Lettre n° 98

[22 Elloul 5703]

Je conclurai en évoquant ce qui est d'actualité. Nos Sages font remarquer que les initiales du verset "des cadeaux à ses amis et des dons aux pauvres" forment le mot Elloul. C'est durant ce mois qu'il faut souligner l'importance de la Tsédaka. Le Rambam demande d'en donner, entre Roch Hachana et Yom Kippour, plus que pendant tout le reste de l'année. Or, comme le dit la Michna, s'il en est ainsi de la Tsédaka qui permet de vivre dans ce monde, combien plus en est-il ainsi pour celle qui donne accès au monde futur.

La Tsédaka possède également une autre supériorité par rapport à celle qui apporte la vie dans ce monde. En effet, cette dernière peut parfois être donnée à des pauvres qui ne la méritent pas. Et, comme le soulignent nos Sages, on peut punir quelqu'un en faisant qu'il donne de la Tsédaka uniquement à de telles personnes, afin de lui supprimer toute récompense. Cela est d'autant plus vrai si l'argent de la Tsédaka est utilisé pour écarter des enfants de la foi.

La Tsédaka conduisant vers le monde futur ne présente pas un tel risque, surtout lorsqu'elle permet d'éduquer les enfants et de raffermir les adultes dans l'étude de la Torah et la pratique des Mitsvot. Il n'y a même pas lieu de craindre que la Torah soit enseignée à un disciple sans valeur, d'autant qu'il est interdit de le faire uniquement dans le cas où une telle situation n'est pas inéluctable, comme le dit l'Admour Hazaken, dans son Choul'han Arou'h.

Puisse D.ieu nous accorder Sa Tsédaka, afin que nous soyons inscrits et scellés pour une bonne et douce année, au sein de tout le peuple juif.