller semblable à un réseau utilisé pour griller dessus la viande, et à l’autre extrémité des pointes pour retirer la viande de la marmite ou du feu, si le cuiller est retiré, il est susceptible de contracter l’impureté du fait de ses pointes. Si les pointes sont retirées, il est susceptible de contracter l’impureté du fait du cuiller. Et de même, un stylet en métal dont une extrémité sert à inscrire [sur de la cire, par exemple] et l’autre à effacer, si le stylet est retiré, il est susceptible de contracter l’impureté du fait de la gomme [l’autre extrémité]. Si la gomme est retirée, il est susceptible de contracter l’impureté du fait du stylet, et de même pour ce qui est semblable, à condition que la partie restante puisse servir de manière similaire à sa propre fonction. Comment cela s'applique-t-il ? Un stylet dont la gomme a été retirée et il reste la pointe d’écriture, s’il reste une longueur suffisante pour atteindre les articulations des doigts, il est susceptible de contracter l’impureté parce qu’il est possible de le saisir et de l’utiliser pour écrire. Si la pointe d’écriture a été retirée et qu’il reste la gomme, si elle reste une longueur équivalente à la paume de sa main, il est susceptible de contracter l’impureté, parce qu’il lui est possible de l’utiliser pour effacer. S’il reste moins que cela [cette longueur], il est pur [non susceptible de contracter l’impureté]. Et de même pour tout ce qui est semblable.

21. Une hache dont la partie large – c'est-à-dire la partie qu’utilise le charpentier pour couper [le bois] – a été retirée est susceptible de contracter l’impureté du fait de la petite partie [plus ronde utilisée] pour fendre [le bois]. Si la petite partie [ronde] pour fendre est retirée, il est susceptible de contracter l’impureté du fait de la partie large. Si la partie en bois [où est insérée la hache] est brisée, elle est pure [non susceptible de contracter l’impureté].

22. Si le ‘har’hor [cf. § suivant pour la définition de ce terme] est détérioré, il a toujours le statut d’ustensile, à moins que la majeure partie soit retirée. Si l’extrémité [du ‘har’hor dans laquelle est inséré l’aiguillon] est brisée, il est pur [non susceptible de contracter l’impureté]

23. L’aiguillon est ce que l’on appelle malmad ; c’est un morceau de bois long et épais, et il y a une sorte de clou pointu à son extrémité supérieure, et cette pièce en fer est appelée : la pointe (darvan), et à la seconde extrémité, inférieure, une pièce en fer semblable à une lance, dans laquelle est insérée la partie en bois, et cette pièce en fer est appelée ‘har’hor.

24. Une pipette en métal qui a la forme d’un tube qui est devenu impur, dès qu’on le fixe à un bâton ou à la porte et qu’on l’attache [avec des clous] à la partie en bois, il devient pur [non susceptible de contracter l’impureté]. S’il n’est pas impur et qu’on le fixe à un bâton ou à la porte, il est susceptible de contracter l’impureté à sa place, car tous les ustensiles en métal fixés à une poutre ou au mur sont susceptibles de contracter l’impureté comme auparavant, à moins que l’on change leur fonction [dans l’objet même]. C’est pourquoi, une planche en métal de boulanger fixée au mur est susceptible de contracter l’impureté. Et de même pour tout ce qui est semblable parmi les autres ustensiles en métal fixés, qu’ils soient des récipients ou non, ils sont susceptibles de contracter l’impureté comme auparavant.