Lettre n° 186

Par la grâce de D.ieu,
13 Nissan 5705,

Au grand Rav, 'Hassid érudit, qui craint D.ieu,
le Rav Avraham Morde'haï(1),

Je vous salue et vous bénis,

Vous trouverez ci-joint un reçu provisoire pour le don de vingt cinq Chekels(2) que vous avez adressé à l'union internationale pour la lecture des Tehilim(3). A l'avenir, vous continuerez sûrement à apporter votre soutien à cette cause importante et vous engagerez d'autres personnes à le faire. Vous en ferez de même pour les autres secteurs d'activité de Ma'hané Israël et du Merkaz Leïnyaneï 'Hinou'h. A celui qui renforce son engagement, on multiplie les bénédictions et il est sans doute inutile de vous expliquer à quel point tout cela est important.

Une idée, néanmoins, sera brièvement précisée. Les Tehilim sont l'équivalent de toute la Torah, comme l'indique, en allusion le traité Kiddouchin 30a, qui compare le nombre des versets qui constituent l'un et l'autre.

La différence qui existe entre eux(4) peut être déduite du traité Bera'hot 3b: "Rabbi Eliézer dit: Jusqu'à minuit, il(5) étudiait la Torah. Ensuite, il louait et glorifiait D.ieu". Un autre Sage exprime ensuite son désaccord, mais l'on peut considérer qu'il adopte une autre position uniquement sur le comportement de David, mais non sur la différence entre la Torah et les Tehilim. De plus, le Zohar adopte l'avis de Rabbi Eliézer.

La plaie des premiers-nés fut à l'origine de la sortie d'Egypte, comme l'indique le sens simple du verset. Or, elle commença à minuit et ceux-ci agonisèrent ensuite jusqu'au lever du jour, selon le début du traité Sema'hot, auquel s'oppose le Midrach Chemot Rabba, chapitre 16.

Selon le Zohar, Moché savait que cette plaie interviendrait dans la seconde moitié de la nuit, lorsque Ko, les forces de la sévérité sont en éveil. C'est pour cela qu'il introduisit cette prophétie(6) par le mot Ko, "ainsi"(7), alors que les autres commencèrent par "voici"(8), ce qui le distinguait de tous les autres prophètes.

C'est donc au milieu de la nuit que l'Egypte fut frappée et Israël, sauvé. Et nos Sages font la même affirmation à propos de Ko, les forces de la sévérité. Selon le Zohar, le Saint béni soit-Il dit, en effet, à Avraham: "Libère-toi des influences astrales, liées à Ko. Voici la porte de la prière, par laquelle l'homme reçoit la bénédiction et la satisfaction de sa requête. Bien qu'il corresponde à la sévérité, ce Ko se transforme alors en miséricorde".

L'introduction du Tikouneï Zohar montre la supériorité du verset "Ecoute Israël, l'Eternel est notre D.ieu, l'Eternel est Un", qui possède, en Hébreu, vingt cinq lettres, valeur numérique de Ko, alors que le verset "Béni soit le Nom de l'honneur de Sa royauté pour l'éternité" n'en a que vingt quatre.

Ceci est directement lié à ce qui a été exposé auparavant. En effet, le Nom divin Avaya apparaît dans le verset "Ecoute Israël". Or, c'est précisément le Pharaon qui dit: "Je ne connais pas Avaya", alors qu'il percevait le Nom Elokim, comme l'expliquent les commentateurs.

Avec ma bénédiction pour une fête de Pessa'h cachère et joyeuse, une Techouva immédiate et une délivrance immédiate,

Rav Mena'hem Schneerson,
Directeur du comité exécutif

A propos des chiffres vingt quatre et vingt cinq, vous consulterez également le traité Sotta 36b et les Tossafot, commentant le traité Be'horot 50a, au paragraphe Demizdavna.

Notes

(1) Herchberg.
(2) Dollars.
(3) Dont le siège était à Jérusalem, où devait être établi le reçu définitif.
(4) Entre la Torah et les Tehilim.
(5) Le roi David.
(6) Annonçant la plaie des premiers-nés.
(7) Indiquant ce qui est flou, imprécis.
(8) Désignant ce qui est clair, précis.