Lettre n° 92

Au 'Hassid affiné, élevé et empli de foi,
le Rav Y. Kats(1)

Je vous salue et vous bénis,

C'est avec joie que j'accuse réception de votre lettre du Roch 'Hodech Mena'hem Av, à laquelle était jointe un chèque de cent douze dollars et cinquante cents, destiné à financer l'édition des discours prononcés par mon beau-père, le Rabbi Chlita, pendant Pessa'h 5703.

Le distingué 'Hassid, Rav Ch. Palmer(2) nous a également adressé un chèque d'un même montant et nous pouvons maintenant transmettre les manuscrits à l'imprimerie. Dès qu'ils seront imprimés, nous vous enverrons le nombre d'exemplaires que vous nous avez demandés.

En plus de nos remerciements, nous vous adressons aussi notre bénédiction de Mazal Tov pour avoir acquis un mérite aussi important, en recherchant le bien de tous, en illuminant les âmes, avec l'aide de D.ieu, par les propos de mon beau-père, le Rabbi Chlita, en les rapprochant ainsi de la Torah, de la prière et des bonnes actions.

Il est deux catégories de personnes, ceux qui se consacrent à l'étude et ceux qui exercent une activité professionnelle. De différents points de vue, ces derniers possèdent une supériorité, tout d'abord parce qu'ils étudient également la Torah, obligation qui incombe à chacun, comme l'établit le Choul'han Arou'h. De plus, ils apportent aux premiers la possibilité de le faire également. C'est précisément pour cela que Zevouloun est mentionné avant Issa'har, dans la Torah.

Mais, leur action est bien plus importante lorsqu'elle est réalisée gratuitement, de manière désintéressée.

C'est bien là ce que signifie aimer son prochain. Il faut faire du bien à quiconque appartient au peuple juif, même si on ne l'a jamais vu, comme le souligne l'Admour Hazaken, dans l'enseignement rapporté à la page 28 du Hayom Yom. Dès lors, tout intérêt personnel devient inconcevable.

Ce qui vient d'être dit concerne tout particulièrement les Cohanim(3). Il est dit(4) que "Il nous a ordonné de bénir Son peuple, Israël, avec amour". Ainsi, celui qui se trouve à l'extérieur de la synagogue peut également recevoir la bénédiction, même si le Cohen ne sait pas où il est, comme le précise le Choul'han Arou'h.

On sait qu'un effort accompli ici-bas permet d'obtenir la révélation céleste. En l'occurrence, celle-ci prend la forme d'une Tsédaka gratuite.

Nos Sages enseignent que s'efforcer de mettre des livres à la disposition des autres est une forme de Tsédaka.

Or, la Tsédaka hâte la délivrance. Et, concernant l'exil et la délivrance, le verset dit: "Vous avez été vendus gratuitement et vous serez rachetés sans argent".

Il nous faut donc implorer un bienfait gratuit, de la part de D.ieu. L'Admour Hazaken souligne, dans le Tanya, que tel est l'attribut de Yaakov. Nous ne pouvons donc nous contenter des promesses que nous avons reçues.

Employant une allégorie, nos Sages disent que D.ieu est un Cohen. Il bénira donc Son peuple, Israël, par la paix. Celle-ci ramènera la royauté de la maison de David, très bientôt et de nos jours, par le Machia'h, descendant de David.

Avec ma bénédiction de Techouva immédiate, délivrance immédiate,

Rav Mena'hem Schneerson,
Directeur du comité exécutif

Notes

(1) Rav Yaakov Kats.
(2) Voir, à ce propos, la lettre n°89.
(3) Le destinataire de cette lettre est un Cohen.
(4) Dans la bénédiction des Cohanim.