Lettre n° 8664
Par la grâce de D.ieu,
2 Elloul 5723,
Brooklyn, New York,
A l’attention de monsieur Chalom Lewin(1),
Je vous salue et vous bénis,
Après une longue interruption, depuis notre rencontre, vous serez sûrement étonné de recevoir la présente(2). Néanmoins, notre entrevue et le contenu de notre discussion sont restés dans mon esprit. J’ai donc bon espoir qu’il en est de même pour vous, d’autant que notre échange a porté sur ce qui concerne le plus grand nombre. Il est donc judicieux que cela ait une suite.
En tout état de cause, la raison immédiate qui me conduit à vous écrire maintenant est une nouvelle diffusée par la presse selon laquelle vous êtes devenu le président de l’association internationale des enseignants I.P.T.A. J’émets donc le vœu que vous vous servirez pleinement des possibilités nouvelles qui vous sont ainsi accordées dans un but véritable, le renforcement de la bonne éducation dans tous les pays du monde et, en particulier, en notre Terre Sainte. En effet, quiconque reçoit des fonctions nouvelles a aussi une responsabilité accrue. A n’en pas douter, la divine Providence vous a donné les moyens de l’assumer concrètement.
Pour faire suite à notre discussion, je me permets d’émettre une idée, bien qu’elle ne semble pas adaptée à l’occasion, car elle possède également un aspect pénible. Néanmoins, le verset affirme que “ toute cause de tristesse présente un avantage ”, qui est en l’occurrence la leçon délivrée de cette façon. Voici à quoi je fais allusion :
Si l’on observe les écoles élémentaires publiques, en tout endroit, on peut vérifier que leur objectif est de guider les élèves, dans leurs premiers pas, afin d’obtenir certains acquis qui sont essentiellement deux éléments fondamentaux, leur permettre d’accumuler des connaissances, d’une part, les éduquer et les préparer à avoir un comportement adapté, quand ils grandiront, d’autre part. Bien entendu, chacun de ces deux points présente de multiples aspects. L’éducation, en particulier, comporte les relations entre les hommes, le développement personnel, la manière de prendre en compte ses volontés et ses désirs.
Quand on observe les résultats des écoles publiques, aux Etats-Unis et dans plusieurs pays européens, et, d’après ce que j’en sais, il en est de même en Erets Israël, on parvient à la conclusion que ces écoles obtiennent des acquis importants dans les relations entre les hommes. Elles font disparaître les barrières qui les séparent et elles les rapprochent. En ce sens, elles ont un apport à ce que l’on appelle communément la “ démocratie ”. Ceci s’ajoute, bien évidemment, à l’acquisition de connaissances. Mais, comme c’est toujours le cas, il y a, là aussi, des exceptions. Délibérément ou par inadvertance, certaines écoles ont pu, en effet, être utilisées pour aller vers l’autre extrême. Néanmoins, il faut prendre en compte la majorité et la généralité.
Ceci nous conduit au point douloureux. Cette réflexion permet également de constater que les écoles élémentaires publiques n’ont pas(3) réussi le développement personnel des élèves, c’est-à-dire leur capacité de restreindre leurs envies. Et, c’est uniquement l’influence du foyer et de l’éducation religieuse qui a empêché le rejet de la culture et la transformation du monde en une jungle.
En conséquence, on peut constater que, dans les pays où l’influence des parents est affaiblie, pour une quelconque raison, la délinquance des jeunes s’est accrue beaucoup plus qu’ailleurs, même si le niveau scolaire est plus ou moins identique. Je ne possède pas de statistiques permettant d’étayer cette conclusion, d’une manière chiffrée. Néanmoins, vous êtes un expert dans ce domaine et cela est donc inutile.
En fait, tout cela n’est pas surprenant, car il y a différents moyens de soutenir un élève qui veut élargir ses connaissances, d’éveiller en lui le désir d’aller de l’avant et de progresser, au moyen d’explications, de ce qui le concerne immédiatement ou bien dans un avenir proche. Il en est de même pour le développement du sens de la démocratie et des relations entre les hommes. La simple situation “ mécanique ” selon laquelle l’élève est entouré de garçons et de filles a un grand apport, dans ce domaine. Il n’en est pas de même, en revanche, quand il s’agit de restreindre ses désirs. Cela ne vient pas naturellement et l’on donne, à ce propos, l’image suivante : un homme ne peut pas se soulever lui-même en tirant ces propres cheveux vers le haut. Il doit pouvoir s’en remettre à ce qui est extérieur à lui.
Dans notre génération(4), nous avons pu constater, pour notre grande peine, ce qu’il en est de la conception tenant pour acquis que l’élève “ s’en remettra ” au sentiment de justice et de droiture que le professeur lui enseignera ou encore à l’influence de son grand frère ou même à la crainte du policier. D’une année à l’autre, les jeunes découvrent des ruses et des moyens nouveaux qui leur permettent de se libérer de la peur inspirée par le policier et par le juge. La plaie de la délinquance se développe et la culture des hommes est un bâton bien trop fragile pour que l’on puisse s’y appuyer, comme on a pu le constater en Allemagne, un pays qui était bien connu pour le développement de sa philosophie et pour sa “ moralité ”, mais qui, concrètement, a produit des générations de bêtes sauvages ayant apparence humaine.
Il est clair qu’il n’y a pas d’autre moyen d’implanter dans le cœur des enfants et des jeunes une discipline satisfaisante et effective que la crainte et l’amour d’une force dépassant l’homme lui-même. C’est, en réalité, uniquement de cette façon, qu’on peut les éduquer, les habituer à maîtriser leurs envies et leur volonté. Or, on ne peut pas repousser tout cela jusqu’à ce que l’enfant ait dix-huit ans, ni même treize ans, pour ne commencer qu’alors à lui donner une telle éducation en le laissant faire ce que bon lui semble jusqu’à cet âge, dans l’espoir que la crainte d’un homme de chair et d’os le conduira sur le chemin bon et droit.
Comme je l’ai dit, il n’y a pas d’autre solution que d’implanter dans le cœur des enfants, depuis leur plus jeune âge, une foi profonde en le Créateur du monde, Qui le dirige encore, à l’heure actuelle, d’une manière concrète. Selon la formulation de nos Sages(5), “ un œil voit, une oreille entend et toutes tes actions sont consignées dans un livre ”, un livre que l’on ne peut pas falsifier, un œil et une oreille que l’on ne peut pas corrompre ou abuser par tous les stratagèmes et les ruses.
La foi en le Créateur du monde, Qui le dirige, s’impose à chacun et à chacune, y compris parmi les non Juifs, selon notre Torah, Torah de vie. Bien plus, et ceci est essentiel, dans certains milieux, c’est la logique élémentaire qui établit la nécessité de cette foi. En conséquence, toute école, dès lors que son but est d’éduquer, de donner une éducation morale et non uniquement démocratique, doit adopter la foi comme l’un de ses fondements, non pas comme une étude abstraite, mais bien comme une règle de conduite, applicable au quotidien. De fait, la foi s’exprime essentiellement dans les jours de semaines et dans les domaines profanes, en lesquels elle introduit la sainteté ou, tout au moins, l’acceptation de la Royauté de D.ieu.
Comme je l’ai dit, ces conclusions concordent avec ce que j’ai pu observer en différents pays d’Europe et aux Etats-Unis. D’après ce que j’en sais, il en va de même en Erets Israël. Sans doute avez-vous la possibilité d’exercer une influence positive, non seulement dans le pays “ vers lequel toujours sont tournés les yeux de D.ieu du début de l’année à la fin de l’année ”, mais aussi dans le reste du monde. Certes, il y a des écoles qui sont qualifiées de “ publiques ”, sans que l’on ajoute : “ religieuses ”, mais, d’après ce qui vient d’être dit, la différence doit se manifester uniquement dans le nombre d’heures qui sont consacrées aux études religieuses. En revanche, si l’école bannit complètement la religion, ce qu’à D.ieu ne plaise, il lui manquera ce qui, à notre époque, doit être l’une de ses raisons d’être principales, la possibilité d’éduquer l’élève pour qu’il devienne un homme digne de ce nom, se distinguant d’un animal. En effet, la supériorité de l’homme sur l’animal réside, avant tout, dans le fait que l’homme n’est pas prisonnier de ses instincts, de ses désirs et de ses attirances naturelles ou, en tout état de cause, qu’il essaye de les restreindre et de les dominer.
Je me rappelle de ce que vous m’avez dit, lors de notre discussion. Vous avez souligné que vous êtes uniquement le secrétaire de l’association des enseignants de Terre Sainte, puisse-t-elle être restaurée et rebâtie, que différents points échappent donc à votre compétence. Mais, il me semble avoir réagi en précisant qu’il ne s’agissait pas d’une requête officielle, mais plutôt d’une demande qui était formulée à celui qui en possède les moyens et les forces, afin qu’il intervienne pour améliorer la situation actuelle. Pour notre grande peine, celle-ci n’évolue pas positivement. Bien au contraire, elle régresse. Mais, en tout état de cause, vous êtes désormais le président de l’association internationale.
Il peut sembler étonnant que j’adresse cette demande à quelqu’un qui appartient à un parti politique n’étant pas défini comme religieux, bien plus qui est socialiste. Néanmoins, il est inutile de préciser que la situation actuelle n’a rien à voir avec le contexte dans lequel est né le socialisme. Bien plus, il est une erreur de penser que le socialisme luttait d’emblée, par principe, contre la religion. A fortiori est-ce le cas à l’heure actuelle.
Puisse donc D.ieu faire, si, après une première lecture de la présente, ma demande vous paraît étrange, que vous y méditiez encore une fois, sans idée préconçue, compte tenu de l’importance de l’enjeu, en en considérant chaque aspect d’une manière droite. Ainsi, vous découvrirez sûrement différents moyens d’action, en la matière et le mérite de ce qui est public vous viendra en aide. Avec mes respects, ma bénédiction et en vous souhaitant, comme le veut la coutume juive qui est partie intégrante de la Torah, d’être inscrit et scellé pour une bonne année,
Je saisis cette opportunité pour vous remercier encore une fois, puisque vous continuez à m’envoyer les publications de l’association des enseignants. J’espère que vous le ferez encore, à l’avenir et je vous en remercie d’avance.
Notes
(1) Voir, à son sujet, les lettres n°7110 et 7226.
(2) Voir le Likouteï Si’hot, tome 22, à la page 393.
(3) Le Rabbi souligne le mot “ pas ”.
(4) Voir, à ce sujet, les lettres n°8338 et 8429.
(5) Dans le traité Avot, au début du chapitre 2.
2 Elloul 5723,
Brooklyn, New York,
A l’attention de monsieur Chalom Lewin(1),
Je vous salue et vous bénis,
Après une longue interruption, depuis notre rencontre, vous serez sûrement étonné de recevoir la présente(2). Néanmoins, notre entrevue et le contenu de notre discussion sont restés dans mon esprit. J’ai donc bon espoir qu’il en est de même pour vous, d’autant que notre échange a porté sur ce qui concerne le plus grand nombre. Il est donc judicieux que cela ait une suite.
En tout état de cause, la raison immédiate qui me conduit à vous écrire maintenant est une nouvelle diffusée par la presse selon laquelle vous êtes devenu le président de l’association internationale des enseignants I.P.T.A. J’émets donc le vœu que vous vous servirez pleinement des possibilités nouvelles qui vous sont ainsi accordées dans un but véritable, le renforcement de la bonne éducation dans tous les pays du monde et, en particulier, en notre Terre Sainte. En effet, quiconque reçoit des fonctions nouvelles a aussi une responsabilité accrue. A n’en pas douter, la divine Providence vous a donné les moyens de l’assumer concrètement.
Pour faire suite à notre discussion, je me permets d’émettre une idée, bien qu’elle ne semble pas adaptée à l’occasion, car elle possède également un aspect pénible. Néanmoins, le verset affirme que “ toute cause de tristesse présente un avantage ”, qui est en l’occurrence la leçon délivrée de cette façon. Voici à quoi je fais allusion :
Si l’on observe les écoles élémentaires publiques, en tout endroit, on peut vérifier que leur objectif est de guider les élèves, dans leurs premiers pas, afin d’obtenir certains acquis qui sont essentiellement deux éléments fondamentaux, leur permettre d’accumuler des connaissances, d’une part, les éduquer et les préparer à avoir un comportement adapté, quand ils grandiront, d’autre part. Bien entendu, chacun de ces deux points présente de multiples aspects. L’éducation, en particulier, comporte les relations entre les hommes, le développement personnel, la manière de prendre en compte ses volontés et ses désirs.
Quand on observe les résultats des écoles publiques, aux Etats-Unis et dans plusieurs pays européens, et, d’après ce que j’en sais, il en est de même en Erets Israël, on parvient à la conclusion que ces écoles obtiennent des acquis importants dans les relations entre les hommes. Elles font disparaître les barrières qui les séparent et elles les rapprochent. En ce sens, elles ont un apport à ce que l’on appelle communément la “ démocratie ”. Ceci s’ajoute, bien évidemment, à l’acquisition de connaissances. Mais, comme c’est toujours le cas, il y a, là aussi, des exceptions. Délibérément ou par inadvertance, certaines écoles ont pu, en effet, être utilisées pour aller vers l’autre extrême. Néanmoins, il faut prendre en compte la majorité et la généralité.
Ceci nous conduit au point douloureux. Cette réflexion permet également de constater que les écoles élémentaires publiques n’ont pas(3) réussi le développement personnel des élèves, c’est-à-dire leur capacité de restreindre leurs envies. Et, c’est uniquement l’influence du foyer et de l’éducation religieuse qui a empêché le rejet de la culture et la transformation du monde en une jungle.
En conséquence, on peut constater que, dans les pays où l’influence des parents est affaiblie, pour une quelconque raison, la délinquance des jeunes s’est accrue beaucoup plus qu’ailleurs, même si le niveau scolaire est plus ou moins identique. Je ne possède pas de statistiques permettant d’étayer cette conclusion, d’une manière chiffrée. Néanmoins, vous êtes un expert dans ce domaine et cela est donc inutile.
En fait, tout cela n’est pas surprenant, car il y a différents moyens de soutenir un élève qui veut élargir ses connaissances, d’éveiller en lui le désir d’aller de l’avant et de progresser, au moyen d’explications, de ce qui le concerne immédiatement ou bien dans un avenir proche. Il en est de même pour le développement du sens de la démocratie et des relations entre les hommes. La simple situation “ mécanique ” selon laquelle l’élève est entouré de garçons et de filles a un grand apport, dans ce domaine. Il n’en est pas de même, en revanche, quand il s’agit de restreindre ses désirs. Cela ne vient pas naturellement et l’on donne, à ce propos, l’image suivante : un homme ne peut pas se soulever lui-même en tirant ces propres cheveux vers le haut. Il doit pouvoir s’en remettre à ce qui est extérieur à lui.
Dans notre génération(4), nous avons pu constater, pour notre grande peine, ce qu’il en est de la conception tenant pour acquis que l’élève “ s’en remettra ” au sentiment de justice et de droiture que le professeur lui enseignera ou encore à l’influence de son grand frère ou même à la crainte du policier. D’une année à l’autre, les jeunes découvrent des ruses et des moyens nouveaux qui leur permettent de se libérer de la peur inspirée par le policier et par le juge. La plaie de la délinquance se développe et la culture des hommes est un bâton bien trop fragile pour que l’on puisse s’y appuyer, comme on a pu le constater en Allemagne, un pays qui était bien connu pour le développement de sa philosophie et pour sa “ moralité ”, mais qui, concrètement, a produit des générations de bêtes sauvages ayant apparence humaine.
Il est clair qu’il n’y a pas d’autre moyen d’implanter dans le cœur des enfants et des jeunes une discipline satisfaisante et effective que la crainte et l’amour d’une force dépassant l’homme lui-même. C’est, en réalité, uniquement de cette façon, qu’on peut les éduquer, les habituer à maîtriser leurs envies et leur volonté. Or, on ne peut pas repousser tout cela jusqu’à ce que l’enfant ait dix-huit ans, ni même treize ans, pour ne commencer qu’alors à lui donner une telle éducation en le laissant faire ce que bon lui semble jusqu’à cet âge, dans l’espoir que la crainte d’un homme de chair et d’os le conduira sur le chemin bon et droit.
Comme je l’ai dit, il n’y a pas d’autre solution que d’implanter dans le cœur des enfants, depuis leur plus jeune âge, une foi profonde en le Créateur du monde, Qui le dirige encore, à l’heure actuelle, d’une manière concrète. Selon la formulation de nos Sages(5), “ un œil voit, une oreille entend et toutes tes actions sont consignées dans un livre ”, un livre que l’on ne peut pas falsifier, un œil et une oreille que l’on ne peut pas corrompre ou abuser par tous les stratagèmes et les ruses.
La foi en le Créateur du monde, Qui le dirige, s’impose à chacun et à chacune, y compris parmi les non Juifs, selon notre Torah, Torah de vie. Bien plus, et ceci est essentiel, dans certains milieux, c’est la logique élémentaire qui établit la nécessité de cette foi. En conséquence, toute école, dès lors que son but est d’éduquer, de donner une éducation morale et non uniquement démocratique, doit adopter la foi comme l’un de ses fondements, non pas comme une étude abstraite, mais bien comme une règle de conduite, applicable au quotidien. De fait, la foi s’exprime essentiellement dans les jours de semaines et dans les domaines profanes, en lesquels elle introduit la sainteté ou, tout au moins, l’acceptation de la Royauté de D.ieu.
Comme je l’ai dit, ces conclusions concordent avec ce que j’ai pu observer en différents pays d’Europe et aux Etats-Unis. D’après ce que j’en sais, il en va de même en Erets Israël. Sans doute avez-vous la possibilité d’exercer une influence positive, non seulement dans le pays “ vers lequel toujours sont tournés les yeux de D.ieu du début de l’année à la fin de l’année ”, mais aussi dans le reste du monde. Certes, il y a des écoles qui sont qualifiées de “ publiques ”, sans que l’on ajoute : “ religieuses ”, mais, d’après ce qui vient d’être dit, la différence doit se manifester uniquement dans le nombre d’heures qui sont consacrées aux études religieuses. En revanche, si l’école bannit complètement la religion, ce qu’à D.ieu ne plaise, il lui manquera ce qui, à notre époque, doit être l’une de ses raisons d’être principales, la possibilité d’éduquer l’élève pour qu’il devienne un homme digne de ce nom, se distinguant d’un animal. En effet, la supériorité de l’homme sur l’animal réside, avant tout, dans le fait que l’homme n’est pas prisonnier de ses instincts, de ses désirs et de ses attirances naturelles ou, en tout état de cause, qu’il essaye de les restreindre et de les dominer.
Je me rappelle de ce que vous m’avez dit, lors de notre discussion. Vous avez souligné que vous êtes uniquement le secrétaire de l’association des enseignants de Terre Sainte, puisse-t-elle être restaurée et rebâtie, que différents points échappent donc à votre compétence. Mais, il me semble avoir réagi en précisant qu’il ne s’agissait pas d’une requête officielle, mais plutôt d’une demande qui était formulée à celui qui en possède les moyens et les forces, afin qu’il intervienne pour améliorer la situation actuelle. Pour notre grande peine, celle-ci n’évolue pas positivement. Bien au contraire, elle régresse. Mais, en tout état de cause, vous êtes désormais le président de l’association internationale.
Il peut sembler étonnant que j’adresse cette demande à quelqu’un qui appartient à un parti politique n’étant pas défini comme religieux, bien plus qui est socialiste. Néanmoins, il est inutile de préciser que la situation actuelle n’a rien à voir avec le contexte dans lequel est né le socialisme. Bien plus, il est une erreur de penser que le socialisme luttait d’emblée, par principe, contre la religion. A fortiori est-ce le cas à l’heure actuelle.
Puisse donc D.ieu faire, si, après une première lecture de la présente, ma demande vous paraît étrange, que vous y méditiez encore une fois, sans idée préconçue, compte tenu de l’importance de l’enjeu, en en considérant chaque aspect d’une manière droite. Ainsi, vous découvrirez sûrement différents moyens d’action, en la matière et le mérite de ce qui est public vous viendra en aide. Avec mes respects, ma bénédiction et en vous souhaitant, comme le veut la coutume juive qui est partie intégrante de la Torah, d’être inscrit et scellé pour une bonne année,
Je saisis cette opportunité pour vous remercier encore une fois, puisque vous continuez à m’envoyer les publications de l’association des enseignants. J’espère que vous le ferez encore, à l’avenir et je vous en remercie d’avance.
Notes
(1) Voir, à son sujet, les lettres n°7110 et 7226.
(2) Voir le Likouteï Si’hot, tome 22, à la page 393.
(3) Le Rabbi souligne le mot “ pas ”.
(4) Voir, à ce sujet, les lettres n°8338 et 8429.
(5) Dans le traité Avot, au début du chapitre 2.