Le verset Tétsé 22, 7 dit : «renvoyer, tu renverras la mère... afin que tu connaisses le bien et que tu aies de longs jours». L'obligation de renvoyer la mère pour prendre les petits dans un nid(1), définie par la Parchat Tétsé, est considérée comme une Mitsva «légère». Pour autant, elle reçoit une immense récompense et la Torah délivre, de cette façon, l'enseignement suivant, selon les termes de Rachi : «Si, à propos d'une Mitsva légère, qui n'a pas de coût financier, la Torah dit : 'afin que tu connaisses le bien et que tu aies de longs jours', combien plus doit être grande la récompense des Mitsvot impératives».

En d'autres termes, la Torah entend souligner ici l'immense récompense qui est accordée à l'homme pour la pratique d'une Mitsva particulièrement facile, n'ayant pas le moindre coût financier, afin que l'on puisse en déduire celle que l'on obtient par les autres Mitsvot, notamment les plus impératives, impliquant une dépense financière.
Néanmoins, ce qui vient d'être dit soulève la question suivante. Si la Torah cherchait : «une Mitsva légère, qui n'a pas de coût financier», pour illustrer la grande récompense de ceux qui se conforment à la Volonté de D.ieu, elle aurait pu présenter une Mitsva encore plus légère que celle-ci, n'exigeant même pas une action physique, par exemple la lecture du Chema Israël, que l'on met en pratique uniquement par la parole(2).
L'explication est la suivante. La Mitsva de renvoyer la mère pour prendre les petits est «légère» parce qu'elle ne présente aucune difficulté et n'appelle aucun renoncement, de la part de l'homme(3). En effet, celui-ci désire, d'emblée, prendre les petits(4) et l'on ne lui demande, en l'occurrence, qu'une action très simple, renvoyer la mère au préalable. Or, la Torah précise que la récompense qui lui est accordée, pour cela, est considérable.

A l'inverse, d'autres Mitsvot, par exemple la lecture du Chema Israël, peuvent présenter des difficultés. Ainsi, un homme peut être absorbé par d'autres activités. Il doit alors se résoudre à abandonner tout ce qu'il fait, afin de lire le Chema Israël. Si la Torah avait fait le choix de cette Mitsva pour enseigner la grande récompense qui est accordée à ceux qui se conforment à la Volonté de D.ieu, on aurait pu en conclure qu'une rétribution est envisageable uniquement quand la pratique peut présenter une difficulté.
C'est donc pour cette raison que la Torah fait le choix de la Mitsva de renvoyer la mère pour prendre les petits, qui est «légère» à tous les sens du terme. Elle ne demande qu'une action très simple, elle n'est pas difficile et elle n'a aucun coût financier. Or, s'il est dit, à propos d'une telle Mitsva, «afin que tu connaisses le bien et que tu aies de longs jours», combien plus doit-il en être ainsi pour toutes les autres(5) !

 (Discours du Rabbi, Likouteï Si'hot, tome 9, page 133)

(1) Dans un nid.
(2) Sans la moindre action concrète.
(3) Pas le moindre effort.
(4) La Torah ne l'oblige pas à le faire.
(5) C'est donc bien de cette façon que cet enseignement est donné de la manière la plus claire.