Lettre n° 5182
[5 Adar Richon 5717]
Je fais réponse à votre lettre, dans laquelle vous me dites que vous étudiez la ‘Hassidout, toutes les nuits. Néanmoins, vous ne me donnez aucun détail, à ce sujet. Vous ne précisez pas le thème de cette étude, le temps qui lui est consacré, depuis combien de temps ce cours a commencé. Or, tous ces éléments sont nécessaires pour répondre à la question que vous me posez dans votre lettre.
De plus, on ne peut entamer l’étude d’une partie de la Torah, quelle qu’elle soit, en posant d’abord des questions avant même d’avoir acquis la connaissance nécessaire des sujets sur lesquels portent ces interrogations.
Toutefois, nos Sages demandent d’accorder à chacun les circonstances atténuantes. J’ai donc l’espoir que vous êtes animé d’une bonne intention et, en conséquence, je réponds à votre question :
A) Pourquoi faut-il s’efforcer d’étudier la ‘Hassidout ‘Habad ? Pourquoi ne pas se contenter de celle des écoles polonaises ? Toutes ne proviennent-elles pas d’une même source, le Baal Chem Tov et le Maguid de Mézéritch ?
La réponse est, brièvement, la suivante et elle reprendra les termes de la question. Pourquoi étudier la Guemara et ne pas se contenter de la Michna ? La Guemara n’est-elle pas le commentaire de la Michna, de laquelle on pourrait donc se suffire, puisque tous les Sages ont bu à la même source ?
Il en est de même pour ce qui fait l’objet de notre propos. Dans l’enseignement des disciples du Baal Chem Tov, on trouve de nombreux thèmes. Celui qui les étudie par ses propres moyens, même s’il désire en donner un long développement, ne parviendra pas nécessairement à découvrir la bonne interprétation.
Le nom de la ‘Hassidout ‘Habad indique quelle est sa finalité(1). Elle commente ce qui est dit dans la “ Michna ” de la ‘Hassidout. Dans la Guemara, le commentaire et l’analyse permettent de développer de nombreuses explications, qui n’apparaissent qu’en allusion ou même pas du tout, dans la Michna, mais sont bien, selon l’expression de nos Sages, “ les introductions des érudits de la Torah ”(2).
Il en est de même pour ce qui fait l’objet de notre propos. Il est évident que la ‘Hassidout reproduit également la “ Michna ”, l’enseignement du Baal Chem Tov. En outre, elle la commente et “ dans deux cents pièces, il y a cent pièces ”(3).
Bien entendu, ceci ne porte nullement atteinte, ce qu’à D.ieu ne plaise, à cet enseignement, y compris de la manière la plus fine. En effet, la pratique courante établit que l’étude de la Guemara est nécessaire, pour compléter celle de la Michna. De même, à notre époque, la Michna de la ‘Hassidout doit être complétée par la ‘Hassidout ‘Habad. C’est une évidence.
Vous consulterez également, à ce sujet, l’image donnée par le Rachbats(4) et le commentaire de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera, figurant dans le Ha Tamim, tome 2, à partir de la page 56.
B) Vous constatez que certains ‘Hassidim dépassent l’heure limite du Chema Israël et de la prière, parce qu’ils méditent avant celle-ci. Vous faites, bien sûr, allusion, à ceux qui étudient la ‘Hassidout et qui basent sur elle leur comportement et non à ceux qui se font uniquement passer pour des ‘Hassidim.
Différents textes précisent que le but de cette pratique est de préparer la prière. En effet, toutes les personnes ne sont pas identiques, de par le temps qui est nécessaire à cette préparation, en fonction de la personnalité. Or, chacun est tenu de se préparer et la Michna précise que “ l’on commence sa prière uniquement quand on est parvenu à l’humilité ”(5). Et, la Hala’ha en retient le principe, dans le Ora’h ‘Haïm, chapitre 92, paragraphe 2, dans la note.
Cette préparation requiert également un corps pur. Certes, l’immersion rituelle selon Ezra(6) a été abrogée. Mais, cela veut uniquement dire qu’elle n’est plus obligatoire. Elle est, en revanche, très souhaitable, surtout pour préparer la prière, comme le dit, en particulier, Rav Haï Gaon. La ‘Hassidout l’explique dans le Likouteï Torah de l’Admour Hazaken, Parchat Tavo, page 53a.
Cessez donc d’emprunter le chemin des questions, des objections, des interrogations, alors qu’il faut faire l’usage qui convient du temps, le consacrer à l’étude. Cessez, en particulier, de poser des questions sur le comportement des autres, car vous pouvez parfaitement, pour ce qui vous concerne, vous lever très tôt le matin pour effectuer ces préparations, tout en récitant le Chema Israël et la prière, à l’heure qui convient. Et, si vous ne disposez pas du temps suffisant, vous vous lèverez encore plus tôt. Qui vous en empêche ?
A n’en pas douter, vous connaissez et vous gardez les trois études bien connues, qui portent sur le ‘Houmach, les Tehilim et le Tanya. Tout au moins les garderez-vous, à l’avenir.
Avec ma bénédiction,
Notes
(1) Puisqu’elle fait référence aux attributs de l’intellect. Elle permet donc de comprendre les notions de la ‘Hassidout.
(2) Données sur le mont Sinaï, mais révélées beaucoup plus tard.
(3) L’enseignement du Baal Chem Tov se trouve dans la ‘Hassidout ‘Habad.
(4) Rav Chmouel Betsalel Sheftel, qui fut le répétiteur du précédent Rabbi.
(5) Ce qui prend plus ou moins longtemps, selon les personnes.
(6) Après chaque relation conjugale et, par extension, chaque jour.
Je fais réponse à votre lettre, dans laquelle vous me dites que vous étudiez la ‘Hassidout, toutes les nuits. Néanmoins, vous ne me donnez aucun détail, à ce sujet. Vous ne précisez pas le thème de cette étude, le temps qui lui est consacré, depuis combien de temps ce cours a commencé. Or, tous ces éléments sont nécessaires pour répondre à la question que vous me posez dans votre lettre.
De plus, on ne peut entamer l’étude d’une partie de la Torah, quelle qu’elle soit, en posant d’abord des questions avant même d’avoir acquis la connaissance nécessaire des sujets sur lesquels portent ces interrogations.
Toutefois, nos Sages demandent d’accorder à chacun les circonstances atténuantes. J’ai donc l’espoir que vous êtes animé d’une bonne intention et, en conséquence, je réponds à votre question :
A) Pourquoi faut-il s’efforcer d’étudier la ‘Hassidout ‘Habad ? Pourquoi ne pas se contenter de celle des écoles polonaises ? Toutes ne proviennent-elles pas d’une même source, le Baal Chem Tov et le Maguid de Mézéritch ?
La réponse est, brièvement, la suivante et elle reprendra les termes de la question. Pourquoi étudier la Guemara et ne pas se contenter de la Michna ? La Guemara n’est-elle pas le commentaire de la Michna, de laquelle on pourrait donc se suffire, puisque tous les Sages ont bu à la même source ?
Il en est de même pour ce qui fait l’objet de notre propos. Dans l’enseignement des disciples du Baal Chem Tov, on trouve de nombreux thèmes. Celui qui les étudie par ses propres moyens, même s’il désire en donner un long développement, ne parviendra pas nécessairement à découvrir la bonne interprétation.
Le nom de la ‘Hassidout ‘Habad indique quelle est sa finalité(1). Elle commente ce qui est dit dans la “ Michna ” de la ‘Hassidout. Dans la Guemara, le commentaire et l’analyse permettent de développer de nombreuses explications, qui n’apparaissent qu’en allusion ou même pas du tout, dans la Michna, mais sont bien, selon l’expression de nos Sages, “ les introductions des érudits de la Torah ”(2).
Il en est de même pour ce qui fait l’objet de notre propos. Il est évident que la ‘Hassidout reproduit également la “ Michna ”, l’enseignement du Baal Chem Tov. En outre, elle la commente et “ dans deux cents pièces, il y a cent pièces ”(3).
Bien entendu, ceci ne porte nullement atteinte, ce qu’à D.ieu ne plaise, à cet enseignement, y compris de la manière la plus fine. En effet, la pratique courante établit que l’étude de la Guemara est nécessaire, pour compléter celle de la Michna. De même, à notre époque, la Michna de la ‘Hassidout doit être complétée par la ‘Hassidout ‘Habad. C’est une évidence.
Vous consulterez également, à ce sujet, l’image donnée par le Rachbats(4) et le commentaire de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera, figurant dans le Ha Tamim, tome 2, à partir de la page 56.
B) Vous constatez que certains ‘Hassidim dépassent l’heure limite du Chema Israël et de la prière, parce qu’ils méditent avant celle-ci. Vous faites, bien sûr, allusion, à ceux qui étudient la ‘Hassidout et qui basent sur elle leur comportement et non à ceux qui se font uniquement passer pour des ‘Hassidim.
Différents textes précisent que le but de cette pratique est de préparer la prière. En effet, toutes les personnes ne sont pas identiques, de par le temps qui est nécessaire à cette préparation, en fonction de la personnalité. Or, chacun est tenu de se préparer et la Michna précise que “ l’on commence sa prière uniquement quand on est parvenu à l’humilité ”(5). Et, la Hala’ha en retient le principe, dans le Ora’h ‘Haïm, chapitre 92, paragraphe 2, dans la note.
Cette préparation requiert également un corps pur. Certes, l’immersion rituelle selon Ezra(6) a été abrogée. Mais, cela veut uniquement dire qu’elle n’est plus obligatoire. Elle est, en revanche, très souhaitable, surtout pour préparer la prière, comme le dit, en particulier, Rav Haï Gaon. La ‘Hassidout l’explique dans le Likouteï Torah de l’Admour Hazaken, Parchat Tavo, page 53a.
Cessez donc d’emprunter le chemin des questions, des objections, des interrogations, alors qu’il faut faire l’usage qui convient du temps, le consacrer à l’étude. Cessez, en particulier, de poser des questions sur le comportement des autres, car vous pouvez parfaitement, pour ce qui vous concerne, vous lever très tôt le matin pour effectuer ces préparations, tout en récitant le Chema Israël et la prière, à l’heure qui convient. Et, si vous ne disposez pas du temps suffisant, vous vous lèverez encore plus tôt. Qui vous en empêche ?
A n’en pas douter, vous connaissez et vous gardez les trois études bien connues, qui portent sur le ‘Houmach, les Tehilim et le Tanya. Tout au moins les garderez-vous, à l’avenir.
Avec ma bénédiction,
Notes
(1) Puisqu’elle fait référence aux attributs de l’intellect. Elle permet donc de comprendre les notions de la ‘Hassidout.
(2) Données sur le mont Sinaï, mais révélées beaucoup plus tard.
(3) L’enseignement du Baal Chem Tov se trouve dans la ‘Hassidout ‘Habad.
(4) Rav Chmouel Betsalel Sheftel, qui fut le répétiteur du précédent Rabbi.
(5) Ce qui prend plus ou moins longtemps, selon les personnes.
(6) Après chaque relation conjugale et, par extension, chaque jour.