Dévouée corps et âme au Rabbi, Madame Azimov était issue d’une famille juive russe distinguée. Ses parents s’étaient mariés en Sibérie : en effet, peu après ses fiançailles, Reb Bentsione Chemtov avait été arrêté puis envoyé en exil en Sibérie. Pourquoi ? Il avait été pris en flagrant délit d’activités contre révolutionnaires,

c’est-à-dire que, sous l’impulsion de Rabbi Yossef Yits’hak Schneersohn, le précédent Rabbi de Loubavitch, il avait organisé des écoles juives clandestines et encourageait les Juifs à rester fidèles à la Torah et à pratiquer les Mitsvot, quel que soit le danger. Sa fiancée l’avait alors rejoint malgré le froid et les dangers de cette démarche et ils s’étaient mariés dans la plus grande simplicité. Bassie était la dernière de leurs cinq enfants.

         Après la guerre, ses parents réussirent à quitter le « paradis soviétique » lors d’un long voyage qui dura plus d’un an, à travers l’Europe, pour finalement s’installer à Londres où ils reprirent leurs activités de propagation du judaïsme. Mme Chemtov entreprit même de rédiger des livres pour enfants en anglais, langue qu’elle maîtrisa bien vite. Très tôt, leurs enfants les secondèrent et Bassie passait ses Chabbat après midi, non pas à sortir avec ses amies mais à s’occuper de Messibot Chabbat pour les petites filles de son quartier qui ne fréquentaient pas l’école juive.

         Ce fut pendant ses études au célèbre séminaire de Gateshead que Bassie apprit le décès de sa mère.

         Elle s’installa alors aux États-Unis pour enseigner dans une école juive de Philadelphie. On peut dire que, depuis, elle n’a jamais abandonné le domaine de l’éducation, aussi bien pour les enfants que pour les adultes à qui elle savait transmettre ses exigences de perfection dans tout ce qui touche à la pratique de la Torah et l’attachement au Rabbi de Loubavitch qui était sa raison de vivre.

Son mariage avec le Rav Azimov

         Dès son mariage avec Rav Chmouël Azimov en 1968, elle s’installa à Paris à l’initiative du Rabbi. Avant de partir, elle fut reçue par la Rabbanit ‘Haya Mouchka – de mémoire bénie – qui lui annonça prophétiquement : « Nous avons semé (dans les années 30, le Rabbi et son épouse avaient habité à Paris), vous allez récolter ! ». Et il est vrai que la récolte dépassa toutes les espérances ! Il suffit pour cela de consulter les chiffres du Beth Loubavitch (100 émissaires, des écoles, des synagogues, des Mikvés, des publications, des allumages publics de ‘Hanoucca, des distributions de matériel religieux avant les fêtes, des grands rassemblements …) pour constater que les résultats ont été prodigieux. Il est absolument certain que cette réussite de Rav Azimov doit énormément à l’encouragement et l’initiative de sa défunte épouse qui sut exiger le meilleur : non pas matériellement pour elle-même mais spirituellement pour tous. Elle n’admettait aucun compromis dès lors qu’il s’agissait de la pratique des Mitsvot, en particulier les lois de la Tsniout et de la Cacherout. C’est elle qui fixa les règles qui président encore aujourd’hui aux destinées des écoles Loubavitch : l’uniforme, l’interdiction de toute mixité, le programme conforme aux meilleures écoles Loubavitch de par le monde… Elle enseigna à d’innombrables jeunes filles les lois de la Taharat Hamichpa’ha avant leurs mariages et donnait de précieux conseils pour établir ou rétablir le Chalom Bayit, l’harmonie dans le foyer. Le cours qu’elle animait le  mardi soir était devenu une institution mais elle enseignait aussi à l’école ‘Haya Mouchka où elle suivait les progrès de chaque élève, où elle encourageait chaque professeur, où elle surveillait minutieusement chaque détail pour assurer que cette école ferait honneur au Rabbi et à la Rabbanit. Ses élèves étaient devenues comme ses filles et elle savait comment obtenir le meilleur d’elles.

Un courage exemplaire

         Malgré sa santé précaire, elle faisait preuve d’un courage exemplaire et restait focalisée vers un seul but : ramener tous les Juifs de France à une vie de Torah grâce à la bénédiction du Rabbi de Loubavitch : alors que de nombreux Rabbanim avaient décrété q’il était impossible de rester un bon Juif à Paris, la ville des lumières, la ville du mauvais penchant, elle lutta de toutes ses forces et parvint à prouver que « Paris n’est pas différente », qu’on peut vivre une vie de Torah même dans la capitale du pays de la révolution française si mal vue par les Rébbéim ‘hassidiques des générations précédentes.

         Ses deux fils et sa fille sont tous trois devenus des émissaires du Rabbi et, avec leurs familles respectives, maintiennent le flambeau. Ses nombreuses élèves sont elles aussi devenues des émissaires du Rabbi, un peu partout en France et dans le monde.

« De même que sa descendance est en vie, elle aussi est en vie ! », une vie entièrement tendue vers la perfection, vers un attachement inconditionnel au Rabbi.

Sa mission n’est pas terminée, elle plaide certainement là haut pour cette énorme communauté qu’elle a si profondément influencée, pour qu’enfin se réalise la prophétie : « D.ieu effacera toutes les larmes »  et délivrera son peuple, par l’intermédiaire de notre juste Machia’h, maintenant !

                  Feiga Lubecki

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