Lettre n° 8647
Par la grâce de D.ieu,
13 Tamouz 5723,
Brooklyn, New York,
Au grand Rav, distingué et agréable ‘Hassid qui craint D.ieu,
se consacre aux besoins communautaires, est empli
d’empressement, a de bons comportements,
le Rav Pin’has Morde’haï(1) Chlita,
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à vos lettres et, dans l’une d’elles, vous me proposez de participez à la publication d’un recueil consacré à la Techouva. Tel n’est cependant pas l’usage en vigueur dans la maison de notre maître, mon beau-père, le Rabbi et nous nous en tenons à la coutume de nos pères.
Pour autant, compte tenu de l’importance du sujet et par respect pour vous, je saisirai cette opportunité pour exprimer, au moins brièvement, les réflexions que j’ai exposées à différentes occasions, y compris en présence de nombreuses personnes. Je définirai, tout d’abord, la notion de Techouva. Selon la formulation de l’Admour Hazaken, auteur du Tanya et du Choul’han Arou’h, cette année étant la cent cinquantième depuis son décès Hilloula, celle-ci n’est pas nécessairement consécutive à la faute. Ainsi, nos Sages affirment qu’un homme doit “ vivre tous ses jours dans la Techouva ”. En fait, celle-ci peut être définie comme un retour de l’âme(2), qui est une parcelle de Divinité, descendue d’une cime élevée vers une fosse profonde, afin de se revêtir d’un corps. Grâce à la Techouva, cette âme retourne vers D.ieu Qui l’a donnée. Pour cela, elle doit manifester son abnégation, offrir sa volonté(3).
Chaque époque a une mission qui lui est spécifique. La nôtre(4), en particulier ces toutes dernières années, se caractérise par un éveil moral, à propos duquel on peut dire que l’on “ prophétise sans le savoir ”(5). On le qualifie de “ retour aux sources ”, mais en réalité et dans une dimension plus profonde, il n’est que la manifestation de “ l’esprit qui retourne vers D.ieu ”, comme on l’a dit. On constate cet éveil, en particulier, chez les jeunes, pour lesquels une telle démarche est encore plus déterminante, car elle est plus intériorisée, plus déterminée. En outre, eux-mêmes ne craignent pas de modifier leur mode de vie, dès lors qu’ils sentent qu’on leur apporte la vérité, sans compromis et sans fards.
Dans ce pays, en particulier, les jeunes n’ont pas la même mentalité qu’ailleurs. En effet, le travail a été double, dans les autres pays. Il a fallu, tout d’abord, déraciner les idées mensongères qui s’étaient implantées chez certains d’entre eux et c’est uniquement après cela qu’il a été possible de leur donner des idées droites et justes. En revanche, la même démarche n’a pas été suivie, dans ce pays. Ici, les jeunes sont une terre vierge, pour peu que ce qu’on leur transmet soit vrai. On peut vérifier dans la pratique que ceux qui n’ont pas de crainte et “ servent ” la vérité sans compromis ont trouvé un écho favorable auprès des jeunes. Certes, mon propos n’est pas d’accuser, ce qu’à D.ieu ne plaise. Néanmoins, je dois constater que, pour notre grande douleur, cet éveil, jusqu’à maintenant n’a pas été utilisé comme il l’aurait fallu, en particulier par ceux qui auraient dû être les bergers du peuple, ses maîtres et ses guides spirituels. Vous devez comprendre ce que je veux dire.
Comme l’enseignent nos Sages, l’acte est essentiel et il est donc bien clair que tout ce qui est exposé ci-dessus n’a pas pour objet de faire un discours. En réalité, peut-être, grâce à votre intervention ou bien par tout autre moyen, sera-t-il possible de mener une large action, avec le plus grand empressement, afin de renforcer cet éveil et, avant tout, pour qu’il soit suivi d’un effet concret, dans l’existence quotidienne, auprès de tous ceux qui sont susceptibles d’entendre cette voix et ces propos. En cas de danger, il faut agir, même quand il y a le plus grand doute(6). Puisse donc D.ieu faire que cette campagne et cette action révèlent et mettent en éveil la dimension profonde de l’âme de chaque Juif et de chaque Juive, laquelle reste toujours fidèle à l’Eternel notre D.ieu. Ainsi, on mettra en pratique la Torah et les Mitsvot, d’une manière concrète. On connaît, en effet, les propos du grand maître, le Rambam, à la fin du second chapitre de ses lois du divorce, selon lesquels chaque Juif et chaque Juive désirent accomplir les Mitsvot et s’écarter des fautes. Si chacun fait ce qui dépend de lui, avec la ferme conviction d’assumer la mission de D.ieu, Qui dirige et domine, en chaque endroit, si, en outre, on prononce des paroles émanant du cœur, qui pénètreront dans le cœur et y feront leur effet, il est certain que l’on connaîtra la réussite. Avec mes respects, ma bénédiction de succès et dans l’attente de vos bonnes nouvelles,
Notes
(1) Le Rav P. Teits, de Elisabethville. Voir, à son sujet, la lettre n°2377.
(2) Le Rabbi note, en bas de page : “ Likouteï Torah, Parchat Devarim, à la page 24d ”.
(3) Le Rabbi note, en bas de page : “ Likouteï Torah, Parchat Devarim, à partir de la page 71c ”.
(4) Voir, à ce sujet, les lettres n°8614 et 8648.
(5) On ne sait pas quelle forme lui donner.
(6) Sur le succès de l’intervention.
13 Tamouz 5723,
Brooklyn, New York,
Au grand Rav, distingué et agréable ‘Hassid qui craint D.ieu,
se consacre aux besoins communautaires, est empli
d’empressement, a de bons comportements,
le Rav Pin’has Morde’haï(1) Chlita,
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à vos lettres et, dans l’une d’elles, vous me proposez de participez à la publication d’un recueil consacré à la Techouva. Tel n’est cependant pas l’usage en vigueur dans la maison de notre maître, mon beau-père, le Rabbi et nous nous en tenons à la coutume de nos pères.
Pour autant, compte tenu de l’importance du sujet et par respect pour vous, je saisirai cette opportunité pour exprimer, au moins brièvement, les réflexions que j’ai exposées à différentes occasions, y compris en présence de nombreuses personnes. Je définirai, tout d’abord, la notion de Techouva. Selon la formulation de l’Admour Hazaken, auteur du Tanya et du Choul’han Arou’h, cette année étant la cent cinquantième depuis son décès Hilloula, celle-ci n’est pas nécessairement consécutive à la faute. Ainsi, nos Sages affirment qu’un homme doit “ vivre tous ses jours dans la Techouva ”. En fait, celle-ci peut être définie comme un retour de l’âme(2), qui est une parcelle de Divinité, descendue d’une cime élevée vers une fosse profonde, afin de se revêtir d’un corps. Grâce à la Techouva, cette âme retourne vers D.ieu Qui l’a donnée. Pour cela, elle doit manifester son abnégation, offrir sa volonté(3).
Chaque époque a une mission qui lui est spécifique. La nôtre(4), en particulier ces toutes dernières années, se caractérise par un éveil moral, à propos duquel on peut dire que l’on “ prophétise sans le savoir ”(5). On le qualifie de “ retour aux sources ”, mais en réalité et dans une dimension plus profonde, il n’est que la manifestation de “ l’esprit qui retourne vers D.ieu ”, comme on l’a dit. On constate cet éveil, en particulier, chez les jeunes, pour lesquels une telle démarche est encore plus déterminante, car elle est plus intériorisée, plus déterminée. En outre, eux-mêmes ne craignent pas de modifier leur mode de vie, dès lors qu’ils sentent qu’on leur apporte la vérité, sans compromis et sans fards.
Dans ce pays, en particulier, les jeunes n’ont pas la même mentalité qu’ailleurs. En effet, le travail a été double, dans les autres pays. Il a fallu, tout d’abord, déraciner les idées mensongères qui s’étaient implantées chez certains d’entre eux et c’est uniquement après cela qu’il a été possible de leur donner des idées droites et justes. En revanche, la même démarche n’a pas été suivie, dans ce pays. Ici, les jeunes sont une terre vierge, pour peu que ce qu’on leur transmet soit vrai. On peut vérifier dans la pratique que ceux qui n’ont pas de crainte et “ servent ” la vérité sans compromis ont trouvé un écho favorable auprès des jeunes. Certes, mon propos n’est pas d’accuser, ce qu’à D.ieu ne plaise. Néanmoins, je dois constater que, pour notre grande douleur, cet éveil, jusqu’à maintenant n’a pas été utilisé comme il l’aurait fallu, en particulier par ceux qui auraient dû être les bergers du peuple, ses maîtres et ses guides spirituels. Vous devez comprendre ce que je veux dire.
Comme l’enseignent nos Sages, l’acte est essentiel et il est donc bien clair que tout ce qui est exposé ci-dessus n’a pas pour objet de faire un discours. En réalité, peut-être, grâce à votre intervention ou bien par tout autre moyen, sera-t-il possible de mener une large action, avec le plus grand empressement, afin de renforcer cet éveil et, avant tout, pour qu’il soit suivi d’un effet concret, dans l’existence quotidienne, auprès de tous ceux qui sont susceptibles d’entendre cette voix et ces propos. En cas de danger, il faut agir, même quand il y a le plus grand doute(6). Puisse donc D.ieu faire que cette campagne et cette action révèlent et mettent en éveil la dimension profonde de l’âme de chaque Juif et de chaque Juive, laquelle reste toujours fidèle à l’Eternel notre D.ieu. Ainsi, on mettra en pratique la Torah et les Mitsvot, d’une manière concrète. On connaît, en effet, les propos du grand maître, le Rambam, à la fin du second chapitre de ses lois du divorce, selon lesquels chaque Juif et chaque Juive désirent accomplir les Mitsvot et s’écarter des fautes. Si chacun fait ce qui dépend de lui, avec la ferme conviction d’assumer la mission de D.ieu, Qui dirige et domine, en chaque endroit, si, en outre, on prononce des paroles émanant du cœur, qui pénètreront dans le cœur et y feront leur effet, il est certain que l’on connaîtra la réussite. Avec mes respects, ma bénédiction de succès et dans l’attente de vos bonnes nouvelles,
Notes
(1) Le Rav P. Teits, de Elisabethville. Voir, à son sujet, la lettre n°2377.
(2) Le Rabbi note, en bas de page : “ Likouteï Torah, Parchat Devarim, à la page 24d ”.
(3) Le Rabbi note, en bas de page : “ Likouteï Torah, Parchat Devarim, à partir de la page 71c ”.
(4) Voir, à ce sujet, les lettres n°8614 et 8648.
(5) On ne sait pas quelle forme lui donner.
(6) Sur le succès de l’intervention.