Rambam 1 Chapitre

Notons que bon nombre de ces lois ne sont pas la halakha, c'est-à-dire la pratique observée dans les communautés juives. Elles ne sauraient donc en aucun cas être prises comme référence. Veuillez noter également que cette version est un premier essai qui fera l'objet de corrections ultérieures.

3 'Hechvan 5784 / 10.18.2023

Lois de la sanctification du [nouveau] mois

Il y a un commandement positif, qui est: “de calculer, et de connaître quel jour est le commencement de chaque mois de l'année

L'explication de cette loi se trouve dans les chapitres suivants:

1. Les mois de l'année sont [dans la Thora] des mois lunaires, ainsi qu'il est dit: “l'offrande du mois dans son mois [qui peut être compris dans son renouvellement]” [ce qui ne peut s'appliquer qu'aux mois lunaires où la lune disparaît pour réapparaître] et il est dit: “ce mois sera pour vous le premier des mois”. Voici ce que nos sages ont dit [à propos de ce verset]: “le Saint Béni soit-Il montra à Moïse dans la vision prophétique une image de lune, et lui dit: “Quand tu vois [la lune] sous une telle forme, sanctifies [ce jour pour être le premier du mois]”. [Cependant,] les années que nous comptons sont des années solaires, comme il est dit: “garde le mois du printemps”.

2. De combien [de jours] l'année solaire dépasse-t-elle l'année lunaire? Environ onze jours. C'est la raison pour laquelle [pour corriger l'écart entre les calendriers lunaires et solaires], quand le total de cette différence [accumulée au cours des années lunaires] atteint environ trente jours, un peu moins, ou un peu plus, on ajoute [à l'année juive] un mois, de sorte que l'année ait treize mois; cela est appelé une année embolismique. [On ajoute un mois et non un nombre de jours] car il est impossible qu'une année soit composée de douze mois et de plusieurs jours, car il est dit: “les mois de l'année”, [et nos sages expliquent à ce propos:] “tu comptes les mois de l'année, mais non les jours de l'année”.

3. La lune se cache et n'est plus visible pendant à peu près deux jours, un peu moins ou un peu plus à chaque mois, à peu près un jour avant sa conjonction avec le soleil à la fin du mois et un jour après sa conjonction avec le soleil. Puis, elle apparaît à l'ouest le soir. la nuit où elle apparaît [la lune] à l'ouest après s'être cachée est le début du mois, et l’on compte à partir de ce jour 29 jours. Et si la lune apparaît la nuit du trente, le trentième jour sera le premier du mois [suivant]. Et si elle n'apparaît pas, le premier du mois [suivant] sera le trente et un, et le trente sera inclus dans le mois précédent. On ne prête pas attention à la lune la nuit du trente et un; qu'elle apparaisse ou non [le nouveau mois commence cette nuit] car il n'y a pas de mois lunaire [d'une durée] supérieur[e] à trente jours;

4. Un mois qui a 29 jours, [parce que] la lune est apparue la nuit du trente, est appelé un mois 'hasser. Et si la lune n'apparaît pas, et que le mois passé comporte trente jours, cela est appelé un mois me'oubar. Quand la lune apparaît la nuit du trente, on dit que la lune a été vue en son temps. Et si elle apparaît la nuit du trente et un, et non la nuit du trente, on dit que la lune a été vue la nuit de sa plénitude.

5. [La fixation du début du mois à] la vue de la lune n'est pas donnée à tout le monde, comme le Chabbat, où chacun compte 6 [jours] et se repose le septième. Plutôt, cette chose [la sanctification du nouveau mois] a été confiée à la cour rabbinique. C'est seulement lorsque ce jour a été fixé par le Tribunal Rabbinique comme début du mois qu'il constitue le premier jour du mois, ainsi qu'il est dit: “Ce mois sera pour vous”, c'est-à-dire [l'expression “pour vous” signifiant] que le témoignage [de l'apparition de la nouvelle lune] vous sera confié.

6. Les membres de la cour font des calculs à la manière des astronomes, qui connaissent la position des étoiles et leur mouvement. Ils font une recherche détaillée pour savoir s'il est possible que la lune apparaisse en son temps, c'est-à-dire la nuit du trente, ou non. S'ils déterminent qu'il est possible qu'elle soit visible, ils siègent toute la journée du trente dans l'attente de témoins. Si des témoins viennent, qu'ils les interrogent conformément à la loi, et que leur témoignage s'avère valide, ils le sanctifient [le nouveau mois le jour du trente]. Et si elle [la lune] n'apparaît pas, et que des témoins ne viennent pas, ils [les membres du Tribunal] complètent le trentième jour, rendant ainsi le mois plein. Et s'ils déterminent par le calcul qu'il est impossible qu'elle [la lune] apparaisse, ils ne siègent pas la journée du trente et n'attendent pas de témoins. Et si des témoins viennent, ils savent avec certitude que ce sont de faux témoins, ou qu'ils ont vu dans les nuages une forme de lune, mais que cela n'est pas la véritable lune.

7. La cour rabbinique a le devoir par un commandement positif de la Thora de calculer et de déterminer si la lune sera visible [le trente] ou non, et d'interroger des témoins jusqu'à ce que le mois soit sanctifié, et [elle a le devoir] d'envoyer [des émissaires] pour informer le reste du peuple du jour du nouveau mois, de sorte qu'ils [les gens] sachent quels jours tombent les fêtes, ainsi qu'il est dit: “[voici les jours de fête…] que vous proclamerez comme jour de sainte convocation”, et il est dit: “Et tu garderas ce statut [la fête de Pessa'h] dans son temps approprié”.

8. On ne calcule, on n'établit les mois, et on ne déclare les années embolismiques qu'en Terre d'Israël, ainsi qu'il est dit: “Car la loi sortira de Sion, et la parole de D.ieu de Jérusalem”. Et s'il y a un grand sage, qui a reçu la semikha en Terre d'Israël, et qui est parti en diaspora sans laisser de semblable en Terre d'Israël, il calcule, établit les mois, et prolonge les années en diaspora. Et s'il apprend qu'il se trouve en Terre d'Israël un homme de la même stature que lui, et a fortiori plus grand que lui, il lui est défendu d'établir [les nouveaux mois] et de prolonger [les années] en diaspora. Et s'il transgresse, et établit [un nouveau mois] et déclare [une année] embolismique, [c'est comme s']il n'a rien fait.