Rambam 3 Chapitres
Notons que bon nombre de ces lois ne sont pas la halakha, c'est-à-dire la pratique observée dans les communautés juives. Elles ne sauraient donc en aucun cas être prises comme référence. Veuillez noter également que cette version est un premier essai qui fera l'objet de corrections ultérieures.
20 Tamouz 5781 / 06.30.2021
Lois du repentir
Elles consistent en un seul commandement, qui est que le pécheur se repente de sa faute devant D.ieu et se confesse.
L’explication de ce commandement et des principes fondamentaux conséquents se trouve dans les chapitres que voici :
Chapitre Premier
1. Tous les commandements de la Thora, positifs ou négatifs, si un homme transgresse l’un d’eux, délibérément ou par inadvertance, lorsqu’il se repent et abandonne la faute [se résout à de plus commettre une telle faute], il a l’obligation de se confesser devant D.ieu, béni soit-Il, ainsi qu’il est dit : « si un homme ou une femme font une de toutes les fautes de l’homme…. Ils confesseront la faute qu’ils ont faite » ; ceci est la confession verbale. Cette confession est un commandement positif. Comment se confesse-t-il ? Il dit : « Ô, D.ieu, j’ai fauté, j’ai transgressé, j’ai agi avec iniquité devant Toi, et fait ceci et cela. Voici, je regrette, et ai honte de mes actes, et je ne récidiverai jamais », ceci est l’essentiel de la confession. Qui se confesse avec profusion et s’étend sur le sujet est digne de louanges. De même, ceux qui [sont redevables] de sacrifices expiatoires ou de sacrifices de culpabilité, lorsqu’ils apportent leurs sacrifices pour leur [faute commise par] inadvertance ou leur [faute] délibérée, leur sacrifice ne leur apporte expiation que s’ils se repentent et se confessent verbalement, comme il est dit : « il devra confesser son péché ». De même, tous ceux qui sont passibles de mort ou de flagellation, il ne leur est pardonné quand ils meurent ou quand ils sont flagellés que s’ils se repentent et se confessent. De même, celui qui cause un préjudice corporel ou matériel à autrui, même s’il lui paye tout ce qu’il lui doit, il ne lui est pardonné que s’il se confesse et se résout à ne jamais récidiver, comme il est dit : « une de toutes les fautes de l’homme ».
2. Le bélier envoyé [à Azazel,] étant donné qu’il est une expiation pour tout le peuple juif, le grand prêtre se confesse dessus au nom de tout le peuple juif, comme il est dit : « il confessera tous les péchés des enfants d’Israël ». Le bélier envoyé [à Azazel] fait expiation pour toutes les fautes mentionnées dans la Thora, [les fautes] légères comme graves, que la transgression ait été [commise] délibérément ou par inadvertance, qu’il [le pécheur] ait eu connaissance [de sa faute] ou non, tout est expié par le bélier envoyé [à Azazel], pourvu qu’il [le juif ayant fauté] se soit repenti. Mais s’il ne s’est pas repenti, le bélier ne fait expiation que pour les [fautes] légères. Quelles sont les [fautes] légères et quelles sont les [fautes] graves ? Les [fautes] graves sont les fautes passibles de mort par le tribunal ou de retranchement. Le serment vain ou mensonger, bien qu’il ne soit pas passible de retranchement, fait partie des [fautes] graves. [La transgression des] autres commandements négatifs et [la négligence des] commandements positifs qui n’impliquent pas de [peine de] retranchement sont [considérés comme] des [fautes] légères.
3. À l’époque actuelle, ou le Temple n’est plus et que nous n’avons pas l’autel d’expiation, le repentir est la seule [issue possible]. Le repentir fait expiation pour toutes les fautes ; même s’il est un méchant toute sa vie durant et fait expiation juste avant de mourir, on ne lui rappelle rien de ses fautes, comme il est dit : « la méchanceté du méchant n’entraînera pas sa chute le jour où il renoncera à la perversité ». L’essence du jour de Kippour fait expiation pour ceux qui se repentent, comme il est dit : « Car en ce jour, il sera fait expiation pour vous ».
4. Bien que le repentir fasse expiation pour toutes [les fautes] et que l’essence du jour de Kippour fasse expiation, certaines fautes sont expiées immédiatement, et d’autres ne sont expiées qu’après un certain temps. Comment cela ? Quand un homme néglige un commandement positif qui n’implique pas de [peine de] retranchement, et se repent, il lui est pardonné immédiatement. À ce sujet, il est dit : « Revenez, ô, enfants rebelles, Je guérirai vos égarements ». S’il transgresse un interdit qui n’est pas passible de retranchement, ni de mort par le tribunal, et se repent, le repentir met en suspend , et le jour de Kippour fait expiation. À ce sujet, il est dit : « En ce jour, il sera fait expiation pour vous ». S’il transgresse des [interdits] passibles de retranchement ou de mort par le tribunal, et se repent, le repentir et le jour de Kippour mettent en suspend, et les souffrances qui l’assaillissent achèvent l’expiation. Son expiation ne sera complète que lorsqu’il endurera des souffrances. À ce sujet, il est dit : « Je châtierai leur rébellion avec une verge, leur impiété par des fléaux ». Dans quel cas cela s’applique-t-il ? S’il n’a pas profané le nom [de D.ieu] en transgressant. Mais celui qui profane le nom [de D.ieu], bien qu’il se soit repenti, que le jour de Kippour soit passé alors qu’il persévère dans son repentir, et qu’il ait subi des souffrances, son expiation ne sera pas complète jusqu’à ce qu’il meure. [Dans ce cas,] le repentir, le jour de Kippour, et les souffrances mettent tous les trois en suspend, et la mort fait expiation, comme il est dit : « Mais l’arrêt de l’Eterne-l des Armées a été révélé à mes oreilles : ce péché ne vous sera point pardonné, jusqu’à votre mort ».
L’explication de ce commandement et des principes fondamentaux conséquents se trouve dans les chapitres que voici :
Chapitre Premier
1. Tous les commandements de la Thora, positifs ou négatifs, si un homme transgresse l’un d’eux, délibérément ou par inadvertance, lorsqu’il se repent et abandonne la faute [se résout à de plus commettre une telle faute], il a l’obligation de se confesser devant D.ieu, béni soit-Il, ainsi qu’il est dit : « si un homme ou une femme font une de toutes les fautes de l’homme…. Ils confesseront la faute qu’ils ont faite » ; ceci est la confession verbale. Cette confession est un commandement positif. Comment se confesse-t-il ? Il dit : « Ô, D.ieu, j’ai fauté, j’ai transgressé, j’ai agi avec iniquité devant Toi, et fait ceci et cela. Voici, je regrette, et ai honte de mes actes, et je ne récidiverai jamais », ceci est l’essentiel de la confession. Qui se confesse avec profusion et s’étend sur le sujet est digne de louanges. De même, ceux qui [sont redevables] de sacrifices expiatoires ou de sacrifices de culpabilité, lorsqu’ils apportent leurs sacrifices pour leur [faute commise par] inadvertance ou leur [faute] délibérée, leur sacrifice ne leur apporte expiation que s’ils se repentent et se confessent verbalement, comme il est dit : « il devra confesser son péché ». De même, tous ceux qui sont passibles de mort ou de flagellation, il ne leur est pardonné quand ils meurent ou quand ils sont flagellés que s’ils se repentent et se confessent. De même, celui qui cause un préjudice corporel ou matériel à autrui, même s’il lui paye tout ce qu’il lui doit, il ne lui est pardonné que s’il se confesse et se résout à ne jamais récidiver, comme il est dit : « une de toutes les fautes de l’homme ».
2. Le bélier envoyé [à Azazel,] étant donné qu’il est une expiation pour tout le peuple juif, le grand prêtre se confesse dessus au nom de tout le peuple juif, comme il est dit : « il confessera tous les péchés des enfants d’Israël ». Le bélier envoyé [à Azazel] fait expiation pour toutes les fautes mentionnées dans la Thora, [les fautes] légères comme graves, que la transgression ait été [commise] délibérément ou par inadvertance, qu’il [le pécheur] ait eu connaissance [de sa faute] ou non, tout est expié par le bélier envoyé [à Azazel], pourvu qu’il [le juif ayant fauté] se soit repenti. Mais s’il ne s’est pas repenti, le bélier ne fait expiation que pour les [fautes] légères. Quelles sont les [fautes] légères et quelles sont les [fautes] graves ? Les [fautes] graves sont les fautes passibles de mort par le tribunal ou de retranchement. Le serment vain ou mensonger, bien qu’il ne soit pas passible de retranchement, fait partie des [fautes] graves. [La transgression des] autres commandements négatifs et [la négligence des] commandements positifs qui n’impliquent pas de [peine de] retranchement sont [considérés comme] des [fautes] légères.
3. À l’époque actuelle, ou le Temple n’est plus et que nous n’avons pas l’autel d’expiation, le repentir est la seule [issue possible]. Le repentir fait expiation pour toutes les fautes ; même s’il est un méchant toute sa vie durant et fait expiation juste avant de mourir, on ne lui rappelle rien de ses fautes, comme il est dit : « la méchanceté du méchant n’entraînera pas sa chute le jour où il renoncera à la perversité ». L’essence du jour de Kippour fait expiation pour ceux qui se repentent, comme il est dit : « Car en ce jour, il sera fait expiation pour vous ».
4. Bien que le repentir fasse expiation pour toutes [les fautes] et que l’essence du jour de Kippour fasse expiation, certaines fautes sont expiées immédiatement, et d’autres ne sont expiées qu’après un certain temps. Comment cela ? Quand un homme néglige un commandement positif qui n’implique pas de [peine de] retranchement, et se repent, il lui est pardonné immédiatement. À ce sujet, il est dit : « Revenez, ô, enfants rebelles, Je guérirai vos égarements ». S’il transgresse un interdit qui n’est pas passible de retranchement, ni de mort par le tribunal, et se repent, le repentir met en suspend , et le jour de Kippour fait expiation. À ce sujet, il est dit : « En ce jour, il sera fait expiation pour vous ». S’il transgresse des [interdits] passibles de retranchement ou de mort par le tribunal, et se repent, le repentir et le jour de Kippour mettent en suspend, et les souffrances qui l’assaillissent achèvent l’expiation. Son expiation ne sera complète que lorsqu’il endurera des souffrances. À ce sujet, il est dit : « Je châtierai leur rébellion avec une verge, leur impiété par des fléaux ». Dans quel cas cela s’applique-t-il ? S’il n’a pas profané le nom [de D.ieu] en transgressant. Mais celui qui profane le nom [de D.ieu], bien qu’il se soit repenti, que le jour de Kippour soit passé alors qu’il persévère dans son repentir, et qu’il ait subi des souffrances, son expiation ne sera pas complète jusqu’à ce qu’il meure. [Dans ce cas,] le repentir, le jour de Kippour, et les souffrances mettent tous les trois en suspend, et la mort fait expiation, comme il est dit : « Mais l’arrêt de l’Eterne-l des Armées a été révélé à mes oreilles : ce péché ne vous sera point pardonné, jusqu’à votre mort ».
Lois du repentir : Chapitre Deux
1. Qu’est-ce qu’un repentir complet ? Quand [le repenti] se retrouve dans la même situation qu’auparavant, avec l’opportunité de commettre la même faute, et se refuse à celle-ci du fait de son repentir, non par crainte, ni par faiblesse. Comment cela s'applique-t-il ? S’il a eu des rapports interdits avec une femme, et après un certain temps, se retrouve isolé avec elle, alors qu’il éprouve le même sentiment d’amour, a la même vigueur, et se trouve dans la même région, mais s’abstient de transgresser, il est un parfait repenti. C’est [là le sens de] ce que dit [le roi] Salomon : « Souviens-toi de ton Créateur aux jours de ta jeunesse ». S’il se repent dans ses vieux jours, alors qu’il ne plus possible de faire ce qu’il faisait, bien que son repentir ne soit pas du meilleur cru, cela est effectif, et il est un repenti. Même s’il commet des transgressions toute sa vie durant, et se repent le jour de sa mort, mourrant [ainsi] au cours de son repentir, toutes ses fautes lui sont pardonnées, comme il est dit : « avant que s’obscurcissent le soleil et la lumière, la lune et les étoiles, et que les nuages remontent aussitôt après la pluie », ceci est le jour de la mort ; on peut en conclure que s’il se souvient de son Créateur et se repent avant de mourir, il lui est pardonné.
2. Qu’est-ce que le repentir ? C’est [pour le pécheur] abandonner sa faute, en libérer sa pensée, et se résoudre à ne jamais récidiver, comme il est dit : « Que le pervers abandonne sa voie, etc. ». De même, il doit regretter le passé, comme il est dit : « Après m’être retourné, j’ai regretté ». Et Celui Qui connaît les secrets témoignera qu’il ne commettra plus jamais cette faute, comme il est dit : « et nous ne diront plus “nos dieux” » à l’œuvre de nos mains ». Il faut se confesser verbalement, et dire les résolutions que l’on a prises.
3. Qui se confesse verbalement, mais ne se résout pas à abandonner [la faute] ressemble à une personne qui s’immerge [dans un bain rituel pour se purifier d’une impureté] en tenant le cadavre [d’un des huit] rampant[s mentionnés dans la Thora] dans la main, pour laquelle l’immersion n’est d’aucun effet jusqu’à ce qu’elle jette ce rampant mort. De même, il est dit : « Qui reconnaît [ses péchés] et y renonce obtient miséricorde ». Il est nécessaire de préciser la faute [dans la confession], comme il est dit : « Hélas, ce peuple est coupable d’un grand péché, ils se sont fait des dieux d’or ».
4. Parmi les chemins du repentir : que le repenti ne cesse d’implorer D.ieu dans les pleurs et les supplications, qu’il dispense la charité selon ses moyens, prenne ses distances de l’objet de la faute, change son nom, comme pour dire : « Je suis quelqu’un d’autre, je ne suis pas l’homme qui a fait ces actions », amende sa conduite vers le bien et le droit chemin, et s’exile de son endroit. L’exil fait expiation des fautes, car il éveille [en l’homme] la soumission, et la modestie et l’humilité.
5. Il est très louable pour le repenti de se confesser publiquement et de faire connaître sa faute. Il révélera ainsi les fautes qu’il a commises envers autrui aux autres et leur dira : « Certes, j’ai fauté envers untel, et lui ai fait ceci. Aujourd’hui, je me repens et regrette [mes agissements] ». Qui fait preuve d’orgueil et ne publie pas [sa faute], dissimulant celle-ci, son repentir n’est pas complet, ainsi qu’il est dit : « Celui qui dissimule ses péchés ne réussira pas ». Dans quel cas cela s’applique-t-il ? Pour les fautes commises envers autrui. En revanche, les fautes commises envers l’Omniprésent, il n’a pas besoin de publier [ses fautes]. [Au contraire,] c’est une forme d’effronterie que de révéler [celles-ci]. Il doit se repentir devant D.ieu, béni soit-Il et mentionner ses fautes devant Lui, et se confesser publiquement sans préciser [ses fautes]. C’est un bien pour lui que sa faute n’ait pas été révélée, comme il est dit : « Heureux celui dont les fautes sont remises, dont les péchés sont couverts ».
6. Bien que le repentir et l’imploration soient toujours positifs, durant les dix jours entre Roch Hachana et le jour de Kippour, cela est d’autant plus favorable, et accepté immédiatement, comme il est dit : « recherchez D.ieu quand Il est accessible ». Dans quel cas cela s’applique-t-il ? Pour un particulier. Mais [les membres d’]une collectivité, dès qu’ils se repentent et crient d’un cœur entier, ils sont exaucés, comme il est dit : « comme l’Eterne-o notre D.ieu, Qui l’est à chaque fois que nous l’invoquons ».
7. Le jour de Kippour est le temps du repentir pour tous, pour un particulier comme pour la communauté ; c’est l’achèvement du pardon pour le peuple juif. C’est pourquoi, il incombe à tout un chacun de se repentir et de se confesser le jour de Kippour. La mitsva de la confession le jour de Kippour veut que l’on commence [à se confesser] la veille avant le repas [de séparation qui précède le jeûne], de crainte que l’on s’étouffe pendant le repas avant de se confesser. Bien que l’on se soit confessé avant le repas, on se confesse de nouveau le soir de Kippour, puis, durant la prière du matin, la prière de Moussaf, la prière de l’après-midi, et la prière de clôture (Néila). À quel endroit [de la prière] se confesse-t-on ? Un particulier [se confesse] après la prière, et le ministre officiant [se confesse] au milieu de la prière, dans la quatrième bénédiction.
8. [Tel est le texte de] la confession de coutume dans tout le peuple juif : « Mais nous avons fauté, etc. », ceci est l’essentiel de la confession. Les fautes confessées un jour de Kippour, on les confesse un autre jour de Kippour, même si l’on persévère dans le repentir, comme il est dit : « Car je reconnais mes fautes, et mon péché est toujours devant moi ».
9. Le repentir et le jour de Kippour ne font expiation que sur les fautes entre l’homme et D.ieu, par exemple, une personne qui a mangé [un aliment] interdit, a eu des rapports interdits, ou ce qui est semblable. En revanche, les fautes entre un homme et son prochain – comme celui qui blesse autrui, le maudit, le vole, ou [commet un acte] semblable – ne sont pas expiées jusqu’à ce qu’il paie à son prochain ce qu’il lui doit et l’apaise. Même s’il lui restitue toute la somme qu’il lui doit, il doit l’apaiser et lui demander pardon. Même s’il ne l’a provoqué que verbalement, il doit l’apaiser, et l’aborder [à maintes reprises] jusqu’à ce qu’il lui pardonne. Si celui-ci n’accepte pas de lui pardonner, il fait venir une délégation de trois amis et lui demande [pardon en présence de ceux-ci]. S’il n’est pas apaisé, il recommence une seconde, puis une troisième fois. S’il n’agrée pas, il abandonne, et celui qui n’a pas pardonné est le pécheur. [Toutefois, s’il a porté préjudice à] son maître, il va et vient [pour lui demander pardon,] même mille fois jusqu’à ce qu’il lui pardonne.
10. Il est défendu d’être cruel et de ne pas s’apaiser. Plutôt, on doit être facilement apaisé et difficilement irrité. Lorsque le pécheur demande pardon, on doit lui pardonner d’un cœur entier, de bonne volonté. Même s’il a fait beaucoup de mal et est coupable de graves fautes, on ne doit pas se venger, ni nourrir de rancune. Telle est la conduite de la postérité d’Israël, et leur cœur droit. Mais les gentils incirconcis ne sont pas ainsi, et nourrissent une haine éternelle. De même, il est dit au sujet des Gabaonites, qui n’ont pas pardonné et n’ont pas été apaisés : « les Gabaonites ne faisaient pas partie des enfants d’Israël ».
11. Quand quelqu’un faute envers son prochain, mais que ce dernier décède avant qu’il lui demande pardon, il doit faire venir dix personnes auprès de sa tombe et dire en leur présence : « J’ai fauté envers l’Eterne-l D.ieu d’Israël et envers cette personne, et voici ce que je lui ai fait ». S’il lui devait une somme d’argent, il la restitue à ses héritiers. S’il ne lui connaît pas d’héritiers, il remet [la somme] au tribunal et se confesse.
2. Qu’est-ce que le repentir ? C’est [pour le pécheur] abandonner sa faute, en libérer sa pensée, et se résoudre à ne jamais récidiver, comme il est dit : « Que le pervers abandonne sa voie, etc. ». De même, il doit regretter le passé, comme il est dit : « Après m’être retourné, j’ai regretté ». Et Celui Qui connaît les secrets témoignera qu’il ne commettra plus jamais cette faute, comme il est dit : « et nous ne diront plus “nos dieux” » à l’œuvre de nos mains ». Il faut se confesser verbalement, et dire les résolutions que l’on a prises.
3. Qui se confesse verbalement, mais ne se résout pas à abandonner [la faute] ressemble à une personne qui s’immerge [dans un bain rituel pour se purifier d’une impureté] en tenant le cadavre [d’un des huit] rampant[s mentionnés dans la Thora] dans la main, pour laquelle l’immersion n’est d’aucun effet jusqu’à ce qu’elle jette ce rampant mort. De même, il est dit : « Qui reconnaît [ses péchés] et y renonce obtient miséricorde ». Il est nécessaire de préciser la faute [dans la confession], comme il est dit : « Hélas, ce peuple est coupable d’un grand péché, ils se sont fait des dieux d’or ».
4. Parmi les chemins du repentir : que le repenti ne cesse d’implorer D.ieu dans les pleurs et les supplications, qu’il dispense la charité selon ses moyens, prenne ses distances de l’objet de la faute, change son nom, comme pour dire : « Je suis quelqu’un d’autre, je ne suis pas l’homme qui a fait ces actions », amende sa conduite vers le bien et le droit chemin, et s’exile de son endroit. L’exil fait expiation des fautes, car il éveille [en l’homme] la soumission, et la modestie et l’humilité.
5. Il est très louable pour le repenti de se confesser publiquement et de faire connaître sa faute. Il révélera ainsi les fautes qu’il a commises envers autrui aux autres et leur dira : « Certes, j’ai fauté envers untel, et lui ai fait ceci. Aujourd’hui, je me repens et regrette [mes agissements] ». Qui fait preuve d’orgueil et ne publie pas [sa faute], dissimulant celle-ci, son repentir n’est pas complet, ainsi qu’il est dit : « Celui qui dissimule ses péchés ne réussira pas ». Dans quel cas cela s’applique-t-il ? Pour les fautes commises envers autrui. En revanche, les fautes commises envers l’Omniprésent, il n’a pas besoin de publier [ses fautes]. [Au contraire,] c’est une forme d’effronterie que de révéler [celles-ci]. Il doit se repentir devant D.ieu, béni soit-Il et mentionner ses fautes devant Lui, et se confesser publiquement sans préciser [ses fautes]. C’est un bien pour lui que sa faute n’ait pas été révélée, comme il est dit : « Heureux celui dont les fautes sont remises, dont les péchés sont couverts ».
6. Bien que le repentir et l’imploration soient toujours positifs, durant les dix jours entre Roch Hachana et le jour de Kippour, cela est d’autant plus favorable, et accepté immédiatement, comme il est dit : « recherchez D.ieu quand Il est accessible ». Dans quel cas cela s’applique-t-il ? Pour un particulier. Mais [les membres d’]une collectivité, dès qu’ils se repentent et crient d’un cœur entier, ils sont exaucés, comme il est dit : « comme l’Eterne-o notre D.ieu, Qui l’est à chaque fois que nous l’invoquons ».
7. Le jour de Kippour est le temps du repentir pour tous, pour un particulier comme pour la communauté ; c’est l’achèvement du pardon pour le peuple juif. C’est pourquoi, il incombe à tout un chacun de se repentir et de se confesser le jour de Kippour. La mitsva de la confession le jour de Kippour veut que l’on commence [à se confesser] la veille avant le repas [de séparation qui précède le jeûne], de crainte que l’on s’étouffe pendant le repas avant de se confesser. Bien que l’on se soit confessé avant le repas, on se confesse de nouveau le soir de Kippour, puis, durant la prière du matin, la prière de Moussaf, la prière de l’après-midi, et la prière de clôture (Néila). À quel endroit [de la prière] se confesse-t-on ? Un particulier [se confesse] après la prière, et le ministre officiant [se confesse] au milieu de la prière, dans la quatrième bénédiction.
8. [Tel est le texte de] la confession de coutume dans tout le peuple juif : « Mais nous avons fauté, etc. », ceci est l’essentiel de la confession. Les fautes confessées un jour de Kippour, on les confesse un autre jour de Kippour, même si l’on persévère dans le repentir, comme il est dit : « Car je reconnais mes fautes, et mon péché est toujours devant moi ».
9. Le repentir et le jour de Kippour ne font expiation que sur les fautes entre l’homme et D.ieu, par exemple, une personne qui a mangé [un aliment] interdit, a eu des rapports interdits, ou ce qui est semblable. En revanche, les fautes entre un homme et son prochain – comme celui qui blesse autrui, le maudit, le vole, ou [commet un acte] semblable – ne sont pas expiées jusqu’à ce qu’il paie à son prochain ce qu’il lui doit et l’apaise. Même s’il lui restitue toute la somme qu’il lui doit, il doit l’apaiser et lui demander pardon. Même s’il ne l’a provoqué que verbalement, il doit l’apaiser, et l’aborder [à maintes reprises] jusqu’à ce qu’il lui pardonne. Si celui-ci n’accepte pas de lui pardonner, il fait venir une délégation de trois amis et lui demande [pardon en présence de ceux-ci]. S’il n’est pas apaisé, il recommence une seconde, puis une troisième fois. S’il n’agrée pas, il abandonne, et celui qui n’a pas pardonné est le pécheur. [Toutefois, s’il a porté préjudice à] son maître, il va et vient [pour lui demander pardon,] même mille fois jusqu’à ce qu’il lui pardonne.
10. Il est défendu d’être cruel et de ne pas s’apaiser. Plutôt, on doit être facilement apaisé et difficilement irrité. Lorsque le pécheur demande pardon, on doit lui pardonner d’un cœur entier, de bonne volonté. Même s’il a fait beaucoup de mal et est coupable de graves fautes, on ne doit pas se venger, ni nourrir de rancune. Telle est la conduite de la postérité d’Israël, et leur cœur droit. Mais les gentils incirconcis ne sont pas ainsi, et nourrissent une haine éternelle. De même, il est dit au sujet des Gabaonites, qui n’ont pas pardonné et n’ont pas été apaisés : « les Gabaonites ne faisaient pas partie des enfants d’Israël ».
11. Quand quelqu’un faute envers son prochain, mais que ce dernier décède avant qu’il lui demande pardon, il doit faire venir dix personnes auprès de sa tombe et dire en leur présence : « J’ai fauté envers l’Eterne-l D.ieu d’Israël et envers cette personne, et voici ce que je lui ai fait ». S’il lui devait une somme d’argent, il la restitue à ses héritiers. S’il ne lui connaît pas d’héritiers, il remet [la somme] au tribunal et se confesse.
Lois du repentir : Chapitre Trois
1. Chaque homme a des mérites et des fautes ; celui dont les mérites surpassent les fautes est un juste. Celui dont les fautes surpassent les mérites est un méchant. [Celui dont les fautes et les mérites sont] équivalents est un homme moyen. De même, dans une ville, si les mérites [des habitants] surpassent leurs fautes, c’est [une ville] juste. Si leurs fautes surpassent [leurs mérites], c’est une [ville] mauvaise. Et de même pour le monde entier.
2. Un homme dont les fautes surpassent les mérites meurt immédiatement de son mal, comme il est dit : « à cause de la grandeur de tes méfaits ». De même, une ville dont les fautes [des habitants] sont plus nombreuses [que les mérites] périt immédiatement, comme il est dit : « Comme le décri de Sodome et Gomorrhe est grand ». Il en est de même pour le monde entier : si les fautes sont plus nombreuses que les mérites, ils sont immédiatement détruits, comme il est dit : « l’Eterne-l vit que grands étaient les méfaits de l’homme ». Le compte n’est pas basé sur le nombre de mérites et de fautes, mais sur leur importance : certains mérites équivalent à plusieurs fautes, comme il est dit : « car en lui, se trouvait quelque chose de bien », et certaines fautes équivalent à plusieurs mérites, comme il est dit : « Mais un seul pécheur gâte beaucoup de bien ». Le compte n’est effectué que selon la sagesse du D.ieu Qui connaît. Lui sait comment mesurer les mérites aux fautes.
3. Qui regrette les mitsvot qu’il a faites et déplore ses mérites, se disant en son cœur : « Qu’ai-je gagné en faisant ceci ? J’aurais mieux fait de ne rien faire » perd tous ceux-ci, et aucun mérite ne lui sera rappelé, ainsi qu’il est dit : « La vertu du juste ne la préservera pas au jour de son péché », cela ne concerne que celui qui déplore ses [bonnes actions] passées. De même que les mérites et les fautes d’un homme sont balancées à l’heure de la mort, ainsi chaque année, les fautes et les mérites de tout un chacun sont balancés le jour de fête de Roch Hachana : [le verdict de] celui qui est un juste est scellé pour la vie. [Le verdict de] celui qui est un méchant est scellé pour la mort. Et [le verdict de l’homme] moyen est mis en suspend jusqu’au jour de Kippour : s’il se repent, il est scellé pour la vie. Sinon, il est scellé pour la mort.
4. Bien que la sonnerie du choffar le jour de Roch Hachana soit un décret de l’Écriture, elle a un sens profond, comme si elle disait : « Réveillez-vous, dormeurs, de votre sommeil, et vous qui somnolez [profondément] levez-vous, de votre léthargie ! Méditez vos actions, repentez-vous, et souvenez-vous de votre Créateur ! Ceux qui oublient la vérité dans les vanités du temps et s’égarent toute l’année dans les futilités et le vide qui ne sont d’aucun intérêt et d’aucun salut, observez votre âme ; amendez vos voies et vos actions. Que chacun de vous abandonne ses mauvais chemins et mauvaises pensées. » C’est pourquoi, chaque homme doit considérer toute l’année comme s’il était moitié innocent, moitié coupable, et que le monde entier était moitié innocent, moitié coupable : s’il commet une faute, il fait pencher le plateau de la culpabilité contre lui-même ainsi que le monde entier, et cause sa destruction. S’il accomplit un commandement, il fait balancer le plateau du mérite en sa faveur et en faveur du monde, et apporte pour lui-même et pour les autres le salut et la délivrance, comme il est dit : « Le juste est le fondement du monde », [c'est-à-dire] Celui qui agit avec justice fait pencher le plateau du mérite en faveur du monde entier et le sauve. C’est la raison pour laquelle tous les juifs ont pris l’habitude de multiplier la charité, les bonnes actions, et de s’investir dans les mitsvot depuis Roch Hachana jusqu’au jour de Kippour plus que tout le restant de l’année. Tous ont l’habitude de se lever [quand il fait encore] nuit durant ces dix jours, de prier à la synagogue [en adressant] de ferventes supplications jusqu’à l’aube.
5. Lorsque les fautes d’un homme sont balancées avec ses mérites, [une faute commise] une ou deux fois n’est pas prise en compte. C’est à partir de la troisième fois que commence [le compte]. Si ses fautes [commises] au moins trois fois surpassent ses mérites, ces [les fautes commises] deux fois [ou moins] sont associées et il est jugé sur tout. Et si ses mérites contrebalancent ses fautes [commises] à partir de la troisième fois, toutes ses fautes sont supprimées une à une. En effet, la troisième [faute] est considérée comme première, puisque les deux premières ont été pardonnées. De même, la quatrième est considérée comme première, puisque la troisième a été pardonnée, et ainsi de suite jusqu’à la fin. Dans quel cas cela s’applique-t-il ? Pour un particulier, comme il est dit : « Voyez, tout cela, D.ieu le fait deux ou trois fois en faveur de l’homme ». En revanche, pour la communauté, [une faute commise] une première, une seconde, et une troisième fois est mise en suspend, comme il est dit : « À cause des trois [fautes Je révoquerai Mon arrêt, mais à cause] des quatre fautes d’Israël, Je ne révoquerai pas ». Le décompte [de leurs fautes] de cette manière commence à partir de la quatrième. [Toutefois,] si un [homme] moyen compte parmi sa moitié de fautes [la faute] de ne jamais avoir mis les téfiline, il est jugé selon sa faute [et condamné à la Géhenne], et a part au monde futur [après avoir expié sa faute]. De même, tous les méchants, dont les fautes sont plus nombreuses [que les mérites], sont jugés selon leurs fautes, et ont [ensuite] part au monde futur, car tous les juifs ont part au monde futur, même s’ils ont fauté, comme il est dit : « Et ton peuple n’est composé que de justes, qui hériteront le pays à jamais ». La « terre » est ici une allégorie, qui représente « la terre de la vie », c'est-à-dire le monde futur. De même, les pieux des nations du monde ont part au monde futur.
6. Tels sont ceux qui n’ont pas part au monde futur, mais sont retranchés, périssent, et sont jugés selon leur grande perversité et leurs méfaits éternellement : les minim, les apikorsim, ceux qui nient la Thora, ceux qui nient la résurrection des morts et la venue du libérateur, ceux qui se rebellent [autre version : les apostats], ceux qui font fauter la collectivité, ceux qui s’écartent de la communauté, celui qui commet des fautes avec dédain publiquement, comme Jeoyakim, les dénonciateurs, ceux qui jettent la crainte sur la communauté pour des motifs personnels, les meurtriers, les médisants, et celui qui étend son excroissance [pour paraître incirconcis].
7. Cinq [types d’]individus sont appelés minim : [a)] celui qui dit qu’il n’y a pas de D.ieu et que le monde n’a pas de dirigeant, [b)] celui qui dit qu’il y a un dirigeant, mais qu’ils sont deux ou plus, [c)] celui qui dit qu’il y a un seul Maître, mais qu’il a un corps et une image, [d)] celui qui qu’Il n’est pas Lui seul le premier et Créateur de tout, [e)] celui qui adore une étoile ou une constellation, pour faire office d’intermédiaire entre lui et le Maître des mondes. Chacun de ces cinq [individus] est un min.
8. Trois [types d’]individus sont appelés épikorsim : [a)] celui qui dit qu’il n’y a pas de prophétie, et qu’aucune connaissance n’est communiquée du Créateur à l’esprit des hommes, [b)] celui qui conteste la prophétie de Moïse notre maître, [c)] celui qui dit que le Créateur ne connaît pas les agissements des hommes. Chacun de ces trois individus est appelé épikoros. Trois [types d’]individus nient la Thora : [a)] celui qui dit que la Thora n’est pas d’origine divine, même un seul verset, voire un seul mot, s’il affirme que Moïse notre maître l’a dit de sa propre initiative, il est un épikoros [b)] celui qui nie son interprétation, c'est-à-dire la Loi Orale, ou nie ceux qui l’enseignent [les sages], comme Tsadok et Baitos, [c)] celui qui dit que D.ieu a remplacé un commandement en un autre, et que cette Thora a été abrogée, bien qu’elle fut d’origine divine, comme les chrétiens et les Arabes, chacun de ces trois « nie la Thora ».
9. Il y a deux sortes d’apostats : l’apostat par rapport à une faute, et l’apostat par rapport à la Thora entière. L’apostat par rapport à une faute est celui qui a pris l’habitude de commettre une faute délibérément, et cela est devenu fait notoire, même si c’est une [faute] légère, comme porter [des vêtements constitués d’]une étoffe mixte de lin et de laine ou se raser les coins [de la chevelure], comme si ce commandement avait été complètement abrogé pour lui. [Une telle personne] est un apostat par rapport à cette [faute], à condition qu’elle agisse par rébellion . Un apostat par rapport à la Thora entière est par exemple celui qui [abandonne sa foi] pour les religions des gentils lorsqu’un décret [contre les juifs] est promulgué, et s’attache à eux, disant : « Quel intérêt ai-je à m’attacher aux juifs qui sont bas et poursuivis, il est préférable pour moi de m’attacher à ceux qui ont la main forte », celui-ci est un apostat par rapport à la Thora entière.
10. [Nous avons précédemment évoqué] ceux qui font fauter la collectivité. Quel est le cas ? [Cela concerne aussi bien] celui qui fait trébucher [la collectivité] dans une [faute] grave, comme Jéroboam, Tsadok, et Baïtos, que celui qui fait trébucher [la collectivité] dans une [faute] légère, même négliger un commandement positif, qu’il force les autres à commettre une faute, comme Ménaché qui tuait les juifs pour qu’ils adorent des idoles, ou qu’il trompe les autres et les dévoie.
11. Celui qui se met à l’écart de la communauté, même s’il ne commet aucune faute, mais se sépare de la communauté d’Israël, ne pratique pas les commandements au sein d’eux, ne prend pas part à leurs épreuves, et aux jeûnes [communautaires], mais [au contraire,] suit sa propre voie comme s’il appartenait à une autre nation et non [au peuple juif], n’a pas part au monde futur. Celui qui commet des fautes avec dédain, comme Jéoyakim, qu’il ait commis des [fautes] légères ou des [fautes] graves, n’a pas part au monde futur. Il est appelé : « celui qui fait front effrontément à la Thora », car il agit impudemment, ouvertement, sans avoir honte des paroles de la Thora.
12. Il y a deux [types de] dénonciateurs : celui qui dénonce un autre aux gentils pour le faire tuer ou le faire battre, et celui qui remet de l’argent appartenant à autrui en la possession de gentils ou d’un oppresseur, considéré comme un gentil. Tous deux n’ont pas part au monde futur.
13. Ceux qui inspirent la crainte à la communauté pour des motifs personnels ; il s’agit de celui qui gouverne la communauté avec la force, si bien qu’ils [les membres de la communauté] le craignent et ont peur de lui. Son [unique] intention est son propre honneur, et aucun de ses désirs n’est pour l’honneur du Ciel, par exemple les rois gentils.
14. Aucune de ces vingt-quatre personnes énumérées, bien qu’elle soit juive, n’a pas part au monde futur. Certaines fautes sont plus légères que celles-ci ; néanmoins, les sages ont dit que celui qui en prend l’habitude n’a pas part au monde futur. Il convient de s’en écarter et d’y prendre garde. Ce sont : donner un surnom à quelqu’un, appeler quelqu’un par son surnom, faire rougir autrui publiquement, se faire honorer par du déshonneur d’autrui, mépriser les érudits, mépriser ses maîtres, mépriser les fêtes, profaner les offrandes. Dans quel cas disons-nous que chacun [de ceux qui commettent une des fautes précédemment énumérées] n’a pas part au monde futur ? S’il meurt sans s’être repenti. Mais s’il se repentit, et meurt en s’étant repenti, il a part au monde futur, car rien ne résiste au repentir. Même s’il nie l’essentiel toute sa vie durant, et se repentit à la fin, il a part au monde futur, comme il est dit : « “Paix, paix, pour qui s’est éloigné comme pour le plus proche”, dit l’Eterne-l. Je le guérirai ». Tous les méchants, apostats, et semblables, qui se sont repentis publiquement ou en secret sont acceptés, comme il est dit : « Revenez, ô enfants rebelles » [ce qui signifie que] même s’il est encore rebelle, car il s’est repenti en secret et non publiquement, il est accepté par son repentir.
2. Un homme dont les fautes surpassent les mérites meurt immédiatement de son mal, comme il est dit : « à cause de la grandeur de tes méfaits ». De même, une ville dont les fautes [des habitants] sont plus nombreuses [que les mérites] périt immédiatement, comme il est dit : « Comme le décri de Sodome et Gomorrhe est grand ». Il en est de même pour le monde entier : si les fautes sont plus nombreuses que les mérites, ils sont immédiatement détruits, comme il est dit : « l’Eterne-l vit que grands étaient les méfaits de l’homme ». Le compte n’est pas basé sur le nombre de mérites et de fautes, mais sur leur importance : certains mérites équivalent à plusieurs fautes, comme il est dit : « car en lui, se trouvait quelque chose de bien », et certaines fautes équivalent à plusieurs mérites, comme il est dit : « Mais un seul pécheur gâte beaucoup de bien ». Le compte n’est effectué que selon la sagesse du D.ieu Qui connaît. Lui sait comment mesurer les mérites aux fautes.
3. Qui regrette les mitsvot qu’il a faites et déplore ses mérites, se disant en son cœur : « Qu’ai-je gagné en faisant ceci ? J’aurais mieux fait de ne rien faire » perd tous ceux-ci, et aucun mérite ne lui sera rappelé, ainsi qu’il est dit : « La vertu du juste ne la préservera pas au jour de son péché », cela ne concerne que celui qui déplore ses [bonnes actions] passées. De même que les mérites et les fautes d’un homme sont balancées à l’heure de la mort, ainsi chaque année, les fautes et les mérites de tout un chacun sont balancés le jour de fête de Roch Hachana : [le verdict de] celui qui est un juste est scellé pour la vie. [Le verdict de] celui qui est un méchant est scellé pour la mort. Et [le verdict de l’homme] moyen est mis en suspend jusqu’au jour de Kippour : s’il se repent, il est scellé pour la vie. Sinon, il est scellé pour la mort.
4. Bien que la sonnerie du choffar le jour de Roch Hachana soit un décret de l’Écriture, elle a un sens profond, comme si elle disait : « Réveillez-vous, dormeurs, de votre sommeil, et vous qui somnolez [profondément] levez-vous, de votre léthargie ! Méditez vos actions, repentez-vous, et souvenez-vous de votre Créateur ! Ceux qui oublient la vérité dans les vanités du temps et s’égarent toute l’année dans les futilités et le vide qui ne sont d’aucun intérêt et d’aucun salut, observez votre âme ; amendez vos voies et vos actions. Que chacun de vous abandonne ses mauvais chemins et mauvaises pensées. » C’est pourquoi, chaque homme doit considérer toute l’année comme s’il était moitié innocent, moitié coupable, et que le monde entier était moitié innocent, moitié coupable : s’il commet une faute, il fait pencher le plateau de la culpabilité contre lui-même ainsi que le monde entier, et cause sa destruction. S’il accomplit un commandement, il fait balancer le plateau du mérite en sa faveur et en faveur du monde, et apporte pour lui-même et pour les autres le salut et la délivrance, comme il est dit : « Le juste est le fondement du monde », [c'est-à-dire] Celui qui agit avec justice fait pencher le plateau du mérite en faveur du monde entier et le sauve. C’est la raison pour laquelle tous les juifs ont pris l’habitude de multiplier la charité, les bonnes actions, et de s’investir dans les mitsvot depuis Roch Hachana jusqu’au jour de Kippour plus que tout le restant de l’année. Tous ont l’habitude de se lever [quand il fait encore] nuit durant ces dix jours, de prier à la synagogue [en adressant] de ferventes supplications jusqu’à l’aube.
5. Lorsque les fautes d’un homme sont balancées avec ses mérites, [une faute commise] une ou deux fois n’est pas prise en compte. C’est à partir de la troisième fois que commence [le compte]. Si ses fautes [commises] au moins trois fois surpassent ses mérites, ces [les fautes commises] deux fois [ou moins] sont associées et il est jugé sur tout. Et si ses mérites contrebalancent ses fautes [commises] à partir de la troisième fois, toutes ses fautes sont supprimées une à une. En effet, la troisième [faute] est considérée comme première, puisque les deux premières ont été pardonnées. De même, la quatrième est considérée comme première, puisque la troisième a été pardonnée, et ainsi de suite jusqu’à la fin. Dans quel cas cela s’applique-t-il ? Pour un particulier, comme il est dit : « Voyez, tout cela, D.ieu le fait deux ou trois fois en faveur de l’homme ». En revanche, pour la communauté, [une faute commise] une première, une seconde, et une troisième fois est mise en suspend, comme il est dit : « À cause des trois [fautes Je révoquerai Mon arrêt, mais à cause] des quatre fautes d’Israël, Je ne révoquerai pas ». Le décompte [de leurs fautes] de cette manière commence à partir de la quatrième. [Toutefois,] si un [homme] moyen compte parmi sa moitié de fautes [la faute] de ne jamais avoir mis les téfiline, il est jugé selon sa faute [et condamné à la Géhenne], et a part au monde futur [après avoir expié sa faute]. De même, tous les méchants, dont les fautes sont plus nombreuses [que les mérites], sont jugés selon leurs fautes, et ont [ensuite] part au monde futur, car tous les juifs ont part au monde futur, même s’ils ont fauté, comme il est dit : « Et ton peuple n’est composé que de justes, qui hériteront le pays à jamais ». La « terre » est ici une allégorie, qui représente « la terre de la vie », c'est-à-dire le monde futur. De même, les pieux des nations du monde ont part au monde futur.
6. Tels sont ceux qui n’ont pas part au monde futur, mais sont retranchés, périssent, et sont jugés selon leur grande perversité et leurs méfaits éternellement : les minim, les apikorsim, ceux qui nient la Thora, ceux qui nient la résurrection des morts et la venue du libérateur, ceux qui se rebellent [autre version : les apostats], ceux qui font fauter la collectivité, ceux qui s’écartent de la communauté, celui qui commet des fautes avec dédain publiquement, comme Jeoyakim, les dénonciateurs, ceux qui jettent la crainte sur la communauté pour des motifs personnels, les meurtriers, les médisants, et celui qui étend son excroissance [pour paraître incirconcis].
7. Cinq [types d’]individus sont appelés minim : [a)] celui qui dit qu’il n’y a pas de D.ieu et que le monde n’a pas de dirigeant, [b)] celui qui dit qu’il y a un dirigeant, mais qu’ils sont deux ou plus, [c)] celui qui dit qu’il y a un seul Maître, mais qu’il a un corps et une image, [d)] celui qui qu’Il n’est pas Lui seul le premier et Créateur de tout, [e)] celui qui adore une étoile ou une constellation, pour faire office d’intermédiaire entre lui et le Maître des mondes. Chacun de ces cinq [individus] est un min.
8. Trois [types d’]individus sont appelés épikorsim : [a)] celui qui dit qu’il n’y a pas de prophétie, et qu’aucune connaissance n’est communiquée du Créateur à l’esprit des hommes, [b)] celui qui conteste la prophétie de Moïse notre maître, [c)] celui qui dit que le Créateur ne connaît pas les agissements des hommes. Chacun de ces trois individus est appelé épikoros. Trois [types d’]individus nient la Thora : [a)] celui qui dit que la Thora n’est pas d’origine divine, même un seul verset, voire un seul mot, s’il affirme que Moïse notre maître l’a dit de sa propre initiative, il est un épikoros [b)] celui qui nie son interprétation, c'est-à-dire la Loi Orale, ou nie ceux qui l’enseignent [les sages], comme Tsadok et Baitos, [c)] celui qui dit que D.ieu a remplacé un commandement en un autre, et que cette Thora a été abrogée, bien qu’elle fut d’origine divine, comme les chrétiens et les Arabes, chacun de ces trois « nie la Thora ».
9. Il y a deux sortes d’apostats : l’apostat par rapport à une faute, et l’apostat par rapport à la Thora entière. L’apostat par rapport à une faute est celui qui a pris l’habitude de commettre une faute délibérément, et cela est devenu fait notoire, même si c’est une [faute] légère, comme porter [des vêtements constitués d’]une étoffe mixte de lin et de laine ou se raser les coins [de la chevelure], comme si ce commandement avait été complètement abrogé pour lui. [Une telle personne] est un apostat par rapport à cette [faute], à condition qu’elle agisse par rébellion . Un apostat par rapport à la Thora entière est par exemple celui qui [abandonne sa foi] pour les religions des gentils lorsqu’un décret [contre les juifs] est promulgué, et s’attache à eux, disant : « Quel intérêt ai-je à m’attacher aux juifs qui sont bas et poursuivis, il est préférable pour moi de m’attacher à ceux qui ont la main forte », celui-ci est un apostat par rapport à la Thora entière.
10. [Nous avons précédemment évoqué] ceux qui font fauter la collectivité. Quel est le cas ? [Cela concerne aussi bien] celui qui fait trébucher [la collectivité] dans une [faute] grave, comme Jéroboam, Tsadok, et Baïtos, que celui qui fait trébucher [la collectivité] dans une [faute] légère, même négliger un commandement positif, qu’il force les autres à commettre une faute, comme Ménaché qui tuait les juifs pour qu’ils adorent des idoles, ou qu’il trompe les autres et les dévoie.
11. Celui qui se met à l’écart de la communauté, même s’il ne commet aucune faute, mais se sépare de la communauté d’Israël, ne pratique pas les commandements au sein d’eux, ne prend pas part à leurs épreuves, et aux jeûnes [communautaires], mais [au contraire,] suit sa propre voie comme s’il appartenait à une autre nation et non [au peuple juif], n’a pas part au monde futur. Celui qui commet des fautes avec dédain, comme Jéoyakim, qu’il ait commis des [fautes] légères ou des [fautes] graves, n’a pas part au monde futur. Il est appelé : « celui qui fait front effrontément à la Thora », car il agit impudemment, ouvertement, sans avoir honte des paroles de la Thora.
12. Il y a deux [types de] dénonciateurs : celui qui dénonce un autre aux gentils pour le faire tuer ou le faire battre, et celui qui remet de l’argent appartenant à autrui en la possession de gentils ou d’un oppresseur, considéré comme un gentil. Tous deux n’ont pas part au monde futur.
13. Ceux qui inspirent la crainte à la communauté pour des motifs personnels ; il s’agit de celui qui gouverne la communauté avec la force, si bien qu’ils [les membres de la communauté] le craignent et ont peur de lui. Son [unique] intention est son propre honneur, et aucun de ses désirs n’est pour l’honneur du Ciel, par exemple les rois gentils.
14. Aucune de ces vingt-quatre personnes énumérées, bien qu’elle soit juive, n’a pas part au monde futur. Certaines fautes sont plus légères que celles-ci ; néanmoins, les sages ont dit que celui qui en prend l’habitude n’a pas part au monde futur. Il convient de s’en écarter et d’y prendre garde. Ce sont : donner un surnom à quelqu’un, appeler quelqu’un par son surnom, faire rougir autrui publiquement, se faire honorer par du déshonneur d’autrui, mépriser les érudits, mépriser ses maîtres, mépriser les fêtes, profaner les offrandes. Dans quel cas disons-nous que chacun [de ceux qui commettent une des fautes précédemment énumérées] n’a pas part au monde futur ? S’il meurt sans s’être repenti. Mais s’il se repentit, et meurt en s’étant repenti, il a part au monde futur, car rien ne résiste au repentir. Même s’il nie l’essentiel toute sa vie durant, et se repentit à la fin, il a part au monde futur, comme il est dit : « “Paix, paix, pour qui s’est éloigné comme pour le plus proche”, dit l’Eterne-l. Je le guérirai ». Tous les méchants, apostats, et semblables, qui se sont repentis publiquement ou en secret sont acceptés, comme il est dit : « Revenez, ô enfants rebelles » [ce qui signifie que] même s’il est encore rebelle, car il s’est repenti en secret et non publiquement, il est accepté par son repentir.