Lettre n° 183

Par la grâce de D.ieu,
Dimanche 7 Chevat 5705,

Au grand Rav, 'Hassid qui craint D.ieu, érudit aux
multiples accomplissements, le Rav E. E. Hacohen(1),

Je vous salue et vous bénis,

Faisant suite à ma lettre du 8 Tévet(2) que vous avez sûrement reçue en son temps, je rappellerai le commentaire du Midrach Me'hilta sur le verset "celui qui le transgressera mourra". En effet, je me suis toujours interrogé sur le long développement qu'il donne ici, "lorsque des non-Juifs encerclent la Terre Sainte..". Qu'importe, en effet, la forme que prend, en pareil cas, la transgression du Chabbat?

Et, il est difficile de dire que cette transgression est permise, en pareil cas, comme je le suggérais dans ma précédente lettre, car la situation d'ordinaire envisagée par les Sages, en pareil cas, est le danger ou bien la maladie.

Puis, ces jours-ci, j'ai trouvé, à l'occasion d'une autre recherche, le commentaire que donnent, de ce passage du Midrach Me'hilta, les responsa Torat 'Hessed, de Rabbi Chlomo Zalman de Lublin: "Pourquoi la Me'hilta cite-t-elle le cas des non-Juifs qui encerclent la Terre Sainte? Pour indiquer qu'en pareille situation, lorsque tous les Juifs peuvent transgresser le Chabbat en effectuant tous les travaux nécessaires, le jour sacré disparaît totalement, pour l'ensemble d'Israël, ce qui n'est pas le cas d'un individu à qui il a été permis de transgresser le Chabbat, du fait du danger(3)".

Cette explication répond à la question posée et montre la différence entre le cas du Nazir, la mortification de Yom Kippour et le respect du Chabbat, comme je le disais dans ma lettre précédente. En effet, le Nazir et celui qui jeûne, à Yom Kippour, sont concernés de manière physique par cette situation, ce qui n'est pas le cas pour le respect du Chabbat(4). Tout s'éclaire d'après ce qui vient d'être dit.

Avec ma bénédiction de Techouva immédiate, délivrance immédiate,

Rav Mena'hem Schneerson,
Directeur du comité exécutif(5)

Notes

(1) Le Rav Efraïm Eliézer Yallès, de Philadelphie.
(2) La lettre n°176.
(3) Le Chabbat est alors repoussé, mais ne disparaît pas. Voir la lettre n°176.
(4) Qui est moral.
(5) De Ma'hané Israël.