Lettre n° 43

[Veille de Roch 'Hodech Tévet 5703]

Je fais réponse à vos remarques:

A) Vous m'interrogez sur mon affirmation(1) selon laquelle l'accomplissement est à la mesure de l'effort. Vous objectez que, selon l'expression de nos Sages, l'un peut en faire plus, alors que l'autre en fait moins.

Néanmoins, le fait d'en faire plus ou moins ne doit pas, selon la même expression de nos Sages, diminuer la ferveur et l'ardeur de cet engagement. Il indique simplement que la récompense de celui qui en fait plus et de celui qui en fait moins est la même, dès lors que l'un et l'autre agissent avec une même ardeur.

En conséquence, celui qui en fait moins ne peut être qu'un homme qui n'a pas eu la possibilité d'en faire plus. Ainsi, nos Sages citent l'exemple de Rabbi Eliézer qui pleura parce qu'il n'avait pu étudier la Torah comme il le souhaitait, car ses moyens étaient limités(2) ou bien par impossibilité d'approfondir l'objet de son étude(2). De ce fait, il lui était donc impossible d'étudier plus.

Or, cela n'était, en l'occurrence, nullement le cas. Il était possible d'en faire plus et vous aviez le moyen de le faire. En pareil cas, cette manière d'agir n'aurait pas provoqué d'orgueil. Dès lors, il est évident que l'accomplissement est bien à la mesure de l'effort.

B) Je vous écrivais que l'on invite également à faire preuve d'ardeur ceux qui, par nature, possèdent cette qualité. C'est ce qu'affirme le Sifri, mais le Midrach Bamidbar Rabba a été cité comme référence, dans ma lettre, parce qu'il est plus facile à trouver et à consulter(...).

Ainsi, celui qui a moins étudié la Torah parce qu'il ne pouvait faire autrement reçoit bien la même récompense que celui qui l'étudie beaucoup. Cela est une évidence.

Avec ma bénédiction de Techouva immédiate, délivrance immédiate,

Rav Mena'hem Schneerson,
Directeur du comité exécutif

Notes

(1) Dans la lettre n°35.
(2) A ce moment-là.