Rambam 3 Chapitres
Notons que bon nombre de ces lois ne sont pas la halakha, c'est-à-dire la pratique observée dans les communautés juives. Elles ne sauraient donc en aucun cas être prises comme référence. Veuillez noter également que cette version est un premier essai qui fera l'objet de corrections ultérieures.
21 Tamouz 5781 / 07.01.2021
Lois du repentir : Chapitre Quatre
1. Vingt-quatre choses entravent le repentir : quatre sont de graves fautes, et celui qui fait l’une d’elles, D.ieu ne lui donne pas l’opportunité de se repentir, du fait de la gravité de sa faute. Ce sont : a) celui qui fait fauter une collectivité, y compris celui qui empêche une collectivité d’accomplir une mitsva, b) celui qui dévoie autrui du bon au mauvais chemin, comme le messit et le madiah, c) celui qui voit son fils prendre un mauvais chemin et ne l’en empêche pas ; [en effet,] étant donné que son fils est sous son autorité, s’il le réprimandait, il s’écarterait [du mal], il [le père] est donc considéré comme s’il l’avait fait fauter. Cette faute inclut également celui qui a la possibilité d’empêcher un particulier ou une collectivité [de fauter], mais ne le fait pas, et les laisse dans leur défaillance, d) celui qui dit : « Je vais fauter, et je me repentirai », y compris celui qui dit : « Je vais fauter, et le jour de Kippour fera expiation ».
2. Cinq autres [fautes] ferment les voies du repentir pour ceux qui en sont coupables : a) celui qui se sépare de la communauté, parce que lorsqu’ils [les juifs de la communauté] se repentiront, il ne sera pas avec eux, et ne méritera pas de partager leurs mérites, b) celui qui contredit les paroles des sages, parce que la controverse le conduit à s’écarter d’eux ; il ignore donc les voies du repentir, c) celui qui se joue des commandements ; étant donné qu’il les considère avec mépris, il ne les recherche pas et ne les accomplit pas. [Or,] s’il ne les fait pas, en quoi sera-t-il méritant ? d) celui qui déshonore ses maîtres ; une telle [conduite] aura pour conséquence qu’il soit rejeté et chassé, comme Gué’hazi. Et lorsqu’il sera renvoyé, il ne trouvera pas de maître et de guide pour lui montrer le chemin de la vérité, e) celui qui hait les réprimandes ; il ne lui reste pas de voie pour le repentir. En effet, les réprimandes provoquent le repentir, car lorsqu’un homme est avisé de ses fautes, et en rougit, il se repent, comme il est dit dans la Thora : « Rappelle-toi, n’oublie jamais, combien tu as mécontenté l’Eterne-l, etc. », « vous avez été rebelles », « l’Eterne-l ne vous a pas donné un cœur », « peuple insensé et peu sage ». De même, Isaïe réprimanda Israël, disant : « Oh, nation pécheresse », « Un bœuf connaît son possesseur », « parce que je savais que tu es opiniâtre ». D.ieu lui a également ordonné de réprimander les pécheurs, comme il est dit : « Crie à plein gosier, ne te ménage point ». Tous les prophètes ont ainsi semoncé le peuple juif jusqu’à ce qu’il se repente. C’est pourquoi, il faut nommer dans chaque communauté juive un sage éminent, ancien, et craignant D.ieu depuis sa tendre enfance, aimé de [la communauté] qui admonestera la communauté et la fera se repentir. Celui qui hait les réprimandes ne vient pas vers le prêcheur et n’écoute pas ses paroles. Il persévérera donc dans ses fautes, qui sont à ses yeux comme de bonnes actions.
3. Cinq [fautes] sont telles que celui qui commet celles-ci ne pourra jamais pleinement se repentir, car ce sont des fautes commises envers autrui, et il [le pécheur] ignore la victime [de ses actes] pour lui restituer [ce qu’il lui doit] ou lui demander pardon, ce sont : a) celui qui maudit une collectivité, et non un homme défini pour lui demander pardon, b) celui qui partage avec un voleur, car il ignore l’identité du propriétaire de l’objet volé. En effet, le voleur vole plusieurs personnes et lui apporte [ce qu’il a volé], et il prend [ce qui a été volé]. De surcroît, il soutient ainsi le voleur et le fait fauter, c) celui qui trouve un objet perdu, mais ne fait pas d’annonce, pour que celui-ci puisse être restitué à son propriétaire ; après coup, quand il se repentira, il ne saura pas à qui le restituer, d) celui qui prend un gage aux pauvres, aux orphelins ou aux veuves ; ce sont des gens démunis, qui ne sont pas connus, qui s’exilent de ville en ville, sans avoir de connaissance, pour qu’il sache à qui appartient ce gage et lui restitue, e) celui qui accepte un pot-de-vin pour faire pencher le jugement ignore à combien il a fait pencher [jugement] il ignore quelles en sont les conséquences pour pouvoir restituer, car il y a un fondement [à son jugement]. De plus, il encourage celui [qui lui a donné le pot-de-vin] et le fait fauter.
4. Il y a cinq [fautes] dont on peut présumer que celui qui fait celles-ci ne se repentira pas, car ce sont des choses légères aux yeux de la majorité des gens ; il fautera, et pensera que cela n’est pas une faute. Ce sont : a) celui qui prend part à un repas qui est insuffisant pour son hôte. Ceci est de la « poussière de vol », et il imagine ne pas avoir commis de faute, et dit : « J’y ai pris part avec son autorisation », b) celui qui fait usage du gage d’un pauvre . [Le gage d’un pauvre] est une hache ou un soc, et il pense en son for intérieur : « Ceux-ci ne s’usent pas, je ne l’ai donc pas volé », c) celui qui regarde des femmes qui lui sont interdites. Il imagine qu’[un tel acte] n’a pas de conséquence, car il se dit : « Ai-je eu des rapports ou un contact avec elle ? », mais ignore que la vue même est une grave faute, car c’est cela qui provoque les rapports interdits, comme il est dit : « et ne vous égariez pas à la suite de votre cœur et de vos yeux », d) celui qui se fait honorer par le mépris d’autrui se dit en son cœur que cela n’est pas une faute, car ce dernier n’est pas présent, et n’est pas humilié. Il compare simplement ses bonnes actions et sa sagesse aux actions ou à la sagesse d’autrui, afin de montrer à travers celles-ci qu’il est respectable et que son ami est méprisable, e) celui qui soupçonne des personnes honorables imagine que cela n’est pas une faute, car il se dit : « Que lui ai-je fait ? Il ne s’agit que d’un doute s’il a fait ou non [telle chose]. Il ignore que cela est une faute, car il considère dans son esprit une personne respectable comme un pécheur.
5. Cinq [actions] sont telles que celui qui les fait sera toujours entraîné par celles-ci et verra des difficultés à s’en écarter. Aussi convient-il de prendre garde à ne pas s’attacher à cela. Ce sont toutes de très mauvais traits de caractère. Ce sont : le colportage, la médisance, l’irascibilité, les mauvaises pensées [c'est-à-dire penser faire du mal à autrui], s’associer à un méchant, car on apprend de ses actions, et celles-ci s’impriment en son cœur. C’est ce que dit [le roi] Salomon : « fréquenter les sots, c’est devenir mauvais ». Nous avons déjà expliqué dans les lois sur la conduite morale les pratiques qu’un homme doit toujours observer, a fortiori pour un repenti.
6. Toutes ces actions et [actions] semblables, bien qu’elles entravent le repentir, n’empêchent pas celui-ci. Si l’homme se repentit de celles-ci, il est un repenti, et a part au monde futur.
2. Cinq autres [fautes] ferment les voies du repentir pour ceux qui en sont coupables : a) celui qui se sépare de la communauté, parce que lorsqu’ils [les juifs de la communauté] se repentiront, il ne sera pas avec eux, et ne méritera pas de partager leurs mérites, b) celui qui contredit les paroles des sages, parce que la controverse le conduit à s’écarter d’eux ; il ignore donc les voies du repentir, c) celui qui se joue des commandements ; étant donné qu’il les considère avec mépris, il ne les recherche pas et ne les accomplit pas. [Or,] s’il ne les fait pas, en quoi sera-t-il méritant ? d) celui qui déshonore ses maîtres ; une telle [conduite] aura pour conséquence qu’il soit rejeté et chassé, comme Gué’hazi. Et lorsqu’il sera renvoyé, il ne trouvera pas de maître et de guide pour lui montrer le chemin de la vérité, e) celui qui hait les réprimandes ; il ne lui reste pas de voie pour le repentir. En effet, les réprimandes provoquent le repentir, car lorsqu’un homme est avisé de ses fautes, et en rougit, il se repent, comme il est dit dans la Thora : « Rappelle-toi, n’oublie jamais, combien tu as mécontenté l’Eterne-l, etc. », « vous avez été rebelles », « l’Eterne-l ne vous a pas donné un cœur », « peuple insensé et peu sage ». De même, Isaïe réprimanda Israël, disant : « Oh, nation pécheresse », « Un bœuf connaît son possesseur », « parce que je savais que tu es opiniâtre ». D.ieu lui a également ordonné de réprimander les pécheurs, comme il est dit : « Crie à plein gosier, ne te ménage point ». Tous les prophètes ont ainsi semoncé le peuple juif jusqu’à ce qu’il se repente. C’est pourquoi, il faut nommer dans chaque communauté juive un sage éminent, ancien, et craignant D.ieu depuis sa tendre enfance, aimé de [la communauté] qui admonestera la communauté et la fera se repentir. Celui qui hait les réprimandes ne vient pas vers le prêcheur et n’écoute pas ses paroles. Il persévérera donc dans ses fautes, qui sont à ses yeux comme de bonnes actions.
3. Cinq [fautes] sont telles que celui qui commet celles-ci ne pourra jamais pleinement se repentir, car ce sont des fautes commises envers autrui, et il [le pécheur] ignore la victime [de ses actes] pour lui restituer [ce qu’il lui doit] ou lui demander pardon, ce sont : a) celui qui maudit une collectivité, et non un homme défini pour lui demander pardon, b) celui qui partage avec un voleur, car il ignore l’identité du propriétaire de l’objet volé. En effet, le voleur vole plusieurs personnes et lui apporte [ce qu’il a volé], et il prend [ce qui a été volé]. De surcroît, il soutient ainsi le voleur et le fait fauter, c) celui qui trouve un objet perdu, mais ne fait pas d’annonce, pour que celui-ci puisse être restitué à son propriétaire ; après coup, quand il se repentira, il ne saura pas à qui le restituer, d) celui qui prend un gage aux pauvres, aux orphelins ou aux veuves ; ce sont des gens démunis, qui ne sont pas connus, qui s’exilent de ville en ville, sans avoir de connaissance, pour qu’il sache à qui appartient ce gage et lui restitue, e) celui qui accepte un pot-de-vin pour faire pencher le jugement ignore à combien il a fait pencher [jugement] il ignore quelles en sont les conséquences pour pouvoir restituer, car il y a un fondement [à son jugement]. De plus, il encourage celui [qui lui a donné le pot-de-vin] et le fait fauter.
4. Il y a cinq [fautes] dont on peut présumer que celui qui fait celles-ci ne se repentira pas, car ce sont des choses légères aux yeux de la majorité des gens ; il fautera, et pensera que cela n’est pas une faute. Ce sont : a) celui qui prend part à un repas qui est insuffisant pour son hôte. Ceci est de la « poussière de vol », et il imagine ne pas avoir commis de faute, et dit : « J’y ai pris part avec son autorisation », b) celui qui fait usage du gage d’un pauvre . [Le gage d’un pauvre] est une hache ou un soc, et il pense en son for intérieur : « Ceux-ci ne s’usent pas, je ne l’ai donc pas volé », c) celui qui regarde des femmes qui lui sont interdites. Il imagine qu’[un tel acte] n’a pas de conséquence, car il se dit : « Ai-je eu des rapports ou un contact avec elle ? », mais ignore que la vue même est une grave faute, car c’est cela qui provoque les rapports interdits, comme il est dit : « et ne vous égariez pas à la suite de votre cœur et de vos yeux », d) celui qui se fait honorer par le mépris d’autrui se dit en son cœur que cela n’est pas une faute, car ce dernier n’est pas présent, et n’est pas humilié. Il compare simplement ses bonnes actions et sa sagesse aux actions ou à la sagesse d’autrui, afin de montrer à travers celles-ci qu’il est respectable et que son ami est méprisable, e) celui qui soupçonne des personnes honorables imagine que cela n’est pas une faute, car il se dit : « Que lui ai-je fait ? Il ne s’agit que d’un doute s’il a fait ou non [telle chose]. Il ignore que cela est une faute, car il considère dans son esprit une personne respectable comme un pécheur.
5. Cinq [actions] sont telles que celui qui les fait sera toujours entraîné par celles-ci et verra des difficultés à s’en écarter. Aussi convient-il de prendre garde à ne pas s’attacher à cela. Ce sont toutes de très mauvais traits de caractère. Ce sont : le colportage, la médisance, l’irascibilité, les mauvaises pensées [c'est-à-dire penser faire du mal à autrui], s’associer à un méchant, car on apprend de ses actions, et celles-ci s’impriment en son cœur. C’est ce que dit [le roi] Salomon : « fréquenter les sots, c’est devenir mauvais ». Nous avons déjà expliqué dans les lois sur la conduite morale les pratiques qu’un homme doit toujours observer, a fortiori pour un repenti.
6. Toutes ces actions et [actions] semblables, bien qu’elles entravent le repentir, n’empêchent pas celui-ci. Si l’homme se repentit de celles-ci, il est un repenti, et a part au monde futur.
Lois du repentir : Chapitre Cinq
1. Le libre arbitre est laissé à tout un chacun : s’il désire s’orienter vers le chemin du bien et être un juste, il en a la possibilité. Et s’il désire emprunter le mauvais chemin et être un méchant, il en a la possibilité. C’est ce qui est écrit dans la Thora : « Voici l’homme devenu comme l’un de nous, en ce qu’il connaît le bien et le mal ». Cela signifie que la gent humaine est unique dans l’univers, et aucune autre espèce ne lui ressemble en ce qu’il connaît de lui-même, dans son esprit et sa pensée, le bien et le mal, et fait ce qu’il désire, et personne ne l’empêche de faire le bien ou le mal. Puisqu’il en est ainsi, [l’Écriture continue] : « peut-être pourrait-il étendre sa main, etc. »
2. Ne laisse cette idée soutenue par les sots des nations du monde, et la majorité des immaturés parmi les juifs te monter à l’esprit, [cette idée] selon laquelle le Saint Béni soit-Il décrète depuis la création de l’homme s’il sera juste ou méchant. Il n’en est pas ainsi : tout un chacun peut être juste, comme Moïse notre maître, ou méchant comme Jéroboam, sage ou sot, compatissant ou cruel, avare ou généreux, et ainsi de suite pour les autres traits de caractère. Personne ne le force, n’émet de décret, ni ne le tire dans un des deux chemins. C’est [l’homme qui,] de sa propre initiative, emprunte le chemin qu’il désire. C’est ce que dit [le prophète] Jérémie : « De la bouche du Seigneur n’émane ni le mal, ni le bien », c'est-à-dire que le Créateur ne décrète pas si un homme sera bon ou mauvais. Ceci étant, le pécheur cause donc sa propre perte. Il lui sied donc de pleurer et de se lamenter sur ses fautes, et le mal qu’il a causé à son âme. C’est le sens du verset suivant : « Pourquoi donc se plaindrait l’homme sa vie durant, l’homme chargé de péché ». Il [le prophète] dit ensuite que puisque nous avons le libre arbitre, et que nous avons fait de nous-mêmes tout ce mal, il nous convient de nous repentir et d’abandonner ce mal, car nous en avons la possibilité. C’est le [sens du] verset suivant : « Examinons nos voies, scrutons-les, et retournons à l’Eterne-l ».
3. Ceci est un principe fondamental, le pilier de la Thora et des commandements, comme il est dit : « Vois, J’ai placé devant toi en ce jour la vie et le bien, la mort et le mal », et il est dit : « Voyez, Je place devant vous en ce jour la bénédiction et la malédiction », cela veut dire que vous avez le libre choix. L’homme peut faire tout ce qu’il désire, bien ou mal. C’est pour cette raison qu’il est dit : « Ah ! s’ils pouvaient conserver en tout temps cette disposition [à Me craindre…] ». En d’autres termes, le Créateur ne force pas l’homme et ne décrète pas qu’il fasse du bien ou du mal ; tout lui est confié.
4. Si D.ieu décrétait qu’un homme soit juste ou méchant, ou s’il y avait un facteur inné en lui qui l’attirait vers l’un des deux chemins, vers une certaine conception, un certain trait de caractère, ou certains agissements, comme ces stupides astrologues l’imaginent, comment [D.ieu] aurait-Il pu nous ordonner au moyen des prophètes : « Faites ceci » « Ne faites pas cela », « Corrigez vos voies », « Ne suivez pas votre perversité », alors qu’il a déjà été décrété [ce que nous serions] depuis notre naissance ou alors que notre instinct nous attire vers certaines choses et il est impossible de s’en dégager ? Quelle place occuperait alors la Thora entière ? Et par quel jugement le méchant serait-il puni et le juste récompensé ? Le juge du monde entier ne ferait-Il pas justice ? Ne t’étonne pas que l’homme puisse faire tout ce qu’il désire et que ses actes dépendent uniquement de lui, [en te posant la question:] pourrait-il y avoir dans le monde [un évènement] sans l’accord du Créateur ou contraire à son désir ? Il est pourtant dit : « Tout ce qu’Il désire, D.ieu fit dans les cieux et la terre » ? Sache que tout se passe conformément à Son désir, bien que nous soyons libres de nos actes. Comment cela ? De même que le Créateur désire que le feu et le vent s’élèvent vers le haut, que l’eau et la terre descendent vers le bas, que la sphère [céleste] tourne en rond, et que les autres créatures du monde suivent la nature qu’Il désire, ainsi, Il désire que l’homme ait le libre arbitre et soit libre de ses actes, et n’ait rien qui ne le force, ni l’attire. [L’homme,] de sa propre initiative et avec la connaissance qu’il a reçue de D.ieu, peut faire tout ce qui est en la main d’un homme. Aussi est-il jugé selon ses actes : s’il fait le bien, il est [traité avec] bienveillance. S’il fait le mal, il est [traité] avec rigueur. C’est ce que dit le prophète : « C’est votre main qui a agi de la sorte », « c’est qu’ils ont choisi leur propre chemin ». À ce sujet, [le roi] Salomon dit : « Réjouis-toi, jeune homme, dans ton jeune âge… sache seulement que D.ieu t’appellera en jugement pour tout cela », ce qui signifie : « Sache que tu as la possibilité de faire [ce que tu désires], mais que tu devras en rendre compte ».
5. Peut-être diras-tu : « D.ieu connaît l’avenir avant qu’il soit écrit ; sait-Il ou non si celui-ci sera un juste ou un méchant ? S’il sait qu’il sera un juste, il est impossible qu’il ne soit pas un juste ! Et si tu dis que [D.ieu] sait qu’il sera un juste, mais qu’il est possible qu’il soit un méchant, Il n’a pas une connaissance parfaite de la chose ? Sache que la réponse à cette question est « plus étendue en longueur que la mer, plus vaste que l’Océan ». Plusieurs principes fondamentaux et de hauts sommets en dépendent, mais tu dois savoir et comprendre ce que je dis là : nous avons déjà expliqué dans le second chapitre des lois sur les fondements de la Thora que le Saint Béni soit-Il ne connaît pas par une connaissance qui est extérieure à lui-même, contrairement à l’homme, dont [l’essence] et la connaissance sont deux [éléments distincts]. Mais Lui, que Son nom soit glorifié, et Sa connaissance, font Un. Il n’est pas en le pouvoir de l’homme de saisir pleinement ce concept. De même que l’homme n’a pas le pouvoir de saisir et de concevoir la réalité du Créateur, comme il est dit : « car nul homme ne peut Me voir, et vivre », ainsi, il n’est pas en le pouvoir de l’homme de saisir et de concevoir la connaissance du Créateur. C’est ce que dit le prophète : « Car Mes pensées ne sont pas vos pensées, et vos voies ne sont pas Mes voies ». Ceci étant, il n’est pas en notre pouvoir de savoir comment le Saint Béni soit-Il connaît toutes les créatures et toutes les actions. Nous devons toutefois savoir sans aucun doute que les actions de l’homme appartiennent à l’homme, [c'est-à-dire] que le Saint Béni soit-Il ne le tire pas [dans une voie particulière], et ne décrète pas qu’il fasse une certaine chose. Ce n’est pas uniquement par tradition de foi que nous connaissons ce concept, mais [également] par des preuves logiques. C’est la raison pour laquelle il est dit dans la prophétie que l’homme est jugé sur ses actes, selon ses actes, bons ou mauvais. Ceci est le fondement dont dépendent toutes les paroles prophétiques.
2. Ne laisse cette idée soutenue par les sots des nations du monde, et la majorité des immaturés parmi les juifs te monter à l’esprit, [cette idée] selon laquelle le Saint Béni soit-Il décrète depuis la création de l’homme s’il sera juste ou méchant. Il n’en est pas ainsi : tout un chacun peut être juste, comme Moïse notre maître, ou méchant comme Jéroboam, sage ou sot, compatissant ou cruel, avare ou généreux, et ainsi de suite pour les autres traits de caractère. Personne ne le force, n’émet de décret, ni ne le tire dans un des deux chemins. C’est [l’homme qui,] de sa propre initiative, emprunte le chemin qu’il désire. C’est ce que dit [le prophète] Jérémie : « De la bouche du Seigneur n’émane ni le mal, ni le bien », c'est-à-dire que le Créateur ne décrète pas si un homme sera bon ou mauvais. Ceci étant, le pécheur cause donc sa propre perte. Il lui sied donc de pleurer et de se lamenter sur ses fautes, et le mal qu’il a causé à son âme. C’est le sens du verset suivant : « Pourquoi donc se plaindrait l’homme sa vie durant, l’homme chargé de péché ». Il [le prophète] dit ensuite que puisque nous avons le libre arbitre, et que nous avons fait de nous-mêmes tout ce mal, il nous convient de nous repentir et d’abandonner ce mal, car nous en avons la possibilité. C’est le [sens du] verset suivant : « Examinons nos voies, scrutons-les, et retournons à l’Eterne-l ».
3. Ceci est un principe fondamental, le pilier de la Thora et des commandements, comme il est dit : « Vois, J’ai placé devant toi en ce jour la vie et le bien, la mort et le mal », et il est dit : « Voyez, Je place devant vous en ce jour la bénédiction et la malédiction », cela veut dire que vous avez le libre choix. L’homme peut faire tout ce qu’il désire, bien ou mal. C’est pour cette raison qu’il est dit : « Ah ! s’ils pouvaient conserver en tout temps cette disposition [à Me craindre…] ». En d’autres termes, le Créateur ne force pas l’homme et ne décrète pas qu’il fasse du bien ou du mal ; tout lui est confié.
4. Si D.ieu décrétait qu’un homme soit juste ou méchant, ou s’il y avait un facteur inné en lui qui l’attirait vers l’un des deux chemins, vers une certaine conception, un certain trait de caractère, ou certains agissements, comme ces stupides astrologues l’imaginent, comment [D.ieu] aurait-Il pu nous ordonner au moyen des prophètes : « Faites ceci » « Ne faites pas cela », « Corrigez vos voies », « Ne suivez pas votre perversité », alors qu’il a déjà été décrété [ce que nous serions] depuis notre naissance ou alors que notre instinct nous attire vers certaines choses et il est impossible de s’en dégager ? Quelle place occuperait alors la Thora entière ? Et par quel jugement le méchant serait-il puni et le juste récompensé ? Le juge du monde entier ne ferait-Il pas justice ? Ne t’étonne pas que l’homme puisse faire tout ce qu’il désire et que ses actes dépendent uniquement de lui, [en te posant la question:] pourrait-il y avoir dans le monde [un évènement] sans l’accord du Créateur ou contraire à son désir ? Il est pourtant dit : « Tout ce qu’Il désire, D.ieu fit dans les cieux et la terre » ? Sache que tout se passe conformément à Son désir, bien que nous soyons libres de nos actes. Comment cela ? De même que le Créateur désire que le feu et le vent s’élèvent vers le haut, que l’eau et la terre descendent vers le bas, que la sphère [céleste] tourne en rond, et que les autres créatures du monde suivent la nature qu’Il désire, ainsi, Il désire que l’homme ait le libre arbitre et soit libre de ses actes, et n’ait rien qui ne le force, ni l’attire. [L’homme,] de sa propre initiative et avec la connaissance qu’il a reçue de D.ieu, peut faire tout ce qui est en la main d’un homme. Aussi est-il jugé selon ses actes : s’il fait le bien, il est [traité avec] bienveillance. S’il fait le mal, il est [traité] avec rigueur. C’est ce que dit le prophète : « C’est votre main qui a agi de la sorte », « c’est qu’ils ont choisi leur propre chemin ». À ce sujet, [le roi] Salomon dit : « Réjouis-toi, jeune homme, dans ton jeune âge… sache seulement que D.ieu t’appellera en jugement pour tout cela », ce qui signifie : « Sache que tu as la possibilité de faire [ce que tu désires], mais que tu devras en rendre compte ».
5. Peut-être diras-tu : « D.ieu connaît l’avenir avant qu’il soit écrit ; sait-Il ou non si celui-ci sera un juste ou un méchant ? S’il sait qu’il sera un juste, il est impossible qu’il ne soit pas un juste ! Et si tu dis que [D.ieu] sait qu’il sera un juste, mais qu’il est possible qu’il soit un méchant, Il n’a pas une connaissance parfaite de la chose ? Sache que la réponse à cette question est « plus étendue en longueur que la mer, plus vaste que l’Océan ». Plusieurs principes fondamentaux et de hauts sommets en dépendent, mais tu dois savoir et comprendre ce que je dis là : nous avons déjà expliqué dans le second chapitre des lois sur les fondements de la Thora que le Saint Béni soit-Il ne connaît pas par une connaissance qui est extérieure à lui-même, contrairement à l’homme, dont [l’essence] et la connaissance sont deux [éléments distincts]. Mais Lui, que Son nom soit glorifié, et Sa connaissance, font Un. Il n’est pas en le pouvoir de l’homme de saisir pleinement ce concept. De même que l’homme n’a pas le pouvoir de saisir et de concevoir la réalité du Créateur, comme il est dit : « car nul homme ne peut Me voir, et vivre », ainsi, il n’est pas en le pouvoir de l’homme de saisir et de concevoir la connaissance du Créateur. C’est ce que dit le prophète : « Car Mes pensées ne sont pas vos pensées, et vos voies ne sont pas Mes voies ». Ceci étant, il n’est pas en notre pouvoir de savoir comment le Saint Béni soit-Il connaît toutes les créatures et toutes les actions. Nous devons toutefois savoir sans aucun doute que les actions de l’homme appartiennent à l’homme, [c'est-à-dire] que le Saint Béni soit-Il ne le tire pas [dans une voie particulière], et ne décrète pas qu’il fasse une certaine chose. Ce n’est pas uniquement par tradition de foi que nous connaissons ce concept, mais [également] par des preuves logiques. C’est la raison pour laquelle il est dit dans la prophétie que l’homme est jugé sur ses actes, selon ses actes, bons ou mauvais. Ceci est le fondement dont dépendent toutes les paroles prophétiques.
Lois du repentir : Chapitre Six
1. Un grand nombre de versets dans la Thora et les prophéties paraissent contredire ce principe fondamental. La majorité des gens trébuchent dessus, et imaginent que c’est le Saint Béni soit-Il qui décrète que l’homme fasse du mal ou du bien, et que l’homme n’a pas le total contrôle de son cœur pour l’orienter vers ce qu’il désire. Je vais ici t’expliquer le principe fondamental qui te permettra de comprendre l’explication de tous ces versets. Lorsqu’un particulier ou les habitants d’une région fautent, c’est de sa propre initiative et de son propre gré que le pécheur faute, comme nous l’avons expliqué, et il convient qu’il soit puni. Le Saint Béni soit-Il sait comment punir : pour certaines fautes, la justice veut qu’il soit puni en ce monde par un châtiment corporel ou matériel, ou sur ses enfants mineurs, car les enfants mineurs d’un homme, qui sont immatures et n’ont pas encore l’obligation [d’observer] les commandements, sont considérés comme ses biens. Or, il est dit : « un homme ne mourra que pour son propre méfait », [cela s’applique] dès lors qu’il est un homme [mais quand il est mineur, il est possible qu’il meure pour les fautes de ses parents]. Pour certaines fautes, la justice veut qu’il [le pécheur] soit puni dans le monde futur, et ne subisse aucun dommage en ce monde. D’autres fautes sont punies en ce monde et dans le monde futur.
2. Dans quel cas cela s’applique-t-il ? S’il [le pécheur] ne se repent pas. Mais s’il se repent, le repentir est comme un bouclier devant l’adversité. De même qu’un homme faute à son initiative et de son propre gré, ainsi, il se repent à son initiative et de son propre gré.
3. Il est possible qu’un homme commette une grave faute ou de nombreuses fautes jusqu’à ce que la justice devant le vrai Juge veuille que le châtiment de ce pécheur pour ces fautes délibérées soit que l’accès au repentir lui est bloqué, et qu’il n’ait pas la possibilité de se repentir de sa faute, afin qu’il meure et soit effacé du fait de sa faute. C’est ce que dit le Saint Béni soit-Il, par l’intermédiaire de Isaïe : « Que le cœur de ce peuple soit épaissi, que ses oreilles soient assourdies, que ses yeux soient hébétés, de peur que ses yeux ne voient clair, que ses oreilles n’entendent, que son cœur ne comprenne, qu’il ne s’amende alors et ne soit sauvé ». De même, il est dit : « Mais ils raillaient les messagers de D.ieu, dédaignaient ses paroles et tournaient en dérision ses prophètes, jusqu’à ce que le courroux du Seigneur s’accrut contre son peuple de façon irrémédiable », c'est-à-dire qu’ils fautèrent de plein gré, et multiplièrent leurs fautes jusqu’à ce qu’ils furent punis de ne pas avoir accès au repentir, le « remède ». C’est pourquoi, il est dit dans la Thora : « Je renforcerai le cœur de Pharaon », car il avait fauté de lui-même au début en faisant du mal aux juifs qui habitaient sa terre, comme il est dit : « Eh bien ! Usons d’expédients contre elle », le repentir lui fut refusé pour qu’il soit puni. C’est pour cela que le Saint Béni soit-Il durcit son cœur. Pourquoi [le Saint Béni soit-Il] lui envoya-t-il dire par l’intermédiaire de Moïse : « Renvoie [le peuple] et repens-toi », alors que le Saint Béni soit-Il avait déjà dit qu’il [Pharaon] ne renverrait pas [le peuple], comme il est dit : « Mais toi et tes serviteurs, je sais que vous ne craignez pas encore l’Eterne-l D.ieu ». [La réponse se trouve dans ce verset :] « Mais voici pourquoi Je t’ai laissé vivre : pour te faire voir Ma puissance, et pour glorifier Mon nom dans le monde », afin de montrer au monde entier que lorsque le Saint Béni soit-Il bloque l’accès au repentir à un pécheur, il ne peut pas se repentir, et meurt avec le mal qu’il a fait au début de plein gré. De même, [le roi] Sihôn, du fait de ses fautes, fut puni de ne pas avoir accès au repentir, comme il est dit : « car l’Eterne-l ton D.ieu, avait raidi son esprit et endurci son cœur ». De même, les cananéens, du fait de leur immoralité, l’accès au repentir leur fut bloqué, et ils entrèrent en guerre contre les juifs, comme il est dit : « D.ieu avait permis qu’ils acceptassent résolument la lutte avec Israël afin qu’on les exterminât ». De même, les juifs à l’époque [du prophète] Elie, qui multiplièrent leurs fautes, n’eurent pas accès au repentir, comme il est dit : « et tu as tourné leur cœur en arrière », c'est-à-dire tu les as empêchés [d’accéder] au repentir. Tu vois donc que D.ieu n’a pas décrété que Pharaon ferait du mal aux juifs, que Sihôn fauterait dans sa terre, que les cananéens se dépraveraient, ni que les juifs adoreraient des idoles. Plutôt, tous ont fauté de leur propre initiative, et ont été punis de ne pouvoir accéder au repentir.
4. C’est dans cet esprit que les justes et les prophètes implorent D.ieu dans leurs prières de les aider [à suivre] le chemin de la vérité, comme dit [le roi] David : « Instruis-moi, D.ieu, dans Tes voies, je veux marcher dans Ta vérité », en d’autres termes : « Que mes fautes ne m’obstruent pas le chemin de la vérité, par lequel je connaîtrai Ta voie et l’unité de Ton nom ». De même, ce qui est dit : « soutiens-moi avec Ton esprit magnanime », signifie permets à mon esprit d’accomplir Ton désir, et que mes fautes ne m’empêchent pas l’accès au repentir ; plutôt, que j’ai le choix entre mes mains pour que je me repentisse, comprenne, et connaisse le chemin de la vérité. Et ainsi tous les versets similaires.
5. Quel est [donc le sens de] ce que dit [le roi] David : « L’Eterne-l est bon et droit, aussi montre-t-Il aux pécheurs le chemin. Il dirige les humbles dans le bon droit, et enseigne Sa voie aux humbles » ? [Cela signifie qu’]Il leur a envoyé des prophètes qui leur enseignent les voies de D.ieu, et les conduisent au repentir. De plus, Il leur a donné la force d’étudier et de comprendre. Ce trait se trouve chez chacun : tant qu’il suit les chemins de la sagesse et de la justice, il désire ceux-ci et les recherche. C’est ce que nos maîtres, de mémoire bénie, ont dit : « s’il vient se purifier, il est aidé », c'est-à-dire qu’il se trouve aidé pour cela. N’est-il pas dit dans la Thora [à Abraham] : « [ta postérité…] sera asservie et opprimée » [par les égyptiens], Il [D.ieu] a donc décrété que les égyptiens feraient du mal ? [De même,] il est dit : « ce peuple se laissera débaucher par les divinités du pays », [D.ieu] a donc décrété que le peuple juif adorerait des idoles, pourquoi [donc] les punit-Il ? Parce qu’Il n’a pas décrété qu’une personne en particulier se laisserait débaucher. Plutôt, chacun de ceux qui s’est laissé débaucher à l’idolâtrie, s’il avait voulu, aurait pu ne pas adorer [d’idoles] ; le Créateur a simplement informé [Moïse] de la marche du monde. À quoi cela ressemble-t-il ? À celui qui dit : « Dans ce peuple, il y aura des justes et des méchants ». Ce n’est pas pour cela que le méchant peut prétendre qu’il a été décrété qu’il serait méchant, parce que [D.ieu] a dit à Moïse qu’il y aurait des méchants parmi le peuple juif. Dans cet esprit, il est dit : « Or, il y aura toujours des nécessiteux dans le pays ». De même, les égyptiens, chacun de ceux qui ont fait du mal aux juifs avait la possibilité de ne pas leur faire de mal, s’il désirait. Car [D.ieu] n’a pas décrété qu’une personne en particulier [ferait du mal aux juifs], mais a [simplement] informé [Abraham] que sa descendance serait finalement réduite à l’esclave dans une terre étrangère. Nous avons déjà expliqué qu’il n’est pas en le pouvoir de l’homme de savoir comment le Saint Béni soit-Il connaît les évènements futurs.
2. Dans quel cas cela s’applique-t-il ? S’il [le pécheur] ne se repent pas. Mais s’il se repent, le repentir est comme un bouclier devant l’adversité. De même qu’un homme faute à son initiative et de son propre gré, ainsi, il se repent à son initiative et de son propre gré.
3. Il est possible qu’un homme commette une grave faute ou de nombreuses fautes jusqu’à ce que la justice devant le vrai Juge veuille que le châtiment de ce pécheur pour ces fautes délibérées soit que l’accès au repentir lui est bloqué, et qu’il n’ait pas la possibilité de se repentir de sa faute, afin qu’il meure et soit effacé du fait de sa faute. C’est ce que dit le Saint Béni soit-Il, par l’intermédiaire de Isaïe : « Que le cœur de ce peuple soit épaissi, que ses oreilles soient assourdies, que ses yeux soient hébétés, de peur que ses yeux ne voient clair, que ses oreilles n’entendent, que son cœur ne comprenne, qu’il ne s’amende alors et ne soit sauvé ». De même, il est dit : « Mais ils raillaient les messagers de D.ieu, dédaignaient ses paroles et tournaient en dérision ses prophètes, jusqu’à ce que le courroux du Seigneur s’accrut contre son peuple de façon irrémédiable », c'est-à-dire qu’ils fautèrent de plein gré, et multiplièrent leurs fautes jusqu’à ce qu’ils furent punis de ne pas avoir accès au repentir, le « remède ». C’est pourquoi, il est dit dans la Thora : « Je renforcerai le cœur de Pharaon », car il avait fauté de lui-même au début en faisant du mal aux juifs qui habitaient sa terre, comme il est dit : « Eh bien ! Usons d’expédients contre elle », le repentir lui fut refusé pour qu’il soit puni. C’est pour cela que le Saint Béni soit-Il durcit son cœur. Pourquoi [le Saint Béni soit-Il] lui envoya-t-il dire par l’intermédiaire de Moïse : « Renvoie [le peuple] et repens-toi », alors que le Saint Béni soit-Il avait déjà dit qu’il [Pharaon] ne renverrait pas [le peuple], comme il est dit : « Mais toi et tes serviteurs, je sais que vous ne craignez pas encore l’Eterne-l D.ieu ». [La réponse se trouve dans ce verset :] « Mais voici pourquoi Je t’ai laissé vivre : pour te faire voir Ma puissance, et pour glorifier Mon nom dans le monde », afin de montrer au monde entier que lorsque le Saint Béni soit-Il bloque l’accès au repentir à un pécheur, il ne peut pas se repentir, et meurt avec le mal qu’il a fait au début de plein gré. De même, [le roi] Sihôn, du fait de ses fautes, fut puni de ne pas avoir accès au repentir, comme il est dit : « car l’Eterne-l ton D.ieu, avait raidi son esprit et endurci son cœur ». De même, les cananéens, du fait de leur immoralité, l’accès au repentir leur fut bloqué, et ils entrèrent en guerre contre les juifs, comme il est dit : « D.ieu avait permis qu’ils acceptassent résolument la lutte avec Israël afin qu’on les exterminât ». De même, les juifs à l’époque [du prophète] Elie, qui multiplièrent leurs fautes, n’eurent pas accès au repentir, comme il est dit : « et tu as tourné leur cœur en arrière », c'est-à-dire tu les as empêchés [d’accéder] au repentir. Tu vois donc que D.ieu n’a pas décrété que Pharaon ferait du mal aux juifs, que Sihôn fauterait dans sa terre, que les cananéens se dépraveraient, ni que les juifs adoreraient des idoles. Plutôt, tous ont fauté de leur propre initiative, et ont été punis de ne pouvoir accéder au repentir.
4. C’est dans cet esprit que les justes et les prophètes implorent D.ieu dans leurs prières de les aider [à suivre] le chemin de la vérité, comme dit [le roi] David : « Instruis-moi, D.ieu, dans Tes voies, je veux marcher dans Ta vérité », en d’autres termes : « Que mes fautes ne m’obstruent pas le chemin de la vérité, par lequel je connaîtrai Ta voie et l’unité de Ton nom ». De même, ce qui est dit : « soutiens-moi avec Ton esprit magnanime », signifie permets à mon esprit d’accomplir Ton désir, et que mes fautes ne m’empêchent pas l’accès au repentir ; plutôt, que j’ai le choix entre mes mains pour que je me repentisse, comprenne, et connaisse le chemin de la vérité. Et ainsi tous les versets similaires.
5. Quel est [donc le sens de] ce que dit [le roi] David : « L’Eterne-l est bon et droit, aussi montre-t-Il aux pécheurs le chemin. Il dirige les humbles dans le bon droit, et enseigne Sa voie aux humbles » ? [Cela signifie qu’]Il leur a envoyé des prophètes qui leur enseignent les voies de D.ieu, et les conduisent au repentir. De plus, Il leur a donné la force d’étudier et de comprendre. Ce trait se trouve chez chacun : tant qu’il suit les chemins de la sagesse et de la justice, il désire ceux-ci et les recherche. C’est ce que nos maîtres, de mémoire bénie, ont dit : « s’il vient se purifier, il est aidé », c'est-à-dire qu’il se trouve aidé pour cela. N’est-il pas dit dans la Thora [à Abraham] : « [ta postérité…] sera asservie et opprimée » [par les égyptiens], Il [D.ieu] a donc décrété que les égyptiens feraient du mal ? [De même,] il est dit : « ce peuple se laissera débaucher par les divinités du pays », [D.ieu] a donc décrété que le peuple juif adorerait des idoles, pourquoi [donc] les punit-Il ? Parce qu’Il n’a pas décrété qu’une personne en particulier se laisserait débaucher. Plutôt, chacun de ceux qui s’est laissé débaucher à l’idolâtrie, s’il avait voulu, aurait pu ne pas adorer [d’idoles] ; le Créateur a simplement informé [Moïse] de la marche du monde. À quoi cela ressemble-t-il ? À celui qui dit : « Dans ce peuple, il y aura des justes et des méchants ». Ce n’est pas pour cela que le méchant peut prétendre qu’il a été décrété qu’il serait méchant, parce que [D.ieu] a dit à Moïse qu’il y aurait des méchants parmi le peuple juif. Dans cet esprit, il est dit : « Or, il y aura toujours des nécessiteux dans le pays ». De même, les égyptiens, chacun de ceux qui ont fait du mal aux juifs avait la possibilité de ne pas leur faire de mal, s’il désirait. Car [D.ieu] n’a pas décrété qu’une personne en particulier [ferait du mal aux juifs], mais a [simplement] informé [Abraham] que sa descendance serait finalement réduite à l’esclave dans une terre étrangère. Nous avons déjà expliqué qu’il n’est pas en le pouvoir de l’homme de savoir comment le Saint Béni soit-Il connaît les évènements futurs.