Semaine 53

  • Vaye’hi
Editorial
Assiégés ?

La semaine s’est ouverte d’emblée par un jour plus difficile que les autres : le 10 Tévèt, date du début du siège de Jérusalem par les armées de Nabuchodonosor venues de Babylone. Alors que la fête de ‘Hanouccah s’est achevée il n’y a guère plus d’une semaine et que nous sommes encore, de manière sensible, emplis de sa lumière, la perspective est de celles qui donnent une sorte de vertige. Il est facile d’imaginer le déferlement des hordes babyloniennes sur le monde du temps, comme une tempête qui balaierait des pays entiers, naturellement impuissants devant l’ampleur des forces déchainées. On peut aussi se représenter sans grande peine tant l’espoir que la désespérance et, dominant l’ensemble, l’héroïsme des défenseurs. Et la Présence de D.ieu…
Car les Sages, qui décrivent l’événement, nous donnent quelques pistes pour en comprendre la portée et le développement. Le terme hébraïque employé pour décrire le début du siège – «Sama’h» – se traduit littéralement par «il s’approcha» ou «il soutint». Dans cette lecture, l’envahisseur serait donc venu «soutenir» ! Le propos peut sembler étonnant au regard des tragédies qui allaient arriver. Pourtant, c’est ainsi que nous sommes invités à le considérer. L’Histoire n’est pas aveugle. Elle n’est pas le simple résultat de contingences socio-économiques ou le produit de l’affrontement des volontés humaines de puissance. Tout cela, pour le peuple juif, est largement illusion. Il sait que, pour ce qui le concerne, les vrais ressorts sont ailleurs, sur un plan plus élevé. C’est ainsi que le commentaire souligne, s’appuyant sur l’ambivalence du mot «Sama’h» : Nabuchodonosor venait pour «soutenir» ou pour «assiéger». Ce sont les actes du peuple juif qui devaient en décider et, malheureusement, la conclusion ne fut pas positive. A terme, la destruction du temple et l’exil en découlèrent.
Est-ce là une simple réflexion réconfortante sur un épisode lointain de notre passé collectif ? Pas seulement. Parfois le peuple juif, dans tous ses lieux de résidence, quels qu’ils soient, se ressent, à son tour, comme assiégé. Aujourd’hui encore, il lui arrive de ne pas savoir de quoi sera fait l’avenir. Quelquefois même, la rue gronde et les regards qu’il rencontre ne sont pas des regards amicaux. N’a-t-il pas trop souvent le sentiment de servir de champ d’expression à la frustration de trop nombreuses sociétés ? Ne se sent-il pas aussi comme abandonné par beaucoup face à la déferlante de la haine ? Toujours valeureux, il garde pourtant la forteresse de ses valeurs. Il la défend et les furieux assauts du dehors ne parviennent même pas à l’ébranler. C’est alors qu’il importe de le redécouvrir : le monde peut «soutenir» autant qu’ «assiéger». A nous de faire en sorte qu’il en soit ainsi.
Etincelles de Machiah
« Pleine de rire »

Evoquant le temps de Machia’h, les Psaumes (126 : 2) annoncent : «Alors, notre bouche sera pleine de rire». Il faut souligner que ce rire-là a un sens et une motivation profondes.
En effet, la valeur numérique du mot «rire» en hébreu est de 414. C’est aussi celle des mots «Or Ein Sof» qui signifient « Lumière Infinie » et font référence à l’Essence Divine. Cette équivalence indique que la signification véritable de ce « rire » est la révélation de D.ieu.
(d’après Likoutei Torah, Bamidbar, p. 19d) H.N.
Vivre avec la Paracha
Vaye’hi : Le judaïsme est-il intransigeant ?

Le judaïsme nous encourage à penser par nous-mêmes et à tout questionner. Il ne nous faut pas tout accepter aveuglément mais explorer, analyser, débattre et conclure. Vrai ou faux ?

Deux noms
Yossef eut deux fils. Il nomma le premier Ménaché parce que «nachani Elokim - D.ieu m’a permis d’oublier les difficultés et la maison de mon père». Il appela son second fils Ephraïm parce que : «hifrani Elokim» - D.ieu m’a fait prospérer sur la terre de ma souffrance».
Chez son père, Yossef était détesté de ses frères et fut vendu comme esclave. En Egypte, il se querella avec la femme de son maître et fut jeté en prison. Il finit par être libéré et put oublier ses ennuis. C’est ainsi que s’explique le nom de Ménaché. Outre le fait qu’il put parvenir à la sérénité, il fut nommé vice roi d’Egypte, d’où le nom d’Ephraïm.

L’étude de la Torah
Nos Sages offrent différentes interprétations dont celle qui explique «Nachani Elokim», comme signifiant : «D.ieu me permit d’oublier la Torah que j’avais étudiée dans la maison de mon père» et «Hifrani Elokim», «D.ieu m’a rendu prospère en restaurant mes connaissances de la Torah, sur la terre de ma souffrance».
Cette interprétation est difficile à comprendre. Nous pouvons saisir les sentiments de Yossef quand il nomme Ephraïm ; il était reconnaissant pour le savoir qui lui était revenu. Mais quelle fut sa motivation en appelant son fils aîné Ménaché ? Etait-il reconnaissant à D.ieu de lui avoir fait oublier la Torah qu’il avait étudiée ? Nous ne faisons pas des efforts pour acquérir le savoir pour ensuite nous réjouir de l’avoir perdu !

La réflexion critique
Le moment le plus heureux d’un maître survient lorsque son élève l’interpelle et lui demande une explication plus approfondie.
Certains professeurs encouragent leurs élèves à rejeter tout ce qu’ils enseignent jusqu’à ce qu’ils puissent vérifier, de façon autonome, les informations qui leur ont été délivrées. Ces étudiants examineront toujours attentivement les théories et les arguments qui leur sont enseignés et ne s’égareront jamais.
Ainsi, Yossef lui aussi, désirait apprendre comment rechercher, analyser et comprendre les préceptes de la Torah, par lui-même. Il ne voulait pas seulement les connaître parce qu’ils lui avaient été transmis mais passer au crible chaque information qu’il possédait.
Ce qu’il avait étudié auprès de son père lui avait donné les outils pour le faire mais, en quelque sorte, cela le freinait également. Yossef se sentait incapable d’objectivité par rapport aux préceptes qu’il avait appris de Yaakov. Yaakov était le Maître de la Torah par excellence et Yossef savait que ce que son père lui avait enseigné était certainement la vérité. Mais sans l’objectivité qu’il pensait nécessaire, il se sentait incapable de le déterminer par lui-même.
C’est pour cette raison qu’il pria pour oublier. Cette amnésie sélective le mit dans une situation où il pouvait tout recommencer à zéro. Sans aucun acquis antérieur, il pouvait désormais se dévouer à l’analyse et à la corroboration de ces préceptes.
Quand il y parvint, il fut enchanté et grandement soulagé. Ces sentiments s’expriment dans le nom de son second fils. Ephraïm «qui a fait prospéré mes études sur la terre de ma souffrance». Le fait de rassembler à nouveau ses connaissances suscitait en lui de l’anxiété et de la souffrance. Réussir dans cette entreprise et prospérer dans ses études lui procurèrent un immense soulagement.

Le choix de Yaakov
Quand Yossef demanda à son père de bénir ses fils, Yaakov bénit Ephraïm avant Ménaché. Yossef objecta, avançant que Ménaché était l’aîné. Yaakov lui répondit que malgré l’âge de Ménaché, les descendants d’Ephraïm éclipseraient ceux de Ménaché. Nos Sages nous enseignent que Yaakov faisait alors référence à Yehochoua, descendant d’Ephraïm.
Yehochoua était lui-même un érudit extraordinaire. Il était acclamé comme le plus grand penseur de son temps. Sa piété ne connaissait pas de limites. Il fut un chef, un faiseur de miracles et un prophète. Et pourtant la Torah le décrit comme l’humble et discret élève de Moché. Il buvait chaque parole de son maître et embrassait, sans aucun questionnement, tous les préceptes qu’enseignait Moché.
Yaakov préféra l’acceptation humble de Yehochoua à la pensée objective de Menaché. Yehochoua analysait et disséquait chaque doctrine qu’enseignait Moché mais la raison ultime de son acceptation de ces doctrines ne venait pas du fait qu’il les avait comprises mais de ce que Moché les avaient enseignées.
Avant que D.ieu ne donne la Torah au Sinaï, Il avait confié Sa sagesse à nos Patriarches. A cette époque, l’approche de Yossef était correcte. Mais lors de la Révélation Sinaïtique à tout Israël, D.ieu nous fit don de la Divinité latente dans la Torah et cela requerrait une approche nouvelle, une approche faite d’acceptation devant la Vérité Divine.

Le voyage et sa destination
Le judaïsme encourage-t-il la réflexion critique ? La réponse est résolument positive. La pensée critique est ce qui précède la connaissance. Mais la pensée critique seule n’est plus suffisante parce que la Torah n’est plus simplement un livre de connaissances. Elle est désormais un Livre de Divinité. Et la Divinité se reçoit par l’humilité et l’acceptation.
L’étude de la Torah est un voyage, celui d’une quête intellectuelle et spirituelle. Les questions et la réflexion critique sont les bornes qui dirigent notre itinéraire. L’humilité et l’acceptation nous permettent d’atteindre notre destination.
Le Coin de la Halacha
Comment se prépare-t-on à un voyage ?

Afin que le voyage se déroule correctement, il est bon de garder à l’esprit que tout doit être lié à la Torah et à ses enseignements. On emportera donc des livres sacrés afin de pouvoir étudier et réviser et, ainsi, arriver à destination avec l’enthousiasme né de cette étude. Il est conseillé d’apprendre par cœur des passages de Torah, des Michnayot, des discours ‘hassidiques afin d’augmenter l’étude de la Torah même quand on ne dispose pas de livres.
Il est recommandé d’emporter ses Téfilines même si on les a déjà mis le matin et qu’on a l’intention de revenir le même jour : il se peut qu’on soit retardé dans son voyage ou qu’on rencontre un autre Juif qui n’a pas mis les Téfilines et qu’on pourra donc aider à accomplir la Mitsva. On garde Talit et Téfilines dans ses bagages à main, on ne les laisse pas dans les valises envoyées dans une soute à bagages.
Avant de partir, on s’informera sur l’état de la cacherout dans l’endroit où on se rend et, éventuellement, on emportera la nourriture nécessaire pour le séjour.
Il est recommandé d’emporter le livre de «‘Hitat » (‘Houmach, Tehilim et Tanya) ainsi qu’un livre de prières et une boîte de Tsedaka : ces objets représentent une protection. Il convient d’ailleurs de les avoir toujours dans sa voiture.
Il est d’usage de fournir à celui qui voyage de la nourriture pour le chemin ainsi que quelques pièces à remettre à la Tsedaka (charité) dans l’endroit où il se rend afin d’en faire un «Chalia’h Mitsva», un émissaire pour une bonne cause.
Avant de partir, on mettra des pièces dans la boîte de Tsedaka comme il est écrit : «La justice marche devant lui quand il se mettra en chemin».

F. L. (d’après Hamivtsaïm Kehala’ha – Rav Shmuel Bistritzky)
De Recit de la Semaine
Le roi du Chabbat

Les temps étaient durs pour Rav Yaakov Levi, l’émissaire du Rabbi à Sunshine en Floride. Malgré le nom éclatant de sa ville gorgée de soleil, Rav Levi avait de sérieux problèmes avec sa banque qui menaçait de saisir sa maison, sa voiture et même sa synagogue dont il ne parvenait plus à payer le loyer. La solution ? C’était Michael Fein, le Juif le plus riche de la ville. Chaque année, il donnait 100.000 dollars, en un seul chèque. Mais cette année, il avait posé une condition : qu’il y ait un Minyane ce vendredi soir, les dix Juifs nécessaires pour qu’il puisse réciter le Kaddich, à la mémoire de sa mère. Sinon… Non, Rav Levi ne voulait pas envisager le pire !
On était une heure avant Chabbat et il n’y avait que neuf hommes disponibles, lui compris. Il regarda encore une fois la liste des fidèles mais il avait déjà appelé chacun d’entre eux : on était justement le week-end du 4 juillet, jour de l’indépendance américaine et tous étaient partis à la campagne.
Puis il se souvint de celui qui n’était pas sur la liste : Yussie Yablonski. Mais oui ! Bien sûr ! Lui n’était certainement pas parti en week-end, il n’avait pas de voiture. Il serait le dixième! Mais son téléphone ne répondait pas : traduction : il n’avait pas payé sa facture.
Il restait quarante minutes. Rav Levi se précipita vers l’appartement de Yussie et sonna
frénétiquement.
Pas de réponse.
Il frappa de toutes ses forces, encore et encore. Finalement Yussie ouvrit. Les cheveux ébouriffés, sentant la sueur et même la saleté, il regarda le rabbin qui lui demanda :
- Yussie ! Comment va ?
- C’est la question à ne pas poser, rabbin !
- Mais si ! C’est mon métier !
L’appartement était sens dessus dessous : une pile de vaisselle dans un évier crasseux, la poubelle qui débordait, des vêtements sales qui traînaient partout et une odeur à l’avenant.
- Alors Yussie, qu’est-ce qui ne va pas ?
- Tout ! Toute ma vie ne va pas ! Voulez-vous du vin, rabbin ?
- Non merci, je ne bois pas de vin avant Chabbat !
- Chabbat ! C’est déjà Chabbat ? Vous savez, je n’ai plus la notion du temps qui passe…
- Yussie ! Dans 20 minutes, c’est Chabbat. Et j’ai promis à Michael Fein que nous aurions Minyane. Yussie ! Vous aurez l’honneur d’être le dixième !
- Non merci !
- Comment ?
- Je ne vais plus à la synagogue parce que… je ne crois plus en D.ieu !
- Allons, allons, nous en discuterons en route !
- Rabbin ! Les gens se moquent de moi dans la rue ! «C’est le clochard !» qu’ils disent !
- Yussie ! Vous êtes quelqu’un de bien !
- Bien pour quoi ? Je n’ai pas été gâté à ma naissance, ma tête ne fonctionne pas trop bien, je n’ai ni femme ni enfant, et ma famille me tient à distance, de peur que je n’essaye de leur emprunter de l’argent… Je n’existe pas ! Chaque année, c’est pire !
- Yussie ! Vous vous dévalorisez inutilement !
- Même D.ieu n’a que faire de moi. Je refuse de croire en Lui parce qu’Il refuse de croire en moi!
Quinze minutes avant Chabbat.
- Non, Rabbin, je n’irai pas à la synagogue.
- Allons Yussie, dit Rav Levi en lui passant la main sur l’épaule. J’ai besoin d’un dixième maintenant ! Ensemble nous demanderons à D.ieu des bénédictions pour vous !
- Pensez-vous ! Il rit toujours de mes prières ! Partez, rabbin, occupez-vous de votre Michael Fein, trouvez quelqu’un d’autre qui croit en D.ieu pour son Minyane !
Rav Levi se dirigea vers la porte, courut vers sa voiture et fonça en direction de la synagogue mais, en route, il se posa des questions : «Comment puis-je l’aider ? J’ai une femme et deux enfants et des gens de ma communauté qui apprécient mes efforts. Mon unique problème maintenant, c’est de trouver un Minyane pour Michael Fein. Mais qui est-il ? Est-il D.ieu? Même s’il arrête de me subventionner, je continuerai ! Et je ne sais pas comment aider mon ami Yussie».
C’est alors que Rav Levi se surprit lui-même. Il oublia Michael Fein, il oublia le Minyane, il oublia ses factures impayées et fit demi-tour,
arrivant juste quelques minutes avant Chabbat chez Yussie. Il frappa à la porte.
Pas de réponse.
Il frappa encore, de ses deux poings. Puis se résolut à forcer la porte d’un coup d’épaules.
- Yussie ! Où êtes-vous ?
Pas de réponse. Pas de lumière. Sans doute encore une facture «oubliée»… Mais Yussie n’était ni dans la cuisine, ni dans la chambre à coucher. Rav Levi avait un très fort pressentiment.
Oui, Yussie était dans la salle de bain, devant le miroir, avec à la main un tube de médicaments…
- Rabbin ! Partez ! Michael Fein a besoin de vous !
- Non Yussie, c’est vous qui avez besoin de moi!
- Rabbin ! Plus personne ne s’occupe de moi ! Combien de temps peut-on vivre ainsi ?
- Je ne sais pas, admit Rav Levi après un long silence. Puis il passa son bras sur l’épaule de Yussie et réussit à l’entrainer dans la cuisine.
- Yussie ! Chaque fois que je rencontre une situation injuste, je suis obligé de constater : «Seul D.ieu sait pourquoi !» Mais si j’étais un meilleur rabbin, j’aurais trouvé les mots justes. Vous Yussie, vous avez foi en D.ieu depuis bien plus longtemps que n’importe qui, certainement que moi ! Et je suis le rabbin ! Peut-être que D.ieu envoie Ses bénédictions à ceux qui sont faibles et réserve les épreuves à ceux qui sont forts. Il est heureux que ses meilleures créatures aient besoin de si peu de sa part !
D’ailleurs, Yussie, je vous vous confier un secret: parfois, quand je prie, je demande à D.ieu de ne pas m’éprouver comme Il vous éprouve ! Parce que je ne tiendrai pas le coup !
- Vous voulez dire que je suis plus fort que vous, rabbin ?
- Absolument. Et je le pense sincèrement.
- Même plus fort que Michael Fein ?
- Beaucoup plus fort que lui !
Yussie s’essuya les yeux et fouilla dans ses vêtements. Il dénicha une chemise à peu près blanche, trouva même une cravate : Rav Levi n’en croyait pas ses yeux. Yussie se tenait bien droit, il s’était coiffé et rectifiait sa cravate devant le miroir. Il respirait l’assurance.
Tous deux, ils marchèrent tranquillement les trois kilomètres qui les séparaient de la synagogue, sous une pluie battante.
- C’est sympa de la part de D.ieu de me procurer une douche avant Chabbat, n’est-ce pas rabbin ?
Tous deux pouffèrent de rire.
Quarante minutes plus tard, trempés jusqu’aux os mais plus heureux qu’on ne peut le désirer, ils arrivèrent à la synagogue. Huit hommes les regardèrent, les yeux écarquillés. Le huitième, Michael Fein, semblait en colère.
- Il n’a pas l’air content ! murmura Yussie à l’oreille de Rav Levi.
- A nous de prier pour lui, répondit Rav Levi à voix basse.
Il se dirigea vers le pupitre, exigea que Yussie se tienne à ses côtés et entama la prière d’accueil du Chabbat.
Pour la première fois depuis longtemps, le jeune rabbin ressentit que D.ieu était vraiment content de lui.

Zalman Velvel
www.chabad.org/Toldot
traduit par Feiga Lubecki