Sefer Hamitsvot
Notons que bon nombre de ces lois ne sont pas la halakha, c'est-à-dire la pratique observée dans les communautés juives. Elles ne sauraient donc en aucun cas être prises comme référence. Veuillez noter également que cette version est un premier essai qui fera l'objet de corrections ultérieures.
4 Tamouz 5781 / 06.14.2021
Cours N° 1
INTRODUCTION du RAMBAM
Après avoir achevé la rédaction de l'ouvrage réputé comprenant l'explication de toute la Michna, — notre but, dans ledit ouvrage a été de nous contenter de l'explication de chaque Halakha séparément, car notre intention n'était pas d'y inclure de manière exhaustive les discussions relatives à chaque prescription ni d'examiner de manière approfondie ce qu'il est nécessaire de savoir à propos de ce qui est interdit et de ce qui est permis, et à propos de ce qui est obligatoire et de ce qui est facultatif, ainsi que celui qui consultera cet ouvrage pourra le constater —, j'ai jugé raisonnable de constituer un recueil comprenant toutes les lois de la Torah et ses règles, n'en omettant aucune. Dans la présente étude, je m'efforcerai, selon mon habitude, d'éviter de mentionner des différends et des interprétations rejetées (par la Tradition). Je n'y ferai paraître que la stricte loi, de sorte que ce recueil comprendra toutes les lois de la Torah transmises par notre Maître Moïse, celles étant applicables dans la Diaspora et celles qui ne le sont pas encore. Il me semble juste d'en exclure les références et les preuves apportées par les garants de la Tradition; ainsi, je ne dirai pas, à propos d'une loi ou d'une autre: "selon les paroles de Rabbi Untel ou Untel", mais je citerai, au début de cet ouvrage, tous les Maîtres de la Michna et du Talmud. Je dirai que toutes les lois de la Torah, c'est-à-dire de la Loi Orale, ont été reçues de l'un et l'autre depuis Ezra, depuis Moïse. En même temps que je citerai le chef de chaque génération ayant reçu et transcris la Torah, je mentionnerai aussi les personnes les plus célèbres de chaque génération qui s'associèrent à elles pour transmettre la Loi Orale. Je ferai ainsi afin d'être plus concis.
En outre, j'ai trouvé plus approprié de ne pas écrire cet ouvrage dans la langue biblique, car cette langue consacrée est trop limitée pour nous aujourd'hui afin que nous puissions y inclure tous les problèmes concernés par les lois de la Torah. Je ne l'ai pas non plus écrit dans la langue du Talmud car, de nos jours, beaucoup d'entre nos frères ne le comprennent pas, à l'exception de quelques personnes qui ont elles-mêmes de la difficulté à comprendre plusieurs termes étrangers et rares. Je le rédigerai donc dans la langue de la Michna, afin que la majorité des gens puisse le comprendre facilement. J'y introduirai tout ce qui a été institué et confirmé par la Torah, sans oublier aucune question ou, pour le moins, je mentionnerai le principe sur la base duquel ce problème peut être résolu sans qu'on ait besoin d'effectuer de longues recherches. En effet, mon but est d'être aussi concis que complet afin que le lecteur puisse être orienté sur tout ce qui se trouve dans la Michna, dans le Talmud, dans le Sifra, dans le Sifri et dans la Tossefta et, en outre, dans les décrets et les décisions des derniers Gaonim, que leur mémoire soit bénie, au sujet de leurs explications et de leurs commentaires quant à ce qui est interdit et permis, pur et impur, impropre et cachère, obligatoire ou facultatif, ce qui doit être payé et ce qui ne doit pas l'être, qui doit prêter serment ou en être dispensé à l'appui de ses dires, devant un tribunal. En bref, tout cela afin que l'on n'ait pas besoin d'un autre livre, exception faite de la Torah, pour étudier ce que l'on recherche dans la Torah, qu'il s'agisse d'une loi édictée par la Torah ou par les Rabbins.
Après avoir élaboré ce projet, j'ai commencé à réfléchir aux différentes manières de partager cet ouvrage. Je me suis demandé si je le diviserais selon les sections de la Michna en suivant celles-ci ou si je le partagerais de manière différente suivant les exigences du sujet, que ce soit à la fin ou au début de l'ouvrage, et les exigences de la logique. Il me semble plus évident que la meilleure manière de partager cet ouvrage serait de le faire par groupes de lois, au lieu de procéder selon l'ordonnance des lois de la Michna. Il se présenterait de la manière suivante: lois relatives aux cabanes (Souccot), lois des branches de palmier (Loulav), lois de la Mezouza, lois des Tsitsit: je diviserai alors chaque groupe de Halakhot en chapitres et paragraphes comme dans la Michna.
Par exemple, s'agissant des lois des Phylactères, on trouvera: chapitre 1, chapitre 2, chapitre 3, chapitre 4. Chaque chapitre sera subdivisé selon les nombreuses lois, de sorte qu'en le sachant par cœur, il devrait être plus aisé à celui qui s'y intéresse de le mémoriser. Si la division se présente ainsi, qu'il s'agisse de prescriptions ou d'interdictions, il ne sera pas nécessaire de partager les lois d'un sujet particulier en deux Halakhoth générales; toutes les divisions nécessaires pourront être faites dans la section se rapportant à chaque Halakha. Ainsi, parfois, une section comprendra un certain nombre de commandements, soit qu'il s'agisse d'un sujet général les englobant tous ou que plusieurs commandements touchent à un seul objet. Par exemple, lorsque je parlerai de l'idolâtrie, je donnerai comme titre à cette section: "lois relatives à l'idolâtrie" et alors je discuterai dans cette section d'un certain nombre de commandements: l'interdiction d'inciter un israélite à adorer les idoles, de détourner une communauté de la Torah, d'infliger l'épreuve du feu à notre progéniture en adorant le Moloch, de prophétiser au nom d'une idole, de la servir, ainsi que d'autres commandements semblables concernant particulièrement l'idolâtrie. Parallèlement, à propos des lois relatives aux objets qu'il est interdit d'offrir sur l'autel, je traiterai dans cette section des commandements interdisant les offrandes de levain et de miel, les offrandes présentant des défauts, le salaire d'une prostituée, ou la valeur d'un chien et d'autres problèmes semblables, car tous ces commandements font partie d'un sujet global, c'est-à-dire les objets qu'il est interdit d'offrir sur l'autel.
C'est en raison de cet objectif que je poursuis que j'ai jugé bon d'énumérer d'abord dans l'introduction à cet ouvrage le nombre de commandements, les commandements positifs et les commandements négatifs, afin que l'ensemble du livre les contienne tous, qu'aucun n'y manque et qu'il ne subsiste aucun commandement dont on n'examinera point complètement les lois, soit séparément, comme dans le cas de celle de la Soucca, du Loulav, des Tsitsit et des Téfiline, car il est possible de parler de chacun d'eux en soi, soit d'un groupe de commandements, comme ceux cités ci-dessus; dans ce cas, on les énumérera en disant: "nous allons énumérer ci-après les lois relatives à l'idolâtrie, comprenant un certain nombre de commandements positifs, que voici", tout ceci dans le but de n'omettre aucun sujet. Ainsi, lorsque je les examinerai dans l'énumération des commandements, je serai sûr de n'en oublier aucun.
Lorsque ce problème me sembla élucidé et que je désirai rédiger cet ouvrage et dresser la liste de tous les commandements et les énumérer dans l'introduction de ce livre, je fus envahi d'un sentiment de désarroi, que j'ai déjà ressenti pendant plusieurs années. Le voici: d'autres érudits ont déjà fait l'énumération des commandements et je ne pourrai décrire l'ampleur de leur fantaisie car tous ceux qui se sont attelés à dénombrer (les commandements) ou à la rédaction d'un ouvrage de ce genre, ont suivi l'opinion d'un Maître des Hilkhot Guedolot laissant de côté leurs propres opinions quant à l'énumération des commandements, comme si leurs idées s'étaient figées dans l'œuvre de cet homme. Même en ce qui concerne l'auteur du célèbre Livre des Commandements, j'ai remarqué qu'il a critiqué, sur des points très restreints, les positions de l'auteur des Hilkhot Guedolot, jugeant insoutenable de compter (parmi les 613 commandements) la visite des malades, le fait de conseiller les endeuillés, comme l'avait fait ledit auteur — et, effectivement, ce qui lui paraissait fait hors sujet l'est véritablement —, mais, sur d'autres points, il est allé encore plus loin même, comme pourra le constater celui qui approfondit notre ouvrage.
L'Eternel, qu'Il soit glorifié, m'est témoin que plus je réfléchis à la fantaisie de ces érudits lorsqu'ils énumèrent les commandements, — ils comptent même ce qui, à première vue, ne mérite pas de l'être et ils ont poursuivi cette énumération sans y réfléchir — plus je me sens accablé de malheur et prend conscience du fait que Sa menace se précise pour nous: "et la révélation de tous ces événements sera pour vous comme les mots de ce livre scellé, qu'on présente à un homme lettré en lui disant: lis donc ceci! et qui répond: je ne puis, car ce livre est scellé. Ainsi, chaque fois que j'ai entendu les nombreuses Azharoth qui ont été composées chez nous en Espagne, "de poignantes angoisses m'ont saisi", car j'ai vu combien elles étaient répandues et populaires.
Néanmoins, il ne faut pas critiquer ces auteurs: ils n'étaient que des poètes et non des rabbins, et quant à l'aspect esthétique, la douceur de leurs propos et la beauté de leurs rimes, leur œuvre est parfaite. Mais, en ce qui concerne le thème de leur poésie, ils se sont laissés guider par l'auteur des Hilkhoth Guedoloth et par d'autres rabbins des périodes postérieures.
Après avoir bien pesé tout cela et sachant combien cette énumération des commandements est traditionnellement répandue au sein du peuple, j'ai compris que si je devais seulement établir la véritable liste des commandements, sans y apporter de justification, la première personne qui s'aventurait à la lire s'imaginerait qu'il s'agit d'une erreur, puisqu'elle ne correspond pas à celle d'un autre auteur. Malheureusement, telle est la manière de penser de la majorité de l'élite de notre époque, qui ne prend même pas la peine de se demander si telle ou telle opinion est vraie ou non, mais se contente de s'en remettre à une autorité préexistante, sans prendre la peine de vérifier le bien-fondé de cette source; et si l'élite déjà agit ainsi, alors combien davantage encore la grande masse des gens.
C'est pourquoi il m'a semblé raisonnable de faire précéder cet ouvrage d'un traité dans lequel j'énumérerai la liste des commandements et j'expliquerai comment il faut les décompter. Pour cela, j'apporterai des preuves (fournies par) des versets de la Torah, ainsi que des opinions et des commentaires de nos Maîtres, bénie soit leur mémoire; je le ferai précéder de règles sur lesquelles il convient de se baser dans l'énumération des commandements.
Après avoir achevé la rédaction de l'ouvrage réputé comprenant l'explication de toute la Michna, — notre but, dans ledit ouvrage a été de nous contenter de l'explication de chaque Halakha séparément, car notre intention n'était pas d'y inclure de manière exhaustive les discussions relatives à chaque prescription ni d'examiner de manière approfondie ce qu'il est nécessaire de savoir à propos de ce qui est interdit et de ce qui est permis, et à propos de ce qui est obligatoire et de ce qui est facultatif, ainsi que celui qui consultera cet ouvrage pourra le constater —, j'ai jugé raisonnable de constituer un recueil comprenant toutes les lois de la Torah et ses règles, n'en omettant aucune. Dans la présente étude, je m'efforcerai, selon mon habitude, d'éviter de mentionner des différends et des interprétations rejetées (par la Tradition). Je n'y ferai paraître que la stricte loi, de sorte que ce recueil comprendra toutes les lois de la Torah transmises par notre Maître Moïse, celles étant applicables dans la Diaspora et celles qui ne le sont pas encore. Il me semble juste d'en exclure les références et les preuves apportées par les garants de la Tradition; ainsi, je ne dirai pas, à propos d'une loi ou d'une autre: "selon les paroles de Rabbi Untel ou Untel", mais je citerai, au début de cet ouvrage, tous les Maîtres de la Michna et du Talmud. Je dirai que toutes les lois de la Torah, c'est-à-dire de la Loi Orale, ont été reçues de l'un et l'autre depuis Ezra, depuis Moïse. En même temps que je citerai le chef de chaque génération ayant reçu et transcris la Torah, je mentionnerai aussi les personnes les plus célèbres de chaque génération qui s'associèrent à elles pour transmettre la Loi Orale. Je ferai ainsi afin d'être plus concis.
En outre, j'ai trouvé plus approprié de ne pas écrire cet ouvrage dans la langue biblique, car cette langue consacrée est trop limitée pour nous aujourd'hui afin que nous puissions y inclure tous les problèmes concernés par les lois de la Torah. Je ne l'ai pas non plus écrit dans la langue du Talmud car, de nos jours, beaucoup d'entre nos frères ne le comprennent pas, à l'exception de quelques personnes qui ont elles-mêmes de la difficulté à comprendre plusieurs termes étrangers et rares. Je le rédigerai donc dans la langue de la Michna, afin que la majorité des gens puisse le comprendre facilement. J'y introduirai tout ce qui a été institué et confirmé par la Torah, sans oublier aucune question ou, pour le moins, je mentionnerai le principe sur la base duquel ce problème peut être résolu sans qu'on ait besoin d'effectuer de longues recherches. En effet, mon but est d'être aussi concis que complet afin que le lecteur puisse être orienté sur tout ce qui se trouve dans la Michna, dans le Talmud, dans le Sifra, dans le Sifri et dans la Tossefta et, en outre, dans les décrets et les décisions des derniers Gaonim, que leur mémoire soit bénie, au sujet de leurs explications et de leurs commentaires quant à ce qui est interdit et permis, pur et impur, impropre et cachère, obligatoire ou facultatif, ce qui doit être payé et ce qui ne doit pas l'être, qui doit prêter serment ou en être dispensé à l'appui de ses dires, devant un tribunal. En bref, tout cela afin que l'on n'ait pas besoin d'un autre livre, exception faite de la Torah, pour étudier ce que l'on recherche dans la Torah, qu'il s'agisse d'une loi édictée par la Torah ou par les Rabbins.
Après avoir élaboré ce projet, j'ai commencé à réfléchir aux différentes manières de partager cet ouvrage. Je me suis demandé si je le diviserais selon les sections de la Michna en suivant celles-ci ou si je le partagerais de manière différente suivant les exigences du sujet, que ce soit à la fin ou au début de l'ouvrage, et les exigences de la logique. Il me semble plus évident que la meilleure manière de partager cet ouvrage serait de le faire par groupes de lois, au lieu de procéder selon l'ordonnance des lois de la Michna. Il se présenterait de la manière suivante: lois relatives aux cabanes (Souccot), lois des branches de palmier (Loulav), lois de la Mezouza, lois des Tsitsit: je diviserai alors chaque groupe de Halakhot en chapitres et paragraphes comme dans la Michna.
Par exemple, s'agissant des lois des Phylactères, on trouvera: chapitre 1, chapitre 2, chapitre 3, chapitre 4. Chaque chapitre sera subdivisé selon les nombreuses lois, de sorte qu'en le sachant par cœur, il devrait être plus aisé à celui qui s'y intéresse de le mémoriser. Si la division se présente ainsi, qu'il s'agisse de prescriptions ou d'interdictions, il ne sera pas nécessaire de partager les lois d'un sujet particulier en deux Halakhoth générales; toutes les divisions nécessaires pourront être faites dans la section se rapportant à chaque Halakha. Ainsi, parfois, une section comprendra un certain nombre de commandements, soit qu'il s'agisse d'un sujet général les englobant tous ou que plusieurs commandements touchent à un seul objet. Par exemple, lorsque je parlerai de l'idolâtrie, je donnerai comme titre à cette section: "lois relatives à l'idolâtrie" et alors je discuterai dans cette section d'un certain nombre de commandements: l'interdiction d'inciter un israélite à adorer les idoles, de détourner une communauté de la Torah, d'infliger l'épreuve du feu à notre progéniture en adorant le Moloch, de prophétiser au nom d'une idole, de la servir, ainsi que d'autres commandements semblables concernant particulièrement l'idolâtrie. Parallèlement, à propos des lois relatives aux objets qu'il est interdit d'offrir sur l'autel, je traiterai dans cette section des commandements interdisant les offrandes de levain et de miel, les offrandes présentant des défauts, le salaire d'une prostituée, ou la valeur d'un chien et d'autres problèmes semblables, car tous ces commandements font partie d'un sujet global, c'est-à-dire les objets qu'il est interdit d'offrir sur l'autel.
C'est en raison de cet objectif que je poursuis que j'ai jugé bon d'énumérer d'abord dans l'introduction à cet ouvrage le nombre de commandements, les commandements positifs et les commandements négatifs, afin que l'ensemble du livre les contienne tous, qu'aucun n'y manque et qu'il ne subsiste aucun commandement dont on n'examinera point complètement les lois, soit séparément, comme dans le cas de celle de la Soucca, du Loulav, des Tsitsit et des Téfiline, car il est possible de parler de chacun d'eux en soi, soit d'un groupe de commandements, comme ceux cités ci-dessus; dans ce cas, on les énumérera en disant: "nous allons énumérer ci-après les lois relatives à l'idolâtrie, comprenant un certain nombre de commandements positifs, que voici", tout ceci dans le but de n'omettre aucun sujet. Ainsi, lorsque je les examinerai dans l'énumération des commandements, je serai sûr de n'en oublier aucun.
Lorsque ce problème me sembla élucidé et que je désirai rédiger cet ouvrage et dresser la liste de tous les commandements et les énumérer dans l'introduction de ce livre, je fus envahi d'un sentiment de désarroi, que j'ai déjà ressenti pendant plusieurs années. Le voici: d'autres érudits ont déjà fait l'énumération des commandements et je ne pourrai décrire l'ampleur de leur fantaisie car tous ceux qui se sont attelés à dénombrer (les commandements) ou à la rédaction d'un ouvrage de ce genre, ont suivi l'opinion d'un Maître des Hilkhot Guedolot laissant de côté leurs propres opinions quant à l'énumération des commandements, comme si leurs idées s'étaient figées dans l'œuvre de cet homme. Même en ce qui concerne l'auteur du célèbre Livre des Commandements, j'ai remarqué qu'il a critiqué, sur des points très restreints, les positions de l'auteur des Hilkhot Guedolot, jugeant insoutenable de compter (parmi les 613 commandements) la visite des malades, le fait de conseiller les endeuillés, comme l'avait fait ledit auteur — et, effectivement, ce qui lui paraissait fait hors sujet l'est véritablement —, mais, sur d'autres points, il est allé encore plus loin même, comme pourra le constater celui qui approfondit notre ouvrage.
L'Eternel, qu'Il soit glorifié, m'est témoin que plus je réfléchis à la fantaisie de ces érudits lorsqu'ils énumèrent les commandements, — ils comptent même ce qui, à première vue, ne mérite pas de l'être et ils ont poursuivi cette énumération sans y réfléchir — plus je me sens accablé de malheur et prend conscience du fait que Sa menace se précise pour nous: "et la révélation de tous ces événements sera pour vous comme les mots de ce livre scellé, qu'on présente à un homme lettré en lui disant: lis donc ceci! et qui répond: je ne puis, car ce livre est scellé. Ainsi, chaque fois que j'ai entendu les nombreuses Azharoth qui ont été composées chez nous en Espagne, "de poignantes angoisses m'ont saisi", car j'ai vu combien elles étaient répandues et populaires.
Néanmoins, il ne faut pas critiquer ces auteurs: ils n'étaient que des poètes et non des rabbins, et quant à l'aspect esthétique, la douceur de leurs propos et la beauté de leurs rimes, leur œuvre est parfaite. Mais, en ce qui concerne le thème de leur poésie, ils se sont laissés guider par l'auteur des Hilkhoth Guedoloth et par d'autres rabbins des périodes postérieures.
Après avoir bien pesé tout cela et sachant combien cette énumération des commandements est traditionnellement répandue au sein du peuple, j'ai compris que si je devais seulement établir la véritable liste des commandements, sans y apporter de justification, la première personne qui s'aventurait à la lire s'imaginerait qu'il s'agit d'une erreur, puisqu'elle ne correspond pas à celle d'un autre auteur. Malheureusement, telle est la manière de penser de la majorité de l'élite de notre époque, qui ne prend même pas la peine de se demander si telle ou telle opinion est vraie ou non, mais se contente de s'en remettre à une autorité préexistante, sans prendre la peine de vérifier le bien-fondé de cette source; et si l'élite déjà agit ainsi, alors combien davantage encore la grande masse des gens.
C'est pourquoi il m'a semblé raisonnable de faire précéder cet ouvrage d'un traité dans lequel j'énumérerai la liste des commandements et j'expliquerai comment il faut les décompter. Pour cela, j'apporterai des preuves (fournies par) des versets de la Torah, ainsi que des opinions et des commentaires de nos Maîtres, bénie soit leur mémoire; je le ferai précéder de règles sur lesquelles il convient de se baser dans l'énumération des commandements.