Le mot Mitsva est de la même étymologie que Tsavta, une attache, un lien. Celui qui accomplit la Mitsva se lie à l'Essence divine, qui est à l'origine de ce Commandement. C'est le sens de l'expression “la récompense de la Mitsva est la Mitsva elle-même”, car la possibilité de s'unifier avec l'Essence de D.ieu, qui a ordonné la Mitsva, est en soi une récompense.
Nous le comprendrons au moyen d'un exemple concret:
Un homme extrêmement simple est par nature profondément soumis devant la science et la grandeur des érudits, au point de ne plus ressentir sa propre existence. Le savant, à son tour, n'a pas conscience de l'existence de cet homme simple, comme s'il n'était pas même un être humain. Non pas qu'il le dédaigne ou le repousse, ce qu'à D.ieu ne plaise. Ceci serait un sentiment condamnable. En fait, il considère être incapable d'entrer en relation avec lui, n'avoir rien de commun avec lui.
Or, lorsque ce savant ordonne à l'homme simple de réaliser un certain travail pour son compte, il lui confère, par là-même, une existence à ses propres yeux. L'homme simple, à son tour, acquiert la conscience de sa propre existence puisqu'il se découvre capable de rendre service au savant et a même été sollicité par lui. Le savant lui-même prend en compte son existence au point de lui donner un ordre. Ainsi, cette injonction est capable d'unifier le savant, si élevé et l'homme très simple. L'analogie avec notre propos est bien clair.
Par ailleurs, il est évident, en fonction de cette image, que la nature propre de l'Injonction importe peu. Son importance peut être capitale ou insignifiante.
Hayom yom
8 'Hechvan 5785 / 11.09.2024
Houmach : Chevii de Le'h Le'ha avec Rachi
Tanya : Ouma Chekatouv... Misitra De Ra (p.288)