Meir dirigeait une compagnie de location de camions et de conducteurs au service de grandes entreprises à New York. Un de ses bons clients n’était autre que la compagnie Fedex, bien connue internationalement.
Mais un jour, tout se gâcha : un des employés de Fedex, un homme aux méthodes plus que douteuses et à la morale plus que chancelante, se mit à lui chercher des ennuis. Au point qu’à un certain moment, cet homme le plaça face à un ultimatum: «Si vous n’agissez pas avec moi dans des domaines interdits par la loi, je parviendrai à empêcher Fedex de continuer à traiter avec vous !»
Atterré, Meir savait que la fin du partenariat avec cette entreprise internationale signifiait pour lui la faillite.Par contre, sa conscience l’empêchait de s’associer à des actions criminelles. Il tenta de faire fléchir son interlocuteur, lui démontra qu’il risquait la prison, lui envoya des cadeaux pour son anniversaire et lui offrit des billets pour les matchs de baseball qu’il appréciait particulièrement.
Mais tout ceci ne servit à rien. L’employé mit ses menaces à exécution et Fedex supprima toutes ses commandes. Horrifié,Meir ne perdit cependant pas espoir et, tel un ‘Hassid confirmé, savait grâce à Rav Levi Gurkov, que dans des cas pareils, on se confie au Rabbi, on va prier au Ohel. Il écrivit au Rabbi tous les détails de l’affaire. Les feuilles s’entassaient mais il savait que l’on peut tout écrire au Rabbi. Et, à la fin de sa lettre, il se souvint de ses deux fils, âgés de près d’une trentaine d’années : «Ils m’aident pour les affaires mais ne manifestent aucune inclinaison vers le judaïsme ! Je supplie le Rabbi pour qu’au moins, ils se marient avec des jeunes filles juives !» Le coeur serré, Meir se rendit au Ohel, pria, pleura puis retourna chez lui : il se sentait maintenant soulagé, certainement le Rabbi s’occuperait de lui.
A peine un jour plus tard, le téléphona sonna dans le bureau de Meir : quand la personne à l’autre bout du fil se présenta,Meir faillit tomber à la renverse : C’était le directeur d’une grande compagnie qui lui avait vendu des camions. Cette entreprise nationale comptait des centaines de clients bien plus importants que lui et pourtant le directeur lui téléphonait personnellement !
Le directeur lui demanda très courtoisement s’il se trouvait actuellement chez lui ou à son bureau. Et il conclut : «Avec votre permission, je me rends maintenant chez vous, nous pourrions peut-être fêter ensemble ‘Hanouccah !»
De plus en plus stupéfait,Meir essayait de comprendre ce qui lui arrivait ! Mais oui, le grand directeur désirait le voir, chez lui ! Pour Meir, expliqua-t-il par la suite à Rav Gurkov, c’était comme si j’avais acheté un billet d’avion et que le directeur de la compagnie internationale d’aviation avait désiré me parler en tête-à-tête !
«Je vais vous raconter pourquoi je suis venu ! Aujourd’hui, j’ai pris du temps pour revoir la liste de nos clients afin de garder le contact avec eux. J’ai aperçu votre nom et j’ai réalisé que vous étiez un client relativement nouveau.De plus, vous travaillez à Oceanside, à Long Island et c’est le quartier dans lequel j’ai grandi. Je savais par votre nom que vous étiez juif. J’ai été me promener en voiture, je voulais faire votre connaissance et, comme vous êtes juif, je vous ai acheté des chocolats cachères. Parlons business, si vous le voulez bien : je sais que les affaires sont difficiles en ce moment et je voudrais vous donner quelques conseils…»
Et Meir s’aperçut que l’homme évoquait justement son problème et lui conseillait exactement la conduite à tenir dans son cas précis.A la fin de cette petite «conférence»,Meir réalisa que tous les points qu’il avait décrits dans sa lettre au Rabbi étaient résolus par cet homme providentiel.
Et le directeur continua : il raconta qu’il ne savait pas pourquoi il avait ressenti ce besoin urgent de faire part de son expérience à quelqu’un qui en avait sans doute besoin ! Il ignorait combien il avait raison ! Ce fut la femme de Meir,pourtant tout aussi estomaquée, qui fut la première à réagir. Elle qui avait toujours émis des doutes quant à la confiance que son mari plaçait dans le Rabbi, demanda : «Dites-moi la vérité ! Qui vous a envoyé ici ? Est-ce le brigand employé de Fedex qui nous cause tellement de soucis actuellement ou est-ce Rabbi Schneersohn ?»
- Je ne connais pas cet homme de Fedex dont vous parlez, répondit le directeur. Mais Rabbi Schneersohn, oui, justement il se trouve que je le connais ! J’ai déjà prié plusieurs fois auprès de son tombeau et je reconnais son portrait, suspendu ici dans votre salon ! Le fait est que, ce matin, j’ai demandé à D.ieu qu’Il m’accorde une journée de calme. Je savais que c’était ‘Hanouccah et j’ai ressenti un besoin d’aider un autre Juif et c’est pourquoi j’ai regardé la liste des clients et je vous ai choisi !»
Meir s’empressa de suivre les conseils de son visiteur puis il téléphona à Rav Gurkov : «Il ne s’est même pas passé un jour depuis que j’ai prié au Ohel et j’ai déjà reçu la réponse !»
Mais Meir se souvenait aussi des dernières lignes de sa lettre, comment il avait supplié le Rabbi pour que ses fils se marient.
Un jour, alors que Rav Gurkov se trouvait chez Meir, un des fils se leva soudain : «J’avais une amie nonjuive et ce fait ne me dérangeait pas. Mais maintenant, j’ignore pourquoi, cela me dérange !»
Discrètement,Meir poussa un soupir de soulagement…

David Malmene Kfar Chabad n°1409
traduit par Feiga Lubecki