Rambam 1 Chapitre

Notons que bon nombre de ces lois ne sont pas la halakha, c'est-à-dire la pratique observée dans les communautés juives. Elles ne sauraient donc en aucun cas être prises comme référence. Veuillez noter également que cette version est un premier essai qui fera l'objet de corrections ultérieures.

10 Mena'hem Av 5784 / 08.14.2024

Lois relatives à la manière d’offrir les sacrifices : Chapitre Six

1. Il est un commandement positif d’offrir l’holocauste conformément à la loi mentionnée dans la Thora. Comment l’holocauste est-il offert ? On abat [l’animal] et on asperge le sang, comme nous l’avons expliqué. Puis, on dépèce et on ouvre [l’animal] et on brûle les morceaux sur l’autel, comme il est dit : « le cohen brûlera le tout sur l’autel ».

2. La laine sur la tête des moutons, les poils de la barbe des boucs, et les os, les guidin , les cornes et les sabots, s’ils sont attachés [à la peau de l’animal], on brûle le tout. Et s’ils se sont séparés, on ne les monte pas [sur l’autel], ainsi qu’il est dit : « tes holocaustes, la chair comme le sang » [Seuls la chair et le sang sont brûlés et non les autres parties]. Et s’ils sont projetés de l’autel [sur le sol], on ne doit pas les y remettre. Et de même, une braise qui a été projetée de l’autel [sur le sol] ne doit pas être remise.

3. Les membres qui ont été projetés de l’autel, si leur substance est restée, on les remet même s’ils ont été projetés après la mi-nuit, ainsi qu’il est dit : « sur la flamme sur l’autel toute la nuit ». Et s’ils n’ont pas de substance, même s’ils ont été projetés avant la mi-nuit, on ne les remet pas. Si la surface de la chair s’est desséchée [et est devenue sec] comme du bois, et qu’ils ont été projetés avant la mi-nuit, on les remet. [Et si dans ce cas ils ont été projetés] après la mi-nuit, on ne les remet pas.

4. Lorsque l’on [finit de] coupe[r] les membres de l’holocauste, on emmène les parties coupées sur la rampe [de l’autel] et on les sale à cet endroit. Puis, on monte tous les membres sur l’autel ; là, on enlève le nerf sciatique, que l’on jette sur les cendres au milieu de l’autel et on jette tous les membres sur le feu, ainsi qu’il est dit : « la chair et le sang » ; de même que le sang est jeté [c'est-à-dire aspergé], ainsi, toute la chair est jetée [sur l’autel]. Après les avoir jetés [les membres sur l’autel], on les dispose sur le feu, comme il est dit : « les cohen les disposera ». Des membres que l’on a grillés avant de les monter sur l’autel ne sont pas une odeur agréable [à D.ieu lorsqu’ils sont brûlés sur l’autel]

5. Comment coupe-t-on l’holocauste ? On ne lui casse pas la patte [à la manière des bouchers], mais on troue [la patte] pour le suspendre [l’animal] et on le dépèce. Si c’est un bœuf, on le dépèce sans le suspendre. Et on le dépèce [depuis les jambes] jusqu’à la poitrine. Quand on atteint la poitrine, on coupe la tête, que l’on donne au cohen. On coupe les [quatre] pattes [c'est-à-dire les canons], que l’on donne à un autre [cohen] et on termine le dépècement. [Puis,] on déchire le cœur et on en extrait le sang, et on coupe les pattes avant [c'est-à-dire au niveau de l’humérus], que l’on donne à un autre [cohen]. Quand on [re]monte [les mains pour s’occuper de] la patte arrière droite [au niveau du fémur], on la coupe et on la donne à celui qui a acquis [au tirage au sort] la tête et les deux testicules. Puis, on déchire l’animal jusqu’à ce que les intestins soient découverts et on prend la graisse sur les entrailles que l’on met au-dessus de la tête sur la partie [du cou] où il [l’animal] a été immolé. Puis, on prend les entrailles et on les donne à un autre [cohen].

6. On va [ensuite] les nettoyer à l’eau, ainsi qu’il est dit : « et les entrailles et les pattes, il les nettoiera dans l’eau », [et] non dans du vin, dans un mélange, ni dans d’autres breuvages. Et toutes les eaux sont valides. Que nettoie-t-on ? La panse, on la nettoie complètement dans la loge de rinçage. Les entrailles, [on ne les nettoie dans l’eau] pas moins de trois fois, sur les tables de marbre qui sont entre les poutres

7. A l’aide d’un couteau, on sépare le poumon du foie, et le diaphragme du foie, et on ne déplace pas le foie de son emplacement ; on coupe la poitrine et on la donne à un autre [cohen]. On [re]monte [la main] sur la paroi droite [du thorax] et on coupe en descendant [en enfonçant le couteau] au niveau de la colonne vertébrale sans la toucher [c'est-à-dire que l’on coupe les côtes en profondeur au niveau de la colonne vertébrale] la surface délimitée par deux vertèbres tendres [en haut et en bas], et on la donne à un autre [cohen] avec le foie qui y est suspendu.

8. On s’occupe [ensuite] du cou ; on y joint [au cou] deux côtes de part et d’autre, on le coupe et on le donne à un autre [cohen], avec la trachée et le cœur qui y sont suspendus. On s’occupe [ensuite] de la paroi gauche [du thorax] et on laisse deux vertèbres tendres en haut et en bas [c'est-à-dire qu’on ne les coupe pas, cf. § 7], comme pour la paroi droite. On laisse donc quatre côtes de chaque paroi ; on la coupe [la paroi gauche] et on la donne à un autre [cohen] avec la rate suspendue.

9. On s’occupe [alors] de la pointe , que l’on coupe et que l’on donne à un autre [cohen] avec la queue, le diaphragme et les deux reins. On prend la patte arrière gauche que l’on donne à un autre [cohen]. C’est de cette manière que l’on dépèce et que l’on coupe un animal [offert en] holocauste ; ce sont les parties coupées mentionnées dans la Thora : « il le coupera en ses morceaux ».

10. Combien [de cohanim] portent les membres sur l’autel ? Si l’holocauste est du menu bétail, ils sont six à le porter.

11. Le premier [cohen porte] la tête et les pieds [de la manière suivante :] la tête dans la main droite de façon à ce que le nez [de l’animal] soit orienté vers son bras et que les cornes soient entre ses doigts ; l’endroit [du cou] où a été immolé [l’animal] est vers le haut et la graisse [des entrailles] est posée dessus. La patte arrière droite est dans sa main gauche et la partie de la peau [dépecée] vers l’extérieur.

12. Le second [porte] les deux pattes avant [de la manière suivante :] la [patte avant] droite dans la main droite et la [patte avant] gauche dans la main gauche avec la partie de la peau [dépecée] vers l’extérieur.

13. Le troisième [porte] la pointe [cf. § 9] et la patte arrière [gauche] : la pointe dans la [main] droite avec la queue qui pend entre ses doigts avec le diaphragme et les deux reins, et la patte postérieure gauche dans la main gauche avec la partie de la peau [dépecée] vers l’extérieur.

14. Le quatrième [porte] la poitrine et le cou : la poitrine dans la [main] droite et le cou dans la [main] gauche, et les vertèbres entre les doigts.

15. Le cinquième [porte] les deux parois [du thorax] : la [paroi] droite dans la [main] droite et la [paroi] gauche dans la [main] gauche et la partie de la peau [dépecée] vers l’extérieur

16. Le sixième [porte] les entrailles dans un plateau et les pattes [c'est-à-dire les canons] au-dessus, si l’holocauste est un agneau ou une chèvre. Par contre, si c’est un bélier, deux [cohanim] emmènent les entrailles. Et de même, la fine farine qui accompagne les libations est apportée par un seul [cohen] et le vin par un autre. Et s’il s’agit d’un bélier, la fine fleur de farine et le vin sont chacun apportés par deux [cohen].

17. Tu apprends donc que le mouton et la chèvre sont apportés sur l’autel par huit [cohanim]. Le bélier est porté par onze [cohanim]. Et le taureau est porté par vingt-quatre [cohanim].

18. [Voici comme les vingt-quatre cohanim se partagent le taureau :] le premier apporte la tête, le second et le troisième apportent la patte postérieure droite, le quatrième et le cinquième apportent la pointe, le sixième et le septième apportent la patte arrière gauche, et le huitième apporte la poitrine, et le cou est porté par trois [cohanim] : le neuvième, le dixième et le onzième. Les pattes avant sont portées par deux [cohanim] et les deux parois [du thorax] sont portées par deux [cohanim], et les entrailles, la fine fleur de farine et le vin sont chacun portés par trois [cohanim], soit [au total] vingt-quatre [cohanim].

19. Et pourquoi ne partageraient-ils pas un grand membre d’un bœuf en morceaux [au lieu de le porter à plusieurs] ? Car il est dit : « il le coupera en ses morceaux » mais non [il ne doit pas couper] ses morceaux en morceaux. Dans quel cas cela s’applique-t-il [à savoir que le nombre de personnes est réglementé] ? Pour les holocaustes communautaires. Par contre, pour les holocaustes individuels, ils peuvent diminuer ou augmenter au choix le nombre de personnes qui portent [les membres].

20. Comment procède-t-on pour offrir un volatile en holocauste ? Il [le cohen] monte sur la rampe [de l’autel], tourne vers le Sovev [au moyen de la petite rampe accessoire], se rend au coin Sud-est et y déchire la tête [du volatile] du côté de la nuque en séparant [la tête du corps]. Et s’il ne sépare pas [la tête du corps], cela est invalide. Il exprime le sang de la tête et le sang du corps sur la paroi [de l’autel] au-dessus du fil au milieu de l’autel. Et s’il a exprimé le sang de la tête et non le sang du corps, cela est invalide. [Néanmoins,] s’il a exprimé le sang du corps et non le sang de la tête, cela est valide.

21. Il prend la tête, met la partie [de la tête qui a été] égorgée contre l’autel, l’imbibe de sel et la jette sur le feu. Puis, il enlève à la main le jabot et la peau qui le recouvre avec les plumes et les intestins [le gésier], et les jette à l’endroit des cendres.

22. [Il est dit :] « il le fendra avec ses plumes » à la main et non à l’aide d’un couteau. Et il n’a pas besoin de séparer [le corps en deux parties], comme il est dit : « il ne séparera pas ». Et s’il a séparé [le corps en deux parties], cela est valide. Puis, il l’imbibe de sel, et le jette sur le feu. S’il n’a pas enlevé le jabot, les plumes, les intestins, ou ne les a pas imbibés de sel, dès lors qu’une modification [par rapport à la procédure normale] a eu lieu après l’expression du sang [sur l’autel], cela est valide.

23. Comment déchire-t-il [le cou de l’oiseau] ? Il coupe en descendant [en enfonçant] l’ongle dans la nuque. S’il désire faire [avec l’ongle] un geste de va-et-vient [comme pour l’abatage rituel], il peut le faire. Et s’il désire déchirer en enfonçant l’ongle, il peut le faire. Et si les signes [l’œsophage et la trachée] ont été déplacés [de leur emplacement], on n’y prête pas attention. Et il coupe le canal vertébral et les vertèbres cervicales sans [couper] la majorité de la chair [qui entoure], car s’il coupe la majorité de la chair, il [l’animal] est considéré comme mort avant qu’il ait atteint les signes. Et il faut, pour l’holocauste, couper les deux signes en enfonçant [l’ongle, sans faire d’interruption entre un signe et l’autre]. Et celui qui égorge avec un couteau ou sur le côté, cela n’est pas valide, et il est considéré comme ayant étranglé ou éventré [l’oiseau]. Et toute la nuque est valide pour déchirer [le cou de l’oiseau].