Semaine 21

  • Bamidbar
Editorial
A la recherche de la norme

Entre affaires publiques retentissantes et incidents violents, sans raison ni justification d’aucune sorte, dans la vie quotidienne, le monde dans lequel nous vivons semble, peu à peu, devenir bien étrange. Certes, la sécularisation de nos sociétés est un fait dont l’origine est déjà ancienne. Certes encore, la morale traditionnelle a été, dans le passé également, largement battue en brèche. Cependant, toute civilisation a besoin, pour exister et se maintenir, de bases partagées par tous. Il est clair que, si elles viennent à faire défaut, c’est le vouloir vivre ensemble qui est remis en question. Et sans lui, c’est toute la construction sociale qui est en péril. Dans cette optique, l’évolution actuelle des choses ne peut que poser question. L’individualisme, qui caractérise notre temps, ne cède-t-il pas la place, peu à peu, à un tel repli sur soi que l’autre n’est plus perceptible ? Le refus de voir son prochain, de le prendre en compte dans le comportement qu’on adopte, n’est-il pas à la racine des errements constatés aujourd’hui ?
Et si ce qui manquait, de manière criante, à notre temps était d’abord une norme à laquelle chacun puisse se référer et que chacun puisse reconnaître comme sienne ? Et si les événements que nous connaissons n’étaient qu’une manière d’exprimer à quel point cette norme est urgente, de la même façon que la nuit fait encore davantage ressortir l’impérieuse nécessité du jour ? Et si ce qui apparaissait ainsi, c’était la conscience que, pour être solide, la norme doit dépasser l’homme, le conduire plutôt qu’être conduite par lui ? De fait, on a coutume de distinguer deux types de norme : celle qui est le produit de la société et celle qui la crée. La première, pensée par l’homme, est soumise aux évolutions de ses modes de pensées et de comportement. Ephémère par nature, elle peut produire parfois le meilleur et, toujours trop souvent, le pire. La seconde fonde la civilisation. Elle donne un modèle et une vision. Ainsi, elle confère un sens aux choses et indique l’avancée de l’histoire. Cette norme est d’essence Divine.
Alors que nous sommes conscients de la venue prochaine de Chavouot, la fête qui célèbre le Don de la Torah, ces idées paraissent d’une actualité plus grande que jamais. Il faut entendre le monde réclamer, par ces égarements mêmes, le retour de ce qui ne l’avait jamais vraiment quitté mais que, peut-être, il avait tenté d’oublier : une Loi qui le dépasse, qui incarne une Sagesse et lui donne ainsi la paix. Sachons voir la lumière qui monte. Par nos actes de chaque jour, aidons-la à naître.
Etincelles de Machiah
Juger Esaü

Parlant de la venue de Machia’h, Ovadia (1: 21)prophétise en ces termes : « Et les sauveurs monteront sur le mont Sion pour juger la montagne d’Esaü ». Ce jugement d’Esaü, prononcé par D.ieu, s’exprimera, en fait, à deux degrés différents : le raffinement et l’effacement.
En effet, en ce nouveau temps, Esaü sera « raffiné » ou, si l’on veut, « spiritualisé ». Il ne sera d’ailleurs pas le seul peuple à connaître ce processus d’élévation ainsi qu’il est écrit (Tséfania 3:9) : « Alors, Je transformerai les peuples en un langage clair pour qu’ils invoquent tous le Nom de D.ieu ».
Par ailleurs, l’élément fondamentalement mauvais, présent spirituellement dans la personnalité d’Esaü, sera lui totalement effacé.

(d’après Likoputei Si’hot vol. XV, p.305)
Vivre avec la Paracha
Ce que dit le décor

Dans le domaine de la communication, le cadre est important. En fait, il joue un rôle significatif dans le message car les conditions de la transmission ne peuvent être séparées du contenu du message.
Le choix d’un cadre approprié ne fait pas que faciliter la compréhension d’un concept, il peut souligner et même amorcer son application.
Une conception similaire se retrouve dans le choix de D.ieu pour le site du Don de la Torah. Nos Sages s’interrogent : «Pourquoi la Torah fut-elle donnée dans le désert?». D.ieu n’était tenu de donner la Torah dans aucun lieu particulier. Son choix nous offre donc des perspectives sur lesquelles nous devons réfléchir.
De plus, le sens de ce choix ne s’applique pas seulement aux Juifs qui reçurent la Torah au Sinaï mais à tout homme dans chaque génération, car nous louons D.ieu «Qui donne la Torah - Notène Hatorah», utilisant le temps verbal du présent.
Les enseignements que nous pouvons tirer du choix du décor de cette Révélation nous permettent d’aborder la Torah en tous lieux et en tous temps.

0ù n’existe aucun propriétaire
La première des explications que donnent nos Sages en réponse à la question évoquée évoque le fait qu’un désert n’appartient à aucun individu. Il en va de même pour la Torah. Elle n’est la possession exclusive d’aucun homme, d’aucune tribu ou d’aucun type de personnalité. Bien au contraire, «la couronne de la Torah est mise de côté, attendant et prête pour tout Juif… Celui qui la désire peut venir la prendre» (Sifri, Bamidbar 18 :20)
La nature désolée du désert nous donne également une clé pour comprendre comment l’homme peut appliquer la sentence citée et prendre possession de la Torah. Comme le poursuivent nos Sages, une personne «doit faire d’elle-même un désert, abandonnant toute préoccupation», c'est-à-dire qu’elle doit repousser toutes les limites en elle qui empêchent son engagement à la Torah.
La Torah, Volonté de D.ieu et Sa Sagesse, détient les mêmes qualités d’infini que D.ieu Lui-Même. C’est pourquoi, pour approcher la Torah la personne doit se dépasser et accepter un autre cadre de compréhension.
Cette idée s’exprima dans les mots que crièrent nos ancêtres : Naassé Venichmah, «nous ferons et nous comprendrons». L’ordre des promesses est porteur de sens. Au lieu d’écouter d’abord les commandements de D.ieu et puis alors décider s’ils les accepteraient ou non, ils promirent de Lui obéir, quel qu’en soit le contenu.

Une déclaration de dépendance
Quand un homme s’engage de la sorte, D.ieu façonne l’environnement pour permettre à cet engagement de s’exprimer. Cela également est implicite dans le fait que la Torah fut donnée dans un désert : «tout comme un désert n’est ni semé ni cultivé, lorsqu’un homme accepte le joug de la Torah, le joug des préoccupations matérielles lui est enlevé». Dans le désert, nos pères devaient dépendre de D.ieu pour tout ce qui concernait leur existence matérielle. Il n’existait aucune ressource naturelle sur laquelle ils auraient pu compter.
Néanmoins, cela ne leur était pas une cause de souci ou d’inquiétude. Bien au contraire, malgré la nudité et la désolation du désert, nos ancêtres y pénétrèrent avec amour et confiance comme le déclare le prophète : «J’ai rappelé pour vous la bonté de votre jeunesse, l’amour de vos jours de mariage, le fait que vous M’ayez suivi dans le désert, une terre inculte». Et D.ieu répondit avec amour et attention. Leur nourriture, leur eau et même leurs vêtements étaient assurés aux Juifs par des miracles. D.ieu leur donna tout ce dont ils avaient besoin, leur permettant de ne se consacrer qu’à la Torah. L’environnement dans lequel ils vivaient était si parfait que nos Sages ont déclaré : «La Torah a été donnée… seulement pour ceux qui consommaient la manne» (Me’hilta sur Chemot 16 :14).
Ce n’est pas seulement une histoire appartenant au passé. Même lorsque nous semblons disposer d’éléments naturels pour en tirer notre subsistance, la vérité est que la nature elle-même fonctionne grâce à une série de miracles. Parce qu’ils reviennent constamment, nous ne considérons plus la qualité extraordinaire de ces miracles. Mais cela ne doit pas obscurcir la vérité, le fait qu’en tous temps, nous dépendons de D.ieu.
Cette prise de conscience doit motiver un ordre des priorités. Au lieu de donner la préséance à nos préoccupations matérielles, nous devons accorder la primauté à la Torah. Car ainsi nous pouvons être confiants que D.ieu pourvoira à nos besoins comme Il l’a fait pour nos ancêtres. Même lorsque, à l’instar des Juifs du désert, nous ne voyons pas de moyens naturels qui nous apporteraient la subsistance, nous devons persévérer dans notre engagement pour la Torah et nous reposer sur Lui.

Du désert à l’épanouissement
La nudité du désert peut également servir de métaphore à la situation spirituelle de l’homme. Bien qu’il soit possible que l’on se sente vide, dans la désolation, et peut-être pour de bonnes raisons, car l’on vit dans un désert spirituel, il ne faut pas désespérer. D.ieu descend dans le désert pour donner à l’homme sa possession la plus précieuse, la Torah. Et il en est ainsi aujourd’hui : quel que soit le désert spirituel de l’homme, D.ieu lui offre l’opportunité d’établir une relation par l’intermédiaire de la Torah.
Nous encourageant à imiter cette initiative, nos Sages nous pressent d’«être les disciples d’Aharon… aimant les créatures et les rapprochant de la Torah». Dans le Tanya, Rabbi Chnéour Zalman explique que ces paroles nous enseignent qu’il faut aller vers chaque Juif, l’aimer, même s’il est dépouillé comme un désert et même si sa seule qualité est d’être une création de D.ieu.
Nos Sages relatent que durant les quarante années d’errance du Peuple Juif dans le désert, ils furent capables de le transformer en «terre habitable» à tel point que des arbres y fleurirent et donnèrent des fruits. Notre étude de la Torah peut produire un effet similaire. Des parties de nous-mêmes et d’autrui qui apparaissent nues peuvent être rendues productives par l’influence de la Torah.

La floraison ultime
La Parachah Bamidbar, «dans le désert» est toujours lue avant la fête de Chavouot. Les fêtes juives ne font pas que commémorer des événements appartenant au passé mais nous donnent également l’occasion de les revivre.
Pour revivre l’expérience sinaïtique, nous devons tout d’abord traverser le désert et ses leçons, du moins au sens spirituel. Voilà le message que nous communique la Parachah de cette semaine.
Ces leçons sont particulièrement d’actualité, car notre génération attend une nouvelle phase de la Révélation de la Torah, l’ère au cours de laquelle de «nouvelles [dimensions de la ] Torah émergeront de Moi».
Le Don de la Torah ne se répétera jamais, comme l’écrit Maïmonide en ce qui concerne l’Ere de la Rédemption : «L’essence de la question est la suivante : cette Torah, avec ses lois et ses statuts, est éternelle. Nous ne pouvons ni en ajouter ni en retirer». Néanmoins, nos Sages ont dit que les enseignements de la Torah de l’âge présent ne sont «rien en comparaison des enseignements de Machia’h». Car alors, la dimension divine de la Torah sera ouvertement révélée et chacun pourra en apprécier le message spirituel.
Tout comme les Juifs se préparèrent avec empressement aux révélations du Mont Sinaï, comptant avec impatience les jours jusqu’au Don de la Torah, nous devons nous préparer avec joie et impatience à la Révélation des enseignements de Machia’h. Alors, avec le temps de la Rédemption, «les pâturages du désert jailliront et l’arbre donnera ses fruits». Que cela puisse avoir lieu dans le futur immédiat.
Le Coin de la Halacha
Comment réagir après un rêve «impressionnant» ?

Le plus sage de tous les hommes (le roi Salomon) a déclaré : «Les rêves ne sont que vanités». La plupart des rêves n’ont aucune signification et ne sont que l’expression des pensées qui se sont accumulées dans la journée.
Très peu de rêves peuvent être interprétés comme un message divin.
Si le rêve est en rapport avec ce qu’on a pensé dans la journée ou avec les soucis qu’on a eus, il est évident qu’il n’a pas de signification divine.
Néanmoins, celui qui est attristé par un rêve qui le perturbe procédera à «Hatavat ‘Halom», c’est-à-dire trouvera un moyen de l’interpréter pour le bien. Il rassemblera trois de ses amis, leur racontera le rêve et ceux-ci lui répondront par les paroles imprimées dans de nombreux livres de prières. On fera cela si possible le matin, après la prière ; puis on donnera de l’argent à la Tsedaka (charité). Certains préfèrent s’adresser directement au Rav de leur communauté.
On peut y procéder également le Chabbat et les jours de fête (bien entendu, on donnera alors la Tsedaka le lendemain).
Lors de la «bénédiction des Cohanim» (prononcée à la fin de la prière de Moussaf des jours de fête juives), on récite à voix base une prière spéciale («Ribono Chel Olam Ani Chéla’h Ve’halomotaï Chéla’h») dans laquelle on demande à D.ieu que tous les rêves soient pour le bien, qu’on ait rêvé de soi-même ou des autres ou que d’autres aient rêvé de nous).
De nos jours, il n’est plus conseillé de jeûner pour un mauvais rêve : on préférera donner davantage d’argent à la Tsedaka et on prononcera avec ferveur la prière lors de la bénédiction des Cohanim.
Pour n’avoir que de bons rêves, on évitera les pensées vaines et inutiles ; on veillera à réciter sérieusement le «Chema» et les versets qui l’accompagnent avant d’aller se coucher ; on veillera à l’hygiène et à la pureté du corps et on vérifiera les «Mezouzot» clouées aux portes.

F. L. (d’après Rav Yosef Ginsburgh)
De Recit de la Semaine
Une seule Michna

J’étais un très mauvais élève. Certains de mes camarades de classe connaissaient par cœur des centaines de Michnayot (passages du Talmud). Mais moi, je n’en connaissais qu’une. Une seule Michna. Et encore : je n’avais réussi à l’apprendre que contraint et forcé par un professeur qui voulait me punir parce que je passais mon temps en classe à jouer. D’ailleurs, je ne suis pas devenu un brillant Talmudiste…
Mes parents avaient survécu à la Shoah. Ils s’étaient rencontrés dans un camp pour «personnes déplacées» en Autriche, après la guerre, et s’étaient mariés peu après, en toute simplicité. J’étais né l’année suivante et je suppose que ma naissance leur avait donné une grande joie : ils commençaient à reconstruire ce que les Nazis avaient détruit.
Un an plus tard, nous nous installions à New York, dans le fameux quartier de Lower East Side. Comme tous les autres immigrants, mon père travaillait dur mais ne s’en plaignait pas. Tout ce qu’il désirait, c’était que je devienne un bon Juif, érudit en Torah. C’est pourquoi il m’inscrivit dans une Yechiva, une école juive – où je ne réussis à maîtriser qu’une seule et unique Michna !
Quand le jour de ma Bar Mitsva approcha, mon père m’informa que nous aurions le privilège d’être reçus en audience privée chez un grand Sage, un Mystique – bref un Tsadik nommé le Rabbi de Loubavitch. Mon père m’avait souvent parlé du «monde perdu» de l’Europe d’avant-guerre, quand une atmosphère empreinte de sainteté emplissait les rues, quand à chaque carrefour se trouvait une maison d’étude avec des hommes pieux qui priaient et étudiaient. Bien que n’étant pas lui-même un ‘Hassid, mon père se rendait parfois chez le Rabbi de Sassov et effectuait des dons au profit de son fonds d’entraide pour les orphelins.
C’est pourquoi je trouvais tout naturel que mon père veuille m’amener, avant ma Bar Mitsva, comme par un rite d’entrée dans le monde adulte, vers un homme saint, sorte de relique de la vieille Europe.
J’avais entendu parler du Rabbi de Loubavitch et d’ailleurs mon meilleur ami, Moché venait d’une famille Loubavitch. Le jour précédant ma visite, j’en parlai à Moché. Il se retint de rire : «Connais-tu au moins le nom du traité du Talmud que nous étudions en classe ?»
Moché savait bien que je ne brillais pas dans les cours de Talmud ; il m’apprit alors que le Rabbi avait l’habitude de demander à tous les garçons approchant l’âge de la Bar Mitsva quelle Guemara ils étudiaient en classe et il leur posait des questions à ce sujet.
Voilà qui était grave ! De fait, cette information était tragique pour moi. Je me mis à paniquer. Je pouvais déjà imaginer le regard de mon père quand le Rabbi me poserait des questions auxquelles je ne saurais pas répondre. Mon père serait désemparé, honteux même. Mais comment pouvais-je apprendre en une soirée tout ce que je n’avais pas appris durant toute l’année ?
Je n’arrivai pas à fermer l’œil de la nuit. Comment supporter l’idée de faire honte à mon père ? Ses yeux me supplieraient de fournir la bonne réponse, de citer le bon verset, de démontrer la justesse de l’argument…
Pourquoi avais-je passé mon temps à jouer en classe ? Pourquoi n’avais-je pas écouté au moins avec une demi-oreille ? Je décidai ce soir-là que, dorénavant, je ne perdrais plus mon temps en classe et que je deviendrais le plus grand érudit de l’école. Je suppliais D.ieu de remplir miraculeusement, en une nuit, mon esprit de toutes les connaissances que je n’avais pas cru bon d’absorber durant l’année.
Le lendemain me sembla durer une éternité. J’étais désespéré. Par contre, mon père était d’excellente humeur, c’était pour lui un jour de fête. Il rentra tôt de son travail ; il souriait et sifflotait : «Alors, ‘Haïm, es-tu prêt à rencontrer le Rabbi ?». Quant à moi j’espérais que se lèverait une tempête de neige, qu’il y aurait une panne de courant, une grève des transports, n’importe quoi qui puisse annuler la visite.
Mais non, tout allait bien et, dans le métro, mon père n’arrêtait pas de chantonner en tapant la mesure. Il était au paradis – et j’étais en enfer !
Nous sommes sortis à la station Kingston Avenue et, avant que j’ai pu réaliser quoi que ce soit, je me trouvai devant le Rabbi. Il affichait un bon sourire, réconfortant, mais mes mains tremblaient, ma bouche était sèche et mes genoux s’entrechoquaient. Le Rabbi me demanda mon nom. Je savais répondre… «Haïm», parvins-je à articuler, craignant ce qui allait suivre.
Puis, à ma grande surprise, le Rabbi ne me demanda pas quel traité j’étudiais. Mais il me posa la question à laquelle, heureusement, je savais répondre.
D.ieu avait-Il entendu mes prières ? Le Rabbi poursuivit, il me posa d’autres questions sur cette Michna, justement la seule Michna que je connaissais par cœur !
Je ne regardais pas le visage de mon père car j’étais trop nerveux pour détourner mon attention du Rabbi. Mais j’étais sûr que mon père était fier de moi. Quand nous avons quitté le bureau du Rabbi, mon père me prit par l’épaule et m’embrassa longuement sur le front. Il ne parvenait pas encore à parler, mais ses yeux étaient emplis de joie, de fierté, de satisfaction.
Les ‘Hassidim dans le couloir avaient remarqué l’enthousiasme de mon père. Bien vite, ils nous entourèrent et nous demandèrent ce que le Rabbi nous avait dit. J’étais soulagé et de très bonne humeur et je demandai à mon père : «S’imaginent-ils que le Rabbi a livré un message important à un adolescent de treize ans ?»
Avec l’âge, je réalise pourtant que j’avais un message à faire passer : le peuple juif avait un berger fidèle.
De temps en temps, je me souviens de cet incident qui se produisit dans cette froide nuit de 1960. Je ne m’extasie pas tant de la vision prophétique du Rabbi mais de son remarquable amour du peuple juif, de chaque Juif, comment il parvient à rendre chacun conscient de ses capacités et à l’encourager à avancer sur le bon chemin.

Chaim Sorotsky
Celebration ! Wisconsin
traduit par Feiga Lubecki