Rambam 1 Chapitre

Notons que bon nombre de ces lois ne sont pas la halakha, c'est-à-dire la pratique observée dans les communautés juives. Elles ne sauraient donc en aucun cas être prises comme référence. Veuillez noter également que cette version est un premier essai qui fera l'objet de corrections ultérieures.

13 Mena'hem Av 5784 / 08.17.2024

Lois relatives à la manière d’offrir les sacrifices : Chapitre Neuf

1. Il est un commandement positif de procéder pour toutes les offrandes de culpabilité conformément à la loi mentionnée dans la Thora. Comment procède-t-on pour les offrandes de culpabilité ? Qu’il s’agisse d’une offrande de culpabilité certaine ou incertaine, on abat [l’animal] et on asperge le sang, comme nous l’avons expliqué. On dépèce [l’animal] et on extrait les parties sacrifiées [sur l’autel], on les sale et on les jette sur le feu. Et si on désire apporter [les parties sur l’autel] au moyen d’un récipient, on peut le faire, et le reste de la chair est consommé par les cohanim comme les sacrifices expiatoires.

2. L’aspersion de sang de l’offrande de culpabilité d’une personne atteinte d’affection lépreuse se fait différemment, comme cela sera expliqué dans les lois sur ceux auxquels il manque l’expiation [avant l’offrande d’un sacrifice]. Néanmoins, les autres pratiques, l’aspersion du sang sur l’autel et la consommation sont en tous points similaires aux autres offrandes de culpabilité.

3. La cérémonie de tous les sacrifices de paix conformément à la loi est un commandement positif. Ils sont de quatre sortes : la première est les sacrifices de paix communautaires et les trois [autres] sont des offrandes individuelles.

4. Comment procède-t-on pour les sacrifices de paix communautaires ? On abat [l’animal] et on asperge le sang, comme nous l’avons expliqué. On dépèce [l’animal] et on extrait les parties sacrifiées, que l’on sale et que l’on brûle, et le reste est consommé par les cohanim mâles dans l’enceinte [du Temple] comme les sacrifices expiatoires et les sacrifices de culpabilité, parce que ce sont des offrandes de sainteté éminente, comme nous l’avons expliqué.

5. Les offrandes de paix individuelles sont de trois sortes : la première est celle qui est offerte en sacrifice de paix sans [être accompagnée de] pain, par exemple les offrandes de paix la fête et de joie ; celles-ci sont appelées les sacrifices de paix. La seconde est les sacrifices de paix offerts avec du pain en vœu ou en offrande volontaire, qui sont désignés comme « sacrifices de reconnaissance », et ce pain est appelé « le pain du sacrifice de reconnaissance ». La troisième sorte [d’offrandes de paix] sont les offrandes de paix qu’offre le nazir au terme de son naziréat, et elles [ces offrandes de paix] sont accompagnées de pain et sont appelées « le bélier du nazir ».

6. Comment se passe la cérémonie de ces trois [offrandes] ? On abat [l’animal] et on asperge le sang, comme nous l’avons expliqué, on dépèce [l’animal] et on extrait les parties sacrifiées. Puis, on ouvre la chair, et on sépare la poitrine et la jambe droite, et on donne les parties sacrifiées, ensemble avec la poitrine et la jambe sur les mains propriétaires, et le cohen pose sa main en dessous des mains des propriétaires, et balance le tout devant D.ieu du côté Est. Et de même, tout balancement a lieu du côté Est.

7. Comment procède-t-on au balancement ? On étend [les bras] et on les ramène vers soi [dans les quatre directions], et on les lève et on les baisse. Et si l’offrande est un sacrifice de reconnaissance, on prend un dixième du pain qui l’accompagne, que l’on met avec la poitrine, la jambe et les parties sacrifiées et on fait le balancement du tout su les mains des propriétaires, comme nous l’avons expliqué.

8. Comment les dispose-t-on dans les mains des propriétaires ? On dépose les graisses dans les mains des propriétaires avec la poitrine et la jambe au-dessus. Et les deux reins et le diaphragme sont au-dessus. Et s’il y a du pain, on le met au-dessus et on fait le balancement du tout.

9. Si l’offrande est le bélier du nazir, on extrait les parties sacrifiées et on sépare la poitrine et la jambe, et on faire cuire le reste du bélier dans la Cour des femmes. Le cohen prend la patte avant cuite du bélier avec un dixième du pain qui l’accompagne, ainsi que la poitrine, la jambe et les parties sacrifiées et pose le tout sur les mains du nazir, et le cohen place ses mains en dessous des mains des propriétaires et fait le balancement du tout, comme nous l’avons expliqué.

10. Qu’est-ce que la poitrine ? Toute la partie qui est face au sol en haut [et est délimitée comme-ci] en haut jusqu’au cou et en bas jusqu’à la panse. On coupe avec [la poitrine] deux côtes de part et d’autre. Qu’est-ce que la patte avant ? [La partie délimitée par la partie supérieure de] l’ulna jusqu’au sabot, qui est composée de deux membres emboîtés l’un dans l’autre. Et la patte avant mentionnée [dans la Thora] est la patte avant droit, qui correspond, dans la patte postérieure à la jambe mentionnée partout.

11. Après avoir procédé au balancement, on sale les parties sacrifiées et on les brûle sur l’autel. Par contre, la poitrine et la jambe sont consommées par les cohanim, ainsi qu’il est dit : « car la poitrine du balancement et la jambe du prélèvement ». Et les autres sacrifices de paix sont consommés par les cohanim, et les cohanim n’acquièrent la poitrine et la jambe qu’après la combustion des parties sacrifiées.

12. Et de même, le pain que l’on balance avec le sacrifice de reconnaissance et le bélier du nazir et la patte avant cuite sont consommés par les cohanim. Et le reste du pain avec le reste de la chair sont consommés par les propriétaires. Et le pain balancé avec la poitrine et la jambe sont appelés « le prélèvement du sacrifice de reconnaissance ». Et la patte avant cuite, avec la poitrine et la jambe et le pain que l’on balance sont appelés « le prélèvement du bélier du nazir ».

13. Il y a doute si le pain prélevé du sacrifice de reconnaissance a le statut de térouma. C’est pourquoi, on n’est pas passible de mort [pour sa consommation] et du [paiement d’]un cinquième [en sus en cas d’inadvertance], et il ne rend pas interdit le mélange [les produits profanes auxquels il se mélange] comme la térouma.

14. Si le propriétaire du sacrifice de reconnaissance est un cohen, le reste du pain est consommé par les propriétaires comme pour sacrifice de reconnaissance d’un israël, car le pain qui accompagne le sacrifice de reconnaissance ou le bélier du nazir n’est pas une désigné comme une oblation.

15. Si deux personnes apportent un sacrifice de paix en association, l’un procède au balancement, avec le consentement de son ami. Même s’ils sont cent, un seul procède au balancement pour tous, ce qui n’est pas le cas pour l’imposition [des mains sur l’offrande, puisqu’ils doivent imposer leurs mains, l’un après l’autre].

16. Si une femme est la propriétaire de l’offrande, elle ne peut pas procéder au balancement. Mais le cohen fait le balancement, car son offrande doit être balancée et elle [la femme] est invalide pour cela. Et une femme ne fait jamais le balancement, à l’exception de la femme sota et de la femme nazir seulement, comme nous l’avons expliqué. Et le balancement se fait toujours avant le rapprochement [de l’offrande sur le coin de l’autel]

17. Comment fait-on le pain que l’on apporte avec le sacrifice de reconnaissance ? On prend vingt issarone de fine fleur de farine ; on fait lever dix issarone et on fait dix issarone de pain azyme. Les dix [issarone] levés, on en fait dix miches de pain.

18. Comment les fait-on lever ? On apporte la quantité de levain nécessaire pour les faire lever et on le met [au préalable] dans la mesure [d’un issarone], puis on remplit la mesure [le issarone de fine fleur de farine], bien qu’il y aura finalement une quantité inférieure ou supérieure [à un issarone de fine farine] à cause du levain, car il [le levain] sera parfois épais et dur et parfois tendre . [Malgré cela,] on ne prête attention à la mesure qu’à l’instant présent et on mesure issarone par issarone [c'est-à-dire que l’on ne mesure pas une quantité de fine fleur de farine égale à deux issarone dans une mesure de deux issarone mais on mesure deux fois un issarone]. Et les dix issarone de pain azyme, on en fait trente miches égales, [soit] dix miches de chaque espèce : dix miches cuites au four, dix miches de gaufrettes tendres, et dix miches frites dans l’huile.

19. Comment est faite la [miche] frite à l’huile ? On l’ébouillante [la farine] à l’eau et on la cuit au four légèrement, puis, on la fait frire à l’huile dans une poêle ou ce qui est semblable, comme on fait frire les beignets, et on met de l’huile en abondance, et ceci est la [miche] frite à l’huile mentionnée partout.

20. Dans quelle quantité d’huile fait-on les trente miches [de pain azyme] ? Un demi log d’huile, et cette mesure est une loi dite oralement à Moïse sur le mont Sinaï. [On utilise] un quart [de log, soit la moitié] pour les [miches] frites à l’huile, un huitième [soit un quart] pour les miches cuites au four et un huitième pour les gaufrettes.

21. Pour les miches cuites au four, on imbibe la fine fleur de farine dans un huitième d’huile, puis, on la pétrit et on la fait cuire. Les gaufrettes, on les enduit avec un huitième [de log d’huile] après la cuisson. Et le cohen prend du tout quatre miches, une de chaque espèce, ainsi qu’il est dit : « une de chaque offrande »..

22. Si on a cuit [seulement] quatre miches pour accompagner un sacrifice de reconnaissance, on est quitte. Il n’est dit [de cuire] quarante [miches] que pour [le meilleur accomplissement de] la mitsva. [Cela est valable,] à condition que l’on prélève une miche de chaque offrande à l’état de pâte [c'est-à-dire que l’on prend 1/10ème de chacune des sortes de pâtes que l’on cuit ensuite], car on ne prélève pas un morceau cassé, ainsi qu’il est dit : « un de chaque offrande » ; on ne doit pas prélever un morceau cassé.

23. Comment fait-on le pain qui accompagne le bélier du nazir ? On prend six issarone et deux tiers de issarone [de fine fleur de farine], et on en fait vingt miches de pain azyme de taille égale : dix gaufrettes enduites d’huile et dix miches dont la fine fleur de farine a été imbibée d’huile, et le tout est cuit au four. Et [la mesure de] l’huile pour celles-ci est un quart [de log] ; cette mesure est une loi dite oralement à Moïse sur le mont Sinaï. Le cohen en prend deux miches, une de chaque espèce.

24. Les deux sortes de pain du nazir, les quatre sortes de pain du [qui accompagnent le] sacrifice de reconnaissance s’invalident l’un l’autre [si l’un d’eux fait défaut], et pour les deux, le pain est fait à l’extérieur de l’enceinte.

25. Comment se déroule la cérémonie [des sacrifices] du premier-né, de la dîme et du sacrifice Pascal ? Après l’aspersion du sang, comme nous l’avons expliqué, on dépèce [l’animal] et on extrait les parties sacrifiées ; on les sale et on les brûle, et le reste de la chair est consommé par les cohanim. Et le reste de la chair de la dîme est consommé par les propriétaires. Et le reste de la chair du sacrifice Pascal est consommé en groupes conformément aux lois qui lui sont propres, comme cela sera expliqué dans les lois relatives au sacrifice Pascal.