"Les exilés de cette légion d'enfants d'Israël aussi loin que Tsarfat... prendront possession des villes du sud. Et des libérateurs monteront sur le mont Sion... et la royauté appartiendra à D.ieu."(Ovadiah 1:20-21)

Sim'hat Torah 5734 (1973) : c'était il y a quarante ans et Rabbi Ména'hem Mendel Schneerson, le Rabbi de Loubavitch, que les Juifs, dans le monde entier, ont toujours appelé simplement " le Rabbi ", entonnait pendant les danses de la fête, à la stupéfaction générale, le cantique traditionnel " Haadérèt Véhaémouna " sur l'air de la Marseillaise. Ce chant fut alors, à la fois, la concrétisation et le catalyseur d'une véritable révolution spirituelle qui ne laissa pas la communauté juive de France inchangée. Devant un groupe de jeunes juifs français, devant une assemblée essentiellement américaine qui ne comprenait pas ce qui se déroulait sous ses yeux, le Rabbi ouvrit ainsi un chemin qui ne s'est plus jamais refermé. Ce fut certes là un événement unique, sans équivalent. Cependant, on sait, depuis de longues années, que le Rabbi entretint toujours un rapport particulier avec la France. Il manifesta la chaleur de cette relation en de très nombreuses occasions dont l'épisode cité fut sans doute un des points culminants.

Il n'est, bien entendu, pas à notre portée de connaître les raisons profondes d'une telle attitude. Pourtant, peut-être peut-on en retracer l'origine à ces jours anciens de 5693 (1933), l'époque du précédent Rabbi de Loubavitch, Rabbi Yossef Its'hak Schneersohn, où le Rabbi quitta Berlin et la célèbre université où il étudiait, après l'arrivée au pouvoir des nazis, pour Paris et la Sorbonne ? Peut-être faut-il en effet voir en cela la base de ce lien qui se maintint ensuite par delà les océans et les événements d'un monde pris d'une folie meurtrière ? Ce n'est pas pour rien que, bien des années plus tard, alors que l'épouse d'un délégué en France rendait visite à la femme du Rabbi, qui n'était autre que la propre fille de Rabbi Yossef Its'hak, celle-ci, connaissant l'ampleur du succès rencontré par le mouvement loubavitch dans ce pays, lui déclara : " Nous avons labouré et semé ; votre travail est de récolter. "

C'est à cette histoire que ces pages sont consacrées. C'est une histoire importante pour chacun de nous, Juifs de France, car nous en sommes les héritiers et les continuateurs. Ce qui est présenté ici n'est, bien entendu, pas exhaustif et ne saurait l'être. Qu'il soit considéré comme un premier pas pour prendre la pleine mesure des transformations spirituelles connues par ce pays et par la communauté.

Il y a quarante ans, la Marseillaise

Tichri 5734 (1973) : les grandes fêtes avaient commencé, comme tous les automnes, mais, cette année-là, tout fut différent. Le jour de Yom Kippour, Israël dut, une fois de plus, affronter les armées coalisées de ses voisins. Le monde juif, bouleversé, ne savait pas de quoi l'avenir serait fait. Pendant tout l'été précédent, le Rabbi, sans jamais dire à quoi il faisait allusion, n'avait cessé de parler de " l'ennemi qui veut se venger " et avait demandé avec insistance que l'on aille voir les enfants, qu'on leur fasse donner la charité et réciter des versets de Torah, soulignant les fortes paroles des Psaumes qui proclament que, par ce moyen, on peut justement " abattre l'ennemi et le vengeur. " Les 'hassidim, partout dans le monde, avaient répondu à cet appel et l'événement était arrivé auquel personne n'aurait pu croire dans l'euphorie maintenue depuis la guerre des six jours. L'histoire l'a retenu sous le nom de guerre de Kippour.

Pendant ce temps, chez le Rabbi, les fêtes avaient commencé avec toute la solennité requise. Cependant, face à la situation, le Rabbi avait choisi une réponse historique et immémoriale : la joie. C'est donc dans cette atmosphère étonnante que ce début d'année juive s'était déroulé. Un groupe de jeunes Français était là, une trentaine de personnes environ. Ils étaient parmi les premiers venus de France à retrouver leurs racines et, pour beaucoup d'entre eux, ils venaient pour la première fois rencontrer le Rabbi. Les fêtes de Souccot s'étaient passées avec une allégresse propre à repousser toutes les tentacules de l'inquiétude puis ce fut le temps de Sim'hat Torah. Chez le Rabbi, cette fête a toujours été un temps privilégié mais personne ne pouvait prévoir ce qui allait se passer cette fois-ci.

Un témoin raconte :

" Les Hakafot, les danses de la fête avec les Séfer Torah, s'étaient déroulées dans la plus grande allégresse, comme toujours chez le Rabbi. Et cette joie semblait briser toutes les barrières. La synagogue était pleine et chacun se tenait à sa place pour ne rien perdre de ces moments précieux. Arriva la cinquième Hakafa. On donna les Séfer Torah à quelques-uns des vieux 'hassidim présents, comme c'était l'habitude et comme cela avait été le cas pour les danses précédentes. L'un d'entre eux fut remis au Rav Azimov, le délégué du Rabbi à Paris. Tout cela n'avait rien d'étonnant et chacun attendait, avec une joie et une impatience contenues, le début de la Hakafa. C'est alors qu'on vit le Rabbi appeler son secrétaire et lui dire quelques mots que personne, sauf lui, ne pouvait entendre. Cela ne dura pas longtemps. Très vite, le bruit courut dans la vaste salle : le Rabbi voulait que tous les Français présents participent à cette Hakafa ! Il insistait, indiquant qu'ils devaient tous y participer même s'il n'y avait pas assez de Séfer Torah pour en donner un à chacun ! L'émotion envahit tous les cœurs. Compte tenu de l'affluence, quitter sa place et rejoindre le centre de la synagogue où la danse avait lieu n'était pas chose facile. Mais qui aurait refusé de répondre à la demande du Rabbi ? D'une manière ou d'une autre, chacun réussit dans cette entreprise et se trouva bientôt à l'endroit voulu, attendant le début de la Hakafa. 

Un des vieux 'hassidim agit comme la tradition le voulait : il lança un chant 'hassidique traditionnel que tous allaient reprendre, donnant ainsi le signal du départ à cette cinquième danse de la fête. Le Rabbi avait coutume d'encourager les chants ainsi lancés depuis sa place, à son pupitre installé sur une estrade, afin que tous puissent le voir, dans le coin supérieur droit de la synagogue. Cette fois, cependant, il montra que ce n'était pas ce chant-là qu'il souhaitait en ne réagissant pas à son audition. Très vite, les présents le réalisèrent. Des " chut... chut... " se firent entendre et le silence fut rétabli. Le Rabbi quitta alors son pupitre, son livre de prières à la main. Il s'avança jusqu'au bord de l'estrade où il se tenait et entonna un chant que personne ne reconnut dans l'assistance. Parmi les Français qui participaient à la Hakafa, certains finirent pourtant par identifier les bribes de mélodie qui parvenaient jusqu'à eux au travers de la distance qui les séparaient de l'estrade. Incrédules, ils se mirent à susurrer : " C'est la Marseillaise, le Rabbi chante la Marseillaise ! " On les fit rapidement taire : c'était impossible. Que serait venu faire l'hymne national de la France dans une telle assemblée, en une telle occasion ? Mais le Rabbi continuait à chanter et il fallut se rendre à l'évidence. Ne comprenant rien à ce qui arrivait, les Français commencèrent, à leur tour, à en chanter l'air sans les paroles puisque le Rabbi y avait manifestement mis d'autres mots. C'est dans une atmosphère indescriptible que la Hakafa s'acheva. Cependant, ce n'était pas encore fini. Le Rabbi demanda que tous les Français viennent le rejoindre sur l'estrade où lui-même se tenait. Il fit servir à chacun d'eux un peu de vodka et, accoudé sur son pupitre, attendit que, l'un après l'autre, ils disent " lé'haïm ", souhaitant à chacun individuellement " lé'haïm - à la vie " avec un sourire éblouissant. Chacun retourna ensuite à sa place. On apprit aussi que le Rabbi avait chanté, sur l'air de la Marseillaise, les mots du cantique récité le Chabbat et les jours de fête, " Haadérèt Véhaémouna ", qui proclame la grandeur de Dieu. Les Français, devenus les héros du jour, passèrent la nuit qui suivit dans un état d'esprit nouveau.

Le lendemain matin, dans la prière de la fête, l'officiant, impressionné par les événements de la veille comme tous ceux qui y avaient assisté, voulut, quand le moment en fut venu, chanter le cantique " Haadérèt Véhaémouna " sur l'air de la Marseillaise. Debout à son pupitre, le Rabbi ne fit que quelques très légers signes d'encouragement, manifestant que, sans condamner l'initiative, il ne l'approuvait cependant pas. Personne ne sut comment interpréter ce qui semblait un brutal revirement. La réponse fut donnée le lendemain, lors de la traditionnelle réunion 'hassidique qui concluait la fête. Le Rabbi y expliqua que ce chant était lié à la France et qu'il avait été donné spécifiquement aux Français, soulignant que le fait de le chanter à Brooklyn n'avait pas de signification. Puis il demanda, une fois de plus, à tous les Français présents de venir se grouper sur un côté de l'assemblée. L'entreprise fut, là encore, réalisée non sans mal car la trentaine de personnes concernées se trouvait disséminée dans toute la grande salle bondée. Une fois que ce fut fait, le Rabbi appela le Rav Azimov et lui remit une bouteille de vodka pour en distribuer un peu à chacun des Français. Il lui remit également une 'halla qui se trouvait devant lui en lui disant que, puisqu'il y avait également des jeunes filles et qu'elles n'avaient pas l'habitude de boire de la vodka, chacune en recevrait un morceau. Rav Azimov servit donc à chacun un peu de vodka et, comme le soir de la fête, le Rabbi dit " lé'haïm " à chacun, individuellement, avec ce sourire toujours littéralement éblouissant.

Puis, le Rabbi s'adressa à cette trentaine de personnes en français alors que des milliers d'autres restaient sans comprendre. Il prononça les mots suivants : 'C'est pour faire la révolution en France contre le Yétser Hara (le mauvais penchant - ndlr) as soon as possible (aussi tôt que possible - ndlr) Bésim'ha, avec joie et inspiration. Et le bon D.ieu vous bénira pour être Mékabel Pné Machia'h Tsidkénou (pour accueillir le Messie - ndlr)'. Ces mots résonnent encore dans la tête de ceux qui les entendirent comme s'ils avaient retenti hier. "

Depuis lors, la Marseillaise s'élève avec les mots de " Haadérèt Véhaémouna..

La révolution française spirituelle

C'était le Chabbat 23 Kislev 5752 (30 novembre 1991), au lieu de commencer son enseignement par une référence à 'Hanoucca, dont on allumait la première flamme le lendemain soir ou à la section de la Torah qu'on lisait cette semaine, le Rabbi adressa en ouverture quelques mots de bienvenue à un groupe de Juifs de France venus en visite. En retour, ils dirent tous " lé'haïm " au Rabbi qui répondit d'un signe de tête à chacun. L'assemblée, sentant que ces Français allaient être, en quelque sorte, les invités d'honneur de la réunion, entonna l'air de la Marseillaise avec les mots du cantique " Haadérèt Véhaémouna. " Ce chant est un des thèmes majeurs de l'enseignement présenté synthétiquement ci-après, qui reprend également celui prononcé le Chabbat précédent qui en annonçait les grandes lignes.

Lorsque Napoléon, à la tête de ses armées, envahit l'Europe de l'Est, certains chefs spirituels du judaïsme apportèrent leur soutien aux forces françaises ; espérant que leur victoire apporterait une amélioration au statut des Juifs. L'Admour Hazakène (Rabbi Chnéor Zalman, fondateur du 'hassidisme 'Habad - ndt), lui, prit le parti du tsar Alexandre Ier . Il expliqua que la victoire de Napoléon aurait, sans aucun doute, un effet positif sur la condition économique et sociale des Juifs mais qu'elle affaiblirait leur engagement spirituel comme leur pratique des commandements de D.ieu. Une victoire de la Russie, inversement, maintiendrait des conditions économiques difficiles mais, en même temps, nourrirait l'atmosphère spirituelle de crainte de D.ieu qui prévalait alors.

Pourquoi l'Admour Hazakène s'opposa-t-il si fermement à Napoléon ? C'est qu'au cœur de la révolution française se trouve le mépris de toute autorité supérieure. Certes, le rejet de la monarchie par les révolutionnaires français fut bien inspiré par des idéaux humanistes de justice et d'égalité. Cependant, ceux-ci n'étaient pas enracinés dans la foi en D.ieu. Aussi, certaines des lointaines répercussions de ce bouleversement idéologique peuvent être considérées comme un refus de toute forme d'autorité morale et, en dernière analyse, comme une volonté de se révolter contre la souveraineté de D.ieu. Cette attitude conduisit à une recherche constante des plaisirs matériels et de la satisfaction des sens au détriment du souci spirituel.

Il convient, toutefois, de se garder de toute interprétation erronée : le judaïsme ne s'oppose pas à la prise en compte de l'aspect matériel de la vie. Cependant, la Torah demande que cette préoccupation n'ait pas pour motivation la seule recherche d'une satisfaction personnelle. Elle doit être, au contraire, orientée vers le service de D.ieu. C'est là que réside la difficulté car l'homme a une tendance naturelle à se préoccuper de son plaisir personnel plutôt que du plaisir Divin. Cependant, notre action sur les choses matérielles est nécessaire pour nous permettre d'accomplir l'intention de D.ieu. En effet, la 'Hassidout explique que chaque élément constitutif de l'univers contient des " étincelles " Divines qui s'y trouvent cachées. Grâce à son potentiel spirituel, l'homme a la capacité de révéler cette énergie Divine qui y est investie. La 'Hassidout désigne cette œuvre à accomplir sur le monde sous le nom hébraïque de " tsirouf - raffinement ". C'est ce même mot qui désigne la fonte du minerai. Dans ce processus, les scories sont rejetées et seul le métal précieux est retenu. Dans le même sens, notre rapport au monde exige que nous détournions notre attention des préoccupations matérielles et que nous nous concentrions sur la Divinité Qui s'y trouve.

Le mot qui désigne la France en hébreu, " Tsarfat ", a étymologiquement la même racine que le terme " tsirouf ", ce qui implique que ce pays possède un lien étroit avec un tel mode de service de D.ieu. C'est que la France incarne les deux approches qui ont été décrites plus haut : celle qui se résume à la recherche du plaisir matériel et celle qui assume la tâche de raffinement du monde et de révélation de la Divinité. A l'origine, c'est avec la première que la France était associée. Aujourd'hui, au contraire, c'est la deuxième qui y domine. Ce renversement de tendance commença avec les différentes visites qu'y fit le Rabbi Maharach (Rabbi Chmouel, le quatrième Rabbi de Loubavitch) et, plus tard et plus fréquemment, le Rabbi Rachab (Rabbi Chalom Dov Ber, le cinquième Rabbi de Loubavitch). Dans la génération suivante, le Rabbi (Précédent) ne fit pas que séjourner en France. Il y envoya des membres de sa famille en tant qu'émissaires. Cette évolution atteignit son apogée lorsque, après son installation en Amérique, il établit en France différentes branches de " Tom'hei Temimim " (la yéchiva loubavitch) ainsi que d'autres institutions éducatives.

Cette dernière étape a entraîné une révolution spirituelle, une véritable renaissance. De ce fait, de nombreux textes 'hassidiques ainsi que des ouvrages classiques du judaïsme ont été édités en France et des milliers de Juifs venus d'autres pays y ont retrouvé leurs racines juives. Plus encore, nous voyons aujourd'hui des Juifs élevés en France et qui présentent les traits de caractère particulier de ce pays, prendre l'initiative et se consacrer à y répandre le judaïsme.

La pensée 'hassidique explique que notre rapport au monde doit avoir une double motivation. Outre l'œuvre consistant à élever les étincelles Divines analysée plus haut, nous devons consacrer nos efforts à faire de ce monde une demeure pour D.ieu. Cet effort, qui aboutit à regarder le monde comme la " demeure de D.ieu ", constitue une ouverture vers une dimension infinie car, de même qu'un homme se montre tel qu'il est vraiment dans sa maison, ainsi D.ieu Se révèlera sans restriction dans ce monde. C'est cette dimension qui apparaîtra aux temps messianiques. Dans ce contexte, nos Sages font référence à Machia'h (le Messie) comme à " celui qui brise - Haporètz " (les barrières). Il aura pour tâche de briser les limites du monde et de révéler comme il est, en fait, la demeure de D.ieu.

Là encore, on observe un lien particulier avec la France. Les lettres qui forment son nom en hébreu, " Tsarfat ", constituent aussi, dans un ordre différent, le mot " Paratsta ". Ce mot renvoie au verset " Ouparatsta - Tu t'étendras avec force vers l'ouest, vers l'est, vers le nord et vers le sud. " La France accomplit ce verset, diffusant les sources de la 'Hassidout dans toutes les directions et préparant ainsi le monde à l'avènement de la Délivrance. De manière significative, on relève aussi que le mot " Tsarfat " équivaut numériquement, en hébreu, à 770, l'adresse du centre de diffusion de la 'Hassidout établi par le Rabbi (Précédent).

D'après des enseignements du Rabbi de Loubavitch,
Chabbat Parchat Vayichla'h et Chabbat Parchat Vayéchèv,
16 et 23 Kislev 5752 - 23 et 30 novembre 1991

Une œuvre nouvelle

En 5789 (1989), le Rabbi avait déjà donné quelques grandes lignes de réflexion sur le même sujet. En voici la traduction.

On connaît le rapport que l'Admour Hazakène eut avec la Russie et la France. A l'époque de la guerre entre ces deux pays, l'Admour Hazakène voulut la victoire de la Russie sur la France car la situation spirituelle des Juifs, en ce qui concerne la crainte de D.ieu etc., serait meilleure sous la domination de la Russie que sous celle de la France. Nous le voyons clairement : pendant toutes les générations (depuis le Baal Chem Tov jusqu'au Rabbi [Précédent - ndt], chef de notre génération, dans les premières années de sa direction) la révélation et la diffusion de l'enseignement de la 'Hassidout se firent précisément en Russie.

On voit donc que, après la libération de l'Admour Hazakène (des prisons tsaristes - ndt) le 19 Kislev de façon que " D.ieu a accompli des prodiges... aux yeux des princes et de tous les peuples qui se trouvent dans tous les pays du roi ", le raffinement de la France n'avait pas encore été réalisé. Elle était et restait au degré inférieur en ce qui concerne le comportement en application de la crainte de D.ieu dans le chemin de la 'Hassidout etc.

A ce sujet, une nouveauté a été accomplie par le chef de notre génération. Avant même qu'il ne prenne la direction, il visita lui-même, agit et raffina etc. également la France. Puis, après qu'il soit sorti de Russie - après la libération des 12 et 13 Tamouz (des prisons staliniennes - ndt) - il envoya des émissaires en France, ainsi que des textes de 'Hassidout etc. et cela continue et se renforce jusqu'à ce jour. Ainsi, nous voyons clairement, dans les dernières années, l'ampleur de l'action de diffusion des sources (de la 'Hassidout - ndt) à l'extérieur, en France. Beaucoup de Juifs s'y sont rapprochés de la Torah et du judaïsme, se sont attachés au chef de la génération, dont c'est l'anniversaire de la libération, et étudient son enseignement au point d'être devenus " des lumières pour éclairer " par leur engagement dans la diffusion de la Torah, du judaïsme et des sources (de la 'Hassidout - ndt) à l'extérieur et au point d'agir sur les peuples du monde, dans ce pays-là, pour qu'ils respectent les sept lois noa'hides.

Cela signifie que la libération des 12 et 13 Tamouz souligne l'action et l'influence sur les peuples du monde jusqu'au plus bas etc. (même dans un pays dont l'Admour Hazakène craignit l'influence de la domination sur la situation spirituelle des Juifs.) Ainsi se complète la préparation à la Délivrance véritable et complète où il y aura concrètement et manifestement la demeure de D.ieu en-bas, dans le degré le plus bas existant.

Ce qui a été dit reçoit un accent supplémentaire du fait que, dans cette réunion de la fête de la libération du 12 Tamouz, dans les quatre coudées de celui qui a été libéré ce jour, se trouve également un groupe de Juifs de France, qui ont été rapprochés de la Torah et des commandements comme ils sont imprégnés par le luminaire de la Torah, la 'Hassidout, en conséquence de la nouveauté introduite par celui qui a été libéré, dans la diffusion des sources (de la 'Hassidout - ndt) à l'extérieur.

Aussi, il est juste de les honorer en disant " lé'haïm " et un chant de joie - le chant de la France tel qu'il a été transformé en sainteté, que l'on chante avec les mots " Haadérèt Véhaémouna - La beauté et la foi à Celui Qui vit éternellement etc. " jusqu'à " Hatehila Vehatiférèt - La louange et la splendeur à Celui Qui vit éternellement ", le sens de ces mots montrant la révélation de " Celui Qui vit éternellement " dans tous les domaines du monde qui sont inclus dans les 62 lettres du " Alef " jusqu'au " Tav " par lesquelles le monde a été créé.

D.ieu veuille qu'ainsi se rajoute chez eux (ainsi que chez tous ceux qui sont réunis ici, parmi tous les Juifs où qu'ils soient) dans tout ce qui a été dit et qu'ils continuent et ajoutent encore en rentrant dans leur endroit jusqu'à ce qu'ils réalisent, dans le monde entier, la révélation de " Haadérèt Véhaémouna - La beauté et la foi à Celui Qui vit éternellement " jusqu'à " Hatehila Vehatiférèt - La louange et la splendeur à Celui Qui vit éternellement. "

Extrait d'un commentaire du Rabbi de Loubavitch,
Chabbat Parchat 'Houkat-Balak,
12 Tamouz 5749 - 15 juillet 1989