Le verset Tazrya 12, 2 dit : «Une femme qui ensemencera et enfantera un garçon» et le saint Or Ha 'Haïm explique, à ce propos : «Une femme : c'est l'assemblée d'Israël(1), laquelle est comparée à une femme(2). Qui ensemencera : c'est la pratique des Mitsvot, comme l'indique le verset Hochéa 10, 10 : « Plantez pour vous avec Tsedaka »(3). Un garçon : ceci fait allusion à la délivrance future, qui sera une délivrance éternelle, du niveau d'un garçon(4)».

Tel est donc le sens du verset : «Une femme qui ensemencera et enfantera un garçon». Grâce à nos actions et à nos réalisations pendant la période de l'exil, nous obtiendrons la délivrance véritable et complète, par notre juste Machia'h, qui ne sera suivie d'aucun autre exil (5).

Le Tséma'h Tsédek précise, dans le Or Ha Torah, Vaykra, à la page 497, les raisons pour lesquelles la pratique des Mitsvot est comparée précisément à une plantation(6). Concrètement, il en énonce deux :

  1. Lorsque l'on plante une graine en terre, celle-ci fait pousser une large récolte(7). De la même façon, les Mitsvot qui sont mises en pratique, à l'heure actuelle, permettent de «faire pousser» une grande Lumière de D.ieu, dans les mondes supérieure(8).
  2. La graine ne peut être plantée qu'en un endroit apte à la faire germer. Elle ne peut pas pousser dans le désert, par exemple. De même, la «plantation» de Mitsvot est concevable uniquement pour le peuple d'Israël. Seules les Mitsvot mises en pratique par les Juifs peuvent révéler la lumière et la clarté, dans les sphères célestes(9).

Ainsi, la délivrance future sera : «du niveau d'un garçon», selon l'expression du saint Or Ha 'Haïm. L'effort qui permettra de l'obtenir doit donc émaner de ce même niveau. Le «garçon» désigne, en l'occurrence, la détermination et le courage, puisque, comme le disent nos Sages, dont la mémoire est une bénédiction, dans le traité Kiddouchin 35 : «Un homme est par nature conquérant»(10).

Il est donc nécessaire de «conquérir» le monde matériel et tous les éléments qui le constituent, de les introduire dans le domaine de la sainteté, avec toute la détermination requise, sans s'affecter de ceux qui se moquent, qui qu'ils soient(11).

(Discours du Rabbi, Likouteï Si'hot, tome 1, page 238)

 Notes :
(1) Constituée de toutes les âmes juives.
(2) Recevant l'influence du Saint béni soit-Il.
(3) L'extrait précédent précise la relation entre la pratique des Mitsvot et la plantation. Cette explication est reprise ici.
(4) Se caractérisant par sa force, alors que les délivrances des précédents exils étaient «féminines». Ainsi, on chantera, quand le Machia'h viendra, un chant nouveau, Chir ‘Hadach, Chir au masculin, alors que, lors de la sortie d'Egypte, on chanta, en traversant la mer Rouge, Chira ‘Hadacha, Chira au féminin.
(5) Parce qu'elle est : «du niveau d'un garçon».
(6) Pendant le temps de l'exil, qui portera ses fruits dans le monde futur.
(7) Sans aucune commune mesure avec l'importance de la graine elle-même.
(8) Bien au-delà de l'effort qui est attendu, de la part de l'homme, pour les mettre en pratique.
(9) Les sept Mitsvot des descendants de Noa'h, en revanche, ne sont que des valeurs morales et elles ne transforment donc pas la matière du monde. Elles ont pour objet d'établir le contexte de moralité au sein duquel les Juifs pourront réaliser cette transformation.
(10) Aussi la délivrance future ne sera-t-elle suivie d'aucun autre exil.
(11) C'est ainsi qu'il est dit : «Ils se sont moqués des pas de Ton Machia'h».