אַנְעִים זְמִירוֹת וְשִׁירִים אֶאֱרֹג,
כִּי אֵלֶיךָ נַפְשִׁי תַּעֲרֹג.
נַפְשִׁי חָמְּדָה בְּצֵל יָדֶךָ
לָדַעַת כָּל רָז סוֹדֶךָ.
(שיר הכבוד)
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« Je chante des hymnes et je compose des chants, Car mon âme aspire à Toi.
Mon âme désire (s’abriter à) l’ombre de Ta main, Afin de connaître tous Tes secrets. »
(Extrait du « Chir Hakavod », le Chant de Gloire)
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« Anim Zemirot Véchirim Eérog, Ki Elé’ha Nafchi Taarog. Nafchi ‘Hamda Bétsel Yadé’ha, Ladaat Kol Raz Sodé’ha. »
« Cette mélodie est emplie de sentiments de désir, et représente l’aspiration de l’âme à s’élever vers la Divinité. Elle est chantée sur les paroles du fameux « Chir Hakavod » (le Chant de Gloire – ndt), qui est récité dans de nombreuses communautés, après la prière de Moussaf, lors de Chabat et de Yom Tov : « Anim Zemirot ». »
(Sefer Hanigounim, tome 3, page 53, Nigoun 223)
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Lors de la distribution de vodka de la nuit de Sim’hat Torah 5722 (1961), avant d’enseigner le nouveau nigoun, le Rabbi déclara :
« Ce chant nécessite une introduction et une histoire. Il existe un certain nombre de choses qui n’ont pas été inscrites par l’Admour Hazaken dans le Sidour (livre de prières – ndt). Cependant, elles ont bien une source, et la ‘Hassidout explique ces sujets-là. Parmi ces choses, l’on pourrait évoquer la récitation du « Lechem Yi’houd » avant d’accomplir chaque Mitsva, les passages « Or ‘Hadach Al Tsion Tahir » et « Al Tira Avdi Yaakov » qui sont récités à la sortie du Chabat. Dans le même ordre d’idées, le « Chir Hakavod », bien que n’ayant pas été inscrit dans le Sidour de l’Admour Hazaken, constitue quelque chose de très élevé, et le « Levouch » (Rabbi Mordé’haï Yaffé, célèbre décisionnaire du seizième siècle – ndt), d’ailleurs, ne tarit pas d’éloges sur ce chant.
L’histoire qui lui est associée est la suivante. Nous savons que le lendemain de Yom Kippour est appelé « au nom de D.ieu », « Bechem Hachem », et il faut donc se lever tôt pour aller prier. Il arriva, une fois, dans un village, que le lendemain de Yom Kippour, lorsque l’on vint à la synagogue pour prier, l’on trouva un ‘Hassid Polonais dansant à côté du pupitre, et chantant une mélodie sur les paroles du « Chir Hakavod ». Le ‘Hassid était tellement plongé dans son engouement, qu’il avait dansé toute la nuit durant, et en avait même oublié de rompre le jeûne.
L’explication de cette histoire est la suivante. Le jour de Yom Kippour, les enfants d’Israël ressemblent à des anges. Et lorsque ce saint jour prend fin, l’on reprend la vie active, et avec elle, les Mitsvot liées aux jours profanes. Un Juif accomplit cela avec une grande joie, puisque telle est la Volonté du Créateur. Néanmoins, il garde en lui ce désir de rester au niveau de sainteté du jour de Yom Kippour, à l’image de la clôture de ce jour sur les mots « Ecoute Israël […] l’Eternel est Un ». Son âme désire se lier à D.ieu, « Mon âme aspire à se lier à Toi », et cela s’exprime dans le désir de « connaître tous Tes secrets » [ces deux passages font partie du chant – ndt].
Il en va de même lorsque se termine le jour de Sim’hat Torah, durant lequel le Peuple Juif et D.ieu sont seul à seul. L’on poursuit alors ses activités profanes, à l’image du verset : « Et Yaakov retourna sur son chemin ». Cela constitue la Volonté Divine, et c’est la raison pour laquelle on le fait de manière joyeuse, et avec gaieté de cœur. Cependant, l’on garde ce désir divin, « Mon âme aspire à se lier à Toi », qui s’exprime par le fait de vouloir « connaître tous Tes secrets », c’est-à-dire étudier la partie profonde de la Torah. »
Sur ces mots, le Rabbi enseigna le nigoun avec une ferveur accrue. Quelques heures plus tôt, durant le farbrenguen du soir de Sim’hat Torah, le Rav Avraham Lider enseigna un nouveau nigoun de Terre Sainte : « Hochia Èt Amé’ha » (composé par le ‘Hassid, Professeur Avraham Tebersky). Après avoir enseigné le chant « Anim Zemirot », le Rabbi se tourna vers Rav Avraham, et lui demanda de chanter le nigoun qu’il avait enseigné. Le Rabbi continua ensuite à distribuer de l’eau de vie aux présents qui avaient pris la décision d’étudier plus de ‘Hassidout.
Durant la réunion ‘hassidique du Chabat Parachat Noa’h 5727 (1966), en plein mois de Mar ‘Hechvan, le Rabbi rappela qu’il fallait étendre la joie du mois de Tichri à l’ensemble de l’année. Et, tout en étant joyeux, il faut garder le désir du mois qui est comblé de tout : le mois de Tichri. Il expliqua alors :
« Nous avons déjà parlé longuement du ‘Hassid qui chanta « Anim Zemirot » durant toute la nuit qui suivit Yom Kippour. Cet événement n’eut pas lieu durant Yom Kippour à proprement parler, mais bien à la sortie de la fête. Il parvint à étendre les profonds désirs propres à Yom Kippour, jusqu’à la sortie de la fête.
Bien entendu, pas tout le monde peut ressembler à ce ‘Hassid, cependant, chaque Juif possède une étincelle de chaque bonne chose, et cela s’applique même à Moché notre maître, dont chaque Juif possède une étincelle, qui s’exprime de manière concrète.
Ainsi, il faut qu’il en soit ainsi chez chacun : il faut désirer, regretter le mois de Tichri, et cela, tout en remplissant sa mission (dans le monde matériel – ndt) de manière joyeuse ».
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