Oh ! Les beaux jours ! Pour qu’ils soient vraiment beaux mieux vaut s’aider des Maximes.

Biourim-pirkei-avotDe Pessah, la Pâque juive, jusqu’à Chavouot, fête du don de la Torah et, dans certaines communautés (‘Habad, par exemple) jusqu’à Roch Hachana, le Nouvel an juif, on lit, chaque Chabbat, après la prière de l’après-midi, un chapitre des Pirkei Avot, les Maximes de nos Pères.

Les Pirkei Avot sont composés d’un ensemble de préceptes, expression d’une morale élevée, d’un idéal de vie que nous sommes conviés à faire nôtre, comme nous le dit le traité talmudique Baba Kama : « Celui qui veut se comporter comme un ‘hassid, atteindre un grand niveau de piété, dépasser la simple règle religieuse, celui-là doit pratiquer les Maximes de nos Pères ». Ce n’est évidemment pas par hasard que cette lecture commence à Pessa’h, au moment du grand réveil de la nature. L’hiver, période d’engourdissement est achevé. D’immenses forces reprennent vie qui ouvrent à de nouveaux développements spirituels. Mais qui portent aussi le risque de dégénérer en appétits grossiers.

Dans cette perspective, les Pirkei Avot sont comme une sorte d’antidote, une Sagesse qui doit nous aider à canaliser positivement cette énergie nouvelle. Ce que nous disent profondément les Maximes c’est, en effet, la grandeur de la recherche d’une perfection morale, de l’effort d’élévation spirituelle opposés à la satisfaction (dont chacun sait d’ailleurs qu’elle laisse insatisfait) des désirs grossiers.

Une question pourtant : cette lecture s’impose à chaque juif. A celui pour qui la lutte entre ces deux dimensions contraires reste d’actualité comme à celui qui a définitivement dompté ses appétits matériels, qui a déjà su faire de la matière un réceptacle pour le divin. Comment, se demandera-t-on alors, imposer la même étude à deux personnalités aussi différentes ?

Celui qui n’a pas encore su se libérer de l’oppression des désirs du monde est néanmoins perfectible. Il porte en lui une âme divine, expression de l’essence même du Créateur et tout lui est donc possible. Quant à l’autre, il sait qu’il n’y a pas d’état stationnaire, qu’il faut, jour après jour avancer, aller vers un niveau de raffinement plus grand. Car c’est bien cela la marque de l’humain : la capacité de s’incarner dans le temps, c'est-à-dire de progresser.

David-Méir Krief

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