Lettre n° 5771
Par la grâce de D.ieu,
Jours de Seli’hot 5717,
Brooklyn, New York,
Aux fils et filles d’Israël, partout où ils se trouvent,
que D.ieu vous accorde longue vie,
Je vous salue grandement et vous bénis,
Au seuil de la nouvelle année, en ces jours de bilan moral pour chacun, à titre individuel comme en tant que membre de la communauté, l’observation de l’homme en tant que microcosme peut considérablement éclairer la finalité et l’objectif de la mission qui lui est confiée dans le grand monde.
Il y a, dans l’organisme humain, des fonctions communes, entraînant l’intervention de nombreux membres. Il y a aussi une fonction spécifique qui est confiée à chaque membre. Bien entendu, un membre, pour son fonctionnement propre, doit naturellement consentir un effort, alors qu’il s’insère beaucoup plus facilement dans les fonctions communes. Que se passerait-il si un membre mettait un terme à son fonctionnement spécifique et consacrait toute son énergie aux fonctions communes, partagées avec d’autres membres ? De prime abord, on pourrait penser que ce membre y gagnerait, puisqu’il réduirait son effort, que le corps y trouverait également son compte, puisque ce membre participerait plus intensément aux fonctions communes, sans se désolidariser des autres membres. Néanmoins, la pratique fait la preuve qu’une telle situation serait catastrophique dans les deux domaines. Le membre qui cesse de remplir sa mission spécifique perd toute raison d’être, laquelle est liée à sa particularité. Bien plus, l’interruption du fonctionnement normal affaiblit ce membre, au point de le rendre totalement inutile, non seulement en son rôle personnel, mais aussi pour tout le corps, en général. La déficience d’un membre entache nécessairement l’ensemble de l’organisme et ce qui en résulte peut être très grave, s’il s’agit d’un membre vital.
Ce qui vient d’être dit des membres du corps s’applique également au statut d’un individu au sein de sa communauté, d’une communauté au sein de son peuple ou d’un peuple au sein de l’humanité toute entière. Et, il en est bien ainsi pour ce qui nous concerne, pour les Juifs, pour une communauté juive, pour tout le peuple juif parmi les nations du monde. Il est établi, depuis bien longtemps, que les Juifs sont “ la minorité d’entre les nations ”. Un Juif, à titre individuel, est minoritaire dans son environnement. Même parmi ses frères, celui qui adopte un mode de vie juif authentique, basé sur la Torah et les Mitsvot, bien souvent, pour notre malheur, n’appartient pas à la majorité, qui ne s’est pas orientée vers sa finalité véritable. De manière naturelle, il est plus aisé de définir la fonction d’un membre, au sein de l’organisme, que celle d’un peuple, parmi les nations. Et, cela est particulièrement difficile, quand il s’agit de notre peuple, Israël. En effet, les Juifs se distinguent de tous les autres par des particularités extrêmes, par une histoire plusieurs fois millénaire. Une réflexion hâtive suffit donc pour déterminer le point commun, l’aspect caractéristique qui a toujours été le fait des Juifs, à travers les époques et les événements, qui exprime donc la nature profonde et la pérennité de notre peuple.
Une analyse objective, sans parti pris, de la longue histoire d’Israël, permet d’aboutir à la conclusion que le maintien de notre peuple n’est nullement lié aux conditions matérielles ou physiques. Même à sa meilleure époque, sous le règne unificateur de Chlomo, le peuple et le royaume d’Israël étaient petits, politiquement et économiquement, par comparaison aux grandes puissances qui lui étaient contemporaines, l’Egypte, l’Assyrie, Babylone. De même, il est clair que notre existence n’a pas été préservée par les conditions du pouvoir ou les données géographiques. En effet, notre histoire en tant que peuple indépendant possédant sa propre terre fut très courte, par rapport à celle de l’exil, sans pouvoir et sans terre. De même, la langue ne peut pas être considérée comme l’élément de survie de notre peuple. En effet, très tôt, c’est l’araméen qui est devenu la langue parlée. Des parties du Tana’h, la quasi totalité du Talmud Babli, le Zohar, en particulier, sont rédigés en cette langue. A l’époque de Rabbi Saadya Gaon et du Rambam, la majeure partie du peuple juif parlait l’arabe. Par la suite, le Yiddish et d’autres langues firent également leur apparition. On ne peut pas non plus considérer que notre peuple a été maintenu grâce à certains éléments de culture ou de connaissance. Il y a eu, en la matière, des changements radicaux, d’une période à l’autre.
Il ne reste qu’un seul point commun à toutes les époques, à tous les pays et à toutes les situations de notre histoire : la Torah et les Mitsvot que les Juifs ont respectées au quotidien, en faisant preuve de la plus haute abnégation. Certes, de temps à autres, certains individus ou certains groupes se sont écartés du chemin de la Torah et des Mitsvot. Ainsi, à l’époque du premier Temple, il y eut les idolâtres du Baal, puis, lors du second Temple, il y eut les hellénistes, les assimilateurs d’Alexandrie, les Caraïtes. Tous ceux-là ont disparu du peuple juif, après avoir causé de la douleur et de la peine, non seulement à eux mêmes, mais aussi à tout le peuple d’Israël. Seule la chaîne d’or de la Torah et des Mitsvot ne fut jamais rompue. Grâce à elle, notre peuple a parcouru le long chemin qui l’a conduit du mont Sinaï à ce jour. Quiconque raisonne de manière juste et prend conscience de cette vérité doit adopter la conclusion que la pérennité de notre peuple, sa nature profonde, est liée à la Torah et aux Mitsvot, qui “ sont notre vie et la longueur de nos jours ”.
Il résulte de tout cela une déduction logique. La conception selon laquelle “ nous devons être comme toutes les nations ” est, non seulement, incapable d’assurer l’existence de notre peuple, mais, bien plus, elle met sa survie en danger, ce qu’à D.ieu ne plaise. En imitant le monde non juif, on n’acquiert pas son amitié. Bien au contraire, on décuple sa haine. De même, les Juifs ou les groupement juifs cherchant à complaire aux laïcs en acceptant des compromis, en réduisant la Torah et les Mitsvot, ne font pas qu’affaiblir leur position pour renforcer celle de la laïcité. Ils mettent en danger la pérennité d’Israël, ce qu’à D.ieu ne plaise. Et, ce qu’ils pensent gagner, en pratiquant de la sorte, n’est qu’éphémère, n’est qu’une apparence. Une telle conception, au lieu de susciter la proximité et le respect, n’introduit que la suspicion et la défiance, à juste titre du reste. En effet, un petit compromis, aujourd’hui, en deviendra un grand, demain. Un compromis, aujourd’hui, dans les Mitsvot pratiquées envers D.ieu provoquera, demain, une démarche similaire, dans les relations entre les hommes. L’acceptation ferme des Préceptes : “ Je suis l’Eternel ton D.ieu ” et “ Souviens-toi du jour du Chabbat pour le sanctifier ” assure le respect, avec la même fermeté, des Injonctions : “ Tu ne tueras pas ” et “ Tu ne voleras pas ”.
En cette période de bilan moral, ce message fera l’objet d’une réflexion sincère, de la part de nos frères, les enfants d’Israël, en tout endroit où ils se trouvent, auxquels D.ieu accordera longue vie, à titre individuel ou bien en tant que communauté ou qu’organe constitué, dont les moyens sont à la mesure de l’importance. Ainsi, tous établiront un bilan sincère, en étant pleinement conscients de la réalité et de la vérité intangible. La pérennité de notre peuple, pour un individu comme pour une communauté, dépend totalement de la pratique de la Torah et des Mitsvot, au quotidien.
Le secret de notre survie en tant que peuple est défini par le verset : “ Ce peuple réside seul ”. Chaque individu, homme, femme ou enfant, sert uniquement le D.ieu unique, d’après notre Torah unique, qui est éternelle et ne peut pas être modifiée, ce qu’à D.ieu ne plaise. Notre spécificité n’est pas notre faiblesse, mais, bien au contraire, elle fait notre force. C’est uniquement par la voie de la Torah et des Mitsvot que nous pouvons mettre en pratique notre mission essentielle et profonde, celle d’être, selon l’Injonction du Créateur du monde entier, “ une nation de prêtres et un peuple sacré ” et, de cette façon, une “ entité favorable ” pour toute l’humanité.
Je vous adresse mes vœux les plus chaleureux, afin que vous soyez inscrits et scellés pour une bonne et douce année, matériellement et spirituellement à la fois.
Mena’hem Schneerson,
Jours de Seli’hot 5717,
Brooklyn, New York,
Aux fils et filles d’Israël, partout où ils se trouvent,
que D.ieu vous accorde longue vie,
Je vous salue grandement et vous bénis,
Au seuil de la nouvelle année, en ces jours de bilan moral pour chacun, à titre individuel comme en tant que membre de la communauté, l’observation de l’homme en tant que microcosme peut considérablement éclairer la finalité et l’objectif de la mission qui lui est confiée dans le grand monde.
Il y a, dans l’organisme humain, des fonctions communes, entraînant l’intervention de nombreux membres. Il y a aussi une fonction spécifique qui est confiée à chaque membre. Bien entendu, un membre, pour son fonctionnement propre, doit naturellement consentir un effort, alors qu’il s’insère beaucoup plus facilement dans les fonctions communes. Que se passerait-il si un membre mettait un terme à son fonctionnement spécifique et consacrait toute son énergie aux fonctions communes, partagées avec d’autres membres ? De prime abord, on pourrait penser que ce membre y gagnerait, puisqu’il réduirait son effort, que le corps y trouverait également son compte, puisque ce membre participerait plus intensément aux fonctions communes, sans se désolidariser des autres membres. Néanmoins, la pratique fait la preuve qu’une telle situation serait catastrophique dans les deux domaines. Le membre qui cesse de remplir sa mission spécifique perd toute raison d’être, laquelle est liée à sa particularité. Bien plus, l’interruption du fonctionnement normal affaiblit ce membre, au point de le rendre totalement inutile, non seulement en son rôle personnel, mais aussi pour tout le corps, en général. La déficience d’un membre entache nécessairement l’ensemble de l’organisme et ce qui en résulte peut être très grave, s’il s’agit d’un membre vital.
Ce qui vient d’être dit des membres du corps s’applique également au statut d’un individu au sein de sa communauté, d’une communauté au sein de son peuple ou d’un peuple au sein de l’humanité toute entière. Et, il en est bien ainsi pour ce qui nous concerne, pour les Juifs, pour une communauté juive, pour tout le peuple juif parmi les nations du monde. Il est établi, depuis bien longtemps, que les Juifs sont “ la minorité d’entre les nations ”. Un Juif, à titre individuel, est minoritaire dans son environnement. Même parmi ses frères, celui qui adopte un mode de vie juif authentique, basé sur la Torah et les Mitsvot, bien souvent, pour notre malheur, n’appartient pas à la majorité, qui ne s’est pas orientée vers sa finalité véritable. De manière naturelle, il est plus aisé de définir la fonction d’un membre, au sein de l’organisme, que celle d’un peuple, parmi les nations. Et, cela est particulièrement difficile, quand il s’agit de notre peuple, Israël. En effet, les Juifs se distinguent de tous les autres par des particularités extrêmes, par une histoire plusieurs fois millénaire. Une réflexion hâtive suffit donc pour déterminer le point commun, l’aspect caractéristique qui a toujours été le fait des Juifs, à travers les époques et les événements, qui exprime donc la nature profonde et la pérennité de notre peuple.
Une analyse objective, sans parti pris, de la longue histoire d’Israël, permet d’aboutir à la conclusion que le maintien de notre peuple n’est nullement lié aux conditions matérielles ou physiques. Même à sa meilleure époque, sous le règne unificateur de Chlomo, le peuple et le royaume d’Israël étaient petits, politiquement et économiquement, par comparaison aux grandes puissances qui lui étaient contemporaines, l’Egypte, l’Assyrie, Babylone. De même, il est clair que notre existence n’a pas été préservée par les conditions du pouvoir ou les données géographiques. En effet, notre histoire en tant que peuple indépendant possédant sa propre terre fut très courte, par rapport à celle de l’exil, sans pouvoir et sans terre. De même, la langue ne peut pas être considérée comme l’élément de survie de notre peuple. En effet, très tôt, c’est l’araméen qui est devenu la langue parlée. Des parties du Tana’h, la quasi totalité du Talmud Babli, le Zohar, en particulier, sont rédigés en cette langue. A l’époque de Rabbi Saadya Gaon et du Rambam, la majeure partie du peuple juif parlait l’arabe. Par la suite, le Yiddish et d’autres langues firent également leur apparition. On ne peut pas non plus considérer que notre peuple a été maintenu grâce à certains éléments de culture ou de connaissance. Il y a eu, en la matière, des changements radicaux, d’une période à l’autre.
Il ne reste qu’un seul point commun à toutes les époques, à tous les pays et à toutes les situations de notre histoire : la Torah et les Mitsvot que les Juifs ont respectées au quotidien, en faisant preuve de la plus haute abnégation. Certes, de temps à autres, certains individus ou certains groupes se sont écartés du chemin de la Torah et des Mitsvot. Ainsi, à l’époque du premier Temple, il y eut les idolâtres du Baal, puis, lors du second Temple, il y eut les hellénistes, les assimilateurs d’Alexandrie, les Caraïtes. Tous ceux-là ont disparu du peuple juif, après avoir causé de la douleur et de la peine, non seulement à eux mêmes, mais aussi à tout le peuple d’Israël. Seule la chaîne d’or de la Torah et des Mitsvot ne fut jamais rompue. Grâce à elle, notre peuple a parcouru le long chemin qui l’a conduit du mont Sinaï à ce jour. Quiconque raisonne de manière juste et prend conscience de cette vérité doit adopter la conclusion que la pérennité de notre peuple, sa nature profonde, est liée à la Torah et aux Mitsvot, qui “ sont notre vie et la longueur de nos jours ”.
Il résulte de tout cela une déduction logique. La conception selon laquelle “ nous devons être comme toutes les nations ” est, non seulement, incapable d’assurer l’existence de notre peuple, mais, bien plus, elle met sa survie en danger, ce qu’à D.ieu ne plaise. En imitant le monde non juif, on n’acquiert pas son amitié. Bien au contraire, on décuple sa haine. De même, les Juifs ou les groupement juifs cherchant à complaire aux laïcs en acceptant des compromis, en réduisant la Torah et les Mitsvot, ne font pas qu’affaiblir leur position pour renforcer celle de la laïcité. Ils mettent en danger la pérennité d’Israël, ce qu’à D.ieu ne plaise. Et, ce qu’ils pensent gagner, en pratiquant de la sorte, n’est qu’éphémère, n’est qu’une apparence. Une telle conception, au lieu de susciter la proximité et le respect, n’introduit que la suspicion et la défiance, à juste titre du reste. En effet, un petit compromis, aujourd’hui, en deviendra un grand, demain. Un compromis, aujourd’hui, dans les Mitsvot pratiquées envers D.ieu provoquera, demain, une démarche similaire, dans les relations entre les hommes. L’acceptation ferme des Préceptes : “ Je suis l’Eternel ton D.ieu ” et “ Souviens-toi du jour du Chabbat pour le sanctifier ” assure le respect, avec la même fermeté, des Injonctions : “ Tu ne tueras pas ” et “ Tu ne voleras pas ”.
En cette période de bilan moral, ce message fera l’objet d’une réflexion sincère, de la part de nos frères, les enfants d’Israël, en tout endroit où ils se trouvent, auxquels D.ieu accordera longue vie, à titre individuel ou bien en tant que communauté ou qu’organe constitué, dont les moyens sont à la mesure de l’importance. Ainsi, tous établiront un bilan sincère, en étant pleinement conscients de la réalité et de la vérité intangible. La pérennité de notre peuple, pour un individu comme pour une communauté, dépend totalement de la pratique de la Torah et des Mitsvot, au quotidien.
Le secret de notre survie en tant que peuple est défini par le verset : “ Ce peuple réside seul ”. Chaque individu, homme, femme ou enfant, sert uniquement le D.ieu unique, d’après notre Torah unique, qui est éternelle et ne peut pas être modifiée, ce qu’à D.ieu ne plaise. Notre spécificité n’est pas notre faiblesse, mais, bien au contraire, elle fait notre force. C’est uniquement par la voie de la Torah et des Mitsvot que nous pouvons mettre en pratique notre mission essentielle et profonde, celle d’être, selon l’Injonction du Créateur du monde entier, “ une nation de prêtres et un peuple sacré ” et, de cette façon, une “ entité favorable ” pour toute l’humanité.
Je vous adresse mes vœux les plus chaleureux, afin que vous soyez inscrits et scellés pour une bonne et douce année, matériellement et spirituellement à la fois.
Mena’hem Schneerson,