Rambam 1 Chapitre

Notons que bon nombre de ces lois ne sont pas la halakha, c'est-à-dire la pratique observée dans les communautés juives. Elles ne sauraient donc en aucun cas être prises comme référence. Veuillez noter également que cette version est un premier essai qui fera l'objet de corrections ultérieures.

19 Tichri 5784 / 10.04.2023

Lois sur le ‘hametz et le pain azyme : Chapitre Huit

1. L’ordre de la réalisation de ces commandements [la consommation de l’agneau pascal, du pain azyme, et des herbes amères] la nuit du quinze [Nissan] est le suivant : au début, on remplit une coupe [de vin] à chacun et on prononce la bénédiction « Qui crée le fruit de la vigne » et on prononce sur elle [sur cette coupe] le kiddouch du jour [de fête], [la bénédiction liée au renouvellement d’un événement dans] le temps [c’est-à-dire « chéhékhianou »], et on boit [le volume de vin nécessaire]. Puis, on prononce la bénédiction « sur les ablutions des mains » et on procède aux ablutions des mains. Et on amène une table dressée avec [sur la table] : du maror et une autre espèce végétale, du pain azyme, le ‘harosset, le corps de l’agneau pascal, et la viande du [sacrifice de] ‘haguiga du quatorze [Nissan]. Et de nos jours [après la destruction du Temple], on amène sur la table deux sortes de viande, l’une en souvenir de l’agneau pascal et l’autre en souvenir du [sacrifice de] ‘haguiga.

2. On commence [l’étape suivante] en prononçant la bénédiction « Qui crée le fruit de la vigne » et on prend une espèce végétale que l’on trempe dans le ‘harosset et on [en] mange le volume d’une olive, soi même et tous les convives. Tous ne mangent pas moins que le volume d’une olive. Puis, on retire la table de devant celui qui lit la haggada seulement et on remplit la deuxième coupe [de vin]. Et c’est à ce moment que le fils interroge [son père], et celui qui lit [la haggada] dit: « En quoi cette nuit est-elle différente de toutes les nuits ? Toutes les autres nuits, nous ne trempons [notre nourriture dans un liquide] pas même une seule fois et cette nuit là, deux fois. Toutes les autres nuits, nous mangeons du ‘hametz ou du pain azyme et cette nuit là [nous ne mangeons] que du pain azyme. Toutes les autres nuits, nous mangeons de la viande grillée, bouillie ou cuite, et cette nuit là, là [nous ne mangeons] que de la [viande] grillée. Toutes les autres nuits, nous mangeons toutes les espèces végétales et cette nuit là [nous mangeons] des herbes amères. Toutes les autres nuits, nous mangeons assis ou accoudés, et cette nuit là, nous sommes tous accoudés.»

3. De nos jours [après la destruction du Temple], il [celui qui lit la haggada] ne dit pas « et cette nuit là, [nous ne mangeons] que de la [viande] grillée » car nous n’avons pas [la possibilité de faire] de sacrifice. On commence par l’aspect dénigrant [du récit de la sortie d’Egypte] et il lit jusqu’à ce que l’on termine l’enseignement du passage [de la Torah commençant par] « L’araméen [Lavan] a voulu détruire mon père » en entier.

4. Puis, on ramène la table devant lui [le lecteur] et il dit : « Cet agneau pascal que nous mangeons, [nous le mangeons] du fait que l'Omniprésent est passé au dessus des maisons de nos pères en Egypte comme il est dit ‘Vous direz : c’est le sacrifice de Pessa’h pour D.ieu’. » Puis, il soulève le maror avec la main et dit : « Ce maror que nous mangeons, [nous le mangeons] du fait que les égyptiens ont rendu amère la vie de nos pères en Egypte, comme il est dit ‘ils leur ont rendu la vie amère’. » Puis, il soulève le pain azyme avec la main et dit : « Ce pain azyme que nous mangeons, [nous le mangeons] du fait que la pâte de nos pères n’avait pas eu le temps de lever alors que le Saint Béni Soit Il s’est révélé à eux et les a délivrés immédiatement, comme il est dit ‘ils cuisirent la pâte qu’ils avaient emportée d’Egypte…’ ». Et de nos jours [après la destruction du Temple], il dit [à propos de l’agneau pascal] : « l’agneau pascal que nos pères mangeaient au temps où le Temple était présent, du fait que le Saint Béni Soit Il est passé au dessus des maisons de nos pères, etc.».

5. Puis, il [le lecteur de la haggada continue et] dit : « C’est pourquoi nous avons le devoir de remercier, de glorifier, d’exalter, d’exprimer la splendeur, l’élévation, la grandeur, la force, de Celui qui a fait, à nos pères et à nous, tous ces miracles, Qui nous a sortis de l’esclavage vers la liberté, de la détresse à la joie, de l’obscurité à une grande lumière, et nous dirons devant Lui Hallélou-ya ! Hallélou-ya ! Louez les serviteurs de D.ieu etc… » jusqu’à « pour la source d’eau ». Et il conclut : « Bénis Tu es, Eternel notre D.ieu Roi de l’univers, Qui nous as délivrés et Qui as délivré nos ancêtres d’Egypte, Qui nous as amenés à cette nuit, pour y manger du pain azyme et des herbes amères. » Et de nos jours [après la destruction du Temple], il rajoute « ainsi, que l’Eternel notre D.ieu et D.ieu de nos pères nous amène à d’autres fêtes et pèlerinages qui arrivent à notre rencontre pour la paix, et que nous soyons heureux dans le reconstruction de Ta ville et dans [la réalisation de] Ton service. Alors, nous y mangerons [dans le Temple] des sacrifices et des [agneaux] pascals dont le sang sera aspergé sur le mur de Ton autel pour être agréé, et nous Te remercierons [alors] par un cantique nouveau en l’honneur de notre délivrance et en l’honneur de la libération de nos âmes, Bénis Tu es, D.ieu, qui as délivré Israël ». Puis il prononce la bénédiction « Qui crée le fruit de la vigne » et boit la deuxième coupe [de vin]

6. Puis il prononce la bénédiction « sur les ablutions des mains » et procède à l’ablution de ses mains une deuxième fois car il a détaché son attention [de ses mains] au moment de la lecture de la haggada, et il prend deux galettes [azymes], en coupe l’une d’entre elles, pose le morceau sur celle qui est entière et prononce la bénédiction « Qui fait sortir le pain de la terre ». Et pourquoi ne prononce-t-il pas la bénédiction sur deux pains [entiers] comme les autres jours de fête ? Parce qu’il est dit [à propos du pain azyme que c’est un] « pain de pauvreté ». Et de même que le pauvre a l’habitude d’un [pain] non entier, ainsi ici [pour la consommation du pain azyme à Pessa’h, on prend] un [pain] non entier. Puis, il prend du pain azyme des herbes amères en sandwich, et il [le] trempe dans le ‘harosset et il prononce la bénédiction « Béni Tu es, Eternel notre D.ieu Roi de l’univers qui nous as sanctifiés par Ses commandements et qui nous as donné le commandement concernant la consommation du pain azyme et des herbes amères » et il les mange. Et s’il mange le pain azyme à part et les herbes amères à part, il prononce la bénédiction [spécifique] de l’un et la bénédiction [spécifique] de l’autre.

7. Puis, il prononce la bénédiction : « Béni Tu es, Eternel notre D.ieu Roi de l’univers qui nous as sanctifiés par Ses commandements et qui nous as donné le commandement concernant la consommation du sacrifice » et il consomme d’abord de la viande [du sacrifice] de la fête du quatorze [Nissan] ; puis il prononce la bénédiction : « Béni Tu es, Eternel notre D.ieu Roi de l’univers qui nous as sanctifiés par Ses commandements et qui nous as donné le commandement concernant la consommation de l’agneau pascal» et il mange du corps de l’agneau pascal. La bénédiction [pour la consommation] de l’agneau pascal n’acquitte pas pour [la consommation] du sacrifice [de la fête] et la bénédiction [pour la consommation] du sacrifice [de la fête] de l’agneau pascal n’acquitte pas pour [la consommation] de l’agneau pascal.

8. De nos jours, [après la destruction du Temple], où il n’y a pas [la possibilité de faire] de sacrifice, après avoir fait la bénédiction « Qui fait sortir le pain [de la terre] », il reprend et prononce la bénédiction « sur la consommation du pain azyme », trempe le pain azyme dans le ‘harosset et [le] mange. Puis il reprend et prononce la bénédiction « sur la consommation des herbes amères », trempe les herbes amères dans le ‘harosset et [les] mange. Et il ne le laissera pas longtemps [tremper le maror] dans le ‘harosset de peur que ne se perde son goût [amer], et cela constitue un commandement d’ordre rabbinique. Puis il recommence et prend du pain azyme des herbes amères en sandwich, [les] trempe dans le ‘harosset et les mange, sans bénédiction, [il les mange de cette manière] en souvenir du Temple.

9. Et après, il prolonge le repas, mange tout ce qu’il veut manger et boit tout ce qu’il veut boire. Et à la fin [du repas], il mange de la viande de l’agneau pascal, même [seulement] le volume d’une olive, et ne mange absolument rien d’autre après. Et de nos jours, [après la destruction du Temple], il mange le volume d’une olive de pain azyme et ne mange rien d’autre après, ceci afin que son repas s’interrompe alors que le goût de l’agneau pascal [à l’époque du Temple] ou du pain azyme [après la destruction du Temple] est dans sa bouche, car leur consommation est un commandement.

10. Et ensuite, il procède à l’ablution de ses mains, prononce le birkat hamazone sur la troisième coupe et la boit. Puis, il verse la quatrième coupe [de vin] et conclut sur elle le hallel. Et il prononce sur elle [sur cette coupe de vin] la bénédiction sur le chant qui est [la suivante] : « Que Te bénissent, D.ieu, toutes Tes créatures etc… », prononce la bénédiction « Qui crée le fruit de la vigne » et ne mange rien après, durant toute la nuit, si ce n'est de l’eau. Et il peut remplir une cinquième coupe [de vin] et prononcer dessus le grand hallel, depuis [le psaume commençant par] « Louez D.ieu car Il est bon » jusqu’au [psaume commençant par] « Sur les ruines de Babylone ». Et cette coupe n’est pas obligatoire comme les quatre coupes. Et il peut terminer le hallel là où il veut, même si ce n’est pas un endroit [réservé à la consommation] du repas.

11. Dans les endroits où on a coutume de manger de la [viande] grillée le soir de Pessa’h, on peut [en] manger. Dans les endroits où on n’a pas coutume de manger de la [viande] grillée le soir de Pessa’h, on ne peut pas [en] manger, de peur que l’on dise « c’est la viande de l’agneau pascal ». Et en tout lieu [quelle que soit la coutume quant à la consommation de viande grillée], il est interdit de manger un agneau grillé entier cette nuit là, car cela ressemblerait à quelqu’un qui mange des choses consacrées [au Temple] à l’extérieur [du Temple]. Et s’il [l’agneau] est coupé [en morceaux et non entier], ou qu’il lui manque [à l’agneau] un membre, ou qu’il en a bouilli [et non grillé] un membre encore rattaché [au corps de l’agneau], cela est permis [de le manger alors que le Temple est détruit] à l’endroit où l’on a pris coutume [de manger de la viande grillée le soir de Pessa’h].

12. Celui qui n’a pas de vin le soir de Pessa’h fait le kiddouch sur le pain [azyme] comme il le fait le chabbat. Et il fait toutes les choses [mentionnées plus haut] dans cet ordre [décrit aux paragraphes précédents]. Celui qui n’a pas d’autre espèce végétale que du maror, au début [de la haggada], il prononce sur le maror deux bénédictions : « Qui crée le fruit de la terre » et « sur la consommation des herbes amères » et [en mange]. Et quand il termine la haggada, il prononce la bénédiction sur le pain azyme et [en] mange. Et il reprend et mange du maror sans bénédiction.

13. Celui qui n’a de pain azyme surveillé que le volume d’une olive, lorsqu’il termine son repas [qu’il prend] avec du pain azyme non surveillé, il prononce la bénédiction « sur la consommation du pain azyme », mange ce volume d’une olive [de pain azyme surveillé], et ne mange rien après.

14. Celui qui a dormi pendant le repas [du soir de Pessa’h] et s'est réveillé ne doit pas manger à nouveau. Les membres d’une assemblée dont une partie d’est endormie au milieu du repas, ces derniers [qui se sont endormis] peuvent manger à nouveau. S’ils se sont tous assoupis puis réveillés, ils ne mangeront pas. S’ils ont tous somnolé, il peuvent recommencer à manger.

FIN DES LOIS SUR LE ‘HAMETZ ET LE PAIN AZYME